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vendredi, mai 30, 2025

918_ LE GÉNOCIDE DES PALESTINIENS

 

Le génocide par israël des Palestiniens est maintenant avéré internationalement.


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    JEAN-LOUIS BOURLANGES_ sur GAZA_ LCI 31.05.2025




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Israël emploie "des méthodes de Nazis" dit GUILLAUME ANCEL, ancien officier (lieutenant-colonel) fur FranceInfo- ve 30 mai 2025


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ILS SONT JUIFS, ILS SONT ISRAÉLIENS. Hormis la psychopathe, ILS ONT RAISON._2.mp4





        Edwy Plenel- À l'air libre- Mediapart- _ 
    Israël-Palestine et la morale.-20231027


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GAZA_ Une guerre coloniale- Mediapart- A l'air libre- 13 MAI 2025_ AH

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Jean-Pierre Filiu / "Aucun Israélien n'est rentré dans la bande de Gaza hors d'un tank depuis 2007"_ AH_ LUNDI 20250526


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RONY BRAUMAN_ GAZA _ MAI 2025



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SEBASTIEN DELOGU_ PALESTINE_ _ 28 MAI 2025



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Tribunal SARAJEVO pour GAZA _ 29 MAI 2025_ AH


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GAZA_ Une guerre coloniale- Mediapart- A l'air libre- 13 MAI 2025


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lundi, mai 19, 2025

917_ Après « La Meute », quelle stratégie pour LFI (La France insoumise) ?

 UNE ANALYSE DE MEDIAPART- 18 mai 2025


Photo LFI



Après « La Meute », quelle stratégie pour La France insoumise ?


La parution du livre « La Meute » est un moment déterminant pour la gauche, qui suscite enfin des discussions stratégiques nécessaires et importantes, notamment sur les limites du leadership charismatique qu’incarne Jean-Luc Mélenchon.

Joseph Confavreux et Mathieu Dejean

Mediapart, 18 mai 2025

 

Et si La France insoumise (LFI) avait raison ? Non seulement sur un programme de gauche solide sans être révolutionnaire, mais aussi sur sa stratégie, son organisation et son sentiment d’être injustement et constamment attaquée par un système médiatico-politique prêt à tout pour empêcher une gauche de rupture d’accéder au pouvoir.

Ne serait-ce que poser la question en ces termes peut paraître étrange juste après la parution chez Flammarion du livre La Meute des journalistes Charlotte Belaïch de Libération et Olivier Pérou du Monde, qui expose en détail l’autoritarisme de Jean-Luc Mélenchon et de la « femme du chef », Sophia Chikirou.

Comment croire en effet que l’espoir de passer à une VIe République et à une structuration moins verticale de la politique puisse être mis en place par une personne dont les réflexes évoquent davantage la Russie des années 1920 que la France des années 2020 ? Autrement posé par le chercheur Manuel Cervera-Marzal, qui a effectué la sociologie la plus précise de LFI dans son ouvrage Le Populisme de gauche (La Découverte, 2021) : « Que vaut une promesse de démocratisation des institutions quand on a un fonctionnement monarchique ? »

 

Comment croire, aussi, que la violence manifestée à plusieurs reprises par le chef de LFI serait dissoute s’il parvenait à l’Élysée ? Parmi les exemples les plus marquants du livre La Meute figure sans doute le SMS envoyé à Charlotte Girard, cheville ouvrière du programme du mouvement en 2017 et ex-compagne de François Delapierre, un des plus proches de Jean-Luc Mélenchon, mort prématurément d’un cancer. Pour avoir critiqué le fonctionnement interne du parti, elle reçut un message rédigé en ces termes : « Delap’ aurait honte de toi. »


Les raisons d’une structuration nouvelle

Si l’exercice de pensée n’est toutefois pas dénué d’intérêt, c’est parce que quelques voix, rares mais argumentées, ont déplacé la polémique centrée sur la désignation de LFI comme une « meute » dirigée par un mâle alpha sans pitié vers des questions plus structurelles. Et ouvert ainsi un débat de fond sur la stratégie du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon, qui nous change du sempiternel duel interne à la gauche censé opposer les « socio-traîtres » d’un côté et les « sectaires » de l’autre.

