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jeudi, juin 09, 2011

260 - JORGE SEMPRUN EST MORT




Semprun, à partir de la 15° minute et 30 secondes (sur PUBLIC SENAT avec JM COLOMBANI):

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Jorge SEMPRUN. L'écriture et une vie:
 

C'est l'un des plus grands témoins du XXe siècle qui s'est éteint ce 7 juin. Partisan, déporté, fils de Républicains résistant à Franco, scénariste de près d'une quinzaine de films, dont L'aveu de Costa-Gavras, homme politique et ministre de la Culture espagnol (PSOE) et bien sûr écrivain. Prix Fémina en 1969 pour "La deuxième mort de Ramon Mercader" et Ulysse en 2004 pour l'ensemble de son oeuvre et élu à l'Académie Goncourt en 1996.  

In: http://www.franceculture.com/
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rue89.

Lorsque j'ai sonné à l'interphone de Jorge Semprun, un jour de janvier dernier, il m'a répondu qu'il venait m'ouvrir mais que je devais être patient. De longues minutes ont passé avant que la lourde porte de cet immeuble ancien du VIIe arrondissement de Paris ne s'ouvre, et que je comprenne. Jorge Semprun souffrait atrocement du dos, et c'est quasiment cassé en deux qu'il se déplaçait, en attendant une opération chirurgicale dont il espérait le salut.

Malgré la souffrance, il avait accepté de me recevoir, assumant dignement son rôle de co-parrain du festival « Un état du monde et du cinéma », dont Rue89 était partenaire au Forum des images de la ville de Paris.

J'avais espéré réunir les deux co-parrains, le cinéaste palestinien Elia Suleiman, et Jorge Semprun, pour confronter leurs deux mémoires chargées. Mais j'avais dû les voir séparément, l'écrivain espagnol me donnant rendez-vous chez lui pour ne pas rajouter à ses douleurs.

Une conversation avec Jorge Semprun – car ce fut une conversation plus qu'une interview en raison de sa souffrance – emportait avec elle toute l'histoire du XXe siècle, l'histoire du cinéma et de la littérature, des considérations politiques récentes ou lointaines, et quelques souvenirs personnels parfois piquants.

Cet homme a tout connu, la Résistance en France, le camp de Buchenwald, l'engagement et la rupture avec le communisme, un parcours reconnu dans la littérature et le cinéma, et même une participation active aux années de construction de la démocratie dans son pays, l'Espagne, en tant que ministre de la Culture du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez dans les années 80.
Amnésie et amnistie

Sa mémoire était celle du siècle, celle de l'Espagne d'abord, où s'est joué le premier round de la Seconde Guerre mondiale. Vivant à Paris, il était très attentif aux débats politiques dans son pays natal, et se félicitait du réveil d'une mémoire volontairement enfouie à la mort de Franco, prix à payer pour une transition démocratique très particulière :

    « Il y a eu amnistie et amnésie. L'amnistie, c'est évident, ça passe par la loi, mais l'amnésie, ça ne se légifère pas. On ne peut pas dire, comme dans l'Edit de Nantes : “Il est interdit de rappeler les troubles du passé”… Ça a trop duré en Espagne, et c'est un signe de bonne santé démocratique qu'on puisse aujourd'hui se permettre le luxe de retrouver la mémoire. »

Jorge Semprun avait justement présenté au festival un documentaire qu'il avait conseillé et dans lequel il figurait, intitulé « Les Chemins de la mémoire », de José-Luis Péñafuerte
Un débat multiple et douloureux dont notre correspondante, Elodie Cuzin, sur son blog Ibère Espace, rend compte régulièrement. C'était le cas i y a quelques jours avec cette polémique autour d'une nouvelle biographie de Franco.

Mais Jorge Semprun connaissait suffisamment son histoire, l'ayant vécue dans sa chair, pour savoir qu'il fallait que tout sorte :

    « Il ne faut pas seulement rappeler les victimes du franquisme, mais il faut aussi rappeler les victimes de la République, le clergé tué par des Républicains, et les victimes du stalinisme.

    Le processus de mémoire est un processus de masse, profond, il n'y a pas d'équilibre qui puisse être trouvé une fois pour toutes. L'important, c'est qu'il est en marche. »

Il m'avait interrogé sur la Chine, qu'il connaissait mal, et qui le fascinait par sa tentative de faire glisser « sous le tapis » tout ce qui gênait dans son histoire :

    « Peut-on maîtriser le processus de croissance que connaît la Chine sans évoquer à un moment ou à un autre le passé ? Il y aura un jour un film ou un roman qui ouvrira les vannes… »

Le cinéma au service de l'histoire

Jorge Semprun a beaucoup fait, dans sa vie, pour alimenter le fleuve de la mémoire. Dans ses livres, mais aussi, on l'a parfois oublié, dans des scénarios qui ont marqué. Il a ainsi travaillé avec le réalisateur grec Costa-Gavras, un autre exilé d'une dictature européenne réfugié à Paris, pour produire trois films majeurs : « Z », « L'Aveu », et « Section spéciale » :

    « Z », consacré à la dictature des colonels grecs, fut le premier, acte fondateur d'une série très politique, reflet de son époque. Le film, avec Jean-Louis Trintignant, reçut l'oscar du meilleur film étranger en 1970 ;
    « L'Aveu », basé sur les mémoires d'Artur London, un ancien responsable politique de Tchécoslovaquie communiste, purgé et soumis à la question avec les méthodes staliniennes. Avec Yves Montand dans le rôle d'Artur London, le film, sorti en 1970, à une époque où le PCF était encore le parti dominant de la gauche, à l'époque du « bilan globalement positif » de Georges Marchais, fit polémique. Il s'en amusait encore, avec le recul de l'histoire :

    « Les dirigeants communistes nous faisaient la guerre car nous nous en prenions à l'idée même du communisme. » ;

    le troisième film de cette collaboration entre Semprun et Costa-Gavras fut « Section spéciale », en 1975, consacré à un tribunal exceptionnel créé par le gouvernement de Vichy pour juger les résistants. Le film, racontait Jorge Semprun, a été mal reçu :

    « On nous a dit, à Costa-Gavras et moi, “De quoi ils se mêlent ces métèques ? ”. »

En janvier dernier, Jorge Semprun se désolait qu'on ne puisse « plus faire de films politiques » aujourd'hui :

    « Mai 68 a créé un public pour des films politiques. Il y a un vocabulaire, des phrases qu'on n'emploierait plus de nos jours. Aujourd'hui, on ferait un film sur un couple de 25 ans, apolitique… »

Pas de nostalgie, juste le constat du passage du temps, du changement d'époque dans laquelle il avait le sentiment d'avoir de moins en moins sa place. C'était en janvier dernier. Jorge Semprun s'est éteint mardi à Paris à l'age de 87 ans. Mais son œuvre immense lui survit.

Quelques jours après notre conversation, Jorge Semprun, visiblement fatigué, participait à la cérémonie d'ouverture du festival « Un état du monde et du cinéma », en compagnie d'Elia Suleiman et de Laurence Herszberg, la directrice du Forum des images. A voir, pour mémoire.


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In: http://www.rue89.com/2011/06/08/jorge-semprun-conversation-autour-de-la-memoire-du-siecle-208404
Témoignage - Jorge Semprun : conversation autour de la mémoire du siècle
Par Pierre Haski | Rue89 | 08/06/2011 | 14H59


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Jorge Semprun : Voyageur de l’humain
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Fidèle à ses engagements et à ses passions humanistes, indépendant d’esprit, Semprún s’est toujours porté au-devant des causes qui le touchaient. Il avait connu l’Algérie probablement lors du tournage du film Z, de Costa Gavras en 1969. Depuis, une belle idylle avec l’Algérie et les Algériens.

