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samedi, novembre 29, 2025

976_ COMMENT ISRAEL MET DE L'HUILE SUR LE FEU, EN FRANCE

 



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                TOUT ETAIT ECRIT DÈS LES ANNÉES 30












lundi, novembre 24, 2025

974_ Boualem Sansal "je ne fais pas de politique"

 

À la suite de l'interview qu'il a accordé à France-Inter, ce matin, lundi 24 novembre 2025


Boualem Sansal, « Pour moi la gauche reste quand même, l’humanisme » dis-tu et ajoutes (LFI) ils cherchent un électorat. Ils pensent l’avoir trouvé chez les islamistes ».

Lorsque tu dis « les islamistes », il nous faut entendre (évidemment) les quartiers délaissés par tous les partis politiques au pouvoir depuis les années 90 (et plus). Il est vrai que dans ces quartiers, il y a des barbus, des femmes voilées, plus qu’ailleurs. Bon. Mais il est surtout vrai que ces quartiers, ces cités, ont été abandonnées par le PS, et les paris de droite évidemment que jamais tu n’évoques. Complètement. Ce que j’écris-là est archi connu. Tu sembles n’avoir jamais mis les pied dans le cœur de ces cités (malgré ton beau texte « Rendez-vous à Clichy-sous-Bois, écrit à la hâte en 2008, ed Textuel)

Tu dis ne pas faire de politique (tu ne fais que cela depuis quelques années dans la plupart de tes bouquins. Tu n’as pas besoin de posséder une carte. Tu es quasiment sorti de la littérature dans nombre d’entre eux. Tu dis ne pas faire de politique, mais en même temps tu cognes sur LFI, seule organisation qui tend la main aux cités, et te tais complètement sur la haine, sur le racisme, diffusés par l’extrême droite (et les coquins de ton « copain Retailleau » - y a pas de quoi être fier tu sais) qui exploite toutes les difficultés (les souffrances) liées aux échecs politiques subis par ces « zones », ces « banlieues ». 

Tu sembles d’ailleurs regretter que Gallimard et ton épouse se soient mêlés de la proposition au prix Sakharov faite par l’extrême droite de « Patriotes pour l’Europe ».  « Non, je n’ai rien refusé moi » dis-tu.

Sache, cher Sansal que je suis LFI, critique, mais LFI quand-même, sans être islamiste. Tu le sais. Si j’ai un adversaire, un seul, c’est la haine et le racisme. Et s’il y a une organisation, une seule qui véhicule ce « scandale », cette ignominie de haine et de racisme anti-maghrébin c’est bien l’extrême droite française sur laquelle tu préfères demeurer silencieux.

AH

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C’était ce matin (en différé) sur France-Inter, interviewé par Duhamel et Paracuellos. Extraits

(...)

Boualem Sansal : C’est mon copain, Bruneau Rotailleau...

F.Inter : La quasi-totalité de la classe politique vous a défendu. Il y a même des élus du Rassemblement National au Parlement européen, notamment le président du parti, Jordan Bardella qui ont souhaité que vous obteniez le Prix Sakharov, un prix qui couronne la liberté de l’esprit. Votre éditeur, quand vous étiez en prison, Antoine Gallimard, a expliqué que vous refusiez cette récompense parce qu’elle était proposée par l’extrême droite, pourquoi ?

BS : Non, je n’ai rien refusé moi. Je ne savais pas. J’ai appris toute cette histoire quasiment trois ou quatre semaines après. C’était déjà une vieille histoire hein. Donc il y a eu effectivement reconstitution des histoires. J’ai appris que Bardella avait proposé le truc et que Gallimard Antoine a dit « pas question et on va appeler sa femme » et mon épouse a confirmé, voilà. ‘‘Boualem il lui faut Rassemblement, (...?) pas du tout. Il n’est dans aucun parti. Il milite pour lui, tout seul quoi.’’ Ça a conforté la position d’Antoine Gallimard qui a fait un communiqué, la question était réglée.

F.I : Vous avez le sentiment d’avoir été instrumentalisé justement, aussi, en France dans le combat de certains contre l’Algérie ?

BS : Je n’utiliserai pas le mot instrumentalisé, c’est normal on prend ce qu’on a sous la main, je veux dire, bon. C’est vrai que certains partis aimeraient... mais ils savent que moi je ne fais pas de politique, je ne suis pas quelqu’un qui pourrait un jour être encarté quelque part, pas du tout, moi je suis un individu, je n’ai pas d’autre prétention que celle-ci.

F.I : Parce que vous avez entendu aussi certains (font ?) d’une mauvaise foi un signe qui disaient ‘‘heu Boualem Sansal, il est proche de l’extrême droite, Boualem Sansal il a tenu des propos contre l’Islam qui font de lui un...ça...quand vous avez entendu ça, heu...

