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lundi, juillet 29, 2019

663_ Périple 2019_11_Pyatigorsk_ Russie_ Lundi 29 juillet 2019





















Nous voici à Pyatigorsk. Jolie ville avec son lac, ses petites échoppes en hauteur, ses allées ombragées et ses trams trolley usés, verts, bleus, rouges, « Y bac doma ! ».
Une pensée à I… (Marseille) que j’ai eue en apprentissage linguistique il y a une quinzaine d’années. Elle résidait dans cette belle ville.



Nous avons quitté Astrakhan pour la frontière du Kazakhstan. Les petits transporteurs de voyageurs sont très nombreux. Nous en voyons depuis la Turquie. Ils contiennent une vingtaine de places. Grâce à l’un d’eux nous sommes allés à Yar Market, un grand centre commercial et ainsi découvrir les environs du centre ville.



Le matin le temps était très lourd. Après avoir traversé une rivière à Krasny yar sur une espèce de pont toboggan nous avons subi une trombe d’eau de pluie. Nous sommes arrivés à la frontière du Kazakstan. Nous avons attendu plus d’une heure côté russe, bureaucratie crade oblige (fouille etc.) On a passé la frontière Kazaque sans problème après un long no man’s land de 10 km.

La frontière kazaque passée, la route a été bonne sur environ un kilomètre. Ensuite sont apparus des panneaux indicateurs de travaux sur 6 km. En fait de 6 km se furent une cinquantaine, de route absolument impraticable, malgré les véhicules locaux (y compris les semi remorques) qui l’empruntent sans sourciller, à 80, voire 100 km à l’heure. Nous, nous roulions entre 11 et 13 km/h. Rouler plus vite aurait endommagé tout ou partie de la cellule du véhicule (et cela a commencé avec l’arrêt de la fourniture en énergie solaire, puis avec l’affaiblissement de la deuxième batterie)… 

Une route, plutôt une piste, caillouteuse, pleine de nids de poule et de dos d’âne (grosse poule et gros mulet). De temps à autre nous avons croisé des cimetières kazaques, musulmans, tout à fait typiques. Sur cette route, nos amortisseurs n’auraient pas tenu au terme des 200 ou 300 km. Sur le conseil d’une charmante automobiliste kazaque – parfaitement anglophone – nous avons abandonné la route. Selon cette jeune dame, la route est ainsi abîmée sur la totalité du trajet, jusqu’en Ouzbekistan. Elle nous a conseillé, vu l’heure, 18 h, de nous arrêter au prochain village pour la nuit. Ce que nous avons fait. Nous nous sommes arrêtés au village de Xuyaz (peu avant, des policiers nous ont dit qu’il n’y avait pas de problème et que nous pouvions même profiter de la rivière et pêcher). C’est un tout petit village fait d’une vingtaine de maisons, très calme, traversé par une rivière, elle même occupée ainsi que ses berges par des animaux en parfaite liberté tels que des chevaux, des vaches, moutons, brebis etc. Nous avons passé la nuit – fraîche – parmi eux. Et non loin d’un vieux cimetière. La nuit fut complètement noire et silencieuse hors le bruit des animaux.

Le lendemain il a fait, dès les premières heures, extrêmement chaud, avec un vent (tel un sirocco) insupportable. Nous avons découvert les environs, un village accessible par route goudronnée… son nom est « Akkel » et sa mosquée est sans minaret (dans le village où nous avons passé la nuit, il n’y a pas de mosquée). Nous avons, compte tenu de tout cela, pris la douloureuse décision de ne pas poursuivre la route vers l’Ouzbékistan, vers Samarcande… notre véritable objectif, u risque d’endommager le Nomadeur. Le rêve de visiter l’illustre ville de Tamerland tombe à l’eau.  La route vers le Sud-Est à la recherche de ma Pierre Philosophale et de Ibn Hayyam s’arrête ici. Tombe à l’eau également le projet d’animer un ou plusieurs ateliers d’écriture (tel que nous l’avions enregistré avec le directeur de l’Alliance française à Tashkent) liant l’Ouzbekistan, la France et l’Algérie à travers des textes littéraires, non sans oublier  le célèbre texte Djamilia de Tchinghiz Aïtmatov le Khirghize…  Mais ce n’est que partie remise. Nous nous y rendrons par d’autres moyens, dès que possible, juré.

Cet échec (c’en est un) me renvoie à un précédent, c’était en 2011, nous avions pour objectif d’atteindre le nord du cercle arctique, à Tuktoyaktuk (grand nord canadien), et nous ne l’atteignîmes pas à cause d’une sottise…  
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(+ 266_267_269_270 etc…)
---------------------- Aussi, les yeux dans les poches et la gorge nouée, nous avons pris la même route pour le retour vers la frontière russe, aidés à la sortie de Xuyaz par deux jeunes qui nous ont fait gagner près d’une heure en empruntant une piste impossible (sablonneuse, difficile… que seuls les locaux connaissent et empruntent) avant de rejoindre la route principale (elle même et nous l’avons dit, extrêmement impraticable.

En fin d’après-midi nous avons retrouvé Astrakhan. Une ville qui donne la sensation d’être au bout du monde, la même sensation que nous avons éprouvée à Narvik, Hammerfest, Yellowknife… Le matin du vendredi nous nous sommes rendus à la Banque Cbepbahk à hauteur du « Kremlin » pour échanger quelques billets d’euros en monnaie locale. Cela nous a été refusé au prétexte que nos billets étaient « troués » (il s’agit en fait de deux trous d’agrafeuse) et que par conséquent ces billets seraient refusés par la Banque Centrale de Russie !… Le personnel de cette banque nous a carrément orienté vers Western Union (dans le même bâtiment) qui a procédé au change en moins de trois minutes.

Nous avons quitté ensuite la ville pour Élista où nous arrivons en fin de journée.

Des travailleurs, le long de la route, de part et d’autres ramassent les détritus que les gens jettent de leur véhicule. Sur plus de 300 km le paysage est triste. De la steppe parfois tr ès clairsemée avec des espaces sablonneux. Est-ce un désert ? peu de villages, tous espacés de plusieurs centaines de kilomètres entre eux. La steppe passe du vert au jaune. Les broussailles sont rabougries. Les vallons sont nombreux. La route est sans fin. Des troupeaux de vaches, moutons, chèvres… paissent alors qu’à l’horizon il n’y a ni ferme, ni village. Un vent très fort et frais balaie la région depuis le départ jusqu’à Élista. Des parcelles de champ sont entièrement brûlées.



À Elista nous nous sommes installés en plein centre-ville dans un parc.  Nous avons constaté la présence de populations très typée « asiatique ». Les temples et statues de bouddha sont nombreux. Ceci sera confirmé par un jeune, « Cyrille », qui a tenu à nous exprimer sa fierté d’être, non pas musulman, mais bouddhiste, il insista « w’re not muslim ». S’en est suivi une discussion sur l’islam, les fanatismes… Le lendemain nous nous réveillons la tête enfarinée. Nous n’avons quasiment pas dormi à cause des fêtards.

La publicité, dans les pays que nous avons visités (Serbie, Turquie, Russie…) mettant en avant le corps de la femme pour la vente d’un produit est quasiment inexistante. Et cela met d’autant plus en relief le caractère pornographique de la quasi totalité des publicités en Occident, notamment en France. Il a plu depuis le matin, depuis Elista, de fortes pluies tout au long de la route. À la limite de la République Kalmykia, à un contrôle routier fixe, l’agent présent nous a fait signe de continuer. La route est bonne dans l’ensemble, hormis un court tronçon difficile à cause de la pluie.

Les champs ont été entièrement labourés, sur des dizaines de km2, auxquels succèdent d’autres espaces aussi grands, comme ceux de tournesols, la fleur pointant le sol et non le soleil, et auxquels succèdent d’autres champs labourés. Un chien, sorti de nulle part, nous regarde, aussi surpris que nous, passe à vive allure pour disparaître aussitôt. Les premiers rayons de soleil, timides, sont apparu alors que nous approchions de la ville de Stavropol (en région de Stravopol’skiy) à 720 km au sud de Elista, et que la circulation plutôt léthargique jusque-là, se réveilla. Il était 14 heures.

Il faut dire que nous avons l’impression que les Russes conduisent leurs automobiles aussi intrépidement et en masse, de jour comme de nuit sans discontinuer. De la folie, en prenant un malin plaisir à faire crisser leurs pneus sur le macadam en grande souffrance.

Nous avons fait une courte halte dans la ville de Nevinnomyssk, manifestement ouvrière. Une petite fête s’y déroule à laquelle nous assistons. Des enfants chahutent tandis que leurs parents apprécient, discutent…



Nous voici donc à Pyatigorsk. Non loin de son lac. Nous prenons un café dans la grande avenue du centre, près du Kongume pekaa à l’angle de la dite avenue.
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mercredi, juillet 24, 2019

662_ Périple 2019_10_ Astrakhan_ Russie_ Mercredi 24 juillet 2019



Nous sommes arrivés hier à Astrakhan que nous nous apprêtons à quitter ce jour. Il a plu toute la nuit. Ce matin, le temps est couvert, mais il fait bon.



Nous avons quitté Gori il y a cinq jours pour Tbilissi. Sur l’autoroute on se croyait sur un mulet au trop, jusqu’au son, cette sorte de clapotement exécuté par les centaines de dalles en béton de 4 mètres de larges sur 6 : « clop, clop, clop ». Les cigales qu’on pensait réduites au pourtour méditerranéen, ont accompagné notre entrée dans la capitale géorgienne. Elles ont elles aussi abandonné la Provence. Tbilissi nous est apparue fortement sympathique sans effet de superflu, ni autre vernis.

La rivière Kuna
 Tbilisi- Sa 20190720 - Dir la vieille ville- Rivière KURA
la traverse discrètement. Les panneaux d’indication sont peu nombreux ou nous ne les avons pas reconnus ou su les lire.

La vieille ville est très animée, forte de ses boutiques de souvenirs, ses espaces réservés aux artistes
Tbilisi- Sa 20190720 N'est-ce pas Tahar Bendjelloun ?
(l’un d’eux a fait le portrait d’un Tahar Bendjelloun mal en point…), ses ruelles pavées, piétonnes… Les touristes sont présents mais pas de grandes affluence. Aucun français (en apparence). Nous avons visité des lieux de cultes : synagogue, églises, mosquée dite « du vendredi »…



Mosquée de Tbilissi
Mosquée  "Vendredi" de Tbilissi

Nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans le village de Pasanauri, à l’entrée duquel des rennes en bronze se pavanent. La route est correcte et l’environnement fort agréable. Ce qui frappe c’est l’absence d’enfants dans les rues, ici comme souvent dans les autres villes de Géorgie.



