Je viens d’achever « Des éclairs » de Jean Echnoz (175 pages, Les éditions de Minuit, septembre 2010).
Echenoz part d’une réalité, celle de Nicolas Tesla (1856-1943), un ingénieur chercheur américain d’origine Serbe. Il a déposé des centaines de brevets, dont la plupart lui ont été volés (y compris par Thomas Edison). Tesla est extrêmement célèbre aux Etats-Unis, alors qu’il est inconnu en France. Igor (ou Tesla) est un grand inventeur qui s’est fait complètement déposséder. Il a inventé le radar, les rayons X, les missiles, la radio… Igor ne s’est jamais occupé d’argent, qui est la seule chose qu’il ne compte pas. Car Igor est un compteur. Il compte tout : les fourchettes et les serviettes sur les tables, les rues, les étages, les gens… Et les idées d’invention lui viennent. Il y travaille au fur et à mesure qu’elles lui arrivent, ce qui fait que souvent il passe d’une idée à une autre sans jamais ou presque aboutir. Il les abandonne et d’autres chercheurs, peu scrupuleux arrivent et les transforment en réalité et deviennent très riches (Marconi, Edison…) « Il ne socialise pas ce qu’il pense » dit Echenoz sur France-Inter (30/09/2010).
C’est la troisième « biographie romancée » (termes que n’aime pas Echenoz) de l’écrivain après : Ravel (Maurice Ravel), Courir (Emile Zatopek).
L’écriture empreinte pas mal à l’humour. C’est croustillant. Echenoz en profite pour régler magnifiquement leurs comptes aux pigeons (les pigeons de ville) qu’il déteste, en prenant parfois le lecteur à témoin : « le pigeon couard, fourbe, sale, fade, sot, veule, vide, vil, vain. Jamais émouvant, profondément inaffectif, le pigeon minable et sa voix stupide. Son vol de crécelle. Son regard sourd. Son picotage absurde. Son occiput décérébré qu’agite un navrant va-et-vient. Sa honteuse indécision, sa sexualité désolante. Sa vocation parasitique, son absence d’ambition, son inutilité crasse. » Où diable sont passés les verbes ? Il continue « Incomparable au moineau qui détient du charme, au merle qui sait donner de la voix, au corbeau qui n’est pas sans classe, à la pie qui possède un style, pire que le charognard qui a au moins un but dans la vie, aussi sensuel qu’un rat, aussi racé qu’un taon, moins élégant qu’un ver, encore plus con que le catoblépas. » Ô povre…
Echenoz part d’une réalité, celle de Nicolas Tesla (1856-1943), un ingénieur chercheur américain d’origine Serbe. Il a déposé des centaines de brevets, dont la plupart lui ont été volés (y compris par Thomas Edison). Tesla est extrêmement célèbre aux Etats-Unis, alors qu’il est inconnu en France. Igor (ou Tesla) est un grand inventeur qui s’est fait complètement déposséder. Il a inventé le radar, les rayons X, les missiles, la radio… Igor ne s’est jamais occupé d’argent, qui est la seule chose qu’il ne compte pas. Car Igor est un compteur. Il compte tout : les fourchettes et les serviettes sur les tables, les rues, les étages, les gens… Et les idées d’invention lui viennent. Il y travaille au fur et à mesure qu’elles lui arrivent, ce qui fait que souvent il passe d’une idée à une autre sans jamais ou presque aboutir. Il les abandonne et d’autres chercheurs, peu scrupuleux arrivent et les transforment en réalité et deviennent très riches (Marconi, Edison…) « Il ne socialise pas ce qu’il pense » dit Echenoz sur France-Inter (30/09/2010).
C’est la troisième « biographie romancée » (termes que n’aime pas Echenoz) de l’écrivain après : Ravel (Maurice Ravel), Courir (Emile Zatopek).
L’écriture empreinte pas mal à l’humour. C’est croustillant. Echenoz en profite pour régler magnifiquement leurs comptes aux pigeons (les pigeons de ville) qu’il déteste, en prenant parfois le lecteur à témoin : « le pigeon couard, fourbe, sale, fade, sot, veule, vide, vil, vain. Jamais émouvant, profondément inaffectif, le pigeon minable et sa voix stupide. Son vol de crécelle. Son regard sourd. Son picotage absurde. Son occiput décérébré qu’agite un navrant va-et-vient. Sa honteuse indécision, sa sexualité désolante. Sa vocation parasitique, son absence d’ambition, son inutilité crasse. » Où diable sont passés les verbes ? Il continue « Incomparable au moineau qui détient du charme, au merle qui sait donner de la voix, au corbeau qui n’est pas sans classe, à la pie qui possède un style, pire que le charognard qui a au moins un but dans la vie, aussi sensuel qu’un rat, aussi racé qu’un taon, moins élégant qu’un ver, encore plus con que le catoblépas. » Ô povre…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire