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lundi, octobre 08, 2018

623_ Albert Camus_ 35° journées de Lourmarin.





Ces vendredi et samedi 5 et 6 octobre 2018 se sont tenues à Lourmarin, Espace Albert Camus, les 35° journées de Lourmarin, des Rencontres Méditerranéennes Albert Camus en présence d’une centaine de personnes. « De l’ombre vers le soleil : Albert Camus face à la violence » est l’intitulé de ces journées marquées par l’intervention de plusieurs enseignants, professeurs, doctorants… dont Guy Basset, Laurent Bove, Françoise Kletz-Drapeau, Virginie Lupo, Philippe Vanney. Etait présente Catherine Camus… accompagnée de son chien. Nous rapportons ci-après l'essentiel de leurs communications telles qu'elles ont été présentées.

Le premier intervenant, Guy Basset a traité de « La violence dans l’œuvre d’Albert Camus ». D’emblée il fait le choix de mettre en exergue cette phrase d’Albert Camus : « La violence est à la fois inévitable et injustifiable. Je crois qu’il faut lui garder son caractère exceptionnel et la resserrer dans les limites qu’on peut. » (AH : Réponse à Emmanuel d’Astier de la Vigerie en juin 1948; Albert Camus, Essais, éd de la Pléiade, 1965)

 

Le terme de violence a beaucoup été utilisé en France dans les années 1630-1680. Paradoxalement son indice fréquentiel précise l’intervenant marque une régression sensible entre 1700 et  1939 et une renaissance ensuite. D’abord caractère d’un phénomène et d’un acte, la violence est ensuite définie comme « l’emploi illégitime ou du moins illégal de la force »



Le mot violence ou son adjectif violent ou plus largement, la description et la réprobation d’actes violents sont présents dans toutes les correspondances de l’écrivain. Camus les emploie dès le diplôme d’études supérieures, à propos d’une polémique de Plotin. La polémique fait partie de la violence. On trouve le terme de violence dans le dernier ouvrage « Le Premier homme ». Le terme est employé une dizaine de fois. On trouve aussi le terme dans le mythe de Sisyphe, dans l’Homme révolté, dans Noces… Pourtant, s’il est toujours présent, le terme violence n’est pas si fréquent que cela dans l’œuvre de Camus – dans l’œuvre. C’est la thématique de la violence, précise l'orateur, qui y est par contre omniprésente. Violence morale ou physique. « La violence a toujours existé dans l’Histoire et existe toujours… Requiem pour une none est hanté par la violence, celle des relations humaines entre les deux femmes et celle de l’infanticide jamais oublié. La reprise théâtrale par Albert Camus du texte de Faulkner apporte ainsi la preuve de situations différentes comme du fait que ces situations peuvent en quelque sorte entrer en littérature. On peut ainsi lire toute l’œuvre de Camus à l’aune de la violence. Les prises de position d’Albert Camus dans son activité de journaliste, dès Alger républicain et tout au long de sa vie dans ses articles de revues, Affaires judiciaires, Combat contre le fascisme ou contre les régimes totalitaires, engagement contre la peine de mort… viennent confirmer cette affirmation d’abord construite à partir des œuvres littéraires… Une dernière citation éclaire les différents combats que Camus a menés pour condamner toute forme de violence faite à l’homme, à l’homme identifié comme homme, certains diraient peut-être comme personne. «  Saint-Exupéry maudissait les guerres et l’injustice dans la mesure où elles risquaient de tuer dans un homme le Mozart qu’il aurait pu devenir. L'exemple était bien choisi. C'est donner à chaque homme sa chance la plus haute que de lui permettre d'accéder, s'il en est capable, à cette liberté inépuisable et heureuse. » Extrait de la dernière chronique de Camus à L’Express et que l’on peut compléter »

« Mais, en même temps que la justice et la paix, il y faut le respect de ce qu'il y a de souverain dans chaque vie particulière. Bien qu'on ne cesse aujourd'hui de parler de justice, au-dessus des camps d'esclaves, et de paix, au milieu des usines de la mort, ce respect, sans lequel toute justice est terreur, toute paix, démission, a disparu de notre conscience politique. Les tyrannies contemporaines haïssent Mozart et ce qu'il représente, même lorsqu'elles font mine de l'honorer. »  



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Le deuxième intervenant est Laurent Bove avec une communication dont le titre est : «  Camus face à la violence : morale ou éthique ? » L’œuvre de Camus après la seconde guerre mondiale interroge une logique structurelle de la violence au cœur des rapports sociaux Moraux et politiques qui concerne aussi la vie de nos démocraties. Il s’agissait de fait pour Camus de comprendre en son essence ce qu’il appelle le nouvel esprit moderne qui structure les sociétés en supprimant dit-il « la liberté même de l’esprit ». De ce point de vue l’œuvre de Camus développe une théorie de la domination qui est propre à notre modernité…