Le lendemain nous avons repris la route avec une halte à la station de ski, Gudauri,
GUDAURI, sur la route de Stepantsmina- Géorgie du nord, frontière avec la Russie- Dim 20190721
à plus de 2000 mètres d’altitude et après avoir vaincu des virages en lacets et étroits à plus de 6 ou 7 % (et bien évidemment les souvenirs autrichiens et turcs nous sont revenus martelant le crâne comme un lendemain de fête arrosée). Les semi-remorques, habitués à cette route ne se privent guère de vitesse… ni les véhicules ordinaires, russes ou géorgiens qui frisent l’accident souvent.

De nombreux restaurants affichent « Halal », et nous avons croisé nombre de femmes tout en noir dont on ne voyait que les yeux. La population musulmane s’élève à environ 6% en Géorgie. Mais là il nous a semblé que ces femmes étaient moyen-orientales.



Nous avons emprunté la « route militaire » et n’avions rencontré aucun uniforme, mais seulement deux convois de camions militaires bien sages. Le conflit entre Russie et Géorgie d’une part et entre Géorgiens d’autres part (Osétie, Abkhazie) semble (momentanément) apaisé.


Entre Stepansminda et la frontière russe- ce matin du lundi 20190722

Nous avons quitté Stephanisminda le 22 en direction de la frontière russe. De gros gazoducs (probablement) traversent la rivière dont nous n’avons pas retenu le nom. Nous avons atteint la frontière moins d’une heure plus tard.

Nous nous sommes réveillés vers sept heures du matin. « Il n’avait pas plus depuis mars. La terre de septembre avait la couleur de la cendre et l’air sentait le métal. Les mouches ne se posaient jamais, on ne pouvait ouvrir la bouche. » (S. Tesson, S’abandonner à vivre). Les routes sont investies par des troupeaux de vaches balançant sans cesse leur queue pour éloigner les mouches et autres parasites. Très peu de circulation. À la frontière géorgienne nous sommes passés normalement en quelques minutes (peut-être dix ou quinze). Les problèmes ont commencé avec les Russes. Nous sommes arrivés à leurs guichets vers 8h30- 9h. Toutes les informations ne sont indiquées qu’en cyrillique. Ce qui fait que nous avons emprunté un couloir réservé aux camions de marchandises. Il a fallu du temps pour que nous nous retrouvions dans le bon (alors même que les douaniers n’exprimaient pas la même information : l’un nous demandait tant bien que mal en anglais de passer à droite, l’autre à gauche… ils se sont même tenu le bec pour ce couac. Bref nos passeports sont visés, reste le contenu du Nomadeur. 

 Frontière Géorgie Russe- ce matin du lundi 20190722

Un agent nous a demandé d’ouvrir les portes, toutes les portes et tous les tiroirs, placards, penderie… Nous nous sommes exécutés, mais pendant le contrôle nous avons égaré la clé du véhicule ce qui amplifia nos problèmes… Bref et derechef… nous nous en sommes sortis, clé retrouvée, à bon compte, une heure plus tard au km 6800.

Nous avons eu par la suite affaire à de nombreux contrôles de police (une dizaine) : le premier par des agents « KCB » et le dernier, à Taramovka (Dagestan). Après Vladikavkaz (Ossetie du nord), le temps était à la pluie, le ciel très couvert et un crachin parisien se déversait sur la ville.

À Nazran (en Ingouchie), la plupart des femmes sont voilées avec de belles tenues chatoyantes. Aucun voile intégral, ni burka ni tchador. Du local, rien que du local. Un simple foulard noué, et une belle robe de couleur vive, le plus souvent. Après Nazran, sur plus de cinquante kilomètres, que des plaines immenses. Nous avions cette impression que le jour ne cessait de tomber depuis midi. Le ciel était chargé de nuages blancs et gris, ne laissant transparaître aucune lumière. Le GPS qui nous a abandonné en Géorgie est revenu avec ses numéros, ses kms, ses plans, ses mises en gardes… Il risque de nous abandonner de nouveau dans les jours à venir. Son humeur dépend de sa maîtrise ou non des coordonnées satellitaires des régions que nous traversons.

Beaucoup de vendeurs de melons et de pastèques se tiennent au bord des routes
GROZNY _ TCHETCHENIE
et les cigales sont revenues entre Grozny et Shchelkovskaya, accrochées à d’autres arbres que les pins. Les panneaux d’indication ne sont écrits qu’en russe et c’est tant pis pour nous qui payons la fierté (mal placée) des officiels subalternes russes. 
GROZNY



Brusquement le jour semble s’est dégagé à Tarumovka (Nogayskaya). Il est revenu lentement sur le long pont de la ville précédente que nous avons traversé au milieu des vaches indifférentes, toujours préoccupées par les mouches collantes.
Ville de TARUMOVKA _ Dagestan- Lundi 22 juillet 2019
Nous nous sommes installés entre un stade de football ouvert et une caserne militaire, mais que c’est une garnison nous ne le saurons que plus tard lorsqu’un militaire s’est présenté et nous a demandé quelques informations.

