J’arrive peu avant midi à Gare de Lyon. Accueilli par une étrange pluie, fine, presque agréable. J’ai rendez-vous avec M. dans quelques heures. J’en profite pour me rendre à la Bibliothèque François Mitterrand, de l’autre côté de la rive. J’ai besoin de ce calme majestueux, profond. Il n’y a que dans les grandes mosquées tapissées que je ressens cette sérénitéaccaparer mon esprit, mon corps. Je m’installe dans un des nombreux sièges, dans un couloir muni des nombreuses prises électriques et m’attelle à la préparation d’une synthèse de mon roman (en fait elle existe, il me suffit de la peaufiner). Je commence par « Le roman s’inscrit à l’intersection de plusieurs segments ou traversées :... », durant plus d’une heure.
Le lendemain, je traine dans les petits villages du nord-est du Val d’Oise. Les journées sont terrassées de chaleur. C’est Le Caire au cœur de l’Île-de-France.
Vendredi je me rends à l’Institut du monde arabe où se tient jusqu’au 2 novembre « une exposition exceptionnelle... Trésors sauvés de Gaza : 5000 ans d’histoire »
Il est indiqué en préambule sur le site de l’Institut ( w.imarabe.org/fr) : « Gaza recèle quantité de sites archéologiques de toutes les époques aujourd’hui en péril. C’est donc une collection exceptionnelle à plus d’un titre que donne à découvrir l’IMA, constituée de pièces de grande valeur, que les aléas de l'histoire ont sauvées du désastre et qui révèlent la densité de son histoire, trésor inestimable dont cette exposition dit toute la complexité. » « Rien n’est pire que l’abandon et l’oubli. Cette exposition, que je qualifierai de salut public, rend hommage à Gaza, vibrante et merveilleusement jeune. » dit Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe. Une magnifique exposition à laquelle j’ai réservé un post sur mon blog, ici :
https://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2025/06/933-gaza-5000-ans-dhistoire-exposition.html
Mon téléphone me signale un message. Keltoum S. m’adresse le lien du journal, Le Chélif, qui a publié l’entretien que je lui ai accordé, à propos de la marche Global du Caire où nous nous sommes rendus. Un texte que j’ai lu et exploité.
À la librairie de l’Institut je tombe sur des romans de Naguib Mahfoud. L’occasion est assez rare de tomber sur des romans d’auteurs égyptiens. Et quel auteur, « Prix Nobel de littérature ». Merci à Reyes qui m’en a parlé, avec conviction. J’achète « Le jardin du passé ».
« D'un autre point de vue, l'amour lui paraissait une ‘‘dictature’’, chose que la vie égyptienne lui avait appris à haïr, et du plus profond du coeur ! Dans la maison de « sa tante » Galila, il offrait son corps à Atiyya, puis le reprenait aussitôt, comme si rien ne s'était passé. Quant à cette jeune fille rangée dans sa pudeur, elle ne se contenterait de rien de moins que de son corps et de son âme en même temps... et pour l'éternité ! Dès lors, il ne lui resterait plus qu'une ligne à poursuivre : la lutte pour la subsistance en vue d'assurer la survie de la famille et des enfants ! » (in w.livredepoche-com)
Me voilà au cœur du quartier latin. Je remonte « le Boul’ Mich’ ». Dans la rue Champollion, j’ai une pensée pour les amis des années 80-85. Avec eux nous avions fait du bar « Les reflets » ( ?) en face du cinéma, notre deuxième ou troisième QG. C’est tellement loin...
La bibliothèque Sainte-Geneviève dans la rue Cujas, était un autre haut lieu que je fréquentais assidûment, des années (1995-97). Je m’y installe (après inscription et carte, préalable) quelques heures.
Le samedi 28 et dimanche 29, se tient donc le 31° Maghreb des livres, à l’hôtel de ville de Paris. Entrée par rue Lobau (75004). La rue de Rivoli est entièrement paralysée par « La marche des fiertés ».
Les premières impressions du Salon vont se confirmer durant le deuxième jour : une sorte de chant du cygne qui ne dit pas son nom. Des rires, des conférences, des ateliers, des vas et des viens, des exclamations, des certitudes qui ne reflètent rien de bon ou si peu. Le public est chaque année qui passe, moindre.
Et les quelques noms de passage, E. Plenel, Guesh, Agnès Spiquel, Benjamin Stora, Tassadit Yacine, Leïla Sebbar, Maïssa Bey... ne peuvent rien. Bien au contraire. C’est la sève qui manque. Les racines (ou dinosaures), aspirent plus qu’elles ne promeuvent. Monde Afrique avait titré en juin 2024 « La triste décrépitude du Maghreb des livres ». Notre modérateur Yves C. – très sympathique au demeurant - s’ennuyait fermement (les leviers de la fiction) et ses questions, interventions balbutiées, n’étaient audibles que par lui-même. A-t-il vraiment lu la douzaine de livres des invités qu’il a interrogés ? J’en doute fortement.
J’ai croisé de nombreuses connaissances, notamment mon ami Youssef Zirem et Keltoum Staali. « La marche pour Gaza ? » l’histoire est à venir.
Devant les tables à dédicaces, les passants passent, attirés par les dorures et les fastes fantasmés des lieux . Quelques échanges sympathiques. Ma voisine de table, Lylia Nezar (Matriochkas, les héritières est très enjouée, et très sympathique. Et prometteuse. Bon vent à elle. Un journaliste de El Watania (sur son bleu micro) me questionne... Vivement demain qu’il fasse jour.
Lire également: http://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2025/06/932-le-maghreb-des-livres-ces-28-et-29.html











Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire