Rechercher dans ce blog

dimanche, juin 30, 2019

657_ Périple 2019_ 5 _ Belgrade le dimanche 30 juin 2019



D AUTRES PHOTOS, PLUS TARD _ MERCI


 
 









Le soir du lundi 24 juin, à Zagreb, nous avons tenté vainement de nous installer sur les rives du réputé lac de Jarun, mais il était réservé ce soir-là à une fête. Le lendemain nous avons pris la route en direction de Vukovar. Les autoroutes semblent être gratuites, mais nous ne les empruntons pas pour autant. Nous avons traversé beaucoup de villages aux maisons nombreuses abandonnées ou mal entretenues. Nous sommes au nord de la Croatie. Nous sommes passés à 16 km du village frontalier avec la Hongrie, Terezino Polji, où sont probablement installés les gigantesques barbelés-murs hongrois de la honte qui font office de frontière. La route est droite comme dans le grand sud algérien. Sur la gauche, tous les champs sont cultivés, sur la droite, ils sont en jachère. Elle alterne avec la culture du maïs, blé, tournesols. La chaleur était étouffante accompagnant un soleil de plomb. Dans les villages nous n’avons rencontré nulle âme. Nous avons traversé Donji Maljani, village frontalier, où plusieurs maisons arboraient des drapeaux croates, grands, larges, petits… Peut-être que leurs propriétaires sont contaminés par le nationalisme hongrois voisin, à moins que cela ne soit une revendication en réaction contre ces derniers et en lien avec l’histoire régionale récente.
Nous sommes arrivés à Vukovar où nous nous sommes installés près d’un étang infesté de moustiques, mais agréablement enveloppé par un parfum fort prégnant dégagé par toutes sortes de plantes. On se croirait chez un parfumeur de Grasse. Nous nous sommes en fait installés près d’un aérodrome où nous avons eu droit à un festival de voltige sympathique.

Le lendemain, mercredi, nous avons commencé par le centre d’information de la ville, l’international et fameux « i », où l’accueil a été formidable.  Ses bureaux sont logés dans une maison à un étage dont la façade est demeurée volontairement telle qu’elle était au lendemain d’une attaque à l’arme lourde serbe : complètement criblée. Nous avons visité le musée municipal (Gradski muzej), intégré au palais Vokaeltz, lui aussi ravagé par les bombardements. Les différentes salles racontent le passé de la ville, de la préhistoire jusqu’à la guerre de la décennie 90.
Nous sommes ensuite allés à la grande croix posée au confluent de la rivière Rijeka Vuka et du Danube, pas très bleu. Cette croix blanche, une dizaine de mètres de haut, est dédiée à tous les martyrs de la Croatie. Un petit tour à la Biblioteka nous a permis de mettre à jour nos infos.
L’après-midi nous nous sommes rendus au mémorial du cimetière. Il se situe au sud-est de la ville, sur la route d’Ilok. Un millier de croix blanches sont érigées à la mémoire des Croates (civils et combattants) de Vukovar. Nous y avons renconté deux charmantes québécoises, Zian et Micheline, qui sont ici depuis quelques jours. Elles ont traversé la Roumanie, la Bosnie et là elles continueront vers Zagreb et la Slovénie. Elles aiment bien la France, mais elles s’interrogent sur Marseille : « Il y a des gangs ? » À notre tour nous leur avons dit tout le bien que l’on pense des Canadiens en général, notamment ceux que nous avons rencontrés il y a quelques années à Québec, à Montréal, Ottawa et surtout ceux des Territoires du nord Ouest (Yellowknife, bonjour Marie, Marc et Carrie…) et du Yukon !
L’hôpital dont nous souhaitions visiter l’exposition en hommage aux blessés de guerre achevés à Ovcara, était fermé. En fin de journée, une voiture officielle est passée dans les rues du quartier où nous étions stationnés en aspergeant allègrement l’environnement d’un produit dont nous osons espérer que du bien – nous osons seulement, mais n’en sommes pas si sûrs. Peut-être est-ce un anti nuisibles comme les moustiques ?

