Il y a 20 ans je me lançais dans Blogger. J’ai commencé par ces mots « parmi les points cardinaux »...
· «J'ai appris que les mots ne servent à rien, que les mots ne correspondent jamais à ce qu'ils s'efforcent d'exprimer... j'ai compris que le mot maternité avait été inventé par quelqu'un qui avait besoin d'un mot pour ça... j'ai compris que le mot peur avait été inventé par quelqu'un qui n'avait jamais eu peur, le mot orgueil par quelqu'un qui n'avait jamais eu d'orgueil.... »
Addie in: William FAULKNER, "Tandis que j'agonise"
· En décembre 2005 toujours, j’ai intégré cet article écrit en 2003 : «La littérature de l’urgence» entre réalité et exigences littéraires.
· En août 2008, je suis près d’Ottawa : « Gatineau, dimamche 10, 10 heures 40. Je decouvre cette affligeante nouvelle sur Yahoo/ Le poète palestinien Mahmoud Darwich s'est éteint dans un hôpital américain_ AFP - Samedi 9 août, 22h41 _ WASHINGTON (AFP) - Mahmoud Darwich, considéré comme l'un des des plus grands poètes du monde arabe, qui souffrait de maladie cardiaque, est décédé samedi aux Etats-Unis dans un hôpital de Houston, où il avait subi une intervention chirurgicale. »
· En décembre 2010, je suis à Taghit : « 15h30 : Je suis assis au bas de la falaise, non loin du sympathique marchand de thé et de souvenirs. J’attends le minibus de l’aller pour un retour sur Taghit. Cette histoire de fresques abîmée est d’une grande tristesse. Comment oser souiller son passé. Souiller ses ancêtres, ces chasseurs, qui vivaient là dans un environnement très riche (et désert aujourd’hui) et qui ont souhaité converser avec nous par de magnifiques dessins. Cette histoire est triste et scandaleuse. Aucun gardien, aucune protection. L’état de cette inestimable richesse reflète le niveau de conscience de nos responsables. Pas beau. L’inculture est érigée en flambeau. Leur incurie est totale. »
· Le 31 décembre 2014.... La petite mosquée des inuits, ma nouvelle sur le Canada... Le week-end et les jours suivants Véro et Omar passent beaucoup de temps au Folk on the Rocks, le plus grand festival de musique du Nord canadien. De nombreux chanteurs Inuits s’y produisent comme Kulavak et la belle Elisapie Isaac. Elisapie tinte comme une cloche de Noël, elle chante, légère comme une chrysalide sur le point d’éclore « In my life there is a dark hole/ In that hole there is a future butterfly/ I become a shelter of fear and desire… » Kulavak est un duo de femmes qui interprète d’étranges et saisissants chants de gorge. Plusieurs centaines de personnes applaudissent frénétiquement. Certains spectateurs sont sagement allongés directement sur le sable fin de la plage, le bras soutenant la tête. D’autres, derrière ceux-ci, sirotent un verre, assis sur des bancs colorés. D’autres encore, à un mètre de la grande scène, dansent et chantent au rythme des musiques que la plupart des spectateurs connaissent par cœur. Ils affichent tous un air radieux. Les gens du Grand Nord dit-on, ont le cœur sur la main, prêts à l’offrir chaque été. Durant la période estivale, la luminosité et la longueur des jours dissipent le spleen et l’obscurité que répandent les longs mois blancs. »
· 25 juin 2020_ « Le 25 juin 1992, je me trouvais dans le cortège du président Boudiaf : Cela s’est passé il y a 29 ans. Toutes les étoiles du Nord n’avaient pas suffi pour maintenir intact notre espoir cardinal et nos résolutions pacifiques qui allaient être contrariés, gravement blessés, pis encore qu’ils ne l’avaient été quelques mois plus tôt, à l’aube de la nouvelle année. Nous étions le dernier lundi de juin et notre pays et ses hommes allaient incessamment sombrer bien malgré l’écrasante majorité d’entre eux dans un gouffre de déraison qui attristerait le temps, un monde d’affres et d’épouvantes, une longue nuit, un cauchemar interminable, dont les premiers signes annonciateurs nous avaient été livrés disais-je six mois plus tôt, et pour certains depuis plusieurs années... »
