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Ta
joue droite repose sur la paume de ta main
qui la
soutient ou réchauffe.
Ou
rassure.
Ton
regard
si
lointain jusque-là
paraît
suspendu à tes pensées atrophiées.
Tu
semblais méditer au néant,
absente,
te
voilà confrontée à un flux de conscience
que
tu vibres de tant vouloir transformer en actes de paroles
en
réponse à mes interrogations.
Il
me semble.
Car
je ne suis pas sûr que mes questions te parviennent.
Tes
lèvres rétives,
étrangères
depuis longtemps à toute parole
demeurent
impassibles à mes ridicules gesticulations,
Tu
ne réagiras pas.
« Irrémédiable ».
Je
le sais pourtant,
mais
je persiste à espérer l’impossible.
Un
miracle.
Tu
me regardes.
Tu
persévères.
Longuement.
Et
encore.
Tu
creuses dans mon visage,
dans
mon chagrin,
pour
que surgissent d'improbables souvenirs
et y arrimer la justification de ta présence,
l’automne
de ta vie.
La
lumière qui progressivement, timidement,
jaillit
du centre de l’iris, atténue ma tristesse.
Me
console un temps.
Je
comprends, je saisis le message de cette flamme éphémère.
Tu
sembles vouloir me couvrir de
« combien
je t’aime mon fils,
combien
je te comprends,
combien
toutefois je suis captive de la maladie
d’Alois ».
La forte
pression de ton autre main agrippée à mon bras me réconforte.
Un
moment.
La
lumière qui jaillissait de tes yeux a un instant transformé tes lèvres demeurées
closes.
Tu as
souri
et sous mon masque d'homme
coule mon bonheur
ou
mon incessible douleur.
A.H.
Douar
B., février 2014.
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