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mardi, février 19, 2013

363 - La folle d’Alger à la LDH de Paris

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La rencontre autour du roman La folle d’Alger eut lieu aux heures et lieux indiqués, comme prévu, soit le 13 février à 19 h, dans les locaux du siège de la LDH, rue Marcadet. Nous étions une bonne soixantaine de personnes, dont d’anciens responsables du FFS, 



des membres de la LDH, une sénatrice (Agnès… ), des membres de Somoud, des sympathisants de Ajwad… avec un direct d’Algérie avec des familles de disparus. De nombreuses questions nous furent posées de la salle et d’Algérie. Le roman, que nous avons longuement explicité, 



fut largement bien accueilli. Il ne fut pas toujours question de littérature néanmoins. L’animation fut tout autant réussie grâce à Nedjma et à Saïda. Durant la seconde partie Nesroulah Yous est intervenu sur le plan politique.
(Dès leur réception, j’intègrerai des extraits vidéos de la soirée.)





Voici un des poèmes lus par Frédérique:



De chair et de sang


1-
Je suis de chair, je suis de sang,
Je suis de noir, je suis de blanc,
Je suis d’hiver et de printemps.

Je suis de joies, je suis de pleurs,
Je suis d’espérance et de peurs,
Je suis un ventre, je suis un cœur.

Je suis de soleil et de pluie,
Je suis de mémoire et d’oubli,
Je suis de mort, je suis de vie.

Je suis de passé, d’avenir,
De projets et de souvenirs,
Je suis de colère et de rire.


Mais un beau jour ils sont venus,
Armés de violence et de gris.
Et mon enfant, mon tout petit
En un éclair a disparu.

Mais un beau jour ils ont surgi,
Avec leurs couteaux, leurs fusils,
Mon fils, mon dernier, ils m’ont pris,
Je ne l’ai pas revu depuis.


2-
Je suis de chair, je suis de sang,
Je suis la chair de mes enfants,
Je suis d’hiver… et de temps.

Je suis de désert et de vent,
Je suis une blessure au flanc,
Je suis… en suspens.

Je suis d’ici, je suis d’ailleurs,
Je suis ici, je suis ailleurs,
Et passent les heures…

Je suis un jour de Ramadan
Où l’on m’a volé mon enfant,
Car depuis, rien n’est comme avant.


Car un jour ils ont débarqué,
Semant la mort et la terreur.
Car un jour ils ont déversé
Sur notre maison le malheur.

Car un jour ils sont arrivés
Mon enfant ils m’ont enlevé,
Mes entrailles m’ont arrachées,
Par tous les dieux, qu’en ont-il fait ?


3-
Je suis de lutte et d’insomnie,
Je suis un cri contre l’oubli,
Je suis… en vie.

A tout jamais écartelée,
Les pieds rivés à mon passé,
