La ville de Guernica, au Pays basque, au nord de l'Espagne, a été bombardée pendant la guerre civile espagnole en 1937. Ce bombardement a eu un retentissement mondial considérable lorsque le peintre espagnol Pablo Picasso a immortalisé l'atrocité de l'attaque dans sa célèbre œuvre « Guernica ». Dans cette vidéo, les habitants de Guernica ont voulu exprimer leur solidarité avec le peuple de Gaza en formant un drapeau palestinien avec leurs corps au centre de la ville. Une scène de solidarité vraiment émouvante !
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La localidad de Guernica, en el País Vasco, al norte del Estado español, fue bombardeada durante la Guerra Civil Española en 1937. Este bombardeo tuvo un gran impacto a nivel mundial cuando el pintor español Pablo Picasso plasmó la atrocidad del ataque en su famosa obra "Guernica". En este video, los habitantes de Guernica han querido solidarizarse con el pueblo de Gaza, formando con sus cuerpos una bandera de Palestina en el centro de la localidad. ¡Una escena de solidaridad realmente conmovedora!
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De notre correspondante à Ramallah,
La vaste terrasse de la fondation Qattan a de quoi envoûter le visiteur. Avec sa vue plongeante sur les collines de Ramallah, rehaussée en ce soir de ramadan de l’écho des muezzins, elle est propice à une rêverie que l’enfant du pays Emile Saba vient interrompre bien malgré lui : « Tel-Aviv est par là-bas et Gaza est par là. Et donc on entend d’ici les avions passer et aller bombarder Gaza à 3 heures du matin. On se sent impuissants et on se demande ce qu’on peut bien faire ».
Élancé, regard clair, sourire généreux malgré la gravité du propos, Emile Saba annonce d’emblée que le théâtre lui permet de rester « sain d’esprit ». Alors que la guerre à Gaza s’éternise, lui qui dirige le théâtre Ashtar de Ramallah a trouvé dans l’aventure théâtrale un moyen de sublimer son impuissance et sa culpabilité. Parce que les médias, qu’ils soient occidentaux ou arabes, insiste-t-il, ne voient les Gazaouis que comme des masses ou des victimes, il a initié l’idée d’une pièce qui leur serait consacrée.
Écrite par un duo américano-palestinien composé de Naomi Wallace et Ismail Khalidi, Guernica-Gaza plante le décor de par son seul titre et fait de l’enclave palestinienne le nouveau scandale humanitaire de notre temps. « Nous avons failli. On a dit : plus jamais ça et ça recommence », martèle Emile Saba qui confie s’être inspiré de la lecture de la pièce Guernica de l’Espagnol Fernando Arrabal pour mener à bien son projet.
Près d’un siècle plus tard et sur un autre continent, Guernica-Gaza raconte une histoire somme toute similaire, ou presque. Le lourd tribut payé par les populations civiles dans la guerre étant désormais amplifié par l’essor technologique qui permet des massacres à échelle industrielle et retransmis en direct sur les réseaux sociaux. Si le bilan officiel des bombardements de Guernica en 1937 fait état de 1 654 morts, à Gaza, l’estimation provisoire s’établit à un peu plus de 50 000 morts, un décompte qui risque de monter en flèche le jour où les décombres pourront enfin être dégagés. Gaza, c'est donc déjà au bas mot au moins trente Guernica.
Une pièce qui donne à voir la variété de la société gazaouie
Offrant une immersion dans la vie de cinq individualités très différentes qui n’ont que la guerre pour partage, Guernica-Gaza cherche à donner à voir la variété de la société gazaouie. Celle-ci que le gris des destructions réduit souvent à un monochrome.
Sasha Asbah, 28 ans, campe le rôle de Yara, une petite surfeuse de dix ans à qui son père, transi d’amour, a transmis la passion de la mer, échappatoire mouvante dans un territoire soumis à un blocus maritime, terrestre comme aérien. Habitée par son rôle, la jeune femme - dont certains proches habitent encore à Gaza - confie que les répétitions ont été éprouvantes tant mentalement que physiquement : « C’étaient les montagnes russes pour moi d’un point de vue émotionnel et on en a beaucoup parlé avec mon psychologue. Ce que j’ai vécu est énorme, je n’aurais jamais pu imaginer vivre une telle expérience. J’avais des hallucinations, je rêvais de cette pièce. »
Se mettre dans la peau d’une jeune gazaouie le temps d’une pièce, quitte à se confondre avec son personnage et vivre par procuration l’angoisse de la mort qui rôde à chaque coin de rue qui n’existe plus. Pour Sasha Asbah et ses amis, qui se revendiquent du courant du « théâtre de l'opprimé », l’art est une autre façon de mener le combat pour la cause palestinienne.
Après une série de représentations dans les grandes villes de Cisjordanie occupée - stoppée par l’opération militaire « mur de fer » lancée en janvier dernier - la troupe, qui se rêve en ambassade de Gaza itinérante, caresse l’espoir de jouer désormais la pièce ailleurs dans le monde. Emile Saba confie avoir reçu une invitation à se produire à Londres, un rêve très vite douché par l’interdiction faite par les autorités israéliennes à plusieurs membres de la troupe de se rendre à Jérusalem, où ils devaient déposer leurs demandes de visa. Une décision qui - aussi arbitraire soit-elle - démontre que l’art continue de faire trembler jusqu’aux plus grandes puissances militaires au monde.
Amira Souilem
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