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jeudi, janvier 11, 2018

591_ Joyeux Ennaïr (ou Ennayer ou Yennayer)


 

Ennaïr* de mon enfance

Je me souviens du jlid qui nous paralysait à l’intérieur de notre unique pièce,

Je me souviens des gerçures qui parcouraient les mains de nenna,

Je me souviens du kanoun qu’elle sollicitait plus encore ce jour-là,

Je me souviens des cheveux de jais de ma mère qu’à l’occasion elle parfumait au zit zitoun,

Je me souviens du kholkhal autour de sa cheville,

Je me souviens de la couleur brune du meswek qui embellissait son sourire,

Je me souviens des sacoches noires de elbeciclita verte de mon père,

Je me souviens qu’elles étaient pleines de fruits secs,

Je me souviens que certains résistaient à nos assauts : amandes, noisettes, noix,

Je me souviens que d’autres s’y pliaient : dattes, raisins, figues, cacahuètes,

Je me souviens de la maïda qui, exceptionnellement, débordait de cherchem, de couscous, de lben,

Je me souviens aussi de l’inévitable la mouna qui se faufilait entre les mets,             

Je me souviens du mkhalet de halwa – bonbons, réglisse, coco, chewing-gum – étranglé par une cordelette, une ficelle, ce qu’on trouvait,
                                                      

Je me souviens de la pièce de khamsa douros, parfois deux, que mon père nous tendait, retenues fermement entre ses pouce et index,

Je me souviens de lawalimoun dont on abusait, et des mini bougies blanches,

Je me souviens qu’on fixait les chmaâ dans des boites de conserve qu’on avait  préalablement trouées de sept ou neuf trous, du nombre je ne me souviens plus,

Je me souviens qu’on les faisait tourner près du corps comme la grande roue d’une fête foraine,

Je me souviens qu’on allait ainsi en courant jusqu’à Covalawa

Je me souviens - c'était bien plus tard - des souvenirs d’enfance de Pérec, de sa Disparition.

Je me souviens.
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* Si d’aventure vous ne comprenez pas la Derja, ce qui suit est pour vous :

Derja : c’est une des langues vernaculaires des Algériens.
Ennaïr : ou Yennayer. Premier jour de l’an du calendrier agraire, le 12 janvier.
Jlid : vent glacé.
Nenna : ma grand-mère.
Kanoun : réchaud en terre cuite.
Maïda : table basse.
Cherchem : plat épicé à base de pois-chiches, de fèves et de blé bouillis.
Zit-zitoun : huile d’olive.
Kholkhal : bracelet en argent.
Meswek : écorce de noyer séché que les femmes mâchouillent. Il embellit les lèvres comme un rouge à lèvres naturel, et valorise par contraste les dents (précisions in internet).
Elbeciclita : ou biciclita, bicyclette, ici vélo.
Lben : lait fermenté.
La mouna : brioche pied-noir, d’origine espagnole (dit-on), qu’on consommait à Pâques.
Mkhalet : petite bourse emplie de toutes sortes de halwa.
Halwa : friandises, sucreries.
Chmaâ : pluriel de chemâa, bougie.
Covalawa : ou Cueva d’el agua. C’est le nom d’une zone située près de la jetée, au bas du quartier Gambetta, à l’est d’Oran. Jusque dans les années 60, c’était un important bidonville.
Douro : le douro est une ancienne monnaie espagnole. A Oran, fortement peuplée d’Espagnols, on disait douro plutôt que francs. Un douro équivalait à une pièce de 5 francs, puis au printemps 1964 de 5 dinars.
Lawalimoun : ou agua limon. Eau sucrée au citron.
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APS_ 11 01 2014_ ORAN (APS)- Comme chaque année, Oran fête avec faste le nouvel an amazigh. Malgré le fait que Yennayer soit une tradition ancrée dans la culture oranaise, les origines de cette fête demeurent peu connues chez le commun des Oranais.


 
Georges Perec et Yvan Pommaux / Je me souviens | Archive INA

cf ici aussi:
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                                         YENNAÏR  











Source:
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       Plusieurs articles sur El Watan de ce jour jeudi 11 janvier 2018


