Extraits de discours de David Ben Gourion
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« Le débat au sujet de l’existence ou de l’inexistence d’un mouvement national arabe est un exercice verbal sans objet ; ce qui compte pour nous, c’est que ce mouvement attire les masses. Nous ne le considérons pas comme un mouvement de renaissance, et sa base morale est douteuse, mais, politiquement parlant, c’est un mouvement national... L’Arabe ne doit ni ne peut être sioniste. Il ne pourra jamais souhaiter que les juifs deviennent une majorité. C’est là le véritable antagonisme entre nous et les Arabes. Nous voulons tous les deux être la majorité. »
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« ... Leur peur n’est pas de perdre de la terre, mais de perdre la patrie du peuple arabe, que d’autres veulent transformer en patrie du peuple juif. L’Arabe mène une guerre qu’on ne peut ignorer. Il fait la grève, il se fait tuer, il fait de grands sacrifices. »
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« Il n’y aura aucune chance d’entente avec les Arabes tant que nous ne serons pas parvenus à un accord avec les Anglais, en vertu duquel nous deviendrons une force prépondérante en Palestine. Qu’est-ce qui pourrait pousser les Arabes à une entente mutuelle avec nous ?... Les faits... C’est seulement lorsque nous serons parvenus à établir un grand fait juif accompli dans ce pays... C’est seulement alors qu’existera la condition préalable à toute discussion avec les Arabes. »
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« Il n’y a pas de conflit entre les nationalismes juif et palestinien : la nation juive n’est pas en Palestine, et les Palestiniens ne sont pas une nation. »
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« S’il est légitime de déplacer un Arabe de Galilée vers la Judée, pourquoi serait-il impossible de déplacer un Arabe de Hébron vers la Transjordanie, qui est beaucoup plus proche ? Il y a là-bas de grands espaces de terres libres, alors que nous sommes surpeuplés ici... Même le Haut-Commissaire est d’accord pour un transfert en direction de la Transjordanie si nous fournissons des terres et de l’argent aux paysans. Si la Commission Peel et Londres sont d’accord, nous pouvons supprimer la question des terres de l’ordre du jour. »
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« [...] Jusqu’à présent, nous avons été habitués à lire des documents officiels qui limitent et violent nos droits. Pour la première fois, promesse a été faite au peuple juif qu’il pourra devenir-même si ce n’est pas encore très explicite -une majorité, et créer un Etat juif indépendant, non pas dans une partie du pays, mais dans la Terre d’Israël historique. Les frontières, c’est un fait, n’en sont pas encore définies - elles ont d’ailleurs changé selon les époques. Mais elles devront sans doute inclure la Transjordanic, pas seulement ce qu’Abdallah a reçu, mais aussi la partie nord, au-delà de la rivière Yarmouk, actuellement sous mandat français. [...] L’Etat juif que la Commission [Pecl] nous propose, même avec toutes les rectifications et améliorations imaginables, ne coïncide pas avec les buts du sionisme, car la question juive ne peut être résolue dans un tel territoire. Mais un tel Etat peut constituer une étape décisive dans l’accomplissement des buts finaux du sionisme. Il se formera dans ce pays, pendant un temps, une force juive concrète qui nous conduira vers la terre de notre désir historique. Malgré l’exiguïté du territoire offert à l’Etat juif, il y a dans les propositions de la Commission la possibilité de transférer les populations arabes, avec leur consentement sinon de force, et donc d’élargir la colonisation juive. [...]La Commission ne suggère pas la dépossession des Arabes ; elle plaide pour leur transfert et leur installation dans un Etat arabe. Il ne me semble pas nécessaire d’expliquer la différence profonde, fondamentale, entre transfert et expulsion. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pu nous installer qu’en transférant des populations. [...] Il n’ y a que très peu d’endroits que nous avons pu coloniser sans être obligés d’en transférer les précédents habitants. Dans l’ensemble, le transfert s’est effectué par le moyen d’arrangements avec les fermiers et les métayers, et le recours au transfert forcé n’a été nécessaire qu’en des cas limités. Jusqu’à présent, le transfert s’est opéré à l’intérieur du territoire du mandat. La différence fondamentale avec la proposition de la Commission, c’est que désormais le transfert aura lieu sur une plus grande échelle, entre le territoire juif et le territoire arabe. S’il était possible de transférer des Arabes d’un village à l’autre à l’intérieur du territoire du mandat, il serait difficile de trouver le moindre argument politique ou moral contre le transfert de ces Arabes hors de la région du gouvernement juif proposé. Et il n’est pas nécessaire d’expliciter la valeur et l’importance, pour le yishouv, d’une continuité territoriale entre la plaine côtière, la vallée de Jezréel, la vallée du Jourdain et le Hulé. »
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« Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place. Et si nous devons faire usage de la force - non pas pour déposséder les Arabes du Néguev et de Transjordanie, mais pour garantir notre propre droit à coloniser ces régions —, nous avons la force requise à notre disposition. »
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« L’Etat hébreu discutera avec les Etats arabes voisins la question du transfert volontaire des fermiers, des travailleurs et des fellahs arabes de l’Etat juif vers les Etats arabes voisins. A cet effet, l’Etat juif, ou une société spéciale [...] achètera des terres dans les Etats voisins pour la réinstallation de tous ces ouvriers et fellahs... L’implication de l’Etat dans le transfert volontaire des Arabes vers les Etats arabes voisins, tout en encourageant l’immigration juive et en entreprenant d’installer les immigrants juifs à leur place [...] n’est pas équivalente à de la discrimination. [...] Je ne me satisfais pas d’une partie du pays, sinon sur la base de l’hypothèse selon laquelle, après avoir construit une véritable puissance grâce à l’établissement de l’Eut, nous annulerons la division du pays et nous nous étendrons à l’ensemble de la terre d’Israël. [...] Ce n’est là qu’une étape dans la réalisation du sionisme, et elle devrait préparer le terrain à notre expansion dans l’ensemble du pays par un accord judéo-arabe (...) L’Etat, cependant, doit maintenir l’ordre et la sécurité, et il ne peut pas le faire avec des grands sentiments et des sermons sur la montagne, mais avec des mitraillettes, dont nous avons le plus grand besoin. »
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« Avec le transfert obligatoire, nous disposerions de vastes espaces... Je suis pour le transfert obligatoire. Je n’y vois rien d’immoral. Mais le transfert obligatoire ne peut être mis en œuvre que par l’Angleterre... Si son application ne dépendait que de notre proposition, je l’aurais proposé ; mais il serait dangereux de le proposer alors que le gouvernement britannique s’est démarqué de l'idée du transfert obligatoire... Cette question, cependant, ne doit pas disparaître de l'ordre du jour, car c’est une question centrale. II y a ici deux éléments : premièrement, la souveraineté, et deuxièmement, le déplacement d’un certain nombre d’Arabes. Et nous devons insister sur les deux. [...] Le transfert pourrait s’appliquer à l’ensemble de la terre d’Israël. Même si l’Etat juif devait inclure tout le territoire de la terre d’Israël historique, il y aurait toujours le problème d’une minorité arabe, et la nécessité du transfert n’est pas forcément liée à une partition du pays.»
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« Nous proposerons à l’Irak dix millions de livres sterling en échange de la réinstallation de 100 000 familles arabes de Palestine en Irak. Je ne sais pas si l’Irak acceptera cette proposition. Si cette affaire ne concernait que l’Irak, il nous écouterait peut-être. Mais l’Irak a besoin d’un règlement arabe plus large et, bien sûr, ne s’opposerait pas à recevoir des millions de livres. Mais Ibn Saoud et l’Egypte seront également présents à Londres [à la Conférence générale sur la Palestine proposée par le gouvernement britannique]. » David Ben Gourion, mémorandum adressé à la réunion du comité diction sioniste en date du 17 décembre 1938.