L’appel à la prière du matin était agréable. Une envie d’être aux côtés du muezzin tant la voix était tout au respect des habitants de la ville. A-t-il insisté sur « la prière est meilleure que le sommeil » ? Il n’est pas besoin de crier, de beugler, hurler ou vociférer… pour mobiliser les fidèles.

Ce matin nous avons pris la route pour l’extrême sud-est de la Russie. Dans un champ isolé au bord de la route, à vingt km au nord de Tarumovka, est posée
hommage à un défunt
une stèle en marbre noir, comme une tombe, sur laquelle on peut lire un voeu en arabe et apercevoir un fanion vert. Il s’agit d’un monument mémoire en hommage à la personne décédée à cet endroit (ils sont tous de même forme et proportions : 1M2). Sur d’aucuns on peut voir le visage de la personne, parfois même accompagné du modèle de véhicule objet de l’accident.

Sur le bord des routes des échoppes de vente de peaux d’animaux que nous ne reconnaissons pas, et des chapeaux, des hamacs, des sièges divers… nous avons traversé
La Steppe
de grands espaces steppiques chargés de touffes d’herbe éparpillées comme des touches de couleur d’un peintre sur sa toile. À l’un des contrôles cités, de jeunes militaires oisifs nous ont demandé toutes sortes d’informations anodines, juste par curiosité, intrigués par le type de notre véhicule qui ne doit pas courir les rues, ni les routes du Dagestan (ou de la région).

Par endroit l’état de la route (récemment rénovée) laisse à désirer. La conduite est déjà difficile à 80 km/h lorsque la chaussée semble danser sous les pneus (on en a déjà parlé dans un post précédent, concernant la Géorgie), comment font-ils alors, lorsque ces chauffards roulent à plus de 110 km/h, quels risques alors que les panneaux limitent la vitesse à 70 !  


La route chaotique


Brusquement la pluie s’est mise à tomber à grosses gouttes pendant quelques minutes. Sur la route, des aires de repos sont alimentées en énergie solaire. Nous avons dû traverser un tronçon de route long d’une trentaine de kms, complètement chaotique, sans asphalte, par endroit boueux, sablonneux, impossible ! Cela nous a pris près de deux heures à rouler à moins de 20 km/ heure (République Kalmykia).
La route chaotique
Les initiés eux roulaient presque normalement, à 70, 80 km/h et même plus, sans parler des 4X4 frimeurs. Tous sous le regard dédaigneux d’un troupeau de chameaux vacant à ses occupations de vie. Au milieu de ce nul part, un café perdu est tenu par une mama plutôt sympathique qui ne parle que très peu. Nous n’avons pu prendre de café, mais le
Café perdu sur la route chaotique
Nescafé proposé. À l’entrée et à la sortie d’une ville à quarante km au sud d’Astrakhan, une grande croix peinte en jaune semble accueillir les arrivants ou bénir les partants.
Astrakhan
Il faut dire que jusque là ce sont ce sont surtout les mosquées que l’on a aperçues le plus souvent. Dans Astrakhan, à l’extrême sud est de la Russie, les populations sont mélangées. Beaucoup de « Russes »
Astrakhan

Nous sommes arrivés dans cette ville en fin de journée et nous nous sommes installés près de la Volga, au centre ville, le Oblako. Dans un bar wifi, nous faisons la connaissance de nombreux jeunes russes et non-russes :
Café-bar chicha- Astrakhan
David, Miléna, Evans et Alexis qui rêvent d’aventures et de d’Europe, voire de Chine… échanges de coordonnées… Belle soirée.


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samedi, juillet 20, 2019

661_ Périple 2019_9_ Gori _ GEORGIE_ Samedi 20 07 2019


Nous sommes samedi 20 juillet et nous nous apprêtons à quitter Gori pour  Stephanisminda une petite ville située à quelques kilomètres de la frontière avec la Russie.
Nous avons réussi à nous brancher sur une retransmission en streaming de la finale de la coupe d’Afrique opposant le Sénégal à l’Algérie. Le match s’est achevé sur la victoire de l’Algérie par un but à zéro.
WONE TOU TRI etc
Gori se fiche du WONE TOU TRI etc
À Gori, ici donc, aucun signe, mais alors aucun quant à cet événement majeur (et même plus) pour des millions d’Africains. Rien (lire la vidéo) Nous sommes très heureux pour les Algériens et espérons que cette joie imprègnera ses marques lors des futures marches pour la Démocratie en Algérie.

Lorsque nous avons quitté Trabzon il faisait frisquet et il n’a cessé de pleuvoir. Nous avons pris la direction de la frontière géorgienne et Allah Korusun (ces mots sont collés à l’arrière de nombreux petits véhicules transporteurs de passagers). Des torrents chargés de boue se jettent dans la Mer Noire, certainement suite à des travaux effectués à hauteur des montagnes (routes…) comme nous avons pu le constater à Sumela. Les voies express traversent les villes et la limitation de vitesse est de 80 ou 110 km/h. Les premiers écriteaux en lettres géorgiennes apparaissent à Rize, ainsi que le nom de la ville de Batumi, traduit lui en lettres latines « Bat Um ». Leurs caractères sont de forme ronde et ne disposent ni de majuscules (მხედრული). On dit que ce sont des prêtres géorgiens qui ont inventé cette écriture quatre siècles avant notre ère. On la rapprocherait d’un des 800 alphabets indiens, forment des arabesques absolument incompréhensibles quel que soit l’effort que vous entreprenez.

