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Voici un des poèmes lus par Frédérique:
La rencontre autour du roman La
folle d’Alger eut lieu aux heures et lieux indiqués, comme prévu, soit le 13
février à 19 h, dans les locaux du siège de la LDH, rue Marcadet. Nous étions
une bonne soixantaine de personnes, dont d’anciens responsables du FFS,
des
membres de la LDH, une sénatrice (Agnès… ), des membres de Somoud, des
sympathisants de Ajwad… avec un direct d’Algérie avec des familles de disparus.
De nombreuses questions nous furent posées de la salle et d’Algérie. Le roman,
que nous avons longuement explicité,
fut largement bien accueilli. Il ne fut
pas toujours question de littérature néanmoins. L’animation fut tout autant
réussie grâce à Nedjma et à Saïda. Durant la seconde partie Nesroulah Yous est
intervenu sur le plan politique.
(Dès leur réception, j’intègrerai
des extraits vidéos de la soirée.)
Voici un des poèmes lus par Frédérique:
De chair et de sang
1-
Je suis de chair, je suis de sang,
Je suis de noir, je suis de blanc,
Je suis d’hiver et de printemps.
Je suis de joies, je suis de pleurs,
Je suis d’espérance et de peurs,
Je suis un ventre, je suis un cœur.
Je suis de soleil et de pluie,
Je suis de mémoire et d’oubli,
Je suis de mort, je suis de vie.
Je suis de passé, d’avenir,
De projets et de souvenirs,
Je suis de colère et de rire.
Mais un beau jour ils
sont venus,
Armés de violence et
de gris.
Et mon enfant, mon
tout petit
En un éclair a
disparu.
Mais un beau jour ils
ont surgi,
Avec leurs couteaux,
leurs fusils,
Mon fils, mon dernier,
ils m’ont pris,
Je ne l’ai pas revu
depuis.
2-
Je suis de chair, je suis de sang,
Je suis la chair de mes enfants,
Je suis d’hiver… et de temps.
Je suis de désert et de vent,
Je suis une blessure au flanc,
Je suis… en suspens.
Je suis d’ici, je suis d’ailleurs,
Je suis ici, je suis ailleurs,
Et passent les heures…
Je suis un jour de Ramadan
Où l’on m’a volé mon enfant,
Car depuis, rien n’est comme avant.
Car un jour ils ont
débarqué,
Semant la mort et la
terreur.
Car un jour ils ont
déversé
Sur notre maison le
malheur.
Car un jour ils sont
arrivés
Mon enfant ils m’ont
enlevé,
Mes entrailles m’ont
arrachées,
Par tous les dieux, qu’en
ont-il fait ?
3-
Je suis de lutte et d’insomnie,
Je suis un cri contre l’oubli,
Je suis… en vie.
A tout jamais écartelée,
Les pieds rivés à mon passé,
Je suis… et je serai.
Une question toujours posée,
Tâche toujours inachevée,
Une averse jamais tombée.
Je suis ici et aujourd’hui,
Un jour d’hiver en Algérie,
Je suis.
Frédérique Leroy
Septembre 2005.
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