« Il nous faut prendre le problème de la violence à la racine dit l’intervenant. La critique historique de ce que Camus nomme la terreur s’inscrit dans une problématique philosophique plus vaste qui conçoit la rencontre de la violence comme inéluctable. Car la violence est pour Camus inhérente à l’existence même des hommes au sein de ce que Pascal au XVIIe siècle avec nommé la seconde nature. Comme le montre L’Homme révolté la violence en effet est déjà inscrite dans la création sous les deux figures de la finitude : la souffrance et la mort. C’est cette même violence qui va se perpétuer dans et par la révolte contre la création, c’est-à-dire contre l’existence telle qu’elle nous est donnée. Une révolte cependant dont Camus souligne la légitimité tout en refusant d’un même geste la légitimité d’une violence qui quelle que soit l’issue du combat conduit inéluctablement à un échec éthico-politique. La violence de la révolte ne peut pas être aux yeux de Camus d’une nature essentiellement différente de celle de l’adversaire. Si la révolte émancipe il n’y a pas en vérité de violence émancipatrice. Le paradigme de cet ‘être contre’ qui en dernière analyse ne fera qu’exalter la logique meurtrière de l’autre, ce paradigme est donné dans L’Homme révolté… C’est à propos de la guerre d’Algérie que Camus nommera casuistique du sang le piège de la dialectique que la politique et l’histoire tendent indéfiniment au philosophe. Chacun pour se justifier, dit-il, s’appuie sur le crime de l’autre. Il y a là une casuistique du sang où un intellectuel me semble-t-il n’a que faire. L’œuvre de Dostoïevski avait pourtant ouvert avec les frères Karamazov  une perspective nouvelle. Camus écrit en effet qu’en voulant substituer au royaume de la grâce celui de la justice Ivan Karamazov inaugurait véritablement l’entreprise essentielle de la révolte et c’est à cet essentiel dans la révolte c’est-dire- le goût violent pour la justice qui échappe à l’identité des contraires, c’est à cet acte essentiel auquel l’auteur de L’Homme révolté nous demande de rester fidèle… »



 
Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 1.8_ LAURENT BOVE
 
« La dynamique de cette violence au cœur même de l’être et de sa relation aux autres et au monde Camus la définit selon deux concepts majeurs qui sont véritablement les deux mots d’ordre de la modernité à savoir :  la réussite et l’efficacité. Ainsi dénonce-t-il la hideuse aristocratie de la réussite.

En disant du nihilisme qu’il est l’affirmation de tout ce qui dans l’histoire semble voué au succès. Là est sans doute la thèse camusienne la plus originale et la plus profonde sur la nature moderne de la violence qui parcourt les textes d’après guerre et qui bien-sûr nous concerne encore. Une thèse que Camus avait commencé à élaborer dès 1943 dans ses Lettres à un ami Allemand. A la vérité de l’absurde qui égalise logiquement le bien et le mal, la victime et le bourreau, Camus, dans la situation de l’occupation, va s’efforcer de substituer à cette première évidence une vérité selon laquelle une logique de la destruction de l’homme par l’homme pourrait être enrayée à bon droit, c’est à dire selon une autre  nécessité que celle de la dialectique de la violence. Une nécessité de nature éthique où l’on retrouve la question de la justice évoquée à propos de Dostoïevski. C’est donc en 1933 que Camus introduit une distinction nécessaire entre philosophie d’évidence et philosophie de préférence, autrement dit explique-t-il, on peut aboutir à une philosophie qui répugne à l’esprit et au cœur, mais qui s’impose. Ainsi poursuit-il ma philosophie d’évidence c’est l’absurde. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir plus exactement de connaître une philosophie de préférence. Car ce qu’a perçu et reconnu Camus en ces années d’occupation c’est que la logique inéluctable du meurtre qui est celle au premier abord indépassable de la seconde nature, cette logique c’est aussi la vérité naturelle de l’histoire.  Or vis-à-vis de cette situation historique il y a une exigence de vérité et d’action pour laquelle la mathématique de l’absurde dans l’équivalence de la valeur du bien et du mal doit être éthiquement dépassée… »



Camus : Face à la violence du monde et de l’histoire il n’est pas possible de vivre la révolte sans aboutir en quelque point que ce soit à une expérience de l’amour. 



