Un
soleil doré gros comme ça et prometteur émerge de la grande bleue, ce matin
vers sept heures. Café et compagnie. Direction le Palais des expositions. Métro
à Tafourah Grande poste jusqu’à la station des Fusillés (comme les années
passées) où je prends le tram (comme etc.) jusqu’ « la foire ». Il y
a peu de monde, ça ne se bouscule pas, ou pas encore en ce matin du premier
jour du 22° Salon du livre d’Alger. A l’entrée des vendeurs de gadgets, de
souvenirs divers, des bracelets de toutes les couleurs, des cacahuètes… Ils
s’occupent comme ils peuvent, en regardant le ciel de biais ou les gens passer,
en fumant une cigarette ou en papotant. Ils ne se frottent pas encore les
mains. Il y a beaucoup d’hommes en robes blanches ou grises, de belles
lycéennes le plus souvent en pantalon sombre ou en robe aux chevilles,
chatoyante, foulard sur la tête. Des agents de police et de sécurité régulent
la faible circulation de voitures. Les portes du Salon sont encore closes à
9h52. A l’ouverture la foule est assez conséquente et certains râlent car les
portes d’entrée ne sont pas nombreuses disent-ils. Je prends par la grande
entrée nord et je fais bien, car là il y a beaucoup moins de monde. Les longues
allées sont aussi peu fréquentées qu’un chemin départemental à trois heures du
matin, trois chats par ci, deux par là. On respire. Devant le stand de El Kalima
je discute avec Lynda Chouiter. A travers des histoires de cheveux coupés en
quatre en maltraités, madame Chouiter déroule dans « Le roman des pôv
cheveux », l’histoire plurielle « d’une condition humaine qui oscille
entre Bien et Mal. »
A 11 heures 20, dans la grande salle des conférences
a lieu, devant une centaine de personnes dont une trentaine de Sud-africains,
l’inauguration bis (bis, car elle a eu lieu hier officiellement) du Salon du
livre avec l’intervention du ministre de la Culture, monsieur Mihoubi. Sur sa
droite est assise madame Maggie Sotyu vice-ministre de la Culture sud-africaine
et des Arts. C’est elle qui prend la parole en premier, suivie par le ministre
algérien. Il se contente de banalités entre « les bonnes relations entre
nos deux pays », le rappel de la venue de monsieur Nelson Mandela (« Mandela »
pour le ministre) en Algérie en guerre, et de celui des intellectuels morts
cette année. Il les nomme l’un après l’autre et la traductrice les reprend l’un
après l’autre (tel que je vous le promets), le nom est donné une fois, puis
répété par la traductrice ainsi le ministre dit « Mostefa Lacheraf »
et la traductrice reprend « Mostefa Lacheraf » (à propos cet homme
est bien mort il y a dix ans non ?) Quelque chose m’a échappé peut-être.
Bref. (ne vous affolez pas. Je sais que la composition de mes phrases n’est pas
des plus fortiches, mais je suis fatigué (il est 23 heures passé à l’horloge de
mon Mac). Tiens, voilà une ombre que je connais. Elle passe furtivement,
pressée. C’est celle de Youcef Saïyeh (Expression livre à la télé et, Papier
bavard à la radio), aussitôt arrivé, aussitôt parti. Est-ce parce que c’est le
premier jour, mais je trouve qu’il y a peu de monde. A midi nombreux sont les
personnes qui se défoulent dans les jardins alentours. Il n’y a pas les jeux
pour enfants comme l’année dernière. Le soleil est au beau fixe, on se prend en
photo, on chamaille… Je reviens dans le salon, bonjour Julien Lepers l’ex
Champion des questions. Il a le pas pressé « bonjour, bonjour ». Au
stand de l’Institut français Rachid Arhab attend son tour. Il est là pour la
présentation du livre auquel il a participé, « Quatre nuances de France,
quatre passions d’Algérie » (éditions Frantz Fanon). Les autres
participants sont l’ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt, Karim
Bouhassoun, Naser Safer. Leur éditeur français Yves Briend (éditions Salvator)
joue au médiateur, ou fait le médiateur (fatigué ai-je écrit). Devant moi un homme discute avec une jeune
dame. En face un photographe mitraille le gars. Je ne sais qui il est (le
gars). J’aime bien cette citation que fait Yves Briend, elle est de l’Émir
Abdelkader : « Ne demandez jamais quelle est l’horigine d’un homme.
Interrogez sa vie, son courage, ses qualités pour savoir qui il est ». Le
micro tourne, Les identités, le rapport au pays d’origine, la construction en
France, la laïcité, les territoires privés/publics… « Je suis parti de
chez moi ce matin de Paris, et je suis arrivé chez moi à Alger ». Allez
vite aux dédicaces… « Bonjour monsieur » me fait monsieur Lellou,
dynamique patron de la librairie Arts et Culture d’Oran. Discussion avec
Bouhassoun. Me dit qu’il sera là demain pour parler des banlieues (sujet que
j’ai évoqué). « Demain nous sommes le 27 octobre ». Il ne percute
pas. « 2005, 27 octobre » « ? » « Zyad et Bouna… le
câble 20.000 volts » « ah !... »
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