BS : Je l’ai toujours entendu, mais moi je... qu’est-ce que je vais dire ‘j’aime l’Islam’ alors que je ne l’aime pas ? ça pour moi c’est pas possible. C’est pas que j’aime pas, quand je dis que j’aime pas l’islam, non, ça je n’accroche pas...

FI : On parlait du Rassemblement national, il y a aussi des députés de la gauche radicale, dans le cas d’espèce de La France Insoumise, qui ont refusé dans des votes au Parlement français, au parlement européen de voter des résolutions qui appelaient à votre libération. Comment est-ce que vous l’avez compris ?

BS : Ils ont le droit de... Ça me chagrine parce que pour moi la gauche reste quand même, l’humanisme. Voilà, au départ c’est ça. Puis, bon c’est comme ça. J’y suis.... bon La France Insoumise et puis ces partis-là, ils cherchent un électorat. Ils pensent l’avoir trouvé chez les islamistes, chez les... tant mieux pour eux, c’est...

FI : Donc c’est pour des raisons politiques qu’ils faisaient ça ?

BS : Oui, absolument, mais à quoi d’autres ? Uniquement. Heu ils sont. La gauche n’a plus de troupes donc. Il lui faut des troupes pour aller aux élections, pour exister en tant que parti, en tant qu’idées... Mais aussi en tant que parti disposant de financements tout ça, ils ont besoin... donc ils draguent, comme tout le monde hein, comme tout le monde.

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"Non, il ne fait pas de politique !" il dit une chose et son contraire

(je viens de tomber sur ça: 24 nov_ 15 heures)



 ________ PAR CONTRE______________

J'ai posté ces mots sur Facebook (Mer 26 nov 2025)


L'article n'est pas anonyme. 


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Le Quotidien d'Oran, jeudi 27 nov 2025




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Le Quotidien d'Oran, jeudi 27 nov 2025

Pas compris




dimanche, novembre 23, 2025

973_ PRIX LITTÉRAIRES BAOBABS 2025_ CANADA 2025


 



BAOBABS 2025
PALMARÈS
Bravo à Nassira Belloula.


972_ Marche blanche pour Mehdi Kessaci, Marseille

 


Sept mille fleurs pour Mehdi Kessaci assassiné par des narcotrafiquants le 13 novembre dernier. Sept mille fleurs sur le lieu même du crime pour ne pas oublier. Mehdi tué, mais c’est Amine qui était visé. Nous étions 7000 rassemblés derrière le Dôme du Conseil départemental à l’appel de Conscience (13° arrt), l’association créée par Amine et sa mère en 2020 pour venir en aide aux jeunes marseillais. Des citoyens ordinaires les bras haut levés pour dire « non » Le soleil est haut, la température autour de 7- 8 degrés. « Levez-les pour dire que nous sommes ensemble dit Amine. Levez-les pour dire que ce pays ne baissera pas la tête. Levez vos mains et levez-vous. N’attendons pas assis que le narcotrafic détruise nos vies et notre pays. Pour nos quartiers, pour la justice, pour nos familles, pour nos vies, levons-nous. Debout, debout, debout.»

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Texte de Amine Kessaci :

«Au nom de mon frère Mehdi, mort pour rien, exécuté en pleine rue, au nom de ma famille déchirée de douleur, au nom de tous les miens, je veux vous remercier d’être mobilisés aujourd’hui.

«Mon frère Mehdi était innocent. Il n’était coupable que d’être mon frère. Il était bon, droit, sincère. Il avait la vie devant lui. Retenez son nom. Faites-le retentir ou murmurez-le, peu importe. Mille fois répétez son nom. Ne le laissez pas tomber dans l’oubli qui est une seconde mort. Mehdi, Mehdi, Mehdi. Mehdi mon frère. Je suis inconsolable.

«Je demande la justice pour Mehdi. Je demande la Justice pour Brahim, mon autre frère assassiné. Je demande la sécurité pour ma famille.

«Mon frère Mehdi voulait être gardien de la paix. Il faut que la paix revienne dans nos quartiers. Il faut que notre jeunesse puisse grandir sans craindre de mourir. Ce n’est pas parce que nous vivons dans des quartiers populaires que nos vies ne valent rien.

«Mon frère est mort pour rien, et on nous traite comme des moins que rien.

«Nous aussi, nous valons la peine. Nous aussi, nous voulons un avenir. Nous aussi, nos nuits sont mêlées de cauchemars et de rêves. Nous aussi, nous aimons nos parents, et nos parents aiment leurs enfants.

«Un homme politique a proposé que je reçoive la légion d’honneur, mais je ne cherche aucun honneur pour moi. Ma poitrine est trop lourde de douleur pour recevoir une quelconque décoration.

«Ce sont les mamans des quartiers qui méritent une décoration. Pour leur courage, leur dignité, pour leur combat de chaque jour. Ma mère s’est battue pour nous élever et nous protéger. Et aujourd’hui, elle a perdu deux fils. C’est elle pourtant, qui me permet de tenir debout.

«Pour elle, je ne me tairai pas. Je continuerai à dire ce que mes yeux voient, ce que mon esprit sait et ce que mon cœur me dicte.

«Depuis des années, nous alertons. Nous parlons parce que nous savons que le silence tue. Mais qui nous écoute ?

«L’Etat nous abandonne depuis trop longtemps. Chacun de ses reculs a favorisé l’avancée du narcotrafic. Le départ des services publics, la fin de la police de proximité, les moyens trop faibles des enquêteurs et des enquêteuses, les enseignants auxquels on demande tant en leur donnant si peu. Voilà ce qui fait les affaires des trafiquants.

«Bien sûr, nous avons besoin de policiers, de sécurité. Bien sûr, il faut renforcer les moyens de la lutte contre le narcotrafic. Mais nous avons besoin de justice sociale, d’engagement de l’Etat et des collectivités, de soutien aux associations qui font le boulot tous les jours avec très peu de moyens, et je sais de quoi je parle parce que depuis des années l’association Conscience, présidée par ma mère, fonctionne avec des moyens dérisoires.

«Nous ne demandons pas la charité. Nous demandons la justice. La France entière doit comprendre que ce qui se passe dans nos quartiers la concerne. Ce pays a fermé les yeux sur ce que nous vivions, et maintenant il se réveille avec un monstre qui s’est infiltré partout. Notre pays a un problème avec les drogues : il vit sous dépendance. Et cette dépendance est exploitée par le narcotrafic. La souffrance psychologique et la misère qui monte sont des armes puissantes entre leurs mains. Ils jettent leur dévolu sur les enfants perdus de la République, les déshumanisent en les dressant comme on dresse des bêtes féroces, puis en font des esclaves dociles.

«Voilà la vérité : le narcotrafic recrute. Le narcotrafic contrôle. Le narcotrafic corrompt. Et le narcotrafic tue. Plus personne ne peut dire que nous ne savions pas.

«Mes frères sont morts. Mais vous tous, vous êtes vivants. Nous sommes vivants. Je ne sais pas ce que sera ma vie maintenant. Mais je sais que j’ai besoin de vous, de votre engagement, dans la durée.

«Entrez en résistance. Luttez, parce que lutter c’est vivre.

«Je veux voir toutes les mains se lever. Dressez-les vers le ciel pour rendre hommage à mes frères assassinés. Levez-les pour dire que nous sommes ensemble. Levez-les pour dire que ce pays ne baissera pas la tête. Levez vos mains et levez-vous. N’attendons pas assis que le narcotrafic détruise nos vies et notre pays. Pour nos quartiers, pour la justice, pour nos familles, pour nos vies, levons-nous. Debout, debout, debout.»

In Libération.fr - 22 novembre 2025

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mardi, novembre 18, 2025

971_ ISRAEL _ PALESTINE- Le remplacement des Palestiniens. Discours de BEN GOURION


Bien avant Ben Gvir, BEN GOURION

Extraits de discours de David Ben Gourion 

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« Le débat au sujet de l’existence ou de l’inexistence d’un mouvement national arabe est un exercice verbal sans objet ; ce qui compte pour nous, c’est que ce mouvement attire les masses. Nous ne le considérons pas comme un mouvement de renaissance, et sa base morale est douteuse, mais, politiquement parlant, c’est un mouvement national... L’Arabe ne doit ni ne peut être sioniste. Il ne pourra jamais souhaiter que les juifs deviennent une majorité. C’est là le véritable antagonisme entre nous et les Arabes. Nous voulons tous les deux être la majorité. »

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« ... Leur peur n’est pas de perdre de la terre, mais de perdre la patrie du peuple arabe, que d’autres veulent transformer en patrie du peuple juif. L’Arabe mène une guerre qu’on ne peut ignorer. Il fait la grève, il se fait tuer, il fait de grands sacrifices. » 

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« Il n’y aura aucune chance d’entente avec les Arabes tant que nous ne serons pas parvenus à un accord avec les Anglais, en vertu duquel nous deviendrons une force prépondérante en Palestine. Qu’est-ce qui pourrait pousser les Arabes à une entente mutuelle avec nous ?... Les faits... C’est seulement lorsque nous serons parvenus à établir un grand fait juif accompli dans ce pays... C’est seulement alors qu’existera la condition préalable à toute discussion avec les Arabes. » 

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« Il n’y a pas de conflit entre les nationalismes juif et palestinien : la nation juive n’est pas en Palestine, et les Palestiniens ne sont pas une nation. » 

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« S’il est légitime de déplacer un Arabe de Galilée vers la Judée, pourquoi serait-il impossible de déplacer un Arabe de Hébron vers la Transjordanie, qui est beaucoup plus proche ? Il y a là-bas de grands espaces de terres libres, alors que nous sommes surpeuplés ici... Même le Haut-Commissaire est d’accord pour un transfert en direction de la Transjordanie si nous fournissons des terres et de l’argent aux paysans. Si la Commission Peel et Londres sont d’accord, nous pouvons supprimer la question des terres de l’ordre du jour. » 

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« [...] Jusqu’à présent, nous avons été habitués à lire des documents officiels qui limitent et violent nos droits. Pour la première fois, promesse a été faite au peuple juif qu’il pourra devenir-même si ce n’est pas encore très explicite -une majorité, et créer un Etat juif indépendant, non pas dans une partie du pays, mais dans la Terre d’Israël historique. Les frontières, c’est un fait, n’en sont pas encore définies - elles ont d’ailleurs changé selon les époques. Mais elles devront sans doute inclure la Transjordanic, pas seulement ce qu’Abdallah a reçu, mais aussi la partie nord, au-delà de la rivière Yarmouk, actuellement sous mandat français. [...] L’Etat juif que la Commission [Pecl] nous propose, même avec toutes les rectifications et améliorations imaginables, ne coïncide pas avec les buts du sionisme, car la question juive ne peut être résolue dans un tel territoire. Mais un tel Etat peut constituer une étape décisive dans l’accomplissement des buts finaux du sionisme. Il se formera dans ce pays, pendant un temps, une force juive concrète qui nous conduira vers la terre de notre désir historique. Malgré l’exiguïté du territoire offert à l’Etat juif, il y a dans les propositions de la Commission la possibilité de transférer les populations arabes, avec leur consentement sinon de force, et donc d’élargir la colonisation juive. [...]La Commission ne suggère pas la dépossession des Arabes ; elle plaide pour leur transfert et leur installation dans un Etat arabe. Il ne me semble pas nécessaire d’expliquer la différence profonde, fondamentale, entre transfert et expulsion. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pu nous installer qu’en transférant des populations. [...] Il n’ y a que très peu d’endroits que nous avons pu coloniser sans être obligés d’en transférer les précédents habitants. Dans l’ensemble, le transfert s’est effectué par le moyen d’arrangements avec les fermiers et les métayers, et le recours au transfert forcé n’a été nécessaire qu’en des cas limités. Jusqu’à présent, le transfert s’est opéré à l’intérieur du territoire du mandat. La différence fondamentale avec la proposition de la Commission, c’est que désormais le transfert aura lieu sur une plus grande échelle, entre le territoire juif et le territoire arabe. S’il était possible de transférer des Arabes d’un village à l’autre à l’intérieur du territoire du mandat, il serait difficile de trouver le moindre argument politique ou moral contre le transfert de ces Arabes hors de la région du gouvernement juif proposé. Et il n’est pas nécessaire d’expliciter la valeur et l’importance, pour le yishouv, d’une continuité territoriale entre la plaine côtière, la vallée de Jezréel, la vallée du Jourdain et le Hulé. » 

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« Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place. Et si nous devons faire usage de la force - non pas pour déposséder les Arabes du Néguev et de Transjordanie, mais pour garantir notre propre droit à coloniser ces régions —, nous avons la force requise à notre disposition. » 

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« L’Etat hébreu discutera avec les Etats arabes voisins la question du transfert volontaire des fermiers, des travailleurs et des fellahs arabes de l’Etat juif vers les Etats arabes voisins. A cet effet, l’Etat juif, ou une société spéciale [...] achètera des terres dans les Etats voisins pour la réinstallation de tous ces ouvriers et fellahs... L’implication de l’Etat dans le transfert volontaire des Arabes vers les Etats arabes voisins, tout en encourageant l’immigration juive et en entreprenant d’installer les immigrants juifs à leur place [...] n’est pas équivalente à de la discrimination. [...] Je ne me satisfais pas d’une partie du pays, sinon sur la base de l’hypothèse selon laquelle, après avoir construit une véritable puissance grâce à l’établissement de l’Eut, nous annulerons la division du pays et nous nous étendrons à l’ensemble de la terre d’Israël. [...] Ce n’est là qu’une étape dans la réalisation du sionisme, et elle devrait préparer le terrain à notre expansion dans l’ensemble du pays par un accord judéo-arabe (...) L’Etat, cependant, doit maintenir l’ordre et la sécurité, et il ne peut pas le faire avec des grands sentiments et des sermons sur la montagne, mais avec des mitraillettes, dont nous avons le plus grand besoin. » 