Le jeudi 27 au matin, nous sommes allés au Mémorial d’Ovcara, cité plus haut, à cinq km au sud-est de Vukovar. « Là, au beau milieu des champs on exhuma 200 cadavres, des blessés de l’hôpital de Vukovar, abattu par les Serbes en 1991 » (Géoguide Croatie). La grande simplicité des lieux les charge d’une forte émotion. Les employés du site nous ont dit que cette tragédie fait partie du passé, mais il ne faut pas l’oublier. Les relations avec les Serbes sont globalement correctes.
500 mètres plus loin, nous avons observé le silence devant le lieu où des officiers et paramilitaires serbes ont exécuté sous la torture des dizaines de Croates qu’ils ont ensevelis dans une fosse commune. Aujourd’hui, une stèle y est érigée.

Peu avant Ilok, des champs infinis de tournesols, maïs et vignes saturent le paysage. La ville d’Ilok elle même est une petite bourgade sympathique. Nous avons visité ce qui reste de la forteresse médiévale « qui surveille le Danube ». Sur les remparts qui enserrent la ville, un mausolée ottoman datant du 16° ou 17° siècle côtoie des bains turcs. Plus loin, il y a aussi un parc, une église, et une belle vue sur le Danube.

La frontière serbo-croate est matérialisée par un pont sur le fleuve (qui fut) majestueux, peu avant la ville Serbe de Backa Palanka. Sur ce pont, des dizaines de camions attendaient pour franchir la douane. Nous l’avons passée sans encombre. Nos premiers constats : les panneaux routiers et autres (publicité…) sont écrits en deux types de caractères, Cyrilliques serbes (Azbuka) et latins.
Nous sommes arrivés à Novi Sad, dans un bel endroit avec de nombreux et fort agréables cabanons, les pieds dans l’eau (bleue ?) du fleuve. Nous avons dû renoncer à nous y installer, faute d’espace aménagé. Nous optons pour Sremski Karlovci à huit km au nord du centre-ville, dans un espace verdoyant de cinq hectares, boisé, avec jeux pour enfants… Les propriétaires nous invitent à y demeurer sans contrepartie. Avec l’une d’eux, Birgit, une Allemande, parlant même le français, nous avons beaucoup échangé…

Le vendredi 28 nous sommes allés au très beau centre-ville de Novi Sad et Petrovaradin qui la jouxte, avec sa forteresse qui domine Novi Sad et le Danube. Des ouvriers démontent ce qui reste des estrades où a eu lieu un festival de musique. Des jeunes de l’Isère qui remontent vers la France, venant de la Grèce, l’Adriatique… nous ont communiqué le nom d’une application qui permet de prendre connaissance des lieux possibles « d’hébergement » gratuits (aires…)
Nous sommes partis vers Belgrade (70 km) où nous arrivons en milieu d’après-midi.

Hier, samedi nous avons visité la blanche (Béo) ville (Grad). La ville n’est pas blanche, mais fort agréable, comme ses habitants (je dirais même un peu plus que les Croates, au vu de notre court séjour qui ne vaut que par cela). Dans les cafés et bars on s’y exprime en dinars… comme en Algérie, comme en Tunisie, comme en Jordanie etc. Mais son change est de 115 pour un € (le double en Algérie ). Son histoire est lourde de plus de 7 000 ans ! « Pleure ville blanche, le noir de tes deuils » (Cyrille ou Constantin le Philosophe). Belgrade a été romaine, byzantine, hongroise, ottomane puis capitale de la Serbie (et de l’ex Yougoslavie). Une ville carrefour entre l’orient et l’Occident, « chantée » par Hugo et Lamartine…

Nous avons visité le centre ville, la rue piétonne et l’Institut français qui s’y trouve. Nous n’avons pu y passer que très peu de temps, car normalement il est fermé et puis… on n’y parle pas le français ! (enfin si, une prof qui passait par là…)