Célébration officielle de Yennayer

L’aboutissement d’un long combat

Les militants de la cause amazighe sous le régime du parti unique ont connu les pires sévices dans les bagnes et les plus insupportables des  persécutions pour avoir revendiqué le droit de vivre leur identité.
Du sang, des larmes et une profonde déchirure identitaire pour se réapproprier la langue, la culture et la civilisation amazighes, pourtant profondément enracinées dans l’histoire millénaire de toute l’Afrique du Nord. Ce qui devait être une identité naturellement admise par l’Etat et la nation, tamazight a depuis l’indépendance de l’Algérie été ostracisée, exclue et bannie. Les militants de la cause amazighe sous le régime du parti unique ont connu les pires sévices dans les bagnes et les plus insupportables des persécutions pour avoir revendiqué le droit de vivre leur identité.
Le choix d’imposer par le pouvoir politique à l’Algérie une identité idéologique exclusive en arrimant le pays à une nation arabo-islamique s’est accompagné d’un travail d’effacement de toute référence à l’histoire pré-islamique. Un choix qui va provoquer un déchirement de l’Algérie naissante avec ses réalités culturelles, identitaires et historiques. Une rupture avec elle-même. «L’unité de la nation arabe est une étendue idéologique, une construction abstraite qui va nier les réalités culturelles, les mémoires historiques et collectives», ne cessait de rappeler le penseur Mohamed Arkoun.
S’inscrivant dans un double rejet de l’autoritarisme et de son idéologie, des premiers noyaux de militants politiques s’organisent autour du chercheur Mouloud Mammeri et au sein de l’Académie berbère à Paris. Les militants du FFS vont tenter de réactiver le parti — frappé de clandestinité — et s’emparer également de la question identitaire. Des dynamiques naissantes bravant la dictature du parti unique vont converger pour aboutir à la grande mobilisation du Printemps berbère d’avril 1980.
Pour la première fois depuis l’indépendance, le pouvoir et sa construction idéologique sont défiés publiquement, ce qui va briser la chape de plomb de l’autoritarisme. S’ensuit une longue résistance militante avec son lot de privation de liberté et de calomnies sans pour autant annihiler l’élan militant. C’est dans la répression des militants du Mouvement culturel berbère (MCB) que la question amazighe va s’affirmer comme composante centrale de l’identité algérienne. Le refus obstiné du pouvoir politique à reconnaître le fait amazigh va conduire à de lourds malentendus culturels.
Le pouvoir a de tout temps fomenté et alimenté les clivages en opposant une partie de la population à une autre accusée de séparatisme et de division pour disqualifier la revendication des Amazighs. Les militants du MCB, qui devaient batailler sur plusieurs fronts pour cette cause et avec intelligence, avaient su formuler un projet complet et cohérent mettant en avant la diversité culturelle et linguistique de l’Algérie, comme le montre toute la littérature du mouvement berbère.
A l’unicité de la pensée, de la langue, de la religion et de la culture, le Mouvement culturel berbère oppose au pouvoir une diversité qui constitue la richesse du pays. Dans la difficulté extrême, les militants du MCB vont pouvoir, pas à pas, ramener l’Algérie dans son giron historique et identitaire naturel, forçant le pouvoir politique a admettre timidement la question de l'identité amazighe.
L’instauration du pluralisme politique a constitué une brèche pour la question amazighe, qui pour la première fois sera admise dans le milieu universitaire avec l'institution de deux instituts de langue et culture amazighes à l’université de Tizi Ouzou et celle de Béjaïa au lendemain d’une marche mémorable le 25 janvier 1990.
Largement insuffisant. D’autres batailles vont être menées, on peut citer notamment l’historique mouvement du boycott scolaire pour l’enseignement de la langue amazighe. Dès le départ, le mouvement amazigh va forger une conscience non seulement identitaire mais aussi politique.
La revendication identitaire est posée dans le cadre d’une vision globale de l’Algérie. Elle est consubstantiellement liée à la démocratisation de l’Etat. De retour au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika va violemment exacerber les tensions identitaires avec son refus absolu de l’inscription de tamazight dans la Constitution du pays. «Tant que je serai là, tamazight ne sera jamais langue nationale et officielle», avait-il lancé avec mépris.
Les tragiques événements de 2001, dont l’assassinat de 126 jeunes en Kabylie, vont le contraindre à reconnaître tamazight comme deuxième langue nationale en 2002. Quatorze ans après, elle sera officielle dans le cadre d’une révision constitutionnelle de 2016, pour aboutir fin 2017 à la reconnaissance de Yennayer comme «Journée nationale chômée et payée».
Des reconnaissances officielles arrachées de haute lutte. Jamais octroyées. Le pouvoir politique cède souvent sous la pression des événements malheureux. Avec la célébration de Yennayer, les autorités politiques pensent régler «leurs problèmes avec la Kabylie» et «s’assurer la paix avec cette région». Une erreur d’analyse. Faut-il rappeler que la question amazighe est au cœur de la revendication démocratique. « Non à la dictature même avec thamazight » était le mot d’ordre de militants de la cause amazighe.  (article non signé)
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EL WATAN 11 JANVIER 2018