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« Avec le transfert obligatoire, nous disposerions de vastes espaces... Je suis pour le transfert obligatoire. Je n’y vois rien d’immoral. Mais le transfert obligatoire ne peut être mis en œuvre que par l’Angleterre... Si son application ne dépendait que de notre proposition, je l’aurais proposé ; mais il serait dangereux de le proposer alors que le gouvernement britannique s’est démarqué de l'idée du transfert obligatoire... Cette question, cependant, ne doit pas disparaître de l'ordre du jour, car c’est une question centrale. II y a ici deux éléments : premièrement, la souveraineté, et deuxièmement, le déplacement d’un certain nombre d’Arabes. Et nous devons insister sur les deux. [...] Le transfert pourrait s’appliquer à l’ensemble de la terre d’Israël. Même si l’Etat juif devait inclure tout le territoire de la terre d’Israël historique, il y aurait toujours le problème d’une minorité arabe, et la nécessité du transfert n’est pas forcément liée à une partition du pays.»

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« Nous proposerons à l’Irak dix millions de livres sterling en échange de la réinstallation de 100 000 familles arabes de Palestine en Irak. Je ne sais pas si l’Irak acceptera cette proposition. Si cette affaire ne concernait que l’Irak, il nous écouterait peut-être. Mais l’Irak a besoin d’un règlement arabe plus large et, bien sûr, ne s’opposerait pas à recevoir des millions de livres. Mais Ibn Saoud et l’Egypte seront également présents à Londres [à la Conférence générale sur la Palestine proposée par le gouvernement britannique]. » David Ben Gourion, mémorandum adressé à la réunion du comité diction sioniste en date du 17 décembre 1938. 

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« Il nous fout examiner tout d’abord si ce transfert est praticable, et ensuite s’il est nécessaire. Il est impossible d’imaginer une évacuation générale sans coercition, et même sans coercition brutale. Il y a bien sûr des secteurs de la population non juive de la terre d’Israël qui ne s’opposeront pas, dans des conditions ad hoc, à leur transfert vers certains pays voisins, comme les Druzes, un certain nombre de tribus bédouines de la vallée du Jourdain et du sud, les Circassiens et peut-être même les Metwallis [les Chiites de Galilée], Mais il sera beaucoup plus difficile de provoquer la réinstallation d’autres secteurs de la population arabe, comme les fellahs et les populations urbaines, dans les pays arabes voisins par un transfert volontaire, quels que soient les stimulants économiques offerts. [...] La possibilité d’un transfert forcé et à grande échelle de population a été démontrée lorsque les Grecs et les Turcs ont été transférés, après la Première Guerre mondiale. Dans la guerre actuellement en cours, l’idée de transférer des populations est en train de gagner du terrain et de la sympathie, en tant que moyen le plus pratique et le plus sûr pour résoudre le dangereux et douloureux problème des minorités nationales. La guerre a déjà provoqué la réinstallation de beaucoup de gens en Europe de l’Est et du Sud, et dans les plans pour un règlement d’après-guerre l’idée du transfert de populations à grande échelle en Europe centrale, orientale et méridionale occupe une place respectable. » David Ben Gourion, « La ligne de la politique sioniste », 

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« Le sionisme, c'est le transfert des juifs. En ce qui concerne le transfert des Arabes, c'est le plus facile de tous les transferts. Il y a des Etats arabes dans le voisinage... Et il est clair que si les Arabes sont déplacés vers ces Etats, leur sort s'en trouvera amélioré, et non pas le contraire. » 

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« Dans la zone allouée à l'Etat juif il n’y a pas moins de 520 000 juifs et environ 350 000 non juifs, pour la plupart des Arabes. Avec les juifs de Jérusalem, la population totale de l’Etat juif au moment de son établissement sera d’environ un million, dont 40 % de non juifs. Une telle composition de la population ne peut fournir une base stable pour un Etat juif. Ce fait doit être envisagé en toute clarté dans toute son acuité. Avec une telle composition [de la population] il ne peut même pas exister de certitude absolue que le contrôle restera aux mains de la majorité juive... Il ne peut y avoir aucun Etat juif fort et stable tant que la majorité juive n'y est que de 60 %.» 