Nous sommes également allés à la forteresse avec la statue de Victor, la statue hommage à la France (et emblème de Belgrade, le mausolée ottoman de Damat Ali Pasha  (1667- 1716), le Parlement sur la façade duquel il est écrit sur une immense banderole, accompagnée de nombreuses photos :
 

« kidnapped and murdered serbians civilians by the Albanian UCK Terrorists », ainsi que le temple orthodoxe Saint Marc (Crkva Svetog Marka)… En face, sur le boulevard mitoyen, se déroulait une manifestation religieuse, bon enfant.

Un bon jus et puis … à bientôt.

mercredi, juin 26, 2019

656_ Périple 2019_ 4 _ Zagreb, le mardi 25 juin 2019



Nous avons donc quitté Weissbriach en Autriche le samedi 22 au matin en direction de la Slovénie. On se retrouve, non loin de Villach, sur une route étroite au dénivelé de 18%, dont la signification concrète ne nous a été révélée qu’au moment réel de son ascension. Un cauchemar. Nous avancions avec toutes les difficultés du monde, le levier de vitesse bloqué dans la position 2. Et cela ne fut pas suffisant, alors même que les véhicules légers nous doublaient dans des virages impossibles, en épingles à cheveux. Nous avons dû – sauvés par un espace réservé aux cas durs –  être contraints de faire demi-tour avec mille et une précautions. Le moteur du Nomadeur n’en pouvait plus, l’huile chauffait. Tout cela sous une pluie battante. Nous avons pourtant été alertés la veille, lorsque nous avons roulé en position de seconde à une vitesse de 23 km/h quelques kilomètres avant d’arriver au village de Weilssbriach. Nous avons traversé une partie de la montagne (dont nous ne connaissons pas, et peu importe, le nom) en roulant en 2° position, le long de plusieurs virages en lacets tous aussi difficiles les uns que les autres, avec un dénivelé de 15%. Quelques centaines de mètres plus bas, nous avaons fait une pause bienfaitrice pour nous et le Nomadeur. Retour vers la route nationale. Nous avons pris la direction de Tarvisio en Italie, d’où nous avons rejoint la Slovénie. Nous avons passé la frontière Autriche-Italie pour la seconde fois (le premier passage étant au niveau de la ville italienne, Candido). De l’Italie nous ne verrons presque rien, puisqu’aussitôt la frontière franchie, et comme le Liechtenstein (ou presque), on se retrouve de l’autre côté de la frontière, en Slovénie, dans la ville de Ratece. La pluie n’a pas cessé jusqu’à notre arrivée en Slovénie. Le ciel est resté bien couvert et les nuages s’accrochent aux flancs des montagnes.

Nous sommes arrivés avec deux heures de retard, à 17h30, dans la belle capitale de Ljubljana. Un verre au café-bar Dvorni Bar où nous avons repris nos esprits. Le centre-ville est très animé. Nous avons retrouvé les mêmes sympathiques gens que nous avions rencontrés il y a trois ans lorsque nous descendions vers la France, venant de Norvège. De bons moments.



Le lendemain, dimanche, nous redescendons au centre-ville de Ljubljana. Contrairement à il y a trois ans, le beau marché de la placette, vers Krekov trg, n’avait pas lieu hormis quelques marchands de fruits et légumes, olives, souvenirs…

Nous avons quitté Ljubljana vers 13 heures en direction de Zagreb. À mi-route nous avons pensé nous arrêter, mais l’entrée de la ville de Novo Mesto était complètement embouteillée, probablement du fait d’une course cycliste. Il était 15 heures. Derrière la station Petrol il y a un beau château-hôtel posé sur un lac ou plutôt sur la rivière Krka. Nous nous installons sur une partie du parc où nous sommes rejoints par un couple de français, Jean et Mireille, qui descendaient de Hongrie « des gens froids, bizarre » (les Hongrois). On a échangé nos impressions de voyages d’aujourd’hui et d’hier. Nous de Norvège et des pays du nord, eux admirateurs de la Croatie, de Sarajevo « ils sont musulmans là-bas, mais c’est très sympa, un peu comme les souks du Maroc… »



