® Droits réservés. Toute reproduction est interdite sans indication de la source: http://leblogdeahmedhanifi.blogspot.fr/ ® L’auteur - Ahmed HANIFI - ahmedhanifi@gmail.com _ 2005 _ 2020 - 15 ANS ! "Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul !" Michel de Montaigne. MON SITE: http://ahmedhanifi.com
Rechercher dans ce blog
lundi, juillet 16, 2018
mercredi, juillet 11, 2018
614_ Le dernier Mosteghanemi: Le noir te va si bien
J’attendais
cette nouvelle traduction avec impatience. Chaque fois que je pénétrais dans
une librairie d’Oran (ou d’Alger ou d’ailleurs)
je me posais cette même question
« vais-je enfin trouver un nouveau livre de Mosteghanemi ? » je
veux dire un nouveau titre en version française de cette auteure majeure dont
la presse francophone ignore le grand talent (hormis quelques lignes
insignifiantes, une fois l’an, au moment du SILA). Aujourd’hui je peux dire
« ouf ». Le nouveau bijou attend tranquillement dans la librairie du
Front de mer d’Oran (baptisée « El Mamoune » et qui appartient à Dar
el Izza – un nouveau monstre commercial ? – comme lui appartient la grande
librairie « Ibn Badis Bookshop » ( ?))
À
l’intérieur de la librairie, à deux mètres de l’entrée, mon regard est saisi
par une pile d’une trentaine de livres. Une femme semble danser en une du
premier. Je me penche. Il s’agit d’un livre de cette écrivaine. La première de
couverture me sauta aux yeux comme une cerise au milieu d’un gâteau. Une jeune
femme aux pieds nus, les bras tendus vers le ciel, marche sur une plage accompagnée
de son ombre moins gracieuse, qui elle aussi ouvre grand les bras. La jeune
femme porte une robe rouge à encolure dégagée sur laquelle est parsemée une
multitude de gros pois blancs (je ne sais pourquoi – enfin si, coupe oblige –
j’ai pensé à l’emblème croate). Entre les deux extrémités de ses pouces et
index gauche et droit auxquels elle est coincée, flotte une imposante étoffe
blanche immaculée. Ou vierge.
Les femmes ne meurent plus d’amour en
est le titre (El Aswad Yalikou biki – Le
noir te va si bien. 345 pages- 1250 DA) Le rouge et le blanc de la version française remplace
le beau noir des tulipes de la version arabe. L’édition est de Hachette A.
Antoine, mars 2018. La traduction est de Fadia Farah Karlitch. « Nous l’avons reçu il y a trois jours » me dit la
caissière qui semble intriguée par mon achat. Elle désavoue ouvertement « les
valeurs » contenues dans ce roman (et les précédents) même si « le style de Ahlem
Mosteghanemi est beau ».
« Tel un piano élégant qui s’est
refermé sur ses notes, il s’est refermé sur son mystère. Il ne s’avouera pas
l’avoir perdue. Il prétendra qu’elle l’a
perdu, et que c’est lui qui a voulu une séparation aussi tranchante qu’un coup
d’épée. Car il préfère à sa présence passagère une absence durable, aux petits
plaisirs une grande douleur et aux séparations fréquentes une rupture décisive.
Tenaillé par son désir, il a décidé de l’effacer de sa pensée pour se
reconquérir, mais le voilà qui se meurt en même temps qu’elle. L’épée de la
passion, tout comme l’épée du samouraï, répartit le coup fatal entre le
bourreau et la victime… »
Sautez
sur ce livre, je suis persuadé qu'il ne vous décevra pas. Il n’y a aucune
raison que son style diffère de celui, majestueux, des deux précédents livres
traduits en français : Le chaos des sens (Albin Michel 2006, Fawdha el
hawas, 1997) et Mémoires de la chair (Albin Michel 2002, Dakiret el jassad,
1993).
J’y reviendrai, très certainement.
Lire aussi :
vendredi, juillet 06, 2018
613_ Concert à l'Institut français d'ORAN: FAFAPUNK

L’Institut
français d’Oran avait programmé un concert pour sa soirée du mercredi 4
juillet. Je m’y suis rendu… Assez tôt
pour reprendre mes esprits à la suite de la virée sur la côte ouest et assister à un
autre spectacle, un double spectacle en amont dans la cour pas ombragée de
l’Institut. Il est vrai que sa superficie est très réduite lorsque l’on songe à
celle de l’Institut français d’Istanbul (photo).
Institut français dIstanbul |
Le premier spectacle est animé
par une maman chat et ses cinq ou sept nains toujours affamés.
Le second par un groupe de jeunes
artistes plasticiens, armés de bombes de peinture et grandes feuilles
cartonnées, très actifs dans la cour et probablement ailleurs. « Vous
pouvez avancer » dit le directeur du centre, Monsieur Alain Ramette. La
petite salle
des spectacles contient près de quatre vingt places. Tous ne sont
pas occupés. Près de la moitié ou un peu plus, allez, 55 personnes.