En fin de journée nous nous sommes arrêtés dans le village KamalPasha, un parmi d’autres dans la région est de la Mer Noire, qui cultivent le thé. Là, le doux climat et les pluies abondantes sont très favorables à sa culture du thé.
Nous avons passé la nuit au pied de la mosquée du village et l’appel à la prière, notamment du Sobh, nous a bien secoués. Et c’est le soir que nous nous sommes aperçu que nous n’avions pas un document qui nous semblait essentiel (selon le site du Ministère français des Affaires étrangères, « France Diplomatie ») au passage en douanes géorgiennes : le « Permis international » dont nous avions fait la demande il y a plus de deux mois, mais qui ne nous a pas été envoyé. C’est dire que la nuit fut très agitée. Je n’ai eu de cesse de penser à l’éventualité d’un refus d’admission en territoire de la Géorgie.
Le mercredi, à la frontière turco-géorgienne, les choses se sont déroulées bien autrement. Le simple permis national français a suffit. Mais la bureaucratie est toutefois difficile à supporter. Nous avons dû prendre une assurance locale (15 € pour le minimum de séjour possible, c’est à dire 15 jours). Après quoi nous avons pris la direction de Batoumi. Conduite aussi folle qu’en Turquie, mêmes réflexes, routes peu entretenues… Batoumi est une grande ville (la 3° du pays après Tbilissi et Koutaïssi) 
Batumi - Géorgie
avec près de 200.000 habitants. Elle se situe dans la région de l’Adjarie. Ses quartiers résidentiels alternent avec les quartiers délaissés, plutôt chaotiques. Un café (café turc)
Café Bambou à Batumi
dans une structure tout en bambous, nous remettra de nos émotions, heureux d’être entrés sans problème. La Georgie est gouvernée par Salomé Zourabichvili depuis décembre 2018, c’est une ancienne diplomate française (elle est franco-géorgienne).  
 Le soir nous avons campé à Kobuleti Camping Zekari.
Le Camping de Kobuleti
Nous avons été chaleureusement accueillis par l’officieux gestionnaire, un Suisse alémanique, très affable. Nous avons passé une soirée sympathique avec des Russes, des Ukrainiens, des Iraniens, un Kazak… enfin, tous ceux qui nous ont aidés à nous désembourber, la terre étant meule. Un des Ukrainiens est en fait un franco-anglais installé depuis près de 30 ans comme agriculteur à Kiev (il possède une maison à Perpignan), le Suisse vit ici, les autres sont de passage, comme nous.
Plage de galets sur la Mer Noire à Kabuleti

Après un tour dans le centre ville où nous avons pris deux
Café au capuccino bidon
Capuccino ratés nous sommes revenus au camp. On longe la principale avenue. Une bambouseraie s’étale devant le Georgia Palace Hôtel. La ville est quelconque, prisée plutôt pour ses plages de galets par les Russes (peu nombreux depuis que Poutine a fermé les robinets). Nous y sommes allés par le minibus N° 1 (25 places). Il suffit de lever le bras, où que l’on se trouve et hop le chauffeur pile. Pour la descente c’est idem, on dit « stop » et aussitôt la porte latérale s’ouvre, on tend la pièce (1 lai = 0, 20 cts d’€) et on saute. Tout cela dans la bonne humeur, sans tapage ni brouhaha.

Nous avons pris la route le lendemain matin. Ma première pensée est allée aux marcheurs algériens de ce vendredi (le 22° depuis le 22 février dernier), alors qu’il était 9 heures du matin ici et 6 heures en Algérie. Les routes ne sont pas toujours matérialisées, sont déformées. On a l’impression de rouler sur deux sillons tortueux creusés dans la chaussée par les pneus des véhicules lourds en temps de fortes chaleurs, ou histoire de mauvais goudron…
Le matin du vendredi il faisait très frais. Un crachin tombait sur Kobuleti. Le temps était à l’orage depuis la veille.
Nous avons eu maille à partir du Camp. La discussion d’au-revoir que nous avons eue avec le Suisse (il s’appelle Roméo) nous a transportés en des lieux que nous avons fréquentés (lui et nous) chacun dans son histoire il y a quelques (dizaines) années : Skagway en Alaska, Dawson city dans le Yukon, Yellowknife, Whitehorse dans les TNO canadiens… quelle étrange sensation d’avoir visité les mêmes contrées, rencontré probablement les mêmes hommes de ces contrées… et l’aventure continue pour tous.
Comme en Turquie, on retrouve ces mêmes bandes jaunes disposées côte à côte par dizaines sur une vingtaine de mètres pour avertir les automobilistes d’un passage piéton.
Sur les routes de nombreuses échoppes de bric et de broc propose du miel artisanal, des fruits et légumes de son jardin, des fleurs. D’autres vous vendent de l’huile pour moteur, du pain, de la vannerie, de la poterie…
Le volant de nombres de voitures se trouve, comme dans les pays anglo-saxons à droite.
À l’arrivée d’un village, une immense croix accueille les automobilistes.
Le Wifi semble peu développé. Autant on dispose d’un réseau, d’un mot de passe, autant on peut attendre de longues minutes sans rien obtenir.
À l’évidence le pays est pauvre, mais il essaie tant bien que mal de se développer. Les aires de repos donnent directement sur la route. Beaucoup de zones ne sont pas goudronnées et les trottoirs inexistants.
Le long de la traversée de villes ou villages, il y a des échoppes, des magasins dont la construction donne l’impression d’être de bois plutôt que de dur, notamment à Zestaponi.
Pauvreté et commerces sur le bord des routes
Sur le bord de la route on peut croiser au gré des villages et des herbages : vaches, chèvres, poules, oies, cochons et veaux…
Nous qui avions pour habitude d’observer des populations européennes plutôt aisées, généralement, et baignant dans des richesses parfois insupportables de vulgarité, ici rien de tout cela. Ce serait plutôt un environnement pauvre, même s’il n’est pas ostensible.
Au centre de la ville, au nord du triangulaire parc Staline, se trouve le musée du même nom.
Musée Staline
Devant lequel se trouve et le train personnel de l’ancien dirigeant dictateur et sa maison que nous n’avons fait qu’effleurer de crainte d’être contaminés…
Maison de Stal
Il n’y a pas foule et c’est mieux ainsi. Seul deux chiens badgés affalés non loin semblent intéressés, mais je n’en suis pas sûr.