Genèse de la revendication du nouvel an amazigh

Yennayer, de l’Académie berbère à l’appel des intellectuels


Description : aille du texte normaleDescription : grandir la taille du texte
«Tabburt u segwas» (Porte de l’année), le premier jour de l’an du calendrier agraire, fêté différemment selon les régions (12 au 14 janvier), correspond au premier jour de janvier du calendrier julien, décalé de 13 jours par rapport au calendrier grégorien.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait annoncé, mercredi 27 décembre 2017, lors de la réunion du Conseil des ministres, sa décision de consacrer Yennayer «journée chômée et payée» dès le 12 janvier 2018. Le gouvernement a endossé dans la foulée un amendement à la «loi fixant la liste des fêtes légales qui inclura ainsi le jour de l’An amazigh correspondant au 12 janvier», a indiqué, hier, un communiqué des services du Premier ministre.
«Cet amendement poursuivra son parcours à travers le Conseil des ministres pour aboutir bientôt au Parlement», a précisé la même source. Le parcours pour l’officialisation du Nouvel An berbère a été long.
A l’avant-garde du combat pour la reconnaissance de cette date : l’Académie berbère. Lancé en 1966 dans le domicile de Taous Amrouche, avec pour figure de proue, Mohand Arab Bessaoud (1924-2002), Agraw imazighen a appelé à la célébration de cette date.
Un militant de Merouana (Batna) Ammar Negadi (1943-2008) a eu l’initiative de proposer, en 1980, une date pour le calendrier berbère : le Nouvel An coïncide désormais avec la fondation de la XXIIe dynastie en 950 av. J.-C. par le pharaon numidien Sheshnonq 1er.

«Tabburt u segwas» (Porte de l’année), le premier jour de l’an du calendrier agraire, fêté différemment selon les régions (12 au 14 janvier), correspond au premier jour de janvier du calendrier julien, décalé de 13 jours par rapport au calendrier grégorien. Le Mouvement culturel berbère reprendra dans ses différentes plateformes la revendication en réclamant l’inscription de la date dans la nomenclature des fêtes légales par les pouvoirs successifs depuis les années 1980.
Les partis politiques (FFS, RCD principalement) n’étaient pas en reste. Le Front des forces socialistes (FFS), par la voix de son chef du groupe parlementaire, Chafaâ Bouaiche, a déposé, en 2014, une proposition de loi sur le bureau de l’APN, demandant la reconnaissance du jour de l’an amazigh, Yennayer, comme fête officielle.
Dans cette proposition de loi, le parti de Hocine Aït Ahmed a réclamé la modification de l’alinéa 1 de l’article 1 de la loi 278-63 du 26 juillet 1963, en y intégrant la date du 12 janvier comme fête officielle, chômée et payée, à l’instar des trois autres fêtes inscrites dans la même loi et reconnues comme fêtes officielles, à savoir le 1er Mai, le 5 Juillet (fête de l’Indépendance) et le 1er Novembre (fête de la Révolution).
Fissure dans l’édifice de la pensée unique
Le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA) s’est aussi prononcé pour la célébration de la date «en dehors de tout folklore». Lors d’une intervention prononcée à la veille de la célébration, l’année dernière, de Yennayer 2967, le secrétaire général de cette institution de la présidence de la République, Si El Hachemi Assad (voir entretien), a plaidé pour la reconnaissance de cette date en tant que fête à part entière du calendrier national des fêtes nationales.
«Le moment est venu pour la reconnaissance de Yennayer, car tous les Algériens le fêtent», estime M. Assad, qui a signalé qu’il y a une volonté politique de décréter la journée comme fête nationale. Dernière initiative en date, l’appel lancé en fin d’année dernière par six instinctuels, parmi lesquels Brahim Tazaghart, militant aguerri du mouvement berbère, auteur et éditeur (Tira) (El Watan, dimanche 17 décembre 2017).
Le document, signé par six intellectuels, transformé quelques jours après son lancement en pétition, s’appuie sur le préambule de la Constitution de 2016 qui définit «l’amazighité comme l’un des fondements essentiels de l’identité nationale», et sur l’article 4 de la Constitution qui stipule que «tamazight est langue nationale et officielle, et dans le souci de permettre des avancées effectives dans la prise en charge de cette réalité plusieurs fois millénaire».
Si pendant longtemps, les pouvoirs publics ont ignoré cette revendication, des fissures dans le discours monolithique sont apparues ces dernières années : les médias publics, visiblement instruits, se sont intéressés à cette journée, et des institutions de l’Etat ont commencé par la célébrer à travers des festivités en dehors même des régions berbérophones. Avant que le président Bouteflika ne décide finalement de reconnaître la date et de l’intégrer dans la liste des fêtes légales.
 