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« Sans peupler les montagnes de la région de Jérusalem et les collines qui bordent la plaine côtière, je doute que nous puissions maintenir la liaison avec Jérusalem. Il nous faut donc coloniser la montagne... Nous n'y possédons pas de terres ? La guerre nous donnera la terre. Les concepts de ce qui est “à nous” et de ce qui n'est “pas à nous” sont des concepts de paix, exclusivement. En temps de guerre, ils perdent toute signification. [...] Quand on entre dans Jérusalem, en passant par Lifta et Romema [...] il n'y a pas d’Arabes. Cent pour cent sont des juifs. Depuis que Jérusalem a été détruite par les Romains, elle n'a jamais été aussi juive qu’aujourd’hui. Dans beaucoup de quartiers à l’ouest on ne voit pas un seul Arabe. Je ne pense pas que cela change... Ce qui s’est produit à Jérusalem [...] pourrait se produire dans de nombreuses régions du pays [...] Au cours des six, huit ou dix mois de la campagne militaire en cours il y aura certainement de grands changements dans la composition de la population du pays. » 

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« Le départ du pays des Arabes désignés comme réfugiés a commencé immédiatement après la résolution de l’ONU (en novembre 1947) à partir des régions allouées à l’Etat juif. Nous disposons de preuves clairement documentées attestant qu’ils ont quitté le pays sur les ordres des dirigeants arabes, le Mufti en tête, en présumant que l’invasion des armées arabes après le départ des forces du mandat détruirait l’Etat juif, et jetterait tous les juifs, morts ou vifs, à la mer. Immédiatement après l’établissement de l’Etat, alors que l’invasion des armées arabes était encore en cours, une immigration juive à grande échelle a commencé — en provenance des camps de personnes déplacées en Allemagne, à Chypre, et surtout des pays arabes : Irak, Yémen, Egypte, Libye, Tunisie, Maroc, Syrie et Liban. [...] Le nombre d’Arabes qui vivaient avant la résolution de l’ONU dans la région allouée à l’Etat juif et qui l’ont quittée volontairement ou sur les ordres de leurs dirigeants ne dépasse pas le nombre des réfugiés juifs des pays arabes, si bien que ce qui s’est passé constitue de facto un échange de populations non planifié, et il n’y a aucune justification morale, ni aucune possibilité pratique de faire tourner la roue de l’histoire en arrière... Israël rejette catégoriquement la proposition insidieuse consistant à laisser aux réfugiés, individuellement, la liberté de choisir, car nous sommes convaincus que cette proposition n’a d’autre objectif que la destruction d’Israël. Il n’y a qu’une solution pratique et équitable pour le problème des réfugiés : les installer parmi les leurs dans des pays qui regorgent de bonnes terres et d’eau et qui ont besoin d’une force de travail supplémentaire. » 

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Extraits de discours de David Ben Gourion in « Le transfert des Palestiniens, une obsession centenaire . Une anthologie de textes et déclarations des principaux responsables Juifs, 1891-1961

 

mercredi, novembre 12, 2025

970_ BOUALEM SANSAL EST LIBRE

 

in philomag--com

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Ce beau texte de Muh Muhubi. 12 novembre 2025

𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥𝐚 𝐥𝐢𝐭𝐭𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐬’𝐢𝐧𝐯𝐢𝐭𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐠𝐞́𝐨𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞
Il arrive qu’un pays, en voulant défendre son image, en abîme l’esprit. La grâce accordée à Boualem Sansal sur demande allemande aurait pu être un geste apaisé, une manifestation souveraine d’intelligence politique. Elle restera pourtant entachée par l’erreur première : celle d’avoir cru qu’on pouvait enfermer une idée entre quatre murs. Car les idées, qu’elles soient justes ou fausses, ne connaissent ni cadenas ni geôliers ; elles traversent les frontières et finissent toujours par s’asseoir, tôt ou tard, à la table du monde.
Boualem Sansal n’est pas un saint, et encore moins un stratège du bien commun. Ses déclarations selon lesquelles “l’ouest algérien appartiendrait au Maroc” relèvent moins de l’analyse que de la provocation. Il a blessé la mémoire collective, et les blessures symboliques comptent dans une nation façonnée par la guerre et la dignité. Mais la réponse de l’État — la prison — fut une erreur de hauteur, non de raison. Ce n’est pas la justice qui fut maladroite, mais la méthode. Car emprisonner un écrivain, c’est transformer sa parole en drapeau ; c’est donner aux idées les plus discutables le prestige de la dissidence. L’Algérie n’avait pas besoin de cet épisode pour affirmer sa souveraineté ; elle avait besoin d’y opposer la force tranquille du débat.
Un État fort n’a pas peur des mots : il les affronte, les démonte, les met à nu devant la lumière de la raison. C’est dans l’échange, non dans le silence imposé, que la vérité se fortifie. L’erreur de l’Algérie officielle n’est pas d’avoir voulu défendre son unité, mais d’avoir cru qu’on la préserve en fermant les espaces de parole. Ce réflexe, hérité d’un autre âge, trahit une méfiance envers la maturité de son propre peuple — comme si les Algériens n’étaient pas capables de distinguer l’ivraie du bon grain, la provocation de la pensée. Or, ils le savent mieux que quiconque.
Il faut le dire avec franchise : chaque fois qu’un écrivain, qu’il s’appelle Sansal, Daoud ou un autre, se voit condamné pour ses mots, c’est un peu de la respiration collective qu’on suspend. On croit protéger l’État, on l’étouffe. On croit neutraliser le poison, on le distille dans la rumeur mondiale. La censure, partout et toujours, agit comme une publicité gratuite pour ce qu’elle prétend combattre. L’Algérie n’a rien à gagner à emprisonner ses plumes ; elle a tout à gagner à les confronter.
L’histoire des grandes nations prouve qu’on triomphe des idées non par la répression, mais par la conversation. Ce n’est pas en fermant les clubs littéraires, les cafés intellectuels ou les journaux qu’on protège la cohésion nationale — c’est en y ouvrant des tribunes. La vitalité d’une nation se mesure à la diversité de ses voix, pas à leur conformité. Et lorsqu’un écrivain franchit la ligne, qu’il blesse ou provoque, la meilleure riposte n’est pas la cellule, mais la parole : un contre-argument, un débat public, une mise au clair.
L’Algérie est assez ancienne, assez fière et assez instruite pour accueillir la contradiction sans trembler. Le pays qui a produit Kateb Yacine, Mammeri, Dib et tant d’autres esprits rebelles ne saurait craindre un roman, une phrase, ou même un blasphème littéraire. C’est dans la controverse que se construit la cohésion moderne — non dans le silence ordonné. Si nous voulons que la jeunesse algérienne aime ses écrivains, il faut qu’elle puisse les entendre, les contredire, les lire — pas les craindre.
La littérature n’est pas une arme contre l’État ; elle est une boussole, parfois déréglée, mais nécessaire. Quand elle s’invite à la géopolitique, elle met à nu les fragilités narratives des nations : celles qui doutent de leur récit ont tendance à bâillonner les conteurs. Celles qui ont confiance en leur peuple les laissent parler. L’Algérie, si elle veut demeurer grande, doit choisir la seconde voie.
Oui, Sansal a franchi des lignes. Oui, Daoud et d’autres ont parfois glissé dans le mépris. Mais une République sûre d’elle ne craint pas la parole excessive. Elle y répond avec intelligence, non par réflexe punitif. L’Algérie n’a pas besoin de prisonniers d’opinion pour être respectée ; elle a besoin d’une agora vivante, d’une presse qui ose, de cafés littéraires où l’on discute avec passion, d’universités où l’on contredit sans trembler. C’est ainsi qu’un peuple se fortifie — par la confiance dans la raison de ses citoyens.
Le vrai patriotisme n’est pas celui qui brandit la censure pour protéger la patrie, mais celui qui fait confiance à la maturité de ses enfants. Car une nation n’est jamais menacée par la parole de ses écrivains ; elle l’est seulement quand elle renonce à les écouter. En enfermant un romancier, on enferme un miroir. Et un peuple qui ne veut plus se regarder finit toujours par se perdre.
La grandeur de l’Algérie ne réside pas dans ses interdits, mais dans sa capacité à affronter le tumulte du monde sans perdre sa voix. L’État qui saura cela n’aura plus besoin de grâce, car il n’aura plus rien à pardonner — seulement à comprendre, à débattre, et à laisser les idées, comme l’air, circuler librement dans la maison commune.

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On ne peut pas dire qu'on est sortis de l'auberge: Lisez:



Je viens de l'apprendre...




N'oubliez pas ces mots que j'ai écrits durant tout le temps du Salon du livre d'Alger




La littérature est-elle un outil de contrôle ? Peut-on indéfiniment récrire l’Histoire afin qu’elle corresponde à nos désirs, à ceux du Grand frère ?
Mais alors comment bâillonner la poésie, la libre poésie et les émotions qu’elle véhicule ? Comment défaire le faire (poiein) ? comment défaire « ce monde enfermé dans un homme ». Même s’il est enfermé, agenouillé, bâillonné lui, le poète. Toujours libre.
Lisez l’horreur...
Allez, GO ! 