Lundi matin nous prenons la route pour Zagreb. Beaucoup de terres agricoles, maïs, salades sur plusieurs centaines d’hectares, souvent sous serres renouvelées pour la plupart. De temps à autre un amoncellement de troncs d’arbres. À la sortie de la ville de Volika Mrasero, un coq hardi - peut-être l’entendez vous - et sa basse-cour en liberté vous saluent bien bas. De temps à autres, dans les villages et les champs alentours, des représentations de Jésus et de la Vierge Marie sont érigés. Leurs socles sont souvent fleuris. Souvent nous laissons passer des conducteurs qui roulent beaucoup trop vite, sans doute pressés de rentrer ou pour le plaisir de rouler toujours plus vite, mais en retour aucun signe de remerciement. Le passage de la douane Slovénie Croatie se fait à 10 h 50. C’est le premier passage de frontière où nous relevons une présence douanière. Nous arrivons à midi à Zagreb, dans le quartier de Sopot, juste derrière le terminus de la ligne 6 du Tram. Le temps de nous remettre et nous partons en direction du centre par bus grâce à la gentillesse d’une super mamie, très avenante qui a tenu à nous accompagner jusqu’aux portes du bus 219. Nous traversons en long et en large Gornj Grad, la vieille ville : cathédrale négothique de la ville (12° s), la rue piétonne Tkalcieeva, le marché Dolac et…. La sympathique bar Le Melin.

Le soir, nous tentons vainement de nous installer dans l’immense lac réputé, le Jarun. Il est réservé ce soir à une fête.

Demain nous prendrons la route pour la frontière Serbe.

(ce texte a été écrit sans relecture, soyez indulgents)
 


















-->

samedi, juin 22, 2019

655_ Périple 2019_ 3 _ Weissbriach, le samedi 22 juin 2019



Vers Anton en Suisse

Suisse






























Samedi 22 juin 2019. Nous sommes arrivés hier, en fin de journée,  dans le petit village de Weissbriach, dans les montagnes du sud de l’Autriche, non loin des frontières avec l’Italie et la Slovénie. Nous n’y resterons pas, mais revenons au point de départ.



A Langres. En arrière-plan le lac de la Liez
Le matin du mardi 18 le temps fut chaud et couvert. Nous avons programmé le GPS pour éviter les péages autoroutiers. Nous avons traversé Troyes, Bar-sur-Aube, Arc-en-Barrois... Nous sommes arrivés à Langres à 20h30. Une paisible ville moyenne Le soir, par dizaines, des enfants et leurs familles, remontaient vers le parking face au lac, lui aussi, pour récupérer leurs véhicules après une soirée qu’on devine passée au cinéma, à encourager une équipe de hand ou applaudir à un quelconque spectacle. Il y avait vraiment foule. À nos cotés, un jeune homme, assis sur une chaise pliante, une cannette dans une main, le téléphone dans l’autre, s’émerveillait du moment. De sa radio on entendait du raï moderne qu’il s’évertuait à en faire partager le plaisir à son ou sa correspondante. Il picolait tranquillement (peut-être n’était-ce que du jus de pomme ?) il nous a demandé si sa musique nous dérangeait… « pas du tout ». Une heure plus tard, alors que nous nous apprêtions nous mêmes à « baisser les rideaux », il partait en nous faisant signe. Nous avons passé la nuit face à ce lac nommé Le lac de la Liez. La nuit fut mouvementée à cause d’un fort vent remontant de la vallée qui nous a obligés à déplacer notre Chalenger ou Nomadeur.