Nadir Iddir
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EL WATAN JE 11 JANVIER 2018

Jour de l’an amazigh : Yennayer, jour férié… depuis toujours



Le nouveau statut du Jour de l’An amazigh a donné du relief et plus de visibilité à un engagement qui fait, depuis des années, de Yennayer une journée chômée, même si elle n’est pas payée.
A partir de ce vendredi 12 janvier, le peuple amazigh célébrera le premier du mois de Yennayer qui ouvre la porte à la nouvelle année 2968. En Algérie, la célébration revêt un cachet particulier du fait du caractère désormais officiel de fête nationale chômée et payée décrétée le 27 décembre dernier par le président de la République.
En Kabylie, l’annonce n’a pas soulevé la liesse que l’on imaginait, c’est à peine si la tension a baissé à l’université après une longue grève des étudiants. La célébration de Yennayer bat son plein en tout cas sur fond de mobilisation militante habituelle. Le nouveau statut de la journée de Yennayer a donné du relief, plus de visibilité à un engagement qui fait, depuis des années, de Yennayer journée chômée, même si elle n’est pas payée.
A l’université par exemple, chaque 12 janvier, les étudiants désertent les campus. Le rendez-vous de Yennayer est sacralisé de la même façon, y compris dans le secteur de l’Education nationale, notamment dans les lycées, où l’on enregistre un taux d’absentéisme du fait même d’un certain nombre d’enseignants qui refusent de travailler en ce jour «férié». Ce ne sera cependant pas possible de le vérifier à nouveau cette année puisque le Jour de l’an Amazigh tombe un vendredi.
Mais les festivités de célébration sont nombreuses à travers tous les coins et recoins de la Kabylie où cette fois-ci un sentiment de nouvelle victoire s’y mêle. A Béjaïa, appel est fait pour rendre hommage, ce jeudi soir, aux militants de la cause amazighe, surtout à ceux qui ne sont plus de ce monde. Le rassemblement prévu pour cela sur la place Saïd Mekbel est voulu pour rappeler le long combat qui a porté la cause identitaire au prix d’un lourd tribut, le dernier a été sanglant pendant le printemps 2001 et les années qui ont suivi.
Ce sont de ces années-témoins dont on se rappellera pendant ce rassemblement-hommage pour dire que les acquis de tamazight sont arrachés de haute lutte. «Nous ne saluons ni ce pouvoir ni ses béquilles», déclare Djamel Ikhloufi, inspecteur de la langue amazighe, initiateur de cet appel. Comme lui, beaucoup parmi les militants de la cause appellent à ne pas tomber dans l’euphorie. «C’est un acquis, mais il faut savoir avancer», estime-t-on.
«Rien de cela»
Yennayer 2968 est célébré dans les limites des moyens du mouvement associatif. Tout objet-symbole de la culture kabyle est mis en valeur dans des expositions montées pour l’occasion. Certaines associations réhabilitent, à cette occasion, timechret (ouziâ) et urar n lxalath, cérémonie de réjouissance traditionnelle des femmes kabyles. Et des galas de musique donnent à l’événement de Yennayer son cachet festif, pendant que dans tous les foyers le dîner traditionnel, imensi n Yennayer, est partagé dans la tradition.
Le rituel de la bonne année amazighe est ancré dans les habitudes de la population et prend même un coup de modernité avec les meilleurs vœux que l’on se souhaite fièrement en tamazight par des assegwas ameggaz qui inondent les réseaux sociaux. C’est dans cet état d’esprit d’enthousiasme général que se fête présentement en Kabylie Yennayer 2968. Dans la ville de Béjaïa, une exposition grouillante se déroule sous les auspices de la maison de la Culture avec l’intitulé «Yennayer, fête nord-africaine».
L’annonce de Yennayer fête nationale a-t-elle impacté les programmes de célébration des associations ? «Rien de cela», nous répond Oulebsir Nora, présidente de l’association Afniq, qui organise la manifestation «Yennayer, fête nord-africaine». «Ils ont proclamé Yennayer fête nationale, c’est bien, mais cela n’a rien changé pour nous. Nous avons organisé la même activité l’année passée et avec peu de moyens», ajoute-t-elle. Cette année, son association a reçu une aide financière des autorités publiques qui ont communiqué à la presse leur «programme protocolaire» à l’occasion de Yennayer.
Le wali visitera des expositions, sera présent au coup d’envoi d’un défilé et des galas artistiques, décernera des récompenses à des lauréats et honorera Abdelhafid Idres, le concepteur autodidacte du Grand dictionnaire amazigh. Parallèlement à l’emprise du cachet folklorique, les festivités sont rehaussées par des conférences, peu nombreuses, qui invitent un noyau de militants de la cause amazighe sans les universitaires, les grands oubliés des festivités.
La perspective de la création de l’Académie berbère, relancée par le dernier message du président de la République après une longue introduction muette dans la Constitution, renvoie pourtant le combat sur le terrain de la recherche et de la production scientifiques. C’est là que seront moissonnés les plus grands acquis de la cause amazighe.
Kamel Medjdoub
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El Watan 11 janvier 2018

«C’est la consécration d’une longue lutte que nous avons payée de notre sang»