Sur France Culture, le philosophe et sociologue Didier Eribon a ainsi jugé que le livre des journalistes du Monde et de Libération s’inscrivait dans une campagne de dénigrement et d’hostilité permanentes. Et affirmé que : « Jean-Luc Mélenchon et LFI ont construit en quelques années un mouvement qui a redonné foi en la politique à plusieurs générations […]. Je veux bien croire qu’il y ait des problèmes de fonctionnement. Malgré tout, c’est peut-être grâce à ça que LFI a réussi ce qu’elle a réussi à faire. »

Un premier texte du politiste et historien Samuel Hayat, intitulé « Ce que les succès (et les critiques) de La France insoumise révèlent de la situation » et publié dans le Club de Médiapart, affirmait quant à lui : « Plutôt que d’accuser LFI d’être une meute et Mélenchon d’être un gourou, il faudrait se demander pourquoi ces formes de militantisme sont adaptées tant au présidentialisme de la Ve République qu’aux logiques médiatiques et aux mutations de l’engagement. » 

Le chercheur notait qu’en « quittant le PS, Jean-Luc Mélenchon a rompu non seulement avec un parti, mais bien avec la forme-parti, telle qu’héritée de la longue histoire de la social-démocratie, avec sa base militante de masse, ses débats, ses courants, sa démocratie interne ». Et choisi ainsi « plutôt un modèle inspiré du léninisme, tel que développé dans Que faire ? (1902) ».

 

« En tentant la forme-mouvement, LFI cherchait à répondre aux écueils de la forme-parti, dont les militants qui restent sont soit salariés, soit retraités, mais n’attirent plus ni les classes populaires ni la jeunesse, abonde Manuel Cervera-Marzal. LFI est née des faiblesses de la forme-parti. Elle est partie des bonnes questions, même si on peut s’accorder sur le fait que ses réponses sont mauvaises. »

Vincent Dain, auteur d’une thèse sur « L’institutionnalisation de Podemos et de La France insoumise », détaille encore les raisons de cette nouveauté : « La forme-mouvement est théorisée par Mélenchon à la fois d’un point de vue très abstrait – le parti était l’outil de la classe ouvrière organisée au XXe siècle, le mouvement est l’outil du peuple adapté aux enjeux contemporains et à une société plus atomisée –, et d’un point de vue plus pragmatique, par une éthique de l’efficacité et de l’agilité organisationnelle. » 

Celle-ci a cependant un coût. En exergue de Que faire ?, Lénine avait placé une phrase du militant socialiste allemand Ferdinand Lassalle tirée d’une lettre adressée à Karl Marx en 1852 concluant par la fameuse formule : « Le parti se renforce en s’épurant. » Depuis la mise à l’écart de plusieurs personnes membres du premier cercle du Parti de gauche (PG) jusqu’aux purgés de la dernière élection législative, Jean-Luc Mélenchon a fait régulièrement sien ce principe.

« Mélenchon nomme des jeunes cadres, à l’expérience militante réduite, parfois tout juste sorti·es de Sciences Po, sans ancrage local, dont la légitimité est entièrement conférée par la direction, note Samuel Hayat.Résultat : LFI devient une machine politique médiatiquement et électoralement efficace, certes non démocratique, mais solide et unie. » Mais, en dépit de cela, écrit-il encore, « ce qu’il faut avant tout comprendre, c’est que LFI réussit là où les autres partis échouent : elle obtient des succès électoraux répétés, a fait apparaître une nouvelle génération de cadres… ».

« 2022 est une séquence électorale qui a largement conforté les dirigeants de LFI dans leur modèle organisationnel, abonde Vincent Dain. Plus généralement, c’est le seul parti à gauche à même de rythmer l’agenda politique et médiatique, parfois à son corps défendant : parler d’une seule voix et réagir immédiatement aux enjeux politiques lui donne un vrai atout. »

Pour toutes ces raisons, l’historienne Ludivine Bantigny, qui dispense des cours à l’Institut La Boétie sans pour autant être membre de LFI, se dit « en colère face à cette offensive médiatique catastrophique pour la gauche et pour la démocratie ». Pour elle, « il faut interroger cette focalisation sur LFI dans une perspective politique globale » « Les organisations sont toujours productrices de formes de bureaucratisme et de personnalisation, y compris à gauche. LFI a réussi à mettre en valeur au contraire, bien au-delà d’un supposé culte du chef, de nombreuses figures très diverses sur le plan générationnel, du genre, de l’origine ou du statut socioprofessionnel. Qui plus est c’est un mouvement qui s’imprègne des mouvements sociaux, qui est dans les luttes », défend-elle.