11h30, départ en direction de Bâle.  Nous sommes passés par la trop fameuse Vesoul que nous avons voulu voir et que nous avons vue, puis Lure, Belfort, Altrich. Nous avons traversé de nombreuses pleines. Sur les champs, posés comme des trophées, des ballots de paille. De nombreux troupeaux de vaches nous regardaient passer, indifférentes. Nous avons traversé la frontière suisse à Bâle sans voir ni douanier, ni gendarme, ni aucun autre képi. Et quelle ville. Nous nous sommes englués dans ses panneaux de signalisation, souvent en allemand. Coincés entre les voies réservées aux trams et bus et les autres, vélos et voitures du quidam. Nous avons programmé le GPS pour qu’il évite les autoroutes à péage et choisisse les parcours le plus court. Le temps a été le matin, moutonneux et chaud. L’après midi a été ensoleillée et bien chaude, plus que le matin. Bâle est une ville où la circulation nous a paru très compliquée, entre les voies de tram, de bus, de vélos et de voitures… Nous nous sommes égarés dans l’une des artères de la ville. Nous étions très heureux de nous débarrasser en moins d’une heure de cette ville incompréhensible. Nous prenons la direction de Zurich.  À 20 km avant d’y arriver, nous apercevons une jolie rivière, l’Aare, avec un grand parc auto. Il était 19h30 et le jour encore vaillant. Nous nous y sommes installés pour la nuit, en son flanc, l’Aare c’est le nom de la rivière, dans le village de Wettingen. De nombreux joggers, promeneurs, longeaient le chemin dont on ne sait où il mène.

Jeudi, au réveil, la pluie tombait, fine et continue. Les moineaux du coin se sont régalés de nos restes de biscottes. L’atmosphère dégageait une odeur de bouses de vache repue de végétation suisse, bien grasse et arrogante comme des petits suisses. Nous avons pris la route en direction de Zurich vers 11 heures. De l’autoradio montait la majestueuse « Nothing compares » de Sinead O’Connor. Nous avons traversé des villes entièrement endormies et la circulation était le plus souvent fluide. Jusqu’à Zurich où nous arrivons au km 1255.
ZURICH
Sa traversée, par une avenue longue qui monte, monte en serpentant sous une pluie continue jusqu’à la ville voisine de Zolinkerberg, a été éprouvante pour le moteur.

Nous avons entamé notre première véritable montée vers les Alpes et au fur et à mesure nous voyions les premières alpines portant encore des névés plus ou moins imposants. La pluie était toujours de la fête. Les freins de notre Nomadeur ont eu chaud. Nous nous sommes arrêtés à Gams pour casser un grain. Nous avons traversé la Suisse sans apercevoir l’ombre d’un seul garde suisse. Nous sommes entrés au Lichtenstein. J’ai à peine le temps d’écrire sur mon carnet  « nous voici au Lichtenstein » qu’il me faut écrire « nous voilà sortis du Lichtenstein ». Montre en main, il nous a fallu moins de trois minutes, 180 secondes, pour traverser (à cet endroit) le pays. À la douane de ce pays confettis ou de ce « timbre-poste » comme écrirait Faulkner, le Lichtenstein, nous avons ralenti. Le douanier, plus occupé à discuter avec ses collègues, nous a regardés et à continué sa discussion, manifestement fort joyeuse. Nous sommes passés du côté autrichien et là, pire, pas un douanier, pas un bureau. Tout était fermé. Nous avons continué notre route en direction de Innsbruck.

Nous passons la nuit à Umhausen (au km 1793) comme en pèlerinage, un village niché au creux de l’Otzal que nous avons découvert il y a plus de trente ans et que nous retrouvons, de nouveau,  avec joie.