Ancien élève de Mouloud Mammeri avec qu’il a officié au sein du Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et éthnographiques d’Alger (CRAPE), l’anthropologue Ali Sayad met en garde contre les tentatives de récupération politicienne d’une référence identitaire millénaire que représente Yennayer.
- Que signifie pour vous la consécration de Yennayer, décrété «journée chômée et payée» ?
Il faut d’abord rappeler que Yennayer a toujours existé et est célébré depuis des millénaires. Sa célébration officielle est le résultat immédiat d’une grande mobilisation citoyenne à travers les wilayas de Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, Batna, Biskra... C’est une mobilisation qui s’inscrit dans le long combat et de lutte pour la reconnaissance de l’identité amazighe dans son propre pays.
Cependant, il s’agit d’une tentative de récupération purement politicienne et électoraliste dans la perspective de la présidentielle de 2019, en utilisant non seulement Yennayer, mais aussi la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe et la célébration du centenaire de Mouloud Mammeri. Dois-je rappeler à propos de l’enseignement de la langue qu’il reste insignifiant. Ils disent que c’est dans trente-huit wilayas, mais dans combien d’écoles sur toutes ces wilayas. Cela touche à peine 3% des scolarisés.
- Au-delà du conjoncturel lié, comme vous le dites, à un calcul électoraliste, cela reste quand même un acquis né d’une vieille revendication...
En effet, c’est une revendication qui remonte aux années 1970. Nous étions autour de Mouloud Mammeri dans un cercle réduit, qui s’est élargi ensuite, à œuvrer pour que la langue amazighe ne soit pas confinée dans les foyers, dans l’entre-soi, pour qu’elle puisse devenir une langue de la rue. Avril 1980 signe de manière spectaculaire le début d’une revendication populaire et marque le début d’une grande mobilisation pour la reconnaissance de l’identité amazighe jusqu’aux événements de 2001 avec l’assassinat de 123 personnes.
Je dis cela pour rappeler combien nous avons payé de notre sang, de notre chair, de nos enfants pour ce combat. Le pouvoir n’est pas innocent, c’est toujours le même pouvoir qui a tué des jeunes de Kabylie. Cette consécration est le produit d’une très grande lutte et je pense qu’elle n’est pas finie, elle doit se poursuivre. Toute l’Algérie doit se l’approprier de manière effective.
- Si l’on revient à Yennayer, il existe toute une légende autour de son histoire. Quelle est la part de vérité ?
D’abord, Yennayer remonte au néolithique. Dans son étymologie, il y a «Yen» qui veut dire premier, la particularité «N» signifie l’appartenance, et puis «Yer» veut dire l’astre, le déclenchement du cycle solaire. Donc, Yennayer est le premier jour du cycle solaire. C’est aussi la fête des femmes.
Puisque la première écriture libyque a été créée par les femmes. Pendant que l’homme allait chasser dans la brousse, la femme restée dans le logis traçait des formes qui donnaient naissance à l’écriture libyque devenue tifinagh, qui a subi évidemment des modifications, notamment avec la création de l’Académie berbère à Paris par Bessaoud Mohand-Arab. L’écriture n’est pas restée stationnaire, elle a évolué aussi bien au Maroc qu’en Algérie, maintenant elle est même informatisée. C’est une avancée considérable.
- Comment est venu le choix de dater le calendrier amazigh qui en est aujourd’hui à sa 2968e année ?
C’est une grande légende. C’est avec mon ami Amar Negadi, natif de Merouana, ancien membre de l’Académie berbère qu’il avait quittée pour fonder l’Union des peuples amazighs à Paris. En 1980, il a avancé la date de 950 avant Jésus Christ, me disant qu’il existe plusieurs manières de dater en se référant à des personnages symboles comme Jugurtha ou Kahina.
Seulement, les deux avaient été vaincus. Jugurtha par les Romains, mort prisonnier à Rome, tandis que Kahina, on lui avait tranché la tête qu'on a offert comme trophée au calife de Damas. Par contre, on peut symboliser la date en prenant en compte l’occupation de l’Espagne par Tarek Ibn Ziyad à la tête d’une armée composée de 12 000 hommes berbères et seulement une quinzaine d’Arabes qui étaient des religieux présidant à la prière.
Ou une autre date, où les Berbères ont occupé un autre pays. Le choix s’est porté sur l’occupation de l’Egypte par le roi berbère Chéchong 1er (Chechnaq) intervenu en 950 avant Jésus-Christ. L’origine de la datation remonte à ce moment historique.
- La question de Yennayer repose la problématique de la définition de l’identité algérienne qui, depuis l’indépendance, est définie comme une nation arabo-musulmane exclusive. Quelle est la définition qui correspond le mieux à la réalité historique, identitaire et civilisationnelle de l’Algérie ?
Lors du match contre l’Egypte à Khartoum en 2009, l’Algérie a été un peu comme secouée dans son appartenance. Elle a pris conscience de son appartenance réelle à l’amazighité. C’est la même chose au Maroc, en Tunisie et en Libye. L’Algérie fait partie d’un continent qui s’appelle l’Afrique et l’Arabie fait partie d’un autre continent qui s’appelle l’Asie. Les deux continents sont séparés par la mer Rouge qui tous les ans s’élargit de trente mètres.
La culture, le cultural, le cultuel suivent la marche de la géophysique. L’Afrique est proche de l’Europe. Il existe une identité nord-africaine amazighe, même si en 711 avec Oqba Ibn Nafâa il y avait 50 000 Arabes qui étaient venus, certains sont restés et avaient épousé des femmes autochtones, et au bout de la quatrième génération, ils sont devenus amazighs d’un point de vue ethnique. Il n’y a pas d’Arabes en Afrique du Nord. Il est vrai que la culture d’un point de vue linguistique, la plaine a toujours été le jeu et l’enjeu des populations.
La montagne a cherché aussi son terrain nécessaire, notamment dans la vallée de la Soummam ou de Sébaou, et cela depuis le passage des Phéniciens, des Romains, des Vandales et des Arabes qui ont toujours cherché les vallées productives pour empêcher les montagnards de s’alimenter. La guerre linguistique est d’abord une guerre économique.
Pour répondre à votre question, nous sommes amazighs nord-africains, méditerranéens, où toutes les religions doivent être acceptées et respectées. Il existe depuis toujours un courant du sud de la Méditerranée vers le nord et vice versa. Nous avons eu un même échange avec l’Egypte ancienne.
Hacen Ouali
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El Watan 11 janvier 2018