Les limites du leadership charismatique

Dans une réponse à Samuel Hayat intitulée, « La France insoumise face à son destin », l’historien du communisme Roger Martelli tirait pourtant plusieurs leçons importantes de la trajectoire du Parti communiste français (PCF) en forme de méditations nécessaires pour LFI, parmi lesquelles : « Il n’est pas vrai que la fin justifie les moyens, même de façon provisoire » ; « L’élection est un moment important de toute vie démocratique, mais elle n’en est pas l’alpha et l’oméga » ; « Il est des simplifications qui peuvent s’avérer redoutables d’un point de vue démocratique. C’est le cas du charisme et des vertus démiurgiques du leader » ; ou encore « Il n’est pas vrai que la question des formes politiques soit secondaire par rapport à celle des contenus ».

« Ce serait du temps gagné, pour la gauche et contre la régression absolue, que d’éviter de reproduire ce qu’il y avait de plus discutable dans les réponses du passé », ajoute-t-il dans un autre billet de blog poursuivant le dialogue avec Samuel Hayat.

Valentin Soubise, qui est en cours de rédaction d’une thèse sur « Le leadership charismatique de Jean-Luc Mélenchon », dit son accord avec Roger Martelli « sur le fait que l’absence de démocratie interne finit par constituer une culture inquiétante, surtout au regard de l’histoire de la gauche, dont on a pu voir ce que la radicalisation à outrance a pu produire de drames ».

Mais il va plus loin que Samuel Hayat ou Roger Martelli dans la responsabilité individuelle du leader insoumis : « Le bruit et la fureur, ce n’est pas seulement un style, c’est une stratégie. Le Mélenchon d’aujourd’hui est loin du Mélenchon de 2017 qui se situait dans l’appel à un peuple universel. Il est dans une stratégie de la tension et de la polarisation bien plus forte qui explique qu’il suscite davantage de critiques et de craintes. »

En ce sens, pour Valentin Soubise, « La Meute confirme que ce qu’on nomme le “charisme” de Mélenchon est davantage que ce qu’en dit Samuel Hayat, c’est-à-dire l’effet structurel d’un choix stratégique. Mélenchon a su réactiver les mythes fondateurs de la gauche, conférer une dimension sacrée à son combat et souder une communauté charismatique autour d’une cause manichéenne exaltante, qui justifie constamment la désignation de traîtres et d’ennemis. C’est cette puissance symbolique de son personnage qui lui a permis de devenir un César de la gauche, court-circuitant les cadres intermédiaires avec une tendance régulière à purger le premier cercle pour s’assurer d’une jeune garde loyale, et parfois soumise. »

 

Samuel Hayat a publié un second texte en réponse aux interpellations et critiques suscitées par son premier texte, dans lequel il revient sur trois limites « mises en avant pour critiquer l’efficacité supposée de LFI : son manque d’ancrage local, son échec à faire gagner la gauche et son affaiblissement des pratiques démocratiques à gauche ».

Sur le premier point, il souligne que « c’est largement voulu », dans la mesure où tout le principe du fonctionnement de LFI « repose sur l’empêchement de voir émerger au niveau local des pouvoirs qui pourraient s’autonomiser de la direction et casser la mécanique unitaire ». Sur le second point, il juge que ce n’est pas Mélenchon qui est responsable de la baisse historique de la gauche, mais plutôt le quinquennat Hollande, et que « s’il est possible que, toutes choses égales par ailleurs, les chances d’un·e candidat·e PS à la présidentielle de 2027 soient plus grandes que celles d’un·e candidat·e LFI », il faut « néanmoins faire attention à ne pas surestimer les effets électoraux de la diabolisation. On l’a vu encore et encore, cette diabolisation n’a pas empêché le Front national de progresser ».

Toutefois, pour lui, c’est le troisième point le plus important, à savoir l’idée que « ce qui compte n’est pas seulement la victoire, c’est aussi de construire, pour obtenir cette victoire, des appareils démocratiques, parce que […] non seulement la fin ne devrait pas justifier les moyens, mais les moyens choisis sont porteurs de leur propre fin ». En ce sens-là, ajoute-t-il, « un appareil autoritaire qui gagnerait les élections, même pour réaliser un programme ancré à gauche, ne pourrait se transformer magiquement en un outil démocratique au service du peuple ».

Plusieurs éléments retiennent toutefois le chercheur d’adhérer complètement à cette critique, logique, qui voit une contradiction fondamentale entre la volonté de démocratiser le système en construisant un appareil fondamentalement autoritaire.


Ce que dit « La Meute » des organes dominants

En particulier le fait que les partis politiques, pensés pour la compétition électorale, ne seraient pas le lieu adéquat d’une politique de préfiguration qui voudrait qu’il y ait homothétie entre la société que l’on cherche à construire et les microsociétés – c’est-à-dire les organisations – qui s’engagent dans la bataille nécessaire pour aboutir à la société désirée. D’après Hayat, « il ne va pas de soi que dans un système démocratique, chaque partie du système doit être démocratique ».

Cette question de l’adéquation ou de la discordance entre les moyens et les fins a une histoire longue que l’on pourrait faire remonter au-delà des oppositions entre Staline et Trotski. Elle est balisée de très nombreux textes de chercheurs ayant réfléchi à ces questions, dont la recension déborderait trop le cadre de cette analyse (lire la boîte noire). Elle a aussi inspiré le leader de Podemos, Pablo Iglesias, qui donnait sa lecture machiavélienne de la politique dans un livre paru en 2015, Les Leçons politiques de Game of Thrones (Post Éditions).

« Le grand discours d’Iglesias consiste à comparer la gauche radicale traditionnelle aux Stark, qui finissent par perdre parce qu’ils ont un code de l’honneur trop irréprochable. Il considère qu’il faut être davantage Targaryen, c’est-à-dire que la manière dont on s’organise pour la prise de pouvoir et la manière dont on l’exercera ne sont pas nécessairement ajustées. C’est assez léniniste », explique Vincent Dain. 

À partir de ces questions essentielles et déjà anciennes se repose donc la question de l’écosystème politique – et aussi médiatique – dans lequel évolue la gauche contemporaine. Pour Manuel Cervera-Marzal, « s’il s’agit de faire de la politique préfigurative, il faut aller dans une ZAD, une entreprise autogérée ou tout ce que le sociologue Erik Olin Wright désigne comme des stratégies interstitielles. Si on pense que pour changer la société française, il est nécessaire de prendre l’Élysée, il est logique d’être soudé et discipliné ».

 

Face à cette équation se dessine sans doute une voie entre la stigmatisation à outrance mais fondée de LFI et l’irénisme d’une union des gauches dont les histoires ont divergé à la fois en termes de doctrine et d’organisation.

« Plutôt que de subir, dans la mesure où la gauche ne peut pas gagner sans LFI, et que La Meute expose certaines limites de LFI, juge Manuel Cervera-Marzal, il est possible de se saisir de ce moment pré-présidentiel et il est possible de mettre à plat ce que la gauche veut et ce dont elle a besoin pour gagner, à savoir sans doute pas Mélenchon mais une partie des idées et de la discipline qu’il a impulsées à LFI. » 

À cet égard, la position de Marine Tondelier face au livre La Meute est intéressante. Interrogée à ce sujet, elle a bien déclaré qu’elle « ne trouve pas que c’est comme ça que devrait fonctionner un parti politique », en soulignant que « la forme fait partie du fond ». Mais elle a également pointé du doigt la « stratégie de diversion qui consiste à dire que le mal incarné en France, c’est Mélenchon et LFI ».

Pour Manuel Cervera-Marzal, « le livre La Meute en dit autant sur le champ politique que sur le champ journalistique, dont l’hostilité des organes dominants vis-à-vis de toute politique de rupture est manifeste. Cela n’exonère pas Mélenchon d’avoir sacrifié la démocratie interne sur l’autel de la conquête du pouvoir. Mais on peut s’accorder, à gauche, sur le fait que même si on n’est pas mélenchoniste, il existe un usage discréditant du livre La Meute, qu’on a vu lorsque Bayrou est arrivé à son audition à l’Assemblée nationale avec ».