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Rémi Larue est le troisième intervenant. Son propos porte sur Morale et politique de la violence chez Camus. Il précise que son propos se concentre sur la période qui entoure la seconde guerre mondiale où se développe une dynamique singulière dans la pensée de Camus concernant la violence. « Il souhaitait en tirer des règles de conduite individuelles et collectives pour en limiter ses effets. Dès ses carnets notamment celui du début de septembre 1939 pour constater que la guerre n’apparaît pas. Extrait : « la guerre a éclaté, où est la guerre en dehors des nouvelles qu’il faut croire et des affiches qu’il faut lire, où trouver les signes de l’absurde événement. Elle n’est pas dans ce ciel bleu, dans la mer bleue, dans le crissement des cigales, dans les cyprès des collines. Ce n’est pas ce jeune bondissement de lumière dans les rues d’Alger. On veut y croire, on cherche son visage et elle se refuse à nous… pour aujourd’hui on éprouve que le commencement des guerres est semblable au début de la paix  le monde et le cœur les ignorent. » Sous les yeux d’Albert Camus la guerre ne s’incarne pas. Comme si l’été n’a pas laissé place à l’automne. Quelques jours plus tard le ton changera. La pureté des êtres laisse la place à la haine et à la violence. Dans les articles de presse de Camus la guerre va se déployer comme une ombre sur ceux qui la subissent. Dans sa présentation annonçant la transition entre Alger républicain et Le Soir républicain, le journal se veut clairvoyant. Une de ses importantes rubriques s’intitule « Éclairage de guerre ». Dans l’article du 17 septembre 1939, intitulé « La guerre » où l’on trouve cet extrait : « et dans cette heure mortelle, si nous nous retournons vers quelque chose ce n’est pas vers l’avenir mais vers les images fragiles et précieuses d’un passé où la vie gardait son sens… » Pour Albert Camus c’est dire l’obscurité qui s’abat sur le monde du fait de la guerre. Cette ombre on va la ressentir encore plus à la lecture de Lettres à un ami Allemand. À plusieurs reprises c’est la métaphore de la nuit que l’auteur utilise pour désigner la guerre qui règne sur l’Europe depuis quatre ans. Monsieur Larue lit un autre extrait : « Je vous écris d’une ville célèbre dans l’univers qui prépare contre vous un lendemain de liberté. Elle sait que cela n’est pas facile et qu’il lui faut auparavant traverser une nuit encore plus obscure que celle qui commença il y a quatre ans avec votre venue. Je vous écris d’une ville privée de tout sans lumière et sans feu affamée et toujours pas réduite. Bientôt quelque chose y soufflera dont vous n’avez pas encore idée. Si nous avions de la chance nous nous retrouverions alors l’un devant l’autre. Nous pourrions alors nous combattre en connaissance de cause, j’ai une juste idée de vos raisons et vous imaginez bien les miennes. Ces nuits de juillet sont à la fois légères et lourdes… »



Le combat de la résistance va devenir progressivement une nouvelle lumière dans la nuit de la guerre. La résistance et les valeurs qu’elle porte prennent la forme d’une nouvelle source de lumière au milieu de la nuit qui a commencé en  1939.





À la fin de son allocution l’intervenant note que Albert Camus fait face à la fois aux nationalismes qui ont mené à la seconde guerre mondiale, mais aussi à la dynamique d’affrontement des deux blocs. Il exprime quelque chose qui serait ascendant plutôt que descendant. La vision qu’il critique, la vision d’une pseudo démocratie internationale qui est descendante, c’est celle de gouvernements qui se donnent des lois mais qui n’hésitent pas à passer outre la volonté des peuples. Albert Camus se tient à la fois à distance des nationalismes et de ces gouvernements-là qui ne respectent pas la volonté populaire.




Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 2.8_ REMI LARUE

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Le titre de la communication de Madame Françoise Kletz-Drapeau est « La violence dans la correspondance Albert Camus-Maria Casarès ». L’intervenante décortiquera la correspondance entre ces deux êtres, correspondances parues récemment (lire extraits in photos de pages word)

 
 Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 4.8_ FRANCOISE KLETZ_DRAPEAU


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L’intervention de Virginie Lupo, qui suit, porte sur « La mise en scène de la violence dans le théâtre d’adaptation de Camus. »

Chez Albert Camus, la question de la violence semble consubstantielle à la réflexion qu’il mène sur sa quête d’une tragédie moderne dit-elle. On peut alors se demander quelles sont les manifestations dramaturgiques de cette violence dans ses adaptations, de quelle violence il s’agit réellement (cf vidéo)

 
Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 6.8_ VIRGINIE LUPO

 

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Le dernier intervenant de la journée est monsieur  Phlippe Vanney « La paix dans la guerre, le Pacifisme défendu par Le Soir républicain d’Albert Camus. Il commence son intervention par quatre citations d’Albert Camus « qui serviront de repère » dit-il :

En 1958 Carl Viggiani… pose à Camus la question suivante à propos de son attitude en septembre 1939 : « Vous êtes contre la guerre, mais vous voulez vous engager ». Camus : « Oui, sur ce point je n’ai jamais changé. Il faut lutter pour éviter la guerre à sa nation, quand celle-ci est là il faut être solidaire de sa nation.