· 9 octobre 2023, deux jours après : 809_ LES CHIENS DE GARDE D'ISRAEL- ÉCOUTEZ-LES SI VOUS LE VOULEZ, MAIS SACHEZ QUE CE SONT DES CHIENS DE GARDE. Paul Nizan disait ceci : « Les jeunes gens qui débutent dans la Philosophie, les amateurs qui se tournent vers la Philosophie seront-ils longtemps encore satisfaits de travailler dans la nuit, sans pouvoir répondre à aucune interrogation sur le sens et la portée de la recherche où ils s’engagent ? » Il ajoutait : « quel emploi feront-ils du vocabulaire philosophique ? Que vont-ils tous entendre par le vocable Philosophie ? Mettront-ils dans les vieilles outres le même vin que leurs maîtres, ou bien un vin nouveau ? Rejetteront-ils les vieilles outres et le vieux vin pour des outres nouvelles et pour un nouveau vin ? » (Les chiens de garde, 1932) Assurément pas
· 31 janvier 2025- 892_ USHUAIA_ 11_ El Calafate – San Carlos de Bariloche- Le manque de temps combiné à la précipitation et à l’organisation, nous n’avons pas pu enregistrer Manu, notre manager et guitariste déjà apprécié. Il est argentin, ne parle pas le français mais on s’arrange avec l’espagnol et l’anglais qu’il maîtrise beaucoup mieux que nous pour parler entre autres de musique. Il a été de toutes les présences et sa gentillesse vaut le reste. Gracias Manu ! A propos de langue, nous avons entendu plusieurs fois parler le français dans les rues de El Calafate. Aussi nous engagions la conversation avec le risque de tomber parfois sur des imbéciles comme celui qui, une sorte de Dalton Joe et Avrell réunis en un, alliant méchanceté et bêtise. Le dit type, avec un regard de hyène, perçant et méchant à la fois répliqua à notre « tiens, des Français, bonjour ! », répliqua donc sèchement « ouais… Bonjour » comme s’il était sur le point de perdre ses quintaux de balluchons de conneries. Nous en sommes restés là. Notre silence a dû l’achever. Mais d’autres fois, nous avons eu d’agréables surprises, ainsi, dans le rayon des fruits et légumes de la célèbre supérette Anonima, cette jeune femme (rejointe par son mari) qui nous a abordés avec un « j’entends français, ça va ? » et la discussion s’entame et dure longtemps malgré nos charges respectives de bananes, de légumes, de boites de conserve et autres boissons… Ils en ont vu du pays en Amérique latine, d’Ushiuaïa au Brésil, du Péou au Chili… voyageant le plus souvent en avion, et vivant parmi les populations locales. Là ils étaient sur le point de s’installer ici en Argentine, mais « l’inflation qui a augmenté de 50% en un an ! » est telle, qu’ils ont dû renoncer à leur projet…
· Le 11 juin 2025- 928_ MARCHE POUR GAZA_ LE CAIRE+ 08 Nous voici sur le départ. Une très belle journée s’annonce. Le ciel est limpide. Aux informations, il est question de taxis qui protestent contre le projet de réforme du transport sanitaire. « On va bloquer le passage ; dit l’un d’eux (Frace Inter, 8h). La journaliste : « le gouvernement Netanyahou va-t-il tomber ? » La question n’a rien à voir avec les massacres des Palestiniens dont on ne dit absolument rien. Ni de l’interception de Madleen, ni des militants dont certains sont rentrés en Europe. Rien à 7 h. Rien à 8. Comme il n’a rien été dit ou si peu, des grandes manifestations qui ont charrié des milliers de sympathisants pro-Palestine à Paris notamment.
· Les journalistes n’évoquent pas les manifs, préférant s’accrocher aux « religieux » qui menacent de faire chuter le gouvernement. La journaliste poursuit avec « des émeutes racistes en Irlande du Nord » avant de glisser sur « une création artistique hors du temps » dans la grotte Lombrives de Ussat dans l’Ariège. Ils sont hors sol décidément nos informateurs. Délibérément hors Actualités. Les faits divers priment.
· Les militants de Madleen sont arrivés au port d’Ashdod hier soir, puis ils ont été transférés dans le centre de détention de l’aéroport de Tel-Aviv. Disons ici que Rima Hassan est emprisonnée toutes ces dernières heures. Elle a écrit avant-hier sur sa page FB ceci : « si vous n’y prenez garde, les médias vous feront détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment. Malcom X. »
ET je continue...

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