Si El Hachemi Assad. SG du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA)  «La consécration de Yennayer répare un préjudice millénaire»

  - Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, lors du Conseil des ministres du 27 décembre dernier, la décision de consacrer Yennayer «journée chômée et payée» dès le 12 janvier 2018. Quelle appréciation faites-vous de cette décision ?
La décision de consacrer Yennayer «journée chômée et payée» dès le 12 janvier courant est un acte majeur dans l’histoire de l’Algérie. Cette consécration par Son Excellence le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est une réparation d’un préjudice millénaire. Un geste posé comme un baume sur une plaie et qui contribuera à la cicatrisation des meurtrissures de notre société.
Elle s’ajoute au processus de la réappropriation de l’identité nationale dans ses trois composantes. Nous avons tant besoin de consolider le socle commun de notre identité dont Yennayer est l’un des éléments phares. Un pas de géant est accompli : l’Algérie se réapproprie sa référentielle historique et civilisationnelle dans une atmosphère apaisée.
- Le coup d’envoi des festivités de Yennayer, qui s’étaleront jusqu’au 19 janvier, a été donné à Ghardaïa. Pouvez-vous nous détailler le programme ?
Commencer à Ghardaïa puis éclater le programme sur plusieurs wilayas (Oran, Annaba, Blida, Touggourt …) est pour affirmer notre indéfectible unité dans la diversité. Yennayer est la preuve irréfutable que nous avons un socle commun. Le HCA, qui sillonne depuis des années le pays, est en droit d’affirmer cette unité constatée et que tamazight est un facteur de cohésion et une ceinture gardienne de notre vaste contrée.
- Un Conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a arrêté une série de mesures (allocation de postes budgétaires pour renforcer l’enseignement de tamazight et installation d’un groupe de travail interministériel pour préparer l’avant-projet de loi portant création de l’Académie de langue amazighe). La ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, a annoncé, de son côté, une opération de recrutement de 300 enseignants. Votre institution a toujours plaidé en faveur de ces actions…
Un Conseil interministériel sous la présidence du Premier ministre vient de se tenir le lundi 8 janvier pour justement concrétiser les directives du président de la République relatives à la généralisation de l’enseignement de tamazight au niveau du système d’enseignement national et la préparation de l’avant-projet de loi organique portant création de l’Académie algérienne de la langue amazighe.
Ainsi, il a été décidé l’affectation de 300 postes budgétaires supplémentaires pour l’enseignement de tamazight à la demande de la ministre de l’Education nationale en attendant l’inscription des autres besoins pour élargir la formation et la recherche au niveau des universités. Egalement, il faut retenir l’installation d’un groupe de travail auprès du Premier ministère pour l’élaboration du projet de texte de loi organique portant création de l’Académie algérienne de la langue amazighe.
- Dans votre dernière déclaration à l’APS, vous affirmez que des efforts restent à accomplir pour atteindre l’objectif de «conférer à la culture et la langue amazighes la place légitime qui leur revient dans notre pays»…
Nous l’avons toujours dit : un long travail nous attend pour rendre à la langue et la culture amazighes la place qui leur sied.
D’abord un long travail sur la langue, sa normalisation et sa standardisation, des pas de géant ont été réalisés dans ce domaine déjà, mais qui restent insuffisants au regard de la richesse et de l’immensité du chantier.