Le
spectacle commence avec un jeune oranais. Il se présente « je m’appelle
Reda, poète clochard, je suis gardien de parking… » et il déclame un texte
sur sa condition et celle de tout jeune en définitive, l’oisiveté, l’absence
d’horizon... Je vous suggère cette page pour mieux le connaître : https://www.youtube.com/watch?v=s7SRN2p8sRc
Succède
à Réda une autre jeune, musicienne dont je n’ai, hélas, pas retenu le nom et
qui chante « Fatma » c’est sympathique et le talent ne demande qu’à
éclore.
Puis
arrive l’attendu FAFAPUNK. L’assistance (une cinquantaine de personnes), à
entendre ses « Ouais ! » « Waouh ! »… semble le
connaître.Fafapunk
L’affiche
du centre le présente ainsi :
J'y suis resté plus d'une demi-heure. Vraiment sympa.
Lire pour plus d'informations, cette page:
et celle-ci :
------------------------
jeudi, juillet 05, 2018
612_ Navette maritime Oran -Les Dunes (entre Aïn el Turk et Cap Falcon)
Me
voilà de nouveau en Algérie. Je m’y trouve pour des raisons familiales que
j’effleure dans Sur le rebord du monde
(http://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2018/06/sur-le-rebord-du-monde.html),
un poème écrit récemment, plus ou moins spontanément, à Istanbul
où je passais en
juin quelques jours de vacances. Je suis ici donc, souvent à l’hôpital – en
visite. Ceux-là, les hôpitaux, je vous les épargnerai. Je vous promets de ne
pas en dire un mot de plus que ce qui suit, cela incendierait Facebook, et toute
la toile de l’Internet tant leur réalité est inacceptable pour le dernier des
animaux honnis, pensants ou non. Les malades y sont (objectivement et au final)
maltraités et le terme est doux (avec toutefois mon respect sincère dû aux
quelques employés médecins, infirmiers ou autres agents de sécurité qui font au
mieux de leur possible et des moyens indignes de cet hôpital d’Oran qui se veut
grand, moderne).
Bref.
En feuilletant un quotidien national, j’appris que, comme à la même période de l’année
écoulée, une navette marine quotidienne a été mise en place ce lundi 2 juillet,
reliant le port d’Oran au lieu dit « Les Dunes », une plage située à
une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Oran, entre Aïn-el-Turck et Cap Falcon.
Je me suis mis en tête de l’emprunter. Il nous faut bien parfois ruser avec les
épreuves que nous impose parfois la vie pour, simplement, continuer de vivre
aussi ordinairement que possible.
Renseignement
pris, je me présente à l’entrée principale du port d’Oran. « C’est à la pêcherie
me dit le préposé, deux cents mètres plus loin ». J’y suis. À la pêcherie,
les marins pêcheurs vaquent à leurs occupations de marins-pêcheurs, vérifier
l’état de leurs embarcations ou des impressionnants filets de pêche... La
chaleur s’annonce de saison.
3.3
Il y
a cinq chats trois pelés et un tondus et moi. Un employé de l’agence, assis
sous un grand panneau « Ne pas fumer », fume. Les autres employés et
agents de sécurité le regardent fumer. On retrouve ces mêmes interdictions (un
grand cercle rouge sur fond blanc barré d’une oblique rouge elle aussi, étreint
une cigarette à l’agonie) dans les beaux espaces réservés aux toilettes (une
pièce pour les hommes, une autre pour les femmes. Une propreté que salueraient
des Suédois ou des Slovènes. Je gage que la durée de vie de celle-ci – la
propreté – n’excèdera pas la fin de la prière de vendredi prochain). Non je ne
dénigre pas. Regardez les lieux publics autour de vous.
Tous
(chats, pelés, tondus, employés) s’amusent de rien. Ils sourient, blaguent. Un
couple avec deux enfants est assis non loin. Ensemble ils occupent trois des
150 sièges tout neufs. Un jeune ado passe sous le tourniquet qui nous sépare du
ponton, il se fait sermonner par un adulte qui porte d’imposantes lunettes
noires type Ray-Ban avec sacoche en cuir marron en bandoulière délicatement
posée sur une chemisette kaki. Est-ce un chef ? (chef de quoi ?) Un
enfant s’amuse, inhale l’air qu’un adulte empoisonne. Un homme passe lui aussi
par-delà la zone réservée au passagers. Il observe le Capitan Morgan maintenant
arrimé devant nous, et peut être plus loin, la mer, la digue, ou son avenir. Il
est habillé d’une chemise courte blanche avec des rayures minces parallèles,
couleur or. Deux lignes ténues à gauche, deux à droite et d’un pantalon
bleu-nuit impeccablement repassé. Lui aussi a des lunettes noires de type
Ray-Ban et un sac en bandoulière. Noir, plus petit et bien usé. Il porte à ses
lèvres une cigarette qu’il allume aussitôt. Je n’ai pas réussi à saisir la
marque. Il rêve d’un monde autre, c’est sûr.
Autour de moi, sur les nombreux sièges métalliques,

_______
-->_________________________________
Capture du journal ajoutée ce jour dimanche 31 janvier 2021
Inscription à :
Articles (Atom)