Je viens de lire l’entretien qu’a « accordé » Kamel Daoud à l’Hebdomadaire (de droite droite) Le Point d’hier jeudi 8 août 2024. Je l’ai lu là, et vous en donne ce retour de lecture. Il faut d’abord noter que les questions – mielleuses – qui sont posées à KD par ses confrères du même hebdo, n’ont qu’un seul objectif, évidemment, celui de mettre en lumière et l’auteur et son dernier livre (devrais-je écrire roman ?) KD s’en prend à « ces intellectuels à Alger qui, au nom de la démocratie, soutenaient (soutenaient !) les islamistes. Plus loin KD dit que « l’islamisme a pris en otage le mouvement décolonial en Occident ». Rien que cela.
« L’Algérie n’est plus (n’est pas) un régime de généraux ». Puis ajoute-t-il « on va aboutir à une sorte de deal entre un centre militaire dur qui se maintiendra toujours au pouvoir et un corps social déjà islamisé. L’État algérien s’ayatollahise ». Un « centre militaire » comme tombé du ciel de la réflexion de KD. Une réflexion pourtant ancienne et au ras du terrain (sans jeu de mots évidemment). Cela ne l’empêche pourtant pas d’avancer ces inepties : « les démocrates d’Alger devraient sortir des révolutions selfies et fabriquer de la citoyenneté pour pouvoir imposer la démocratie ». Il prend les démocrates pour des boulangers libres ! « un coup de farine et de levain par ci, de la pâte par-là, et la viennoiserie…. Et voici mesdames et messieurs la démocratie. Mais qui tient les murs, qui tient la pore, le rideau, le pétrin, la balance, le thermostat, la diviseuse (oui, la diviseuse) hein ? Il me fait rire KD. « Imposer ! » sans donner sa feuille de route. Si « il faut commencer par l’école ». Comme réponse-bateau on ne fait pas mieux. En Algérie beaucoup d’excités m’attaquent… le régime aussi. Il ne dit pas ce qu’il entend par « régime ». Encore du bateau. Les Algériens parlent peu ou pas du tout de la guerre civile. KD n’a pas lu « La folle d’Alger ». Les disparitions forcées il ne connaît manifestement que celles d’ailleurs, que celles d’Amérique du Sud. Je crains que son dernier livre « Houris », ne soit pas une étincelle littéraire, mais un pavé idéologico-politique. Je crains. Mais le lirai pour sûr. Car il écrit bien (amphigourique parfois, mais bon…)
À la question « Comment percevez-vous la situation des Palestiniens ? » Une question osée, venant de cet hebdo, KD qui n’a manifestement pas lu ou compris Mahmoud Darwich, s’égare dans les nuages opaques et botte en touche en se prenant pour Borgès (tiens, justement à propos d’amphigourique).
Comme son analyse de « la guerre civile » en Algérie, sa vision de la guerre faite par Israël aux Palestiniens est partiale et biaisée. Hamas dit-il a attaqué Israël. En cela, KD se range derrière la thèse qui circule dans les milieux officiels en France et au sein de la corporation des journalistes (en majorité) dont ceux du Point bien évidemment, thèse qui efface plus de 75 ans de spoliation et d’assassinats des populations palestiniennes par les Israéliens. KD intoxique la mémoire. Il n’est pas crédible pour un sou. Il ajoute sans rougir (j’en suis certain) que « le soutien aux Palestiniens est une solidarité monstrueuse » ou l’art d’inverser les éléments du puzzle et accuser l’extrême gauche d’être à la source avec l’extrême droite de la montée de l’antisémitisme. Ce que disent la plupart des nouveaux sionistes. Last but not least et tel quel : « L’Occident est quelque chose de précaire, de fragile, qu’il faut défendre. » Comme un paradis. KD aime la mer que les islamistes détestent, celle d’Algérie, de Tunisie, du Liban. Il n’aime pas le désert car dit-il « les monothéismes préfèrent les déserts et les villes à mettre à sac. Entendre les islamistes. Mais là j’extrapole peut-être. Kamel Daoud enfin aime sa famille qui lui manque en page 75, qui l’étouffe en page 58.
Voilà, en une respiration.
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