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lundi, janvier 03, 2011

230- Taghit - Aïn Biya

Nous voici donc vieillis. 2011 tombe brutalement. A vrai dire nous l'attendions. Gueules de bois et voies saturées. Retour de Béchar hier matin. Mais avant que c'est-il passé ?

Vendredi 31 décembre 2010
10 h 30. Un thé accompagné de biscuits « Krémi, fourrés à la crème de fraise » (2000 et 2000). Puis un tour aux nouvelles au Cyber non café « AOL » (oui, oui) sur la rue principale.


Midi (ou plutôt 15h) car il y eut interruption, à cause de la prière du vendredi « revenez après la prière ». Je prends le même repas qu’hier soir : poulet, petits poids, frites… et une Fanta. Je prends la même chose pour Ayy. Le sympathique gardien du bouge (750 DA les deux plats).
Je me promène (après un somme d’une heure) dans le Ksar. Je trouve un trousseau de cléfs que je remets à la gendarmerie, à l’autre bout de la ville. En route j’ai questionné un gendarme : « où pourrai-je déposer ces clefs que j’ai trouvées ? » « soit à la mosquée soit à la gendarmerie ». Paroles de gendarme. J’opte donc pour la gendarmerie. Auriez vous, vous, l’idée de partir à leur cherche dans une mosquée (et laquelle ?) s’il vous arrivait de perdre des clefs ?
La ville grouille de monde. Nombreux touristes, dont la majorité vient d’Alger, d’Oran, du nord. Quelques européens (notamment Français, Italiens et Espagnols). Les Taghitis ne savent plus où donner de la tête, leur ville est envahie « El hala Tkhaltat » disent certains d’entre eux, résignés.

Le soir je rejoins El Bordj

et les amis « tu es sûr que ça ne fera pas cher pour toi ? » me dit Z. « Oui mais tant pis ». La soirée réveillon coûte assez cher en effet : 5000 DA (50 euros). Nous sommes néanmoins bien servis (les hôtes sont sympas et très attentifs) : Nous sommes une petite quarantaine (plusieurs familles avec enfants) assis autour de plusieurs tables basses et rondes (cinq ou sept), devant un grand feu de bois (pris en charge par un sexagénaire d’Alger) dans la grande et belle cheminée du salon. Nous avons droit à un poulet à l’étouffé (c’est une spécialité locale), de la limonade et des fruits. La soirée musicale qui suit est animée par un groupe local de cinq musiciens chanteurs, Ness el Khelwa : Guembri magique et Karkabou




tout autant. Tout cela sans un grain ou goutte d’alcool (sauf pour les précautionneux qui ne disent rien mais sourient à tout va, dansent et s’agitent sans discontinuer !…) jusqu’aux premières minutes de la nouvelle année… embrassades puis les danses et chants reprennent de plus belle.


Lorsque je rentre dans ma chambre au Ksar, celui-ci est sens dessus-dessous ! Ayy. Et d’autres jeunes font la fiesta jusqu’à très tard dans la nuit !

Dès le matin du premier janvier je récupère ma carte nationale d’identité (retenue par le jeune garde de « l’hôtel », Si Ayy. A-t-il fait de même avec les autres clients plus jeunes et moins sages ? j’en doute. Les Taghitis se réveillent soulagés de constater que leur village est encore debout. Nombreux furent ce qui disaient « El hala rahi m’khalta ! » (intraduisible, quelque chose comme « la chose est mélangée » ce qui ne signifie rien en français, ou « c’est le souk » quoi, ou bien « nous sommes envahis ».) Tout cela pour dire qu’ils n’apprécient pas tout à fait ce qu’on fait de Taghit. Pour la plupart d’entre eux (sauf pour l’administration qui chôme) c’est un jour comme un autre.
Je prends un taxi jaune. Une 505 familiale. Le chauffeur est un malade. Je veux dire qu’il roule comme un fou. Peut-être à 130 sinon plus sur des tronçons où le maximum tourne autour de 80. Un cercueil roulant du fait de l’inconscience. La ligne continue est un simple trait de peinture posé inélégamment doit penser l’homme au volant, les panneaux de limitation sont posés sur la chaussée pour le décorum. Va savoir. Pourtant le chauffeur avoisine ou a passé les cinquante années. Mais la bêtise et l’inconscience Ne sont pas le propre ou l’apanage des jeunes loin s’en faut. Nous arrivons sains et saufs à Béchar. « 20.000 » beugle-t-il.
Brochettes à midi au restaurant de la grande place du Chameau « El Acil », puis Cyber-café.
19 heures 20 : le train pour Oran prend le départ avec 45 minutes de retard. Dans le compartiment nous sommes deux. L’irlandais qui m’accompagne fait l’aller-retour dans la même journée. Il est arrivé ce matin ! Il prend beaucoup de notes très certainement sur le train lui-même. En route il me dit qu’il est lui-même cheminot. A Oran (nous y arrivons le lendemain, dimanche, à 8 heures 30) il tente de visiter la locomotive (demandez aux employés n’hésitez pas, ça doit se faire sans problème j’en suis sûr me suis-je avancé lors de nos échanges.). Je pense qu’il n’a pas réussi.
Direction Haï Sabah chez Z. Mobilis change la carte à puce gratuitement sans modifier le numéro de téléphone qu’on m’a attribué il y a quelques jours. Escale à la Pergola : Albraü (110X2) et cacahuètes.
Z. m’accompagne jusqu’à Aïn el Biya. Avec Cheikh M. d’El Bayad je prends un thé chez Dallas. Cheikh M. me dit qu’il prépare un travail sur la Moqaddima d’Ibn Khaldoun. Fichtre ! soirée chez R. Sur France2 (ou M6 ?) un film sur Louis XV.

02 janvier:
El Watan titre: 21 morts dans un attentat à Alexandrie. Les Coptes ciblés.
Le Quotidien d'Oran: L'unité nationale égyptienne attaquée. 21 morts dans un attentat à Alexandrie. Sur la même Une en haut de page: Cinquante Harraga interceptés près des côtes espagnoles.

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