Jeudi 30 décembre
13 heures 30 : Sortie de Taghit en direction de la Zaouia Tehtania. Rares sont les taxis qui veulent y mener.
A cause de l’état, mauvais, de la route. Le soleil est beau, mais la température elle, est fraîche. Le jeune gardien des chambres du Ksar, Ayy… m’a informé ce matin qu’hier Z. est passé tard le soir.
Il m’a laissé un message « A ce soir au Bordj… » ainsi que les coordonnées téléphoniques de notre ami journaliste E.I. Je le contacte. Au centre de Taghit nous prenons un thé et échangeons sur tout mais surtout sur la presse algérienne. Pas joli.
J’arrive à la Zaoui Tehtania donc : « El hajar ? l’hih ! » (les pierres ? là-bas !) nous dit le vendeur isolé de thé et de bijoux. « Les pierres » ! Mon Dieu. Quelle tristesse de nommer ainsi ces chefs- d’œuvre du néolithique ( combien ? 7 ou 10 mille ans ?) parvenus sans grande casse jusqu’à nous aujourd’hui. Sans grande casse n’était la main de l’homme, ce misérable. Quelle tristesse que de voir ces traces millénaires souillées par l’homme (certains écrivent leur nom par-dessus, d’autres écrivent des messages…) Photos.
15h30 : Je suis assis au bas de la falaise, non loin du sympathique marchand de thé et de souvenirs. J’attends le minibus de l’aller pour un retour sur Taghit. Cette histoire de fresques abîmée est d’une grande tristesse. Comment oser souiller son passé. Souiller ses ancêtres, ces chasseurs, qui vivaient là dans un environnement très riche (et désert aujourd’hui) et qui ont souhaité converser avec nous par de magnifiques dessins. Cette histoire est triste et scandaleuse. Aucun gardien, aucune protection. L’état de cette inestimable richesse reflète le niveau de conscience de nos responsables. Pas beau. L’inculture est érigée en flambeau. Leur incurie est totale.
Z. me donne rendez-vous directement au Bordj. J’y retrouve E. I. et son entourage. Beaucoup de monde. Des musiciens au repos discutent de la soirée de demain. Leur leader, Amazigh se joint à notre discussion. Demain il chante au stade de Taghit. Thé et cacahuètes au salon du Bordj. Je lui demande s’ils ont installé le chapiteau « il n’y aura pas de chapiteau. Ce sera en plein air. »
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