Après
Pyatigorsk (qui se trouve dans le district de Stavropol’akly kray), nous avons
pris la route pour Nal Chik, un peu plus au sud, dans la République de
Kabardino-Balkarsk. À l’entrée de cette nouvelle administration, des champs de
maïs, arbres fruitiers et tournesols se déploient à perte de vue.
Nal
Chik, ou colchiques dans les près… est
une ville sans intérêt manifeste. Un petit tour : pas de bar (des
boutiques de vente d’alcool comme au bled). Reste le café, le Coffee city
très sympathique, avec plein d’images de Saint-Denis, de Paris et de produits
français.
L’entrée
de l’Ossétie du nord (ou Républik Severnaja Osetija Alanija) est très
surveillée. Nous sommes là toujours en Russie pourtant. Nous avons eu droit à
un contrôle en règle de nos papiers (passeports, carte grise, permis…) et du
contenu (tous les tiroirs, placards, sous-lit, planques du boiler, chaussures…)
du Nomadeur. RAS. Le passage aux frontières russo-géorgiennes furent
courtoises, et les douaniers russes fort sympathiques et plaisantins
« Algérie, championne football ! »… nous avons traversé
« la route militaire », côté géorgien jusqu’à Stepantsmida sans
encombre. La route a été plus facile qu’à l’allée où nous avions dû nous
confronter avec plus de difficultés à des virages en tête d’épingle à cheveux,
à l’étroitesse de la route, à son mauvais état. Une route plus malléable donc
en descente qu’en montée. La nuit qui suivit fut terrible tant les orages
furent incessants toute la nuit. La foudre tombait à moins d’un kilomètre de
notre lieu (tout en haut du village, à un emplacement inhabité, à sa lisière,
devant une sorte de monastère, l’unique du village, transformé en Musée en l’honneur de Kasbegy
Alexander « Ka3bercknn My3en »),
« Le Parricide » (ou
Patricide). Nous n’en menions pas large - et c’est peu dire ! - en aval
d’une montagne haute de 5033 mètres.
Les
mêmes vendeurs et autres restaurants « Halal » sous tentes rouges,
bleus…, notamment entre Stepantsmida et Gudauri , proposaient leurs souvenirs
ou plats.
Mercredi
en fin de journée nous étions revenus à Gori, (et bien sûr au café "Le Bureau") puis revenu à Kobuleti au camp
Zekari, face à la Mer Noire (juste la route à traverser). La tonalité générale
est au calme. Il n’y a qu’un Russe (un Sibérien !) contre une petite
dizaine la fois précédente. L’ami suisse est toujours là, disponible « ah
j’ai pensé que vous aviez un problème de feux ». Il s’agissait du
transformateur d’énergie qui, depuis les attaques outrancières de la route infernale
du Kazakhstan (et la piste déglinguée que j’ai empruntée à la sortie de In
Aménas cet hiver, c’était de la rigolade !), fait des siennes. Réparé. Le
patron des lieux toujours aussi cool, j’menfoutiste.
Il y avait aussi un jeune
couple d’Iraniens (autres que ceux rencontrés la fois précédente) très
sympathiques. Le soir les discussions se déroulent sous le chapiteau de
l’accueil transformé à l’occasion en tour de Babel…
Quant
à « S’abandonner à vivre » dont j’entame la dernière partie (Sylvain
Tesson) c’est un ramassis non négligeable et sans précaution de dénonciations,
de rejets, de mises à l’index des Musulmans, de l’Islam, des Arabes, des
Algériens, rendus – à travers plusieurs nouvelles – responsables de La Misère du monde, tentant
de rayer ainsi d’un trait de plume ridicule (comme on procède lors d’une
ablation) de la mémoire, des centaines d’années de colonisation du monde par
l’Occident, de l’esclavage qu’il a sophistiqué jusqu’à l’ignominie, des
millions d’être humains qu’il a gazés, tués… à peine effleure-t-il les guerres napoléoniennes…
fêtées chaque année à Borodino par « une armé de rêveurs costumés,
martelant de la semelle l’illustre champ de douleur, cette armée… imposait le
respect. » C’est très bien écrit, voilà tout.
Quant
à l’Algérie….. j’apprends que l’armée rejette les préalables du Panel
(constitué pour contribuer à la « sortie de crise ». « Installé
pour mener un travail de médiation et de facilitateur auprès de l'ensemble des
partis politiques, associations, organisations, représentants de la société
civile et autres intellectuels, le panel s'est lancé plutôt dans des polémiques
stériles qui laissent planer des doutes sur la sincérité de sa composante et sa
disponibilité à convaincre de la nécessité ‘‘d'un dialogue national inclusif’’
pouvant aboutir à une feuille de route consensuelle dont l'objectif premier est
d'organiser des élections présidentielles ‘‘incontestées et incontestables’’… »
écrit Ghania Oukazi in Le Quotidien d’Oran de ce matin. Autrement dit, on n’est
pas sorti mel courie. Elle ajoute : « La recomposition de l'échiquier
politique national se fait ainsi sur la base de feuilles de route actualisées,
à coup de tergiversations, de faux-fuyants, de supputations qui ne sont autres
que les répercussions d'un bras de fer entre les clans du pouvoir qui ont
toujours réussi à perpétuer le système politique postindépendance et ce,
quelles qu'en soient les conséquences. »
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