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samedi, juin 10, 2006

30- B. SANSAL- Poste restante: Alger - Partie 1

A tous ceux qui en Algérie n’ont pas la possibilité de le lire, voici ci-après en quatre parties le dernier de Sansal. A.H.
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PREMIERE PARTIE


BOUALEM
SANSAL

Poste restante :
Alger
Lettre de colère et d'espoir
à mes compatriotes

GALLIMARD


A la mémoire de Mohamed Boudiaf
Président de l’Algérie de janvier à juin 1992
Assassiné à Annaba le 28 juin 1992
Par un officier de la garde présidentielle


Editions Gallimard, 2006





BOUALEM SANSAL
Poste restante : Alger

Lettre de colère et d'espoir
à mes compatriotes

« En France, où vivent beaucoup de nos compatriotes,
les uns physiquement, les autres par le truchement
de la parabole, rien ne va et tout le monde le crie à
longueur de journée, à la face du monde, à commen-
cer par la télé. Dieu, quelle misère ! Les banlieues
retournées, les bagnoles incendiées, le chômage endé-
mique, le racisme comme au bon vieux temps, le froid
sibérien, les sans-abri, l’ETA, le FLNC, les islamistes,
les inondations, l'article 4 et ses dégâts collatéraux, les
réseaux pédophiles, le gouffre de la sécurité sociale, la
dette publique, les délocalisations, les grèves à répé-
tition, le tsunami des clandestins... Mon Dieu, mais
dans quel pays vivent-ils, ces pauvres Français? Un
pays en guerre civile, une dictature obscure, une
République bananière ou préislamique?
A leur place, j'émigrerais en Algérie, il y fait chaud,
on rase gratis et on a des lunettes pour non-voyants. »

Boualem Sansal, qui vit près d'Alger, a publié quatre
Romans aux Editions Gallimard.

9 782070776849 ~06-III A77684 ISBN 2-07-077684-0 5,50 €
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Le prix du silence 11
Quand l'espoir était possible 14
Le temps du système D et des formules toutes faites 18
Le temps des censeurs 21
Le temps de la colère et des mises au point 25
Des Constantes nationales et des vérités naturelles 29
- Le peuple algérien est arabe 32
- Le peuple algérien est musulman 34
- L'arabe est notre langue 37
- La guerre de libération et son histoire 43
La paix des cimetières et le retour des tueurs 46
Notre place dans le monde et notre regard sur lui 49
L'Histoire repensée 51
Le temps qu'il fera demain 55
Remerciements 59
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Alger, le 1er janvier 2006





Sœurs et frères,

Mes chers compatriotes,

Mes bons amis,


Le prix du silence


Au fond, jamais nous n'avons eu l'occasion de nous

parler, je veux dire entre nous, les Algériens, librement,

sérieusement, avec méthode, sans a priori, face à face,

autour d'une table, d'un verre. Nous avions tant à nous

dire, sur notre pays, son histoire falsifiée, son présent

émietté, ravagé, ses lendemains hypothéqués, sur nous-

mêmes, pris dans les filets de la dictature et du matra-

quage idéologique et religieux, désabusés jusqu'à

l'écœurement, et sur nos enfants menacés en premier

sous pareil régime.


C'est bien triste. Et dommageable, le résultat est là.

Une vie entière est passée, deux peut-être, davantage

sans doute, et encore nous nous taisons, chacun dans

son coin, avec chez certains, toujours les mêmes, nos

grands dirigeants, perchés au-dessus de nos têtes, cet

insupportable mépris au coin des lèvres qui est leur

marque de fabrique, souriant à la ronde à la manière de

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ces vieux crocodiles qui tournent inlassablement

autour du marigot, la gueule ouverte, l'œil inhumain, la

queue prête à fouetter.


Il y a longtemps, trop longtemps on va dire, que nous

ne nous sommes pas parlé. Comment mesurer le temps

écoulé si personne ne bouge, si rien ne vient, si rien ne

va ? Constater l'arrêt est un progrès, cela implique cette

chose banale et fantastique que quelque part, quelqu'un,

un jour, vous, moi, un autre, a dû s'entendre dire :

« Dieu, où en sommes-nous après tant d'années livrées

au silence ? » ou simplement : « Que se passe-t-il en ces

lieux ? » Terribles questions. Des hommes sont morts

sans savoir, et d'innombrables enfants arrachés à la vie

avant d'apprendre à marcher, et des villes entières, qui

furent belles et enivrantes, ont été atrocement défigu-

rées. Le nom même de notre pays, Algérie, est devenu,

par le fait de notre silence, synonyme de terreur et de

dérision et nos enfants le fuient comme on quitte un

bateau en détresse. Et combien de touristes l'évitent à

toutes jambes ! La beauté de nos paysages et notre

hospitalité légendaire ne font pas le poids devant les

mises en garde des chancelleries et les alarmes insoute-

nables des médias et des ONG. Nous voilà seuls, à tour-

ner en rond, ressassant d'antiques lamentations.


Mais peut-être aussi avons-nous cessé de nous parler

parce que personne n'écoutait l'autre. La rumeur galo-

pante, l'ivresse du vide, le bourdonnement lancinant de

nos rues, l'imposante étroitesse de nos grands esprits,

les flonflons, les prêches, les harangues, les crises, les

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terrorismes, les détournements et les famines qui ont

décimé plus que l'économie ne l'autorisait, les pénuries

qui ont occupé nos vies si courtes, les corvées d'eau, les

deuils, les queues devant les juges, le regard hypnoti-

sant des surveillants ont leur part d'explication dans

notre aphonie, c'est vrai. Combien excusables sommes-

nous de ne pas savoir parler et courir à la fois ! Pense-

t-on à tirer des plans sur la comète lorsqu'on est assailli

par le malheur au quotidien et que la grande affaire, la

véritable urgence, la ruse de chaque instant, consiste à

échapper à la mort, à tromper le bourreau, à se garder

des catastrophes, à contourner les plantons, à gagner

du temps tout simplement. Je parle de la mort en géné-

ral, et du temps qui nous fut imparti pour vivre, la mort

de l'homme dans sa chair, son âme, sa mémoire, ses

pauvres lendemains, mais aussi du reste, le cadre de

vie, le quartier, le dernier refuge, les valeurs, les institu-

tions, pendant que ceux-là, perchés au-dessus de nos

têtes, souriant avec plus de cruauté et de fatuité, les tar-

tufes, les pieuvres, les jusqu'au-boutistes, s'emploient à

détruire en ces terres jusqu'aux mythes fondateurs du

genre humain. Ils ne se gênent pas pour le dire : ils sont

nés avant nous, les Béni Adam, les Fils d'Adam.


Pourtant, nous eûmes des moments de répit, et de

grâce, et certainement plus que d'autres peuples, bien

moins lotis que nous. Pauvre Rwanda, pauvre Kaboul,

pauvre Tchétchénie, pauvre Haïti, où le malheur se dis-

sipe dans les brumes de l'éloignement. L'Algérie, c'est

autre chose, elle est là, au cœur du monde, c'est un

grand et beau pays, riche de tout et de trop, et son his-

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toire a de quoi donner à réfléchir : mille peuples l'ont

habitée et autant de langues et de coutumes, elle a bu

aux trois religions et fréquenté de grandes civilisations,

la numide, la judaïque, la carthaginoise, la romaine, la

byzantine, l'arabe, l'ottomane, la française, elle a guer-

royé tant et plus, ses cimetières regorgent de noms exo-

tiques, ses campagnes, ses montagnes et ses cités sont

riches de vestiges fabuleux, et encore n'a-t-elle pas fini

de se recenser et de se connaître.


Et voilà qu'aujourd'hui, nous en sommes là, hagards

et démunis, immobiles et penauds, n'ayant plus rien à

renier ou à aimer. La surprise, le vertige, les entour-

loupes à l'entame de chaque nouvelle ère, le suspense

haletant du feuilleton, je ne vois pas une autre explica-

tion à notre silence. Je ne dis pas lâcheté, nous n'avions

ni arme, ni galon, pas même un peu de cette folie

ardente qui agite les désespérés du bout du monde,

pour renverser la table et prendre le micro. Quand on

est sans voix, on est lent à la détente. Il y a aussi que

nous sommes des hommes de paix, la nature nous a

faits ainsi, patients et crédules, parfois versatiles et

insouciants, et le cas échéant, futiles et chatouilleux.

Le mal a submergé le bien sous nos yeux, rien n'est

plus tragique.


Quand l'espoir était possible

Soyons justes, il y eut des périodes de réelle embellie,

républicaines dans la forme, sympathiques dans le

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fond, de vraies bénédictions, souvenons-nous, quelques

éclairs au temps de Boumediene le ténébreux, vers la

fin de son règne de fer, lorsqu'il nous invita à venir cri-

tiquer son projet de Charte nationale (la Tarte natio-

nale, chuchotait-on sous les porches), ce que nous

fîmes avec délice et brio... et inutilement, la bible a été

vendue en l'état, à l'unanimité, nous en avons tous des

exemplaires sur nos tables de chevet ou la trace dans

les méandres de nos cerveaux. Un peu plus au temps du

président Chadli, le gandin magnifique dit Jeff Chand-

ler parce qu'il avait une bonne bouille de cow-boy som-

nolant, qui nous a tant fait rire avec la devise par

laquelle il inaugura son long règne de roi fainéant :

Pour une vie meilleure, que les jeunes rebelles d'Alger,

de vrais poètes soucieux de vérité et de bonnes rimes,

ont aussitôt reprise en chaussant leurs Adidas : Pour

une vie meilleure, ailleurs ; c'est malheureux que de la

bonne graine antifasciste comme ça soit allée se perdre

dans des pays libres. Et pas mal au temps du président

Boudiaf, le preux, l'innocent qui a cru que le pandémo-

nium céderait devant la sainteté, et qui, hélas, mille fois

hélas, n'a survécu que six mois à la tête de l'Etat. Nous

en avons eu nettement moins depuis, il est vrai, l'His-

toire s'étant accélérée jusqu'à trébucher et l'agora a

fermé ses portes. Il y eut une guerre civile (1992-1999),

deux cent mille morts, des dégâts incalculables, quatre

coups d'Etat, du remue-ménage dans le sérail, le tout

accompagné d'un pillage systématique du pays. Puis

tout s'est arrêté. Sous le règne de M. Bouteflika, arrivé

au pouvoir quelques mois avant son élection triom-

phale en 1999, il a été procédé à la casse de tous les

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thermomètres. Hors son propre mal et celui des siens,

on ne sait rien de l'état de santé du pays et de ses habi-

tants. Certains parlent de «mort clinique», d'autres de

« paradis sur terre », ce qui, au fond, revient au même.


Oui, disais-je, de vraies bénédictions, les promesses

étaient bien timbrées, les mesures arrivaient à point, les

chiffres couvraient des significations non loin d'être

concrètes et les éloges des clercs de même que nos

applaudissements plébéiens ne sonnaient pas forcé-

ment faux. Je me souviens que nous n'étions pas peu

fiers de nous voir bientôt sortir de l'auberge des songes

creux et nous lancer à la conquête du monde libre au

nom de la Révolution algérienne et de la nation arabe,

avec, pour arme absolue, le génie du raïs.


Ces périodes, bien que rares, furent pourtant assez

longues pour autoriser une vraie démarche, une révi-

sion complète de nos idées, une remise en perspective

de nos vieilles théories. Las, le train est passé avant

nous. Etions-nous déjà si décalés, l'effort nous rebutait-

il tant ? Peut-être et peut-être pas, la partie était loin

d'être facile, et sans doute avons-nous été, une fois de

plus, pris de vitesse. En 1988, en ces jours d'octobre

héroïques et fumants, donc de soulèvement antifasciste

décisif, nos jeunes eurent à peine le temps d'incendier

les murs de l'administration et les magasins d'Etat que

tout est rentré dans l'ordre. Le bruit des bottes et

l'odeur de la poudre hanteront longtemps nos nuits. Et

aussi, le souvenir des disparus. Vous souvenez-vous

encore de ce mois fabuleux, de ces jours électriques, de

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ces heures vertigineuses où tout paraissait possible :