En face la maison jaune où l'on fabrique des cloches
INNSBRUCK
Hier matin, vendredi, nous avons quitté Umhausen pour prendre la route d'Innsbruck que nous n'avons que traversée. Mais nous avons reconnu, juste devant nous, la maison jaune où l'on fabrique des cloches. C'est une fonderie historique (son feu de bois est vieux de deux siècles) que nous avions visitée, il y a fort longtemps. Nous sommes arrivés en fin de journée ici à Weissbriach au cœur du Gitschtal où nous avons passé la nuit. Ce matin le temps est couvert. Il a abondamment plu une partie de la nuit. Le temps de se retourner et nous continuerons notre route vers le Sud-Est à la recherche de ma Pierre Philosophale et de Ibn Hayyam... Je vous en reparlerai.
En attendant, j’ouvre l’Internet, pour ne pas perdre le Nord, ni le Sud. On peut lire dans Le Quotidien d’Oran : « Avec un pacifisme exemplaire, les manifestants scandaient ensemble ‘‘les Algériens amazighs’’, ‘‘nous sommes tous des Algériens, pas de régionalisme’’. Des drapeaux Amazighs flottaient à coté de l'emblème national. » Hier, à l’occasion du 18° vendredi, drainant des centaines de milliers de marcheurs, des policiers ont arrêté plusieurs manifestants pour avoir brandi le drapeau amazigh. Bêtise…


Le pont autoroute reliant l'Autriche à l'Italie

-->

mardi, juin 18, 2019

654_ Périple 2019_ 2 _ Paris, le mardi 18 juin 2019

 
Jeudi dernier nous avons visité la Cité des sciences à La Villette. À vrai dire nous n’avons parcouru que l’espace – « La Cité des enfants » – dédié aux enfants, et pour cause, nous étions là pour L. Une journée entière rien que pour elle : « 1700 m² découpés en cinq espaces thématiques : Je me découvre, Je sais faire, Je me repère, J’expérimente, Tous ensemble. » Nous avons été complètement absorbés par les nuées d’enfants, de 2 à 10 ans, des ruches, des colonies, des fourmilières ! À la sortie, il ne nous restait plus qu’à rentrer dare dare et à genoux. L. a dormi durant tout le trajet, près d’une heure.
Vendredi : courses de fruits et légumes dans une ferme « La cueillette de la Croix verte », sur la route de Viarmes. Fraises, menthe, salade… Nous ne pouvions ici, faire l’impasse sur Notre- Dame de Paris, Le Luxembourg, St-Michel… À Alger on a – bien évidemment – marché pour les libertés et la justice comme chaque vendredi, depuis 17 semaines. Depuis le début, les marches d’Alger sont accompagnées par d’autres, à Londres, Montréal, Marseille… et Paris bien sûr. Paris justement où de nouveau, à place de la République, des centaines de personnes (pas plus de 400) se sont rassemblées avec drapeaux ; calicots,  micros, à proximités des jeux installés de manière plus ou moins permanente sur les lieux…

À Alger, « la société civile » promet une déclaration pour ce samedi, à la suite d’une rencontre prévue le même jour, faisant ressortir des « propositions de sortie de crise ». Il est question de trois collectifs ou groupes aux démarches proches représentant plus de 70 associations, syndicats autonomes issus du mouvement du 22 février…
Le soir du lundi nous nous rendons (El H., M, Z) à la Maison de la Culture de Bobigny, où est organisée par Médiapart, en association avec plusieurs médias algériens, une soirée dédiée au Mouvement populaire algérien, « en solidarité avec le peuple algérien »

Belle et longue soirée.

Ce matin, le beau temps semble vouloir s’imposer et la route quant à elle, la longue route, s’annonce discrètement en ses premières heures…