Prolongeant son soutien à l’indépendance de l’Algérie, certains de ses scénarios sont d’ailleurs liés, de différentes manières, à la guerre de Libération nationale, comme Objectif 500 millions (1966), de Pierre Schoendoerffer, ou Ah, c’était ça la vie ! (2010) de Frank Apprenderis. Il était revenu à Alger en 2001, pour y préparer l’adaptation au cinéma du roman de Boualem Sansal, Le Serment des barbares, projet qui n’a finalement pas vu le jour. A plusieurs reprises, durant la décennie noire de l’Algérie, il a exprimé clairement sa solidarité et son soutien au peuple algérien, dénonçant les assassinats d’intellectuels, d’artistes et de journalistes, dans un élan d’indignation (un mot qui résonne aujourd’hui à Madrid) qu’il a toujours conservé pour la défense des victimes de toutes sortes et des démunis de la terre.

Voyageur, il l’était assurément de multiples manières. Mais dans l’humain d’abord. Dans une interview de décembre 2008 acccordée à la revue Ulysse, il affirmait : «Le voyage pour moi est une expérience vitale. En réalité, j’ose même dire que toute ma vie est un voyage». Et, mardi dernier, tandis qu’il accomplissait à Paris son ultime voyage, à l’âge de 87 ans, Jorge Semprún – s’il est vrai que l’on voit défiler toute sa vie au point de l’agonie –, a dû passer en revue l’immense voyage que fut effectivement sa vie : voyage à travers les espaces et le temps, voyage entre les classes sociales, voyage entre les grands moments de l’histoire, voyage dans le monde des idées, voyage encore entre la littérature, le cinéma, le théâtre, la poésie et la politique…

Né le 10 décembre 1923 à Madrid, dans une grande famille castillane, Jorge Semprún Maura (le Maure ?), appartenait à une grande famille castillane, attachée aux valeurs de la tradition catholique tout en étant d’une ouverture remarquable. Sa mère était la fille d’Antonio Maura, qui fut par deux fois Premier ministre (1903 et 1907) et son père, José Maria Semprún, avocat et professeur de droit, qui avait été gouverneur des provinces de Tolède et de Santander, fut parmi les rares hommes de son rang à demeurer fidèle au gouvernement du Front populaire en 1936. Durant cette période, qui allait entraîner l’Espagne dans une guerre civile meurtrière, et considérée comme le laboratoire de la Seconde Guerre mondiale, la mère de Jorge brandissait de son balcon luxueux le drapeau rouge du Front ! Avec de tels parents, Semprún a bénéficié, dès son jeune âge, à la fois d’une solide instruction et éducation et d’un esprit non-conformiste.                  

Avec la guerre, la famille nombreuse (sept enfants) s’installe aux Pays-Bas, où le père représente la République espagnole. 
n deux ans, Jorge apprend à la perfection le néérlandais, se préparant déjà à devenir le grand polyglotte qu’il fut. Suit l’exil en France et il entre au prestigieux lycée Henri IV de Paris, brillant élève qui obtient le 2e prix de philosophie au concours national, décroche haut la main son baccalauréat et entre à la Sorbonne pour y étudier la philosophie. A 17 ans, il est déjà habité par la politique et participe à divers manifestations et activités antifascistes. Avec l’occupation allemande, il entre dans la résistance dans le fameux réseau FTP-MOI (Francs tireurs et partisans - Main d’œuvre ouvrière immigrée) et adhère au Parti communiste espagnol en 1942.
Du fait de son engagement, de ses connaissances linguistiques et autres, il est affecté au réseau Buckmaster qui était en liaison directe avec les services secrets britanniques.

Dans les maquis de l’Yonne, il participe aux télécommunications avec Londres, aux parachutages d’armes et à leur distribution aux résistants. Mais, en octobre 1943, il est arrêté par la Gestapo et déporté au camp de concentration de Buckenwald (près de Weimar en Allemagne), expérience terrible qui le traumatisera, au point qu’il s’imposera vingt ans après sa libération un silence, mais qui déterminera profondément ses engagements futurs ainsi que son écriture littéraire centrée sur cette période. Quand en 1992, soit quarante ans plus tard, il revient pour la première fois à Buckenwald, il fait une découverte surprenante. Dans les archives du camp, il découvre sa fiche où figure comme profession, celle de plâtrier. Le déporté communiste, qui avait rédigé ce document sous la garde des SS, avait inscrit «stuckarbeiter» au lieu de «student» comme déclaré, lui sauvant certainement la vie, car l’administration du camp veillait à conserver la main-d’œuvre qualifiée !