Il est donc évident que l’on peut accuser LFI de fonctionner comme une meute, mais tout aussi légitime d’entendre celles et ceux qui, côté LFI, estiment que la meute se trouve dans les rangs d’un système médiatique et politique cherchant par tous les moyens à délégitimer un mouvement qui propose une rupture sociale et politique qui ne plairait guère aux actionnaires du Monde ou de Libération

Pour le dire comme Manuel Cervera-Marzal, « si on veut vraiment lutter contre l’autoritarisme de Mélenchon, il ne s’agit pas de le remplacer par Tondelier, Autain ou Ruffin qui subiraient sans doute les mêmes attaques de la part des médias tenus par des milliardaires ».

Pour le sociologue, « un tel livre a le mérite de documenter la violence, les purges et le manque de pluralisme de LFI, mais il n’empêche qu’il touche à côté, puisque ce manque de pluralisme est assumé et théorisé par l’entourage de Mélenchon. Par ailleurs, on peut se demander pourquoi les livres similaires, qui montrent que cette culture du chef est aussi forte chez Macron ou au RN, reçoivent beaucoup moins d’attention médiatique ».

Le chercheur préfère donc poser les termes du débat comme cela : « Je continue d’espérer une grande primaire respectant toutes les sensibilités de la gauche qui accoucherait d’un nom qui ne soit pas Mélenchon. Mais la machine de guerre qu’a réussi à construire LFI est indéniablement une réalité que certains, médiatiquement et politiquement, cherchent à abattre. »

Joseph Confavreux et Mathieu Dejean

 

vendredi, mai 16, 2025

916_ STEPHEN KAPOS, un survivant de l'Holocauste, dénonce le génocide à Gaza

 


STEPHEN KAPOS





Je suis un survivant de l'Holocauste. La police britannique m'a interrogé pour avoir protesté contre le génocide.

Il est vital pour nous tous en Grande-Bretagne de dénoncer dès maintenant la complicité de notre propre gouvernement dans le génocide israélien.

J'avais sept ans lorsque l'Allemagne a envahi et occupé son alliée peu fiable, la Hongrie, en mars 1944. J'en ai donc 87 aujourd'hui. Mais mes souvenirs de la clandestinité, en tant que Juif traqué, sous de faux papiers, et de la dévastation totale des combats acharnés qui nous entouraient, entre une armée allemande prise au piège et l'Armée rouge, sont encore très nets. Je revois les voitures calcinées, les chars, les chevaux et les cadavres, les munitions et les casques éparpillés, les bâtiments calcinés, les montagnes de décombres et de verre brisé partout – exactement comme Gaza, tragiquement détruite, l'est aujourd'hui.

Depuis plus d'un an, il est clair que le plan d'Israël est de détruire la société palestinienne à Gaza afin de forcer le plus grand nombre possible de personnes à partir. Cette politique présente de nombreuses différences avec le plan de l'Allemagne nazie visant à détruire la société juive en Europe, mais aussi de nombreuses similitudes. C'est pourquoi, en tant que survivant de l'Holocauste, je me suis senti obligé de participer à diverses manifestations pro-palestiniennes à Londres.

Ces manifestations ont été nombreuses et souvent de grande ampleur. Il n'est donc pas surprenant que les autorités aient imposé des restrictions croissantes pour dissuader les gens d'y participer. J'ai néanmoins été surpris lorsque la police métropolitaine m'a convoqué pour un entretien.

Nous ignorons jusqu'où les autorités comptent aller dans leurs restrictions au droit de manifester. En revanche, nous savons qu'elles souhaitent présenter les manifestations pro-palestiniennes de Londres comme teintées d'antisémitisme. Et ce, malgré le fait que des milliers de Juifs y ont participé et que nombre d'entre eux, dont moi-même, se sont adressés aux manifestants depuis la tribune.