En 1951 Camus écrit à jean-Paul Verron « j’ai commencé la guerre de 1939 en pacifiste et je l’ai finie en résistant. Cette inconséquence, car c’en est une, m’a rendu plus modeste. »

1945, Hiroshima. Six ans auparavant, Camus conclut son célèbre éditorial de Combat sur le bombardement d’Hiroshima par ces mots « devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à L’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. »

On en arrive au Soir républicain, c’est un article du 16 décembre intitulé « profession de foi », un article entièrement censuré, un article signé Pascal Pia et Albert Camus. On peut lire dans la version de la Pléiade « nous sommes profondément pacifistes ». Notons cependant que cette affirmation n’apparaît pas dans le texte conservé dans les archives des services de la censure d’Alger.

Monsieur Vanney présente ensuite ce que fut Le Soir républicain. Le premier numéro date du 15 septembre 1939 et le dernier du 9 janvier 1940. C’est un journal du soir qui se présente sur une seule feuille recto-verso distribué à Alger et ses environs. Il y a 14 ouvriers plus les journalistes. D’après les archives de la censure on peut estimer son tirage  à 1100 exemplaires ou un peu plus. Le directeur en est Pascal Pia et le rédacteur en chef Albert Camus. Un duo qu’on retrouvera à Combat. Il est important dit monsieur Vanney de préciser les liens avec Alger républicain. Algérie républicain fondé par Jean-Pierre Faure aidé de Paul Schmidt avait pour rédacteur en chef Pia alors que Camus y faisait ses débuts de journaliste montrant immédiatement des dons évidents de chroniqueur judiciaire, littéraires et de reporter. La déclaration de guerre du 3 septembre suivie de la mobilisation générale désorganise le journal qui était déjà en mauvaise situation financière. Ayant reçu une délégation de la part de Jean-Pierre Faure,  Pia décide de fonder Le Soir républicain Plus solide sur le plan financier. Pendant un mois et demi les deux journaux coexistent. Algérie républicain qui reprenait des articles du Soir républicain s’arrête le 28 octobre. Il reparaîtra au printemps de 1940 du 24 février au trente juin. Puis en 1943 dans la mouvance de la résistance avant de passer sous la mouvance communiste.  Alger républicain était un quotidien généraliste soutenu par les forces de gauche du Front populaire. Le soir républicain lui est le fruit de la volonté de deux personnalités, Pia et Camus…  (cf vidéo)



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Un temps conséquent a été réservé aux questions du public après chaque intervenant. Très peu de questions ont concerné la violence rapportée à la guerre d’indépendance de l’Algérie, ni aux positions de l’écrivain vis-à-vis de celle-ci (indépendance) comme nous y sommes habitués, Stockholm, La mère plutôt que la justice..., le fédéralisme (il fut question de fédéralisme, mais européen, pas la relation entre l'Algérie -en devenir- et la France) Par contre, et c’est nouveau (me semble-t-il) plusieurs questions ont concerné les prises de positions d’Albert Camus quant à la déportation des Juifs. Les réponses furent toutes affirmatives, « oui Albert Camus a dénoncé les crimes contre les Juifs » dès qu’il en eut connaissance… nouveau également les questions portant sur la maltraitance des enfants vue par l’auteur…



La journée s’achève autour de la table du libraire (auquel j’offre mon essai L’Arabe dans les écrits d’Albert Camus), puis autour d’un buffet…
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Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 7 et 8.8_ PHILIPPE VANNEY 


 
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À l'extrême drote, C. Camus et son chien.

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  PROVISOIRE





 Les vidéos ne sont pas de bonne qualité (l'image, pas le son). Le Blog n'accepte pas les vidéos de plus de 100 MO, j'en suis réduis à les convertir en mode GP (basse qualité)... Si vous avez une idée pour contourner cet obstacle, faites-moi signe, d'autant que les vidéos initiales sont de bonne qualité. Merci





Lexctures de textes par JEROME BRU

 
Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 3.8_ JEROME BRU




 
 Albert Camus. 35° journées de Lourmarin 5 et 6 octobre 2018_ 5.8_ JEROME BRU


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NB: Nous n'avons pu participer à la seconde journée.

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