Mardi 20251028


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POSTÉ CE MATIN, JEUDI 13 NOVEMBRE 2025 SUR FACEBOOK













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L’intervention de Frank-Walter Steinmeier auprès d’Abdelmadjid Tebboune pour obtenir la grâce de Boualem Sansal — arrêté le 16 novembre 2024, condamné en mars puis en appel en juillet 2025 — révèle l’état de déliquescence morale d’un régime qui n’agit que sous pression étrangère. Le président allemand a demandé un « geste humanitaire » pour que l’auteur du Village de l’Allemand, malade et âgé, puisse recevoir des soins outre-Rhin. Berlin propose même de l’accueillir. Paris, pour sa part, multiplie les « dialogues exigeants » avec Alger. Et c’est là que le spectacle devient obscène.

La presse nationale algérienne, cette courroie de transmission du pouvoir, cette machine à propagande qui s’est nourrie pendant des mois de la mise à mort symbolique de Sansal, découvre subitement les vertus de l’humanisme. Les mêmes plumes qui l’ont traité de « bâtard », d’« agent du Mossad », d’« agent de la France » et de « traître », parlent désormais d’un « homme âgé et malade ». Le vocabulaire change. Le ton s’adoucit. La meute a reçu l’ordre de lever le siège.

Plus grave encore : des figures de l’opposition elle-même ont cédé à la propagande. Noureddine Aït Hamouda, ancien dirigeant du RCD et plusieurs fois victime de l’arbitraire du pouvoir algérien, a rejoint le chœur des justiciers. Les journalistes Abed Charef, Ghania Mouffok, Saïd Djafer, les écrivains Yasmina Khadra, Rachid Boudjedra, Akli Tadjer et tant d’autres ont, eux aussi, traité Sansal de traître. Indirectement, ils ont justifié son envoi à l’échafaud. Ils ont cautionné l’inacceptable. Cette opposition-là n’en est plus une. Elle est devenue le reflet inversé du pouvoir qu’elle prétend combattre : autoritaire, sectaire, incapable de tolérer la dissidence. Dans ce pays où les fractures identitaires sont instrumentalisées par le régime, même ceux qui se disent démocrates confondent débat et hérésie, critique et trahison.

Que dit cette affaire de l’Algérie en 2025 ? Qu’elle est un pays où la conscience s’importe de l’étranger. Où les droits de l’homme ne s’appliquent que sur injonction internationale. Où un pouvoir sans culture, sans dignité, sans conscience, ne reconnaît la valeur d’un homme que lorsqu’un président européen daigne le lui rappeler.

La présidence algérienne fonctionne comme une chambre d’échos. Elle répète, mécaniquement, les ordres reçus. Elle n’a ni vision, ni projet, ni colonne vertébrale. Les institutions de l’État sont en état de délabrement absolu. La justice ? Son visage est illisible, son indépendance inexistante. Elle condamne sur commande et réhabilite sur pression.

C’est le règne de l’arbitraire érigé en système. Un territoire qui ressemble davantage à un goulag qu’à une société moderne. Les hommes de lettres n’y jouent que le rôle de décor dans un simulacre de vie culturelle. Ils sont tolérés tant qu’ils se taisent, anéantis dès qu’ils parlent.

Boualem Sansal mérite mieux que cette mascarade. Il mérite mieux que d’être réhabilité par procuration, sous la pression diplomatique. Il mérite d’être reconnu pour ce qu’il est : l’un des plus grands écrivains algériens contemporains. Un homme qui a osé dire ce que beaucoup pensent tout bas. Un homme qui a refusé de courber l’échine devant les nouveaux inquisiteurs.

Tant mieux s’il sort de prison. C’est le minimum qu’une nation doive à l’un de ses plus grands écrivains. Mais cette libération, si elle advient, ne sera pas un acte de justice. Elle sera un geste calculé, une concession tactique d’un régime aux abois, acculé par la communauté internationale.

Il existe des nations où les écrivains sont considérés comme des êtres de lumière, des prophètes qui éclairent le chemin. L’Allemagne en fait partie. La France aussi. Ces pays savent que la liberté d’expression n’est pas négociable, que la pensée ne se condamne pas, que les idées ne se mettent pas en prison. L’Algérie, elle, préfère la nuit à la lumière. Elle préfère le silence au débat. Elle préfère la servitude à la liberté. Et c’est ainsi qu’elle roule à sec en matière de dignité humaine. C’est ainsi qu’elle importe jusqu’à sa conscience.



Certaines formulations de cette "Anais Dray" (pseudo?) sont outrancières., "goulag" par exemple. Elle n'a pas lu l'Archipel. Ou "la conscience s'importe" , quel mépris.
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LE QUOTIDIEN D'ORAN
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                                                LE FIGARO SAMEDI 15 NOVEMBRE 2025

            
                    Le Figaro, jeudi 13 novembre 2025