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« Il nous fout examiner tout d’abord si ce transfert est praticable, et ensuite s’il est nécessaire. Il est impossible d’imaginer une évacuation générale sans coercition, et même sans coercition brutale. Il y a bien sûr des secteurs de la population non juive de la terre d’Israël qui ne s’opposeront pas, dans des conditions ad hoc, à leur transfert vers certains pays voisins, comme les Druzes, un certain nombre de tribus bédouines de la vallée du Jourdain et du sud, les Circassiens et peut-être même les Metwallis [les Chiites de Galilée], Mais il sera beaucoup plus difficile de provoquer la réinstallation d’autres secteurs de la population arabe, comme les fellahs et les populations urbaines, dans les pays arabes voisins par un transfert volontaire, quels que soient les stimulants économiques offerts. [...] La possibilité d’un transfert forcé et à grande échelle de population a été démontrée lorsque les Grecs et les Turcs ont été transférés, après la Première Guerre mondiale. Dans la guerre actuellement en cours, l’idée de transférer des populations est en train de gagner du terrain et de la sympathie, en tant que moyen le plus pratique et le plus sûr pour résoudre le dangereux et douloureux problème des minorités nationales. La guerre a déjà provoqué la réinstallation de beaucoup de gens en Europe de l’Est et du Sud, et dans les plans pour un règlement d’après-guerre l’idée du transfert de populations à grande échelle en Europe centrale, orientale et méridionale occupe une place respectable. » David Ben Gourion, « La ligne de la politique sioniste »,
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« Le sionisme, c'est le transfert des juifs. En ce qui concerne le transfert des Arabes, c'est le plus facile de tous les transferts. Il y a des Etats arabes dans le voisinage... Et il est clair que si les Arabes sont déplacés vers ces Etats, leur sort s'en trouvera amélioré, et non pas le contraire. »
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« Dans la zone allouée à l'Etat juif il n’y a pas moins de 520 000 juifs et environ 350 000 non juifs, pour la plupart des Arabes. Avec les juifs de Jérusalem, la population totale de l’Etat juif au moment de son établissement sera d’environ un million, dont 40 % de non juifs. Une telle composition de la population ne peut fournir une base stable pour un Etat juif. Ce fait doit être envisagé en toute clarté dans toute son acuité. Avec une telle composition [de la population] il ne peut même pas exister de certitude absolue que le contrôle restera aux mains de la majorité juive... Il ne peut y avoir aucun Etat juif fort et stable tant que la majorité juive n'y est que de 60 %.»
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« Sans peupler les montagnes de la région de Jérusalem et les collines qui bordent la plaine côtière, je doute que nous puissions maintenir la liaison avec Jérusalem. Il nous faut donc coloniser la montagne... Nous n'y possédons pas de terres ? La guerre nous donnera la terre. Les concepts de ce qui est “à nous” et de ce qui n'est “pas à nous” sont des concepts de paix, exclusivement. En temps de guerre, ils perdent toute signification. [...] Quand on entre dans Jérusalem, en passant par Lifta et Romema [...] il n'y a pas d’Arabes. Cent pour cent sont des juifs. Depuis que Jérusalem a été détruite par les Romains, elle n'a jamais été aussi juive qu’aujourd’hui. Dans beaucoup de quartiers à l’ouest on ne voit pas un seul Arabe. Je ne pense pas que cela change... Ce qui s’est produit à Jérusalem [...] pourrait se produire dans de nombreuses régions du pays [...] Au cours des six, huit ou dix mois de la campagne militaire en cours il y aura certainement de grands changements dans la composition de la population du pays. »
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« Le départ du pays des Arabes désignés comme réfugiés a commencé immédiatement après la résolution de l’ONU (en novembre 1947) à partir des régions allouées à l’Etat juif. Nous disposons de preuves clairement documentées attestant qu’ils ont quitté le pays sur les ordres des dirigeants arabes, le Mufti en tête, en présumant que l’invasion des armées arabes après le départ des forces du mandat détruirait l’Etat juif, et jetterait tous les juifs, morts ou vifs, à la mer. Immédiatement après l’établissement de l’Etat, alors que l’invasion des armées arabes était encore en cours, une immigration juive à grande échelle a commencé — en provenance des camps de personnes déplacées en Allemagne, à Chypre, et surtout des pays arabes : Irak, Yémen, Egypte, Libye, Tunisie, Maroc, Syrie et Liban. [...] Le nombre d’Arabes qui vivaient avant la résolution de l’ONU dans la région allouée à l’Etat juif et qui l’ont quittée volontairement ou sur les ordres de leurs dirigeants ne dépasse pas le nombre des réfugiés juifs des pays arabes, si bien que ce qui s’est passé constitue de facto un échange de populations non planifié, et il n’y a aucune justification morale, ni aucune possibilité pratique de faire tourner la roue de l’histoire en arrière... Israël rejette catégoriquement la proposition insidieuse consistant à laisser aux réfugiés, individuellement, la liberté de choisir, car nous sommes convaincus que cette proposition n’a d’autre objectif que la destruction d’Israël. Il n’y a qu’une solution pratique et équitable pour le problème des réfugiés : les installer parmi les leurs dans des pays qui regorgent de bonnes terres et d’eau et qui ont besoin d’une force de travail supplémentaire. »
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Extraits de discours de David Ben Gourion in « Le transfert des Palestiniens, une obsession centenaire . Une anthologie de textes et déclarations des principaux responsables Juifs, 1891-1961

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