Le train perso de Stal
Chiens de garde ?
 Je ne finirai pas ce texte sans une pensée double à deux grands événements qui eurent lieu en même temps il y a 50 ans. Le premier, le 1° festival Panafricain. Alger était devenue (artificiellement) la Mecque de toutes les rencontres branchées durant près de deux semaines (du 21.07 au 01.08.1969) au bénéfice du Dictateur-Pharaon (dont nous payons encore aujourd’hui les turpitudes). Rien ne subsiste de cette époque artificielle, aucun lien sérieux entre l’Algérie et l’Afrique (sauf épisodiquement comme hier soir avec le foot), qu’il soit universitaire, culturel, économique, aucune intégration africaine, rien. Du vide.
Le second événement se déroula dans la nuit du 20 juillet 1969, lorsque les astronautes Neil Armstrong et Buzz Aldrin posèrent le pied sur la Lune. 500 millions de téléspectateurs dans le monde ont vu en direct ce premier grand spectacle universel.
Nous sommes samedi matin, il est un peu plus de 10 heures et les Géorgiens commencent à peine à sortir dans la ville de Gori alors que nous nous apprêtons à la quitter pour  Stephanisminda une petite ville située à quelques kilomètres de la frontière avec la Russie. 



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mardi, juillet 16, 2019

660_ Périple 2019_ 8 _ Trabzon, Mardi 16 juillet 2019


 
 

Nous sommes stationnés dans le petit port de Trabzon. Nous y sommes depuis avant-hier. Nous avons quitté Amasra au km 5110. Le jeune homme du Han Cafe nous a dit deux choses, la première est que ce que nous entendions des haut-parleurs, et que d’autres entendaient ailleurs, en d’autres rues et places, était des annonces destinées aux résidants de la ville diffusés par la mairie « baladiyesi » de Amasra ; ce type d’annonces nous l’avions constaté dans d’autres villes comme à Safranbolu et cela nous avait étrangement plongés dans la Chine coco, la deuxième chose est que la météo prévoyait pour le lendemain une journée extrêmement pluvieuse pour toute la région, un véritable déluge. Cela tombait bien, nous avions prévu de ne pas y rester.
20190710 port de Amasra
Dans la journée nous avons fait quelques courses. Le pain rond est très bon et pas cher (2 TL. 1€ = 6.23 TL), plus encore le Simit (sorte de bretzel, mais peu salé) qui se prend avec le café ou le thé. Nous avons également acheté des fruits et légumes, mais pas ces sortes de boudins pas très ragoûtants
- Saucissons halal-sur la route de Cide
… Sur la grande place trônent les portraits d’Attaturk (on le voit souvent), images immenses tout comme la statue de bronze.
A AMASRA COMME PARTOUT, ATTATURK

