Le Ksar de Timimoun. |
Ceux de Mimoun
Des rideaux de sable chaloupent en ce matin finissant
Dans le ciel de la ville qu’ils colorent.
La ville de ceux des croyants, de Mimoun l’ancêtre
Dernier aïeul de Tadmaït et de Tazegart
De Tahataït et d’Aghlad.
Dans un même élan
Les corps plus que les biens seront bientôt
Gagnés par l’inertie
Et l’assourdissant silence du verbe.
Trente cinq à l’ombre des palmiers.
Au loin, dans un effort ailé
Les derniers Traquets se retireront.
Là-bas, la rose des sables et les dunes,
Dunes et dunes encore figurant
Bien après les foggaras, la Palmeraie,
Bien après la blanche Sebkha
Là-bas à l’horizon
Le Grand Erg éternel,
Veillent.
Ils seront, le soir venu, appelés à la rescousse
Par le chant reconnaissant d’Ahellil
Jamal Ahellil
Ceux de Mimoun
Ecrasés par le mutisme des mémoires
En colère pourtant.
Epaule contre épaule,
Lemserreh et Taguerabt,
Bengri et Tamja.
Et les qarqabous, les qarqabous
Ici, des maisons de crépis, rouge carmin
Et des lauriers roses hors d’eau
Sont cernés par le Chergui, le sable ou le néant.
En contre-bas de la Hamada
De Tin Ziri à At Saïd
Les jardins résistent.
A l’ombre de la tonnelle de roseaux blêmes
Croisés aux branches de palmiers desséchées
Les thés rouges attendent que leur destin
Les libère des verres insensibles qui mal les étreignent,
Comme hier et comme demain,
A Aghlad et à Ighzer,
A Timimoun.
A. H. Timimoun, avril 2015
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Vue de la mer, de la terrasse de chez Martinez, Bou-Sfer. |
Bou-Sfer,
Odeur
marine,
Tapis
d’algues et de mousse
Sur
les récifs
Eclats
de lumières
Jardins
de Keukenhof
Mosquée
de Mara e Sharif
Et
toiles gauguines réunis
Rouge, vert,
bleu, violet du spectre
Brume
sous le soleil
Savez-vous
L’île
de Paloma à dix lieues
Et
Martinez englué dans le silence de ses cuisines.
Veille
de premier mai
Flonflons
et slogans de la syndicale
Un air
vicié du passé frémit un instant.
Chaluts
etc
Le
saviez-vous ?
Courses
aux anchois, bonites, calamars,
Dorades
et espadons.
Le
frisson
Du
grand poisson de Heredia
Echappe
à la nasse du comptable
Combien,
combien ?
Une
vedette traverse le cadre de la véranda
Ou la
fenêtre ouverte de Moderato cantabile
Le
bruit de son moteur
Emporte
le chant et les ailes déployées
D’un
goéland argenté
Le
soleil a dissipé la brume
Les
récifs émergent enfin.
De
cette terre je suis
Vous
le savez.
A.H., Bou-Sfer, 30 avril 2015
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