Il y a un an, en avril 2024, j'ai prononcé mon premier discours sur scène à Hyde Park. J'ai raconté à une foule immense la venue d'Adolf Eichmann en Hongrie pour organiser la déportation de 400 000 Juifs vers Auschwitz. J'ai également évoqué les 15 membres de ma famille qui y ont péri, ainsi que mon père, déporté dans les camps de concentration de Belsen et de Theresienstadt, mais qui a fini par revenir. J'ai conclu mon discours ainsi : 

« Nous, Juifs, qui avons survécu à toutes ces souffrances, à ces massacres, à ces humiliations et à ces destructions, nous opposons à l'instrumentalisation de la mémoire de l'Holocauste par le gouvernement israélien comme couverture et justification du génocide en cours contre le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie. »

Ce qui était le plus frappant dans ce discours, ce n'était pas ce que j'avais dit, mais le fait que la foule immense ait écouté dans un silence respectueux, puis applaudi avec tant d'enthousiasme. Prétendre qu'une telle foule était antisémite – et encore moins potentiellement violente – est absurde. C'est pourtant exactement ce qu'ont fait plusieurs journaux en publiant le lendemain des articles dénués de preuves, affirmant à tort que la foule avait menacé de vandaliser le mémorial de l'Holocauste de Hyde Park.

Depuis lors, les politiciens et journalistes pro-israéliens n'ont cessé d'affirmer que nos manifestations étaient des « marches de la haine » ou des « zones interdites aux Juifs ». Les récentes affirmations selon lesquelles nos manifestations menaceraient les synagogues de Londres ne font que confirmer cette campagne acharnée, mais infondée. Quiconque a été témoin de l'accueil chaleureux et du soutien immense que notre groupe de descendants de survivants de l'Holocauste – ainsi que le bloc juif dans son ensemble – reçoit régulièrement lors des marches, comprendra à quel point ces manifestations sont infondées.

Plus important encore, toute cette campagne constitue une diversion intentionnelle à l'enjeu principal : mettre fin immédiatement au génocide de Gaza. Alors qu'Israël reprend ses bombardements aveugles, tuant des centaines de civils supplémentaires à Gaza, il est crucial que nous tous, en Grande-Bretagne, dénoncions dès maintenant la complicité de notre gouvernement dans le génocide israélien.

Stephen Kapos  

25 mars 2025

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CE QUI SUIT A ÉTÉ AJOUTÉ LE MERCREDI 21 MAI 2025





 




915_ Notre air est insipide, vicié même ya Bouâlem.

 





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jeudi, mai 15, 2025

914_ Fadela M'Rabet est morte


 Fadéla M’rabet est morte hier, mercredi 14 mai 2025



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« Témoignage de Fadéla M'Rabet, militante FLN- Office national de radiodiffusion télévision française, 16.01.1968 »   ah- Elle est décédée hier mercredi 14 mai 2025 - 

 

L’INA éclaire l’actu :

Témoignage de Fadéla M'Rabet, militante FLN

Zoom - 16.01.1968 -

Interview de Fadéla M'RABET, militante FLN, auteur de deux livres dénonçant la condition de la femme en Algérie, pays de tradition musulmane. Elle souligne quelques aspects du sort qui est réservé aux femmes dans le pays, met en cause les privilèges des hommes, et révèle que cette situation est la même parmi les militants FLN, qui se plient, eux aussi, aux traditions. Elle déplore le suicide de nombreuses femmes qui ont refusé de se soumettre au mariage traditionnel. Elle défend la mixité dès l'école maternelle, comme une des solutions politiques à envisager pour améliorer la condition de la femme algérienne.

Vidéo : Office national de radiodiffusion télévision française

Générique : Journaliste : Robert Bouchard Monteur : Jean Pierre Caussidery Opérateur de prise de son : Roger Vieyra Participant : Fadela M'rabet Producteurs : Alain de SedouyAndré Harris


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twala.info 

DISPARITION DE FADÉLA M'RABET, INTELLECTUELLE ET FIGURE DU FÉMINISME ALGÉRIEN- 14 mai 2025

 

Fadéla M'Rabet, pionnière du féminisme en Algérie, biologiste de formation, écrivaine de conviction, est décédée ce mercredi 14 mai à Paris, à l'âge de 90 ans. Elle portait un regard lucide et sans concession sur la condition des femmes dans l'Algérie coloniale et post-indépendance.