Nous avons pris la route côtière en direction de Sinop. Malgré les nombreux virages en lacets, les montées et descentes à 10% (ici on écrit « % 10 »), la route est correcte. Les paysages sont saisissants de beauté. La Turquie n’a rien à envier aux magnifiques espaces autrichiens ou allemands. J’y ai personnellement retrouvé un identique à l’environnement oranais de Aïn Franin et Kristel. Mais comment le décrire ?
Les montées et descentes nous ont donné des sueurs froides, et le souvenir autrichien (la route à 18%) nous revenait sans cesse. À la première ville en bordure de mer, nous nous installons pour y reprendre nos esprits. Et comme souvent en Turquie, nous y avons trouvé un espace réservé aux sorties, pique-niques… Nous nous sommes installés à Cide.
- A Cide - aire de pique-nique
Le temps a finalement tourné en une massive pluie d’orage durant une bonne heure. Des chiens allaient et venaient autour des véhicules en stationnement. Les gens leur offraient des gamelles d’eau, des morceaux de nourriture. Certains chiens sont badgés à l’oreille, nous a-t-on expliqués, indiquant ainsi qu’ils sont suivis par des équipes vétérinaires, et stérilisés. Au Bled, les chiens errant sont le plus souvent hélas, battus, chassés par des gamins oisifs, et détestés par les adultes (enfin, pas tous heureusement). Nous avons laissé Cide à la prévision météorologique, telle que nous l’avait avancée un garçon de café pour aller à Amasra. Mais la prévision se renouvelle ici.
 Nuages vers Seydiler
Nous nous sommes dirigés vers Seydiler, à l’intérieur du pays par une route large, sans rapport avec celle de la veille. Au sommet Dagü, à 950 mètres, nous avons fait une halte sous les nuages accrochés aux montagnes. Nous avons bénéficié, si vous le permettez, d’une déclinaison de 10% sans avoir chaud, largeur (et double voie avec possibilité éventuelle de manœuvrer large) oblige.
Petite mosquée sur la route
 De temps à autres sont disposés, sur le bord de la route, de petites mosquées (une pièce d’environ 10M2) avec minaret proportionnel. Non loin d’Agli nous avons échangé avec la personne en charge de l’entretien. Le mot « échange » est abusif, nous avons à peine dit quelques mots, chacun dans ses gestes et sa langue, même si, depuis notre arrivée nous savons dire Bay (homme), Bayan (femme), evet (oui), günaydin (bonjour), Tesekkür ederim (merci) anlamiyorum (je ne comprends pas) – merci le Routard !
En direction de Taskoprü, des bottes d’ail (aulx) sont ramassées dans les champs et vendus à proximités (10 TL, 1. 50 € pièce) à l’intérieur de cabanes toutes colorées de rouge appuyées par un inévitable drapeau turc. Le nombre d’étendards tendus aux fenêtres, plus ou moins grands, concurrence ceux de la Croatie. Peu de circulation depuis que nous avons quitté Cide jusqu’à Gerze. Il a plu au sommet des montagnes jusqu’à Kastamonu. La pluie a repris de plus belle à Hanonu jusqu’à Gerze sans discontinuer. L’hiver en été. Le lendemain nous avons quitté Gerze  pour le camping de Ünye où nous nous sommes installés sur un sol trempé. 

 COOOOOL....Camping Uzunkum- Ünye- 20190712

  _ Camping Uzunkum- Ünye- 20190713
Un seul client, un Estonien perdu. Et nous. Puis sont arrivés des Allemands. Alors que nous, nous nous orientons vers l’Est, eux en arrivent et trouvent que la région frontalière turco-georgienne, n’est pas attirante. Nous souhaitions prendre une photo-clin d’oeil au niveau de l’entrée du village Ahmetoglu, mais nous l’avons raté. La plupart des cônes des minarets sont de couleur verte avec plusieurs de ses nuances, ils sont aussi de couleur bleue, blanche, grise, or…
Entre Bafra et Samsun sur les terre-pleins de la route qui traverse plusieurs villes, sont accrochés à des lampadaires, des dessins figurant des volatiles, parfois des photos. Notre vocabulaire local s’est ainsi enrichi des mots d’oiseaux (très convenables) : Sütre yöukkuztgen, Saza horozu, Bymamhibasten, Kara, Kiskuzu (Quiscale), Angit (Angiti, le plus répertorié), Kenakliklikli. Le nom exact de ce dernier n’est pas garanti.

Des transporteurs routiers oranais (Karsan…) ont de qui tenir. Les chauffeurs de petits véhicules de transport roulent comme des fous, s’arrêtent un peu n’importe où. Les immatriculations des voitures turques sont identiques à celles qui prévalaient (et qui prévalent encore un peu) en France : 14_BY_641… Sauf que le « 641 » turc n’est pas un département comme le signifient les derniers chiffres de l’immatriculation française précédente (en fait, c’est ce que je pense, en réalité je n’en sais rien).
 Depuis Ünye, la côte de la Mer Noire semble être plus riche. L’architecture des immeubles, la route qui longe les villes et le bord de mer, ainsi que les animations nous font penser, relativement et toute proportion gardée, à la Côte d’Azur.
Dans certains longs virages, à proximité des villes, une quantité impressionnante de feux clignotant (20, 40, plus ?) nous indique la dangerosité de la zone et nous invite par conséquent à la vigilance, « Yavas, Yavas ! » ( le terme est porté en lettres majuscules et en format triple X sur la chaussée), mais peu de véhicules en font cas. Ils passent comme des bolides, chacun y allant de sa frime démodée ou inconscience puérile. Les enjoliveurs de certains camions, minicars… sont exorbitants, globuleux et nous renvoient aux jeux antiques, romains.

Nous nous sommes posés dans le petit port de pèche de Trabzon (anciennement Trébizonde). Le beau temps semble être revenu. La ville fut fondée par des colons grecs vers le VII° siècle av. J.-C. Elle fut souvent « un des centres commerciaux et politiques majeurs de la côte sud de la mer Noire. Au Moyen Âge, elle fut une étape de la Route de la Soie. » (Pub). Le sultan Mehmed II s'empare de la ville en 1461
Dimanche soir, nous étions à notre apéro lorsqu’on a entendu « bonsoir ! ». Ce sont des Turco-français en vacances dans la région. Nous avons passé un bon moment à écouter de la musique, à échanger nos expériences. Ils sont tous deux, Carole et Patrice B., parisiens. Leurs points de vue sur la Turquie, la politique locale, son histoire… sont tranchés : des laïcs anti islamistes, contre donc Herdogan et admirateurs « du père de la Nation », Kemal Attaturk qui vantait le peuple turc en 1922 : «  Peuple de la Turquie, uni par la race, la religion et la culture… ». J’ai introduit quelques nuances quant à ma perception du cavalier Attaturk. Nos points de vue sur les stratégies occidentales de domination en œuvre ici et dans le Moyen-Orient, Maghreb… se rejoignent néanmoins.
Lundi nous sommes montés au monastère de Sumela. 