 PHOTOS A SUIVRE

mercredi, juin 12, 2019

653_ Périple 2019_ 1 _ Paris, le mercredi 12 juin 2019







Nous avons entamé vendredi 7 juin un périple délié de toute heure et de jour, enfin presque. Nous sommes partis en début d’après-midi de M. Notre petite ville se situe à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Marseille. En Algérie, l’extraordinaire mouvement populaire continue, toujours en force. Sur le site d’El Watan (daté samedi 8) on peut lire cet extrait d’article : «  Les manifestants ont également scandé leurs slogans habituels, tels que «Klitou lebled ya sarakin» (Vous avez ruiné le pays, voleurs), «Gaïd Salah dégage !», «Djeich chaab khawa khawa, Gaïd Salah maa el khawana !» (Armée peuple, frères, Gaïd Salah avec les traîtres)… » En France, après avoir saturé les infos avec le 75° anniversaire du débarquement, on ne parle que de la coupe du monde femmes, avec à 21 h au Parc des Princes : France – Corée du Sud.
Le ciel était entièrement dégagé et la température agréable, une vingtaine de degrés. La veille j’avais fait le plein de carburant du camping-car que nous avons baptisé il y a quatre ans, Le Nomadeur. Nous avons traversé Valence, Vienne, Lyon. Peu avant cette dernière ville nous avons intégré l’autoroute A6 afin de passer la nuit sur une de ses aires de repos. Et c’est à hauteur de la ville de Saint-Georges de Reneins que nous nous sommes arrêtés, devant le plan d’eau de l’aire qui s’appelle Boitray. Il y a un « Autogrill » fermé, et une dizaine de semi-remorques. Trois gouttes sont tombées durant la nuit. Nous reprenons la route vers 10 heures, jusqu’ au nord de Moulins où nous faisons une pause-déjeuner vers 13 heures dans le centre commercial Leclerc. À Bonny sur Loire nous faisons le plein (il est à 1€37), km 117622.
Nous retrouvons la région parisienne dont les routes tentaculaires sont toujours encombrées de véhicules en tous genres. Arrivés à Le T. à 18h30. Nous avons roulé 800 km. Le ciel est couvert, il pleut un peu. Et il ne fait pas chaud. Voilà retrouvée toute la famille…
Dimanche, nous sommes allés en des lieux chargés de souvenirs très anciens : Soisy-sous-Montmorency, Eaubonne, Enghien-les Bains… le lundi (de Pentecôte) nous l’avons passé au Jardin d’acclimatation… pour les enfants.
Gare du nord
Mardi, hier, j’ai retrouvé mes amis El H. et M. à Paris. Nous ne nous étions plus vus depuis plus d’un an. Ensemble nous nous sommes rendus au cimetière du Père Lachaise où se déroulait un hommage à Maurice et Josette AUDIN.

_°°_°°_°°_°°_
Sur FB :
HOMMAGE À MAURICE ET JOSETTE AUDIN
L’hommage eut lieu hier, mardi 11 juin. À 16 heures nous avons commencé à pénétrer dans le cimetière du Père Lachaise, derrière la place Gambetta très animée, par la rue des rondeaux, sous une pluie légère. Nous n’avions pas tous prévu de protection. Quinze minutes plus tard l’hommage à la famille Audin commençait près du Mur des Fédérés, organisé par l’Association des amis de Maurice Audin. Il y a 62 ans jour pour jour Maurice Audin était enlevé de chez lui à Alger par des parachutistes français et torturé à mort. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Il y a dans le cimetière, deux centaines de personnes. Je reconnais nombre de militants ou proches du P.C., des membres du FFS…  Auprès de Michèle et Pierre Audin on reconnaît Cédric Villani, Pierre Mansat, Gilles Manceron me semble-t-il, Edwy Plenel, des élus de la mairie du 20°, l’adjoint de Anne Hidalgo… Sadek Hadjeres n’a pu se présenter, mais son texte a été lu.
Après la dispersion, au Jardin du souvenir, des cendres de Josette Audin décédée le 2 février 2019, des hommages ont été rendus par plusieurs personnes. À la fin de la cérémonie, nous avons été conviés à poser chacun un œillet rouge sur le cénotaphe (tombeau vide). Le chant patriotique Min Jibalina a été entamé, enveloppé de Youyous.
Le 13 septembre, chez elle, Emmanuel Macron, s’excusait et reconnaissait, au nom de la République française, le crime d’État.

_°°_°°_°°_°°_