renverser la dictature du parti unique, le FLN, chasser

le tyran de son fauteuil, prendre notre destin en main,

nous ouvrir au monde ? Nous étions enfin dans le mou-

vement de l'Histoire, comme nous le fûmes en 1954, au

début de la guerre de libération, comme le furent ces

dernières années les pays du bloc de l'Est qui un à un se

sont affranchis de leurs vieilles et monolithiques dicta-

tures. Le rêve a duré cinq jours, pas un de plus, et la

machine totalitaire a repris le dessus. Quelle tristesse

de voir nos villes saccagées, nos bus, nos trains trans-

formés en carcasses noircies, nos jeunes émeutiers

hagards, et que rien n'avait changé !


En règlement du solde, il nous fut accordé de dire ce

que nous voulions à la fin. Nous sommes-nous pour

autant parlé, avons-nous accordé nos violons, avons-

nous fait face comme un seul homme ? II faut le dire

honnêtement, nous avons versé dans l'absolutisme et la

précipitation, nos revendications sont parties dans toutes

les directions et elles étaient rien de moins que folles : la

charia ou la mort, l'islam et la liberté, la démocratie

pleine et entière sur-le-champ, le parti unique à per-

pète, le marché et l'Etat, l'autarcie et l'économie de

guerre, le communisme plus l'électricité, le socialisme

plus la musique, le capitalisme plus la fraternité, le libé-

ralisme plus l'eau au robinet, la révolution permanente,

l'arabité avant tout, la berbérité de toujours... Que

d'idées, que d'idées ! Cent cinquante partis échevelés,

dont le FIS, le Front islamique du salut, ont vu le jour

avant que nous ayons fini de rêver. Quelle astuce

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géniale que cette prolifération cancéreuse pour tuer

l'œuf dans la poule ! Quelle sublime idée que la création

d'un deuxième front, le monstrueux FIS, pour redorer

le blason du vieux front, l'inusable FLN ! « II y a péril en

la demeure ! » criait-on. Des voix lointaines. Nous

n'avons pas entendu, le cri venait de l'étranger. « Ingé-

rence, ingérence ! » hurlait-on au sommet de la pyra-

mide et jusque dans le plus lointain douar du pays

profond ayant le télex. « On coupera par le milieu », fut

la décision des pilotes. Et nous voilà gros-Jean comme

devant, moitié libres, moitié coulés dans le béton.


Le temps du système. D

et des formules toutes faites


À quoi avons-nous occupé ces temps bénis ? C'est

triste à dire : à rien, de petites choses, bricoler des

antennes, courir de-ci de-là, trouver des visas, glaner

des trucs, de la pièce de rechange, la récup, stocker des

vivres pour l'hiver, puis à nous moquer les uns des

autres, à refaire le désordre mondial, à nous voter

des satisfecit, à applaudir le chef, à nous renseigner sur

le suivant, à tuer le temps.


« Nous étions au bord du précipice mais nous avons

fait un grand pas en avant », claironnait le chef du FLN,

en ces temps primitifs où vivre et construire le pays

consistait à mendier son pain et à scander des slogans

sous le regard énamouré de la Securitate. Rien de nou-

veau sous le soleil d'Alger. Ailleurs, ça bougeait un peu

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par-ci, ça grondait un peu par-là, en Kabylie (encore elle),

dans le Sud, les Aurès, le long des frontières, dans les

villes, les villages, les douars perchés sur les djebels, bref

partout où deux malheureux pouvaient se rencontrer, des

émeutes, des enlèvements, des meurtres, de la torture

comme en ce bon vieux temps de la guerre de libération,

et plein d'autres éclats de derrière les fagots. Nous l'ap-

prenions après coup comme on apprend sur le tard de

vieux secrets de famille. Des choses à ne pas croire. « Les

bruits de la campagne c'est du foin, tout se joue dans la

capitale », pensions-nous en haussant les épaules.