Née en 1935 à Skikda, Fadéla M'Rabet, dans une famille de lettrés — son père ayant fait ses études à El Zeitouna et appartenait au Mouvement des Ouléma. Il n'hésitait pas à envoyer ses filles à l'école française. Biologiste diplômée de Strasbourg, elle rentre en Algérie à l'aube de l'indépendance, avec un doctorat - fait rarissime pour une femme à l'époque. Elle épouse, Maurice Maschino, un intellectuel français militant pour la cause algérienne, enseigne les sciences, anime des émissions radiophoniques à la radio Chaine III.

Mais c'est la publication de "La Femme algérienne" (1965) et "Les Algériennes"(1967), aux éditions Maspero, qui fait d'elle une voix importante - et bientôt muselée. Le régime de Boumédiène n'apprécie guère ses prises de positions dans lesquelles elle dénonce : la mise au ban des militantes, l'institutionnalisation du patriarcat, le mépris des puissants envers les faibles.

Exclue du lycée où elle enseignait, bannie des médias, Fadéla M'Rabet quitte le pays en 1971. Elle s'installe à Paris, où elle devient maître de conférences et praticienne hospitalière. Mais sa plume, continuera d'ausculter l'Algérie, la mémoire, l'exil, les femmes. Dans "Une enfance singulière" (2008), elle raconte l'Algérie coloniale : l'école des « Françaises », la maison des « Arabes », l'abîme entre les deux. « Le monde de l'école et celui de la maison étaient juxtaposés et totalement étrangers », écrit-elle. Deux sociétés se croisaient sans jamais se reconnaître, dans un silence pesant, traversé de mépris réciproques.

Elle évoque les femmes, qu'elle décrit comme des « nonnes cloîtrées » de la société algérienne, qui ne sortaient que pour le cimetière ou « cet autre tombeau qu'était le domicile conjugal ». « Il faut vraiment que les hommes nous méprisent pour inscrire notre nom dans une case du livret de famille avec, en attente d'être occupées, trois autres cases (pour autres 3 mariées possibles - ah), comme autant de niches à lapines », écrit-elle. - In twala.info

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Voir in mon blog, notamment:

https://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/search?q=fadéla+m%27rabet





Extraits du livre "La femme algérienne:


















































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Ce qui suit a été ajouté le lundi 19 mai 2025


In El Watan



 

Par Benaouda Lebdai (*)

Grâce à un père ouvert et tolérant qui tenait à ce que ses filles réussissent leurs vies, Fadéla M’rabet a toujours été de l’avant, toute sa vie.

Fadela M’Rabet vient de nous quitter ce 14 mai 2025. A son actif d’écriture, de nombreux textes publiés comme «La femme algérienne» en 1965, «Les Algériennes» en 1967, «Une enfance singulière» en 2003, «Une femme d’ici et d’ailleurs» en 2005 aux éditions de l’Aube, en France.

Ses derniers romans comme «La piscine» ou «La salle d’attente» furent édités chez Dalimen. Pour honorer sa mémoire j’aimerai me concentrer sur «Une femme d’ici et d’ailleurs» qui se situe entre deux espaces comme la mémoire et le présent, l’Algérie et la France, l’Europe et l’Afrique, la nostalgie et l’espoir.

La nostalgie d’une époque révolue est fortement présente lorsqu’elle y évoque sa vie d’étudiante à Strasbourg, celle d’une des premières algériennes à étudier au-delà des mers, alors qu’elle était issue du milieu traditionaliste de Skikda. Grâce à un père ouvert et tolérant qui tenait à ce que ses filles réussissent leurs vies, elle est toujours aller de l’avant, toute sa vie.

Durant la guerre de libération, Fadéla M’Rabet a connu les premiers moments du militantisme pour l’indépendance de l’Algérie. Elle a fait la grève des étudiants algériens en France et elle a milité pour la liberté. Elle a participé à des réunions de militants FLN à Strasbourg. Pour ses activités nationalistes elle fut renvoyée du collège où elle était maîtresse d’externat à Strasbourg.

Elle raconte ses péripéties, ses coups de cœur, ses déboires avec certains indics qui n’avaient aucun respect pour leurs sœurs algériennes et d’autres qui n’avaient aucun respect pour les femmes, les traitant avec mépris, ce qui la révoltait. De cette expérience de vie d’étudiante loin du pays natal, elle se remémore l’apprentissage de son individualité en tant que femme se sentant libre : «En Algérie je me percevais comme une figurante. A Strasbourg, auprès de mes camarades d’études, je me suis sentie sujet … Je les ai tous perçus, les filles surtout, comme des personnes uniques.