 Monastère de Sumela 20190715

 Monastère de Sumela 20190715
C’est à une cinquantaine de kms d’ici. Et ça grimpe (6 à 8% environ). Malgré la pluie incessante, les touristes (beaucoup de turcs et du Moyen-Orient) était très nombreux. Au-delà d’un point précis,
Monastère de Sumela 20190715_ La route dangereuse
les véhicules sont interdits. Il nous a fallu dont prendre un transporteur (minicar). Il ne me viendra jamais à l’idée de prendre la place du chauffeur, tant la route n’est pas une route, mais un chemin chaotique impressionnant tels ceux des montagnes d’Afghanistan ou d’Hymalaya que nous montrent avec jouissance et perversion les responsables de la télévision. Mais encore, nous avons dû grimper près de deux cents marches glissantes, pour enfin atteindre le monastère… vide de ses moines. Il est en rénovation. Un patrimoine inscrit à l’Unesco. Creusé à même la roche, il fut construit au temps de Théodore 1°.
Dans la région montagneuse de Trabzon vivent les Lazes, c’est une importante ethnie géorgienne musulmane à la présence très ancienne.
Le soir, sur la place principale
TRABZON_ la fête  Lundi 20190715
une sorte de fête mêlant jeux, sport et politique, se tenait devant des centaines de personnes et plus encore de drapeaux turcs. Plus près de nous, sur le petit port, nous avons assisté à une autre fête avec danses et musiques locales. Nous n’avons pas eu le temps de Visiter le mondialement connu magasin de couteaux Sürmene et oublié de visiter l'ancienne église byzantine Sainte-Sophie (aujourd’hui musée).
Ce matin un vent d’ouest s’est levé. Il rafraîchit l’atmosphère et cela fait du bien. Nous nous apprêtons à quitter Trabzon en direction toujours de l’Est.
J’ai parcouru la presse algérienne, les pages FB… Je retiens que le Mouvement populaire continue. Plus que jamais. Le Quotidien d’Oran (samedi 13) écrit : « Le slogan-phare de cette 21ème action est « Etat civil et non militaire ». Et ce, en réponse au dernier discours de Gaid Salah. Les manifestants tenaient à l'édification d'un Etat civil « Non à la gestion de la République à partir des casernes », « primauté du civil sur le militaire » pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les protestataires. Les acteurs de ce mouvement populaire ont appelé à la libération des détenus et des manifestants emprisonnés : « libérez nos enfants », « libérez Lakhdar Bouragâa », « libérez les prisonniers d'opinion ». D'autres ont brandi les portraits des martyrs qui ont sacrifié leur vie pour l'indépendance de l'Algérie. Les familles de disparus étaient parmi les manifestants en train de réclamer une justice indépendante ainsi que la vérité et rien que la vérité sur la disparation de leurs enfants, lors de la décennie noire. » El Watan vendredi 12 juillet note : « Les manifestants scandent « Etat civil, non militaire », « Y’en a marre des généraux » et « Maranach habssine (nous ne nous arrêterons jamais) ! » et bien d’autres slogans très virulents ciblant particulièrement le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah. » La veille, jeudi, Lahouari Addi s’interroge sur sa page FB : « Comment interpréter le dernier discours de Gaid Salah? C'est peut-être le discours le plus agressif et le plus mauvais de Gaid Salah depuis le 22 février. Traiter de traîtres ceux qui demandent un Etat civil contredit de façon flagrante les différentes déclarations selon lesquelles l'ANP accompagne le hirak… De mon point de vue, le blocage va perdurer jusqu'à septembre-octobre. Si les manifestations du vendredi ne baissent pas en nombre, l'EM va céder du terrain pour discuter des prérogatives constitutionnelles du futur chef d'Etat à élire qui n'aura pas cependant d'autorité sur l'armée. Ce serait un compromis qu'une grande partie de la population accepterait. Ce serait un pas vers la construction de l'Etat en Algérie… »

Nous avons enlevé (depuis le premier jour) l’antenne parabolique, aussi, nous ne regardons pas la télé (française, ni aucune autre). La lecture du soir se referme avec les formidables pages de Sylvain Tesson. Je note concernant la télé dont certains journalistes (et leurs patrons) considèrent « qu’une phrase de plus de douze mots est trop longue pour l’attention du téléspectateur ». Cette télé où : «  … Des débatteurs écoeurants se harponnaient dans des cases, le nombre de morts d’une émeute arabe défilait dans un bandeau et les cours du Nasdaq clignotaient dans le coin gauche. Tout le fatras du monde se résorbait en chiffres… » (in Les amants).

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Il me semble vous avoir demandé de l’indulgence pour l’écriture trop rapide, peu soignée, c’est une gageure de reproduire convenablement nos sentiments, impressions et gérer le quotidien… et trouver un moment, un lieu avec du Wifi à débit correct. Ici, je vous renouvelle la demande.