Nous
avons quitté Sarajevo pour le sud, frontière croate, avec un arrêt à Bilalovac
où se tient une brocante-fête où se côtoient forains, marchands de fruits et
légumes, vêtements, glaces et bonbons et marchands proposant des morceaux de
méchouis. Entre Novi Travnik et Bugojno une route en lacets avec de splendides
paysages montagneux dont le sommet culmine à 1160 m. La route est belle. En
Bosnie les matins sont frais. Une autre route serpente entre Bugojne et Livno
jusqu’à 1384 m. Très belle route aussi. Un mémorial est installé sur le bord de
la route. Des maisons alentours ont été détruites, abandonnées et la végétation
a repris le dessus. Est-ce en lien avec la guerre ? Tout autour de Livno, comme à l’aller, en
Turquie, des ballots à n’en plus finir. Des drapeaux croates marquent un
attachement prononcé pour ce pays plutôt que pour la Bosnie où ils vivent. Ou
peut-être pas, juste un clin d’œil. Dans le village de Prisoje, nous avons posé
nos bardas pour la nuit, à environs une trentaine de km de la frontière.
L’effet
« frontières » avec ses émotions, sentiments divers, effervescences, joies,
excitations… ne jouent étrangement plus. Peu être à cause de l’abondance… où de
l’âge. Traverser une frontière comme on traverse une rue de village. Plus ou
peu d’effet.
Split
est une belle et infernale ville (175000 hab). Belle par son histoire architecturale
notamment. Infernale par la quantité impressionnante de touristes (dont
nous-mêmes). Le choix est vite fait. Quitter cette ville ou l’éclater (ah, Mama
Béa !... « Les enfants ont des yeux/ Brûlés par les affiches/ Dans la
cité adulte/ Il n’y a pas/ De rescapés/…/ Oh, faire éclater cette ville/ Faire
éclater cette ville/ Et sauter avec elle !) Si vous ne la connaissez pas
(la Béa) c’est que soit vous êtes jeune, soit vous n’étiez pas « in »
dans les seventies.
C’est
ainsi que nous nous retrouvons à Primosten au calme, sur les hauteurs du
village avec une splendide vue sur l’Adriatique. La nuit fut relativement
calme, sauf la musique techno d’un pub quelconque où d’une autre fête… qui nous
bassina toute la nuit. Tout le long de la côte les cigales s’en donnent à cœur
joie et nombreuses sont les « zimmer, room, camare » à louer.
Zadar
(5° ville du pays avec 75000 hab) se situe près d’un archipel de 200 îles. Elle
est néanmoins relativement plus calme
que Split. Nous avons visité la place des cinq puits, le Forum, la place
nationale (Narodni Trg) avec son église, l’orgue marin… Des slovènes éméchés –
nos voisins – ont
chanté, discuté toute la nuit. Nous ont même proposé de les accompagner dans
leur bringue… « Bonjour le matin »… Une plongée dans l’Adriatique et
nous reprenons la route.
Vivement
Rijeka. Sur la route côtière des stèles sont posées, recouvertes de fleurs. En
leur sein brûlent des bougies pour alimenter les âmes des défunts, car il
s’agit bien d’un lieu d’accident.
De
l’autre côté du canal de Velebitski, une montagne dénudée qui s’étend de
Staringrad à Priznac offre des couleurs pastel en contraste avec le bleu azur
du canal. L’érosion a contribué à former nombre de criques et nous pensons à
celles de Marseille.
Le
soir nous avons posé notre « bivouac » dans la ville de la banlieue
de Rijeka, Paveki. Un vent violent a balayé la cité toute la nuit et nous avons
revécu par la pensée la nuit passée à Petrovac (Monténégro). La station de
radio algérienne Jil FM (captée par hasard en OM- ondes moyennes), juste après
la diffusion de l’appel à la prière, passe un superbe morceau de musique Gnawa.
Et nous voilà au pied du mont Tahat (Tamanrasset)…. Blues ?
Rijeka
est une ville dont le centre d’intérêt s’articule autour de son port, de sa rue
piétonne, et de son sympathique marché de fruits et légumes très prisé. Nous
les avons (re)visités. Ces lieux ne sont pas pour nous en effet des lieux à
découvrir… Sur notre retour pour la France, nous voilà de nouveau en Slovénie,
mais à Idrija, une petite ville bien animée toutefois, avec sa rivière, son
complexe sportif et ses chemins de promenade. Nous y restons une journée.
Nous
avons passé la frontière (fictive, car il ne reste presque plus rien) avec
l’Italie au niveau de la ville de Gorizia à la suite de très nombreux virages
en lacets.
Venise |
Quant
à l’Italie, ma foi, c’est un peu notre deuxième maison. Nous nous y sommes
tellement balladés que nous ne trouvons pas le besoin de « redécouvertes »…
Venise, Padova, la ville shakespearienne de Vérone… Bof…
Venise |
Padoue |
Nous filons notre
chemin jusqu’à la tombée du jour, à Desenzano del garda. Le lac attire nombre
de touristes et autres badauds. Un verre dans le petit port… Milan c’est idem,
on évite comme on peut. Merci les dégâts d’orage… on a donné il y a quelques
années (Parre-brise et carrosserie brisés du fait de grêlons gros comme des
boules de pétanque…). Et puis Milan – et d’autres italiennes – franchement… ça va quoi…)
La
nuit à Desenzano fut fortement chahutée par la pluie et les orages. En
direction de Brescia, jusqu’à Tortona, la route est en mauvais état. Les routes
russes (ou Géorgiennes) n’ont rien à envier aux italiennes. 17h10, en ce
vendredi de 29° marche en Algérie, et arrivant aux alentours de Tortona, notre
destination du jour, nous avions prévu d’y arriver vers 15h30, mais peu avant
la ville de Pavie, un important accident de la circulation a tout chamboulé.
Têtu, le GPS, programmé et reprogrammé, de nouveau nous faisait repasser par le
lieu de l’accident. Nous avons dû ruser et lui indiquer une toute autre ville
éloignée pour seulement contourner l’accident. Nous y sommes enfin arrivés.
Mais nous avons perdu plus d’une heure. Alors, vivement l’apéro, au peu
sympathique Zuccarelli (30’ d’attente pour être servis. Il est vrai que nous
sommes sur les territoires bien Ligués au Nord ! – mais y -a-t-il un
lien ?)
Et
San Remo, l’éternelle. Ici aussi trop de monde bien que septembre pointe
lourdement. Nous nous sommes installés entre mer et figuiers de Barbarie… Il
fait très beau. Un léger vent adoucit l’atmosphère. La boucle sera bientôt
bouclée (encore une étape, la dernière) alors que le compteur du Nomadeur affiche désormais, plus de 15000 km
(en 3 mois).
La belle menthe fraîche que nous avons emportée avec nous (promise aux Ouzbeks) aura tenu plus de deux mois avant que ses dernières tiges n’abdiquent (en Grèce, à Polymylos).
SANREMO |
SANREMO |
La belle menthe fraîche que nous avons emportée avec nous (promise aux Ouzbeks) aura tenu plus de deux mois avant que ses dernières tiges n’abdiquent (en Grèce, à Polymylos).
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