Dans le groupe d'amis qui était le mien, nous étions

ainsi devenus, bêtement dilettantes, un jour maniaco-

dépressifs, un autre fiers comme Artaban, j'ai honte de

le dire, mais au diable la honte. Notre boute-en-train,

un tournebroche comme on les connaît par ici, persi-

fleur infatigable, jamais à court de salive et d'une luci-

dité maladive, nous esquintait le moral avec ses

formules gratinées. Nous railler n'était pas difficile, il

suffisait de nous regarder. Il ne nous manquait que la

retraite pour aller mourir dans le vieux village de nos

aïeux. Nous avions vingt ans et plus d'espoir du tout.


Un jour, il est parti en Espagne pour un stage de trois

semaines, il y est encore, cela fait trente ans. Il s'appe-

lait Belkacern, je profite de l'occasion pour le prier de

nous donner de ses nouvelles. Est-il riche, est-il heu-

reux, a-t-il des enfants, voyage-t-il beaucoup, s'est-il

adapté comme nous, a-t-il changé de nom, et comment

a-t-il fait pour réussir son coup ?

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Sacré loustic, il nous a laissé ses formules qui, mal-

gré l'usure du temps, continuent de nous saper le

moral. «Votre place est à Sèvres, pas à Alger! », « Tel

qui pleure lundi, dimanche pleurera, affaire

d'habitude », étaient ses flèches favorites. « Buvez du

curare, ça repose », disait-il en avalant cul sec son gou-

dron à la caféine, dégoûté de nous voir si pleins de suf-

fisance et d'entrain après toute une journée à ne rien

faire. « Le pétrole ne manque pas, mettez-vous en

panne d'idées, ça fera des économies de phosphore »,

lançait-il au plus fort des conciliabules... « Et de mac-

chabées ! » ajoutait-il derrière la main au moindre mou-

vement suspect du cafetier chez qui nous passions nos

fins de journées et nos soirées d'été.


Je suppose que chacun de vous, chers compatriotes,

mes bons amis, a eu dans son groupe pareil tourne-

broche et que vos formules ne sont pas loin de ressem-

bler aux nôtres, puisque aussi bien les bons refrains

faisaient le tour du pays le jour même de leur inven-

tion. C'est drôle, tout englués que nous étions, nos pen-

sées profondes comme les hâbleries de dernière minute

voyageaient à la vitesse de la lumière, en toute liberté.

Il y avait des retours, les ondes officielles, les meetings,

les paroles rapportées par les voisins des cousins des

chauffeurs ou les voisines des cousines des secrétaires.

On devrait les rassembler et les publier, l'Histoire

gagnerait en clarté.

Rappel en passant : Quel grand manitou a dit

« Nous mettrons vingt ans mais nous réussirons le plan

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quinquennal ! » ? C'est ainsi que nous finîmes par

oublier ce que nous attendions. Et un autre tout aussi

sérieux qui a dit: «La femme est un vaste sujet sur

lequel j'aimerais m'étendre mais cela peut attendre, la

Révolution a d'autres chats à fouetter » ? II y avait aussi

du bon, quoique sibyllin. Quel véritable ancien héros a

dit « Notre mission était de libérer l'Algérie, ce que nous

fîmes, il revient maintenant aux Algériens de se

libérer » ? Et tiens, une dernière pour la route : Quel

grand vizir a dit « Je suis kabyle, donc je suis arabe » ?

C'était gros, les cousins l'ont renié et les frères l'ont

remercié. Depuis, il chôme en haussant les épaules.

On pourrait en citer comme ça des tonnes, en qua-

rante années, l'Algérie a produit plus de dignitaires en

chapeau que de savants. Le hic est bien là, vous savez :

nos rares savants sont partis à l'étranger alors que, pour

ne pas changer, les gros bonnets continuent de pulluler

au-dessus de nos têtes.

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