Peu avant l’arrivée des troupes alliées, en avril 1945, Semprún participe au soulèvement des déportés. A la fin du mois, il arrive à Paris et, sans doute emporté par son enthousiasme, chute du train. En convalescence chez sa sœur en Suisse, il commence à rédiger ses mémoires de la déportation, mais ce travail le trouble durement et il décide alors d’entrer dans ce qu’il appellera «l’amnésie volontaire». Il reprend ses activités au sein du PCE, devenant un membre influent chargé, notamment, du travail clandestin en Espagne et des relations avec les intellectuels. De 1953 à 1962, il fait de nombreux séjours clandestins dans son pays, recherché par la police de Franco. Mais, il est de plus en plus en désaccord avec la ligne du parti et la découverte de l’utilisation du camp de Buckenwald par le KGB l’écœure profondément.

En 1964, il est exclu du parti, ce qui lui permet d’entamer sa carrière littéraire. Il écrit plus de vingt ouvrages, entre romans, récits et essais et participe à plusieurs publications collectives. Son passage dans les locaux de la Gestapo, sa déportation, son activité partisane et sa vie d’exilé en France constituent la source principale, mais non exclusive, de ses écrits. Il a reçu de nombreuses distinctions : le prix Formentor (1963), le prix Femina (1969), le Prix des éditeurs et libraires allemands (1994), le Prix littéraire des droits de l’homme et celui de la ville de Weimar (1995), le prix italien Nonino (1999), le prix Ulysse pour l’ensemble de son œuvre (2004)… En 1996, il est élu à l’académie Goncourt et l’Académie française a voulu aussi l’intégrer, sauf qu’il ne s’était pas naturalisé français.

Dramaturge, on lui doit plusieurs pièces de théâtre, mais c’est surtout en tant que scénariste de cinéma qu’il s’est illustré à travers près de 20 films, dont plusieurs avec Costa-Gavras (Z,  L’Aveu, Section spéciale). Il faut signaler ici un épisode particulier de la vie de Jorge Semprún, le seul où il accepta d’occuper des fonctions politiques. En 1988, en effet, le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Felipe Gonzalès, lui propose d’intégrer son équipe en tant que ministre de la Culture. Après quelques hésitations et interrogations, Semprún accepte la proposition. En désaccord avec des proches de Gonzalès, car trop indépendant pour se fondre dans le moule, il va jusqu’à critiquer certains membres du gouvernement et doit quitter ses fonctions en 1991. Il tirera de cette expérience un ouvrage, Federico Sanchez vous salue bien (1992), utilisant le pseudonyme de sa période de communiste clandestin. T

rès lucide, il déclara plus tard, citant André Malraux, ministre de la Culture du général de Gaulle, qu’un ministre de la Culture devait disposer de temps et de budget. Il ajoutait : «Je n’ai eu ni l’un ni l’autre, le bilan personnel est positif, mais le bilan ministériel est, disons, plutôt nul». Lucide mais sévère avec lui-même, car la culture espagnole sous son autorité a glané quelques avancées, au moins initiatrices d’un renouveau. Autre dimension de Semprún, celle de l’Européen affirmé et convaincu. Fils de diplomate ayant vécu en plusieurs lieux du continent, ayant vécu directement deux tragédies européennes, la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale, polyglotte et érudit, il a souvent été considéré comme un modèle d’européanité. Il a d’ailleurs écrit, avec l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, L’Homme européen (2005).

Avec ses ouvrages, lui qui s’était fermé à ses souvenirs, a repris le fil de sa mémoire, soulignant même l’importance vitale de celle-ci, mais gardant un regard critique sur ses excès. Ainsi, écrit-il : «Il y a l'absence de mémoire et la mémoire exaspérée à laquelle on ne peut pas toucher sans être accusé de révisionnisme. La mémoire de l'extermination des juifs, en Europe, ne s'est pas manifestée avant les années 60. Par culpabilité des rescapés et incrédulité des autres. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Avec le risque, non de bloquer l'avenir mais de rendre plus difficile l'audace pour aborder le présent. Je n'aime pas le mot Shoah, un mot hébreu, un peu mystérieux qui ajoute à la sacralisation de la mémoire. Alors que, pour être partagée par tout le monde, cette mémoire doit être laïque, uniquement historique et donc susceptible d'être étudiée de manière rationnelle.»