Nous avons le devoir aussi de partager cette culture avec tous les Algériens, cette formidable culture qui a donné à l’humanité tant d’hommes et de femmes, qui par leurs touches ont contribué d’une manière efficace à la civilisation universelle. Ce sont ces hommes et femmes que nous devons mettre en valeur, les inscrire dans la politique culturelle nationale. C’est aussi une richesse et une diversité des traditions, du patrimoine culturel, que nous devons préserver et faire revivre au quotidien.

 

Nadir Iddir
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Fouad Soufi, chercheur au Crasc : Vérités et mythes sur Yennayer...


Quelle est l'origine de cette fête populaire de Yennayer ? Comment la classer historiquement et comment le calendrier berbère a été créé ? Autant de questions qui nous renvoient à l'histoire et à la procédure de classement de cette cérémonie populaire, devenue une tradition en Algérie. Fouad Soufi, chercheur au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran nous fait découvrir, dans cet entretien, l'origine de cette fête dont la date fait référence théoriquement à l'intronisation de Sheshonq 1er, un pharaon berbère d'origine libyque issu de la tribu Mâchaouach et fondateur de la XXIIe dynastie. Une intronisation prise comme début du calendrier berbère par l'Académie berbère en 1980. Mais selon cet historien, l'usage de l'histoire à propos de Yennayer pose problème. Explications.

Reporters : En tant que chercheur, que signifie pour vous la fête de Yennayer ?
Fouad Soufi : Pour moi, Yennayer, c'est quoi ? C'est mon enfance. Chaque hiver, du 9 ou 10 janvier, je ne me souviens pas, parce que j'étais petit, on avait un souper particulier. Je parle des années 1950. Ma mère et ma grand-mère aussi nous préparaient un souper particulier que je ne vais pas décrire avec vous maintenant. C'est le souper que préparent toutes les familles oranaises, tlemcéniennes, mostaganémoises, bellabessiennes, saïdéennes. Toutes ces familles fêtaient Yennayer sans trop savoir ce que signifiait cette fête. Cela fait partie de nos souvenirs. C'est vrai qu'avec le temps, cette fête s'est un peu diluée. Moi, je l'ai fait avec mes enfants quelque temps et puis j'ai arrêté pour des raisons diverses et multiples. Mais jamais nous n'avons été étrangers à Yennayer. Ensuite, ce que je sais, et notamment après l'Indépendance, c'est ce qui se passe dans la rue des Aurès et au marché de M'dina J’dida. Tout était illuminé presque une semaine et c'était beau.
Entre-temps, je suis parti à Alger, et là, j'ai découvert qu'il n’y avait rien de spécial en cette date. Quand j'ai demandé pourquoi Yennayer n'est pas fêté dans cette région, on m'a répondu que la fête se faisait dans les familles. Mais dans la rue, cette ambiance de Yennayer n’y était pas. Tout cela, ce sont que des souvenirs. Et on peut me dire le contraire. En revanche, ce que je vais essayer de dire en plus de ces souvenirs tout à fait personnels, c'est que ce n'est qu'en 1992 que j'ai lu un article dans lequel on fait le lien entre un pharaon Sheshonq et Yennayer. Et là, je suis tombé des nues. Je n'ai jamais imaginé qu'il puisse y avoir un lien entre une fête populaire, familiale, qui n'est pas officielle et qui n'est pas considérée comme une journée fériée. On n'en parle pas et elle ne figure pas parmi les fêtes légales dans ce pays. Et l'Egypte. Donc, je me suis lancé, depuis ce jour-là, 1992, à noter tout ce qui se dit dans la presse. Je voulais faire des interventions et j'en ai parlé au CRASC lorsqu'on avait formé un groupe qui travaillait sur les mythes. Mais c'était très rudimentaire. Et je n'avais pas insisté. Mais après, je me suis mis à travailler sur le sujet un peu plus, surtout grâce au site Internet qui est inondé d'informations, vraies ou fausses. En même temps, en plus, ce que je considère comme une provocation, c'est surtout cette histoire de pharaon. C'était impensable, ce lien entre la fête de Yennayer et l'Egypte. Donc, je me suis retourné vers l'histoire. D'abord, lors de la préparation de ma licence d'histoire, on ne nous a jamais parlé de ce pharaon. C'est là que j'ai découvert que le problème est complètement ailleurs. D'abord, oui, le pharaon existe, et non, il n'a rien à voir avec Yennayer. Pour moi, c'est clair, net et précis. Il n'a rien à voir avec pharaon.