Alors que je venais d’un pays où les hommes comme les femmes semblaient interchangeables». Le Strasbourg de l’époque était une nouvelle naissance pour la jeune étudiante, aussi bien sur le plan personnel que sur le plan politique et militant.  Elle raconte sa prise de conscience dans un texte qui n’est ni une autobiographie, ni un essai sur le traitement de la femme par des hommes machistes, mais une autofiction pour ses prises de conscience politiques.

Dans le registre mémoire, elle dit la construction de la femme qu’elle est devenue grâce à sa rencontre avec Maurice Maschino, son futur mari devenu Tarik Maschino, qui fut un militant pour la cause algérienne. En 1972, elle publie avec Tarik L’Algérie des illusions, qui fut une critique sans concession d’une certaine prise en charge des problèmes de la nouvelle nation, y compris la question des femmes algériennes et de leur liberté. Leur histoire d’amour fut vécue comme un défi contre l’intolérance, la stupidité sectaire, le racisme.

L’opinion politique, l’attitude politique, les idées et les opinions de l’un et de l’autre, la manière d’y être fidèle, d’avoir des principes et d’y tenir, tout cela fut fondamental dans leur union qui a duré jusqu’à leur décès. Fadela n’aura pas survécu longtemps après la mort de Tarik Maschino ! Elle s’est en effet isolée. Néanmoins, sa volonté de toujours surmonter les obstacles lorsqu’elle était certaine de ses sentiments et de ses combats pour la liberté de l’être furent son leit-motive.

Repère pour la lutte des femmes algériennes

Avec les montées du sectarisme et de l’intolérance, Fadéla M’Rabet ne s’est pas tu, elle a dénoncé ce retour en arrière quant à la situation des femmes. En cela elle restera un repère pour la lutte des femmes algériennes pour leur liberté. Par exemple, lorsqu’elle évoquait l’Union des femmes algériennes des années 70, elle décrivait ces représentantes comme étant des bourgeoises qui ne s’occupent que d’elles mêmes. Elles étaient ces «dames patronnesses qui manifestaient pour la libération du Mozambique et de l’Angola, mais pas pour celle des algériennes».

Cette Union des Femmes avait tout fait pour la discréditer lorsqu’elle avait publié son premier ouvrage sur la condition de la femme en Algérie. A l’époque, il ne fallait pas trop critiquer les traditions. Elle en a souffert. Même si depuis, de grands progrès ont été faits au niveau individuel, au niveau social global il reste beaucoup à faire, comme elle l’a répété ces derniers temps lors de ses rencontres avec ses lectrices au stand Dalimen.

Fadéla M’Rabet s’en est toujours pris aux intégrismes de tout bord et n’a jamais hésité à accuser les femmes qui portent le ‘hidjab’ de capituler, de cesser de se battre, elle a écrit sans hésiter : «Ce sont des capitulardes». Pour elle, ce voile devient un ghetto. Double ghetto, dans les banlieues françaises, alors que des filles de la génération de leurs mères se sont suicidées parce qu’on les retirait du lycée «pour les voiler et les marier»  !

L’ignorance de la lutte des algériennes pour leur liberté est souvent à la base de cette régression. Fadéla M’Rabet a également dénoncé le sort réservé aux africaines qui sont maltraitées par des hommes qui se sentent forts et assurés dans leur supériorité.

Elle a dénoncé la bigamie et a revendiqué la solidarité des femmes africaines entre elles. La lutte pour la liberté, pour l’émancipation reste une lutte de tous les instants disait-elle, car les idées intégristes ne cessent pas de proliférer. Fadéla M’Rabet a abordé de nombreuses questions liées à la femme et son devenir par le prisme de sa propre expérience dans tous ses textes.  Je soulignerai que la colère et la révolte sont restés intacts chez cette féministe de la première heure jusqu’au bout. La liberté fut son pays et son pays fut l’Algérie ! Repose en paix Fadéla - romancière engagée ! 

B. L.

(*) Professeur des Universités et critique littéraire

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