En 1989, alors que l’université de Tel-Aviv lui décerne un Doctorat Honoris Causa, il fait grincer bien des dents en proclamant le droit des Palestiniens à leur terre, déclarant : «Les citoyens d’Israël n’ont pas survécu à une telle guerre d’extermination pour se retrancher derrière leur raison d’être, pour demeurer immobiles en son sein. Ils ont survécu pour inventer une solution à ce qui semble ne pas en avoir. (…) Et sans doute qu’en cela, ils pourront être aidés par l’exemple lointain mais perdurable, qui nous est cher, de Rabbi Moshé Ben Maimon, Maïmonide, le Sefardi, qui fut forcé de fuir l’Espagne à cause de l’intégrisme des Almohades, qui trouva refuge au Caire, qui écrivit parfois en arabe et parfois en hébreu, qui fut un défenseur du dialogue entre toutes les cultures et l’ennemi de toutes les intolérances, qui fut un Maître pour les gens perplexes et un exemple de lucidité, et qui dort du sommeil des Justes à Tibériade, en cette terre d’Israël et de Palestine, la patrie des uns aussi bien que des autres.»

Attaché à la mémoire de l’horreur nazie, il l’inscrivait dans un humanisme par définition ouvert. Mais son engagement, né des tortures de sa chair et de son esprit, lui a valu pourtant d’être taxé parfois d’antisémite ! Ainsi, le 31 janvier de cette année, au Mémorial de Caen, quant un jeune avocat de 24 ans, Mahmoud Arqan, remporta le concours de plaidoiries pour les droits de l’homme en défendant en arabe une palestinienne qui, bloquée à un check-point de l’armée israélienne, perdit son bébé, c’est Jorge Semprun qui reçut après une volée d’accusations et d’insultes en tant que président du jury !                                

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Citationd de Jorge Semprun

• On peut toujours tout dire, en somme. L'ineffable dont on nous rebattra les oreilles n'est qu'alibi. Ou signe de paresse. • On peut toujours tout dire, le langage contient tout. On peut dire l'amour le plus fou, la plus terrible cruauté. On peut nommer le mal, son goût de pavot, ses bonheurs délétères. On peut dire Dieu et ce n'est pas peu dire. On peut dire la rose et la rosée, l'espace d'un matin. On peut dire la tendresse, l'océan tutélaire de la bonté. On peut dire l'avenir, les poètes s'y aventurent les yeux fermés, la bouche fertile.

•La vie n'est pas parfaite on le sait, elle peut être un chemin de perfection.

•Sans doute la mort est-elle l’épuisement de tout désir, y compris celui de mourir.

• Je suis emprisonné parce que je suis un homme libre, parce que je me suis vu dans la nécessité d'exercer ma liberté, que j'ai assumé cette liberté.

• Mais oui, je me rends compte. Je ne fais que ça, me rendre compte et en rendre compte.

• Mon regard ne découvre pas ce paysage, il est mis à jour par ce paysage. C'est la lumière de ce paysage qui invente mon regard.

• Mais ce qui pèse le plus dans ta vie, ce sont certains êtres que tu as connus. Les livres, la musique, c'est différent. Pour enrichissants qu'ils soient, ils ne sont jamais que des moyens d'accéder aux êtres.

• Il n'y a rien de pire que la transparence absolue de la vie privée, où chacun devient le big brother de l'autre.

• Il n'y a guère d'activité historique, d'engagement en somme, sans une certaine décision pour une cause imparfaite, car nous n'avons pas à choisir entre des principes et des idéologies abstraites, mais entre des forces et des mouvements réels qui, du passé et du présent, conduisent à la région des possibilités de l'avenir.

• Plus je me remémore, plus le vécu d’autrefois s’enrichit et se diversifie, comme si la mémoire ne s’épuisait pas.

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In:El Watan samedi- Ameziane Farhani
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