Comment êtes-vous arrivés à cette conclusion et qu'est-ce qui lie Yennayer au pharaon ?
Justement, c'est la question qui se pose. Donc, je pose deux questions. Comment se fait-il qu'une fête qui n'est pas religieuse et qui est une fête profane, se soit transmise de siècle en siècle jusqu'à nos jours ? Pourquoi la population a maintenu Yennayer ? Moi, je n'ai pas de réponse à cela. Je ne peux que constater. En revanche, le lien avec Sheshonq est totalement faux. On part de deux choses. Premièrement, on fait de Sheshonq un Libyen, c'est-à-dire un ancêtre des Berbères. Or, Sheshonq, moi je peux vous le dire, et c'est dans les livres d'histoire, qu'effectivement, il appartenait ainsi que ses amis et ses ancêtres à un peuple qu'on appelait les Libous. Et ce sont ces Libous, qu'on va appeler Libyens, qui sont d'origine berbère. Et Sheshonq, il ne lui reste plus donc que ce lien, j'allais dire racial, qui est très faible et complètement égyptianisé. Ce pharaon était le général, parce que les Libous ont servi d'armée aux Egyptiens. Donc, en 945, le pharaon meurt. La crise s'installe et tout le monde veut devenir pharaon. Le plus fort pour succéder au trône, c'était le chef de l'armée, Sheshonq, qui a créé ensuite une dynastie. Une dynastie que certains revendiquent comme étant berbère ou amazighe. Mais, en réalité, c'est une dynastie égyptienne. Sheshonq n'a jamais conquis l'Egypte. Il est né en Egypte, son père est né en Egypte et son grand père est né en Egypte. Il est mort en Egypte et ses enfants ont continué son parcours.

Est-ce que ce lien entre Yennayer et l’Egypte a un lien avec le colonialisme ?
Alors là, pas du tout. Pour aller droit au but, c'est en fait un monsieur qui a créé ce lien dont on a le nom. Certains contestent pour dire que ce n'est pas lui. En fait, c'est un militant berbériste qui s'appelle Amar Neggadi qui était connu aussi sous le nom de sobriété d’Amar Chaoui. Il est Algérien, mais il n'est pas mort en Algérie. C'est un militant sincère berbériste. Il a inventé en 1980 le calendrier berbère. Il a choisi une référence historique, comme tout le monde, celle de Sheshonq. C'est aussi simple que ça. Il a débuté son calendrier 950 avant Jésus-Christ. 950 plus 2016, fait que nous sommes en 2966.

Est-ce que Neggadi était à l'origine un historien ? Faut-il accepter cette fête vu que l'histoire donne un autre usage à ce lien ?
C'était un militant chaoui et membre de l'Académie berbère de Paris. Maintenant, la question qui se pose : est-ce qu'on accepte ou on n'accepte pas ce lien ? Ce qui est intéressant est que la société fait son travail. Je doute fort qu'en fêtant Yennayer, on fête la prise de pouvoir par Shehonq. Ce n'est pas vrai. Maintenant, on n'accepte pas l'année de 2966, c'est notre droit. C'est notre droit de créer un calendrier et d'accepter l'année. Mais historiquement, c'est faux. C'est ce que j'appelle le problème de l'usage de l'histoire. C'est le calendrier qui est né de la fête et ce n'est pas la fête qui est née du calendrier.

Faut-il officialiser cette fête ?
Personnellement, je ne suis pas contre. Actuellement, il y a des débats sur cette fête, mais ce qu'on ne dit pas, c'est d'où vient cette année de 2966. C'est ce qui va poser problème. Le but de cette conférence, organisée hier au CRASC, c'est tout simplement de reconnaître Yennayer comme une fête populaire, une richesse et un patrimoine immatériel du Maghreb et de l'Algérie en particulier. C'est honorable.
Ce que je dis, c'est qu'on ne peut pas s'appuyer sur l'histoire, comme on dit, parce que l'histoire dit le contraire. L'usage de l'histoire dit que Sheshonq a battu le pharaon. Alors que Sheshonq n'a jamais battu le pharaon. Sheshonq n'a jamais conquis l'Egypte. On dit qu'il a battu Ramsès III à Beninesnouss. Ramsès III n'est jamais venu à Beninesnousse. Pire, quand Sheshonq a pris le pouvoir, cela faisait deux siècles que Ramsès III était mort.

Comment donc rectifier cette erreur commise sur l'origine de cette histoire ?
Personne ne va dire ce que ces journalistes ont rapporté, parce qu'ils savent très bien que ce n'est pas vrai. Donc, les institutions ne peuvent pas accepter cette théorie. C'est ridicule. Si on dit aux Egyptologues dans le monde que Sheshonq a battu Ramsès III, ils vont se moquer de nous. Cela ne va pas aider au classement de Yennayer.
Posté Le : 13/01/2017
Ecrit par : Nawel Merouane
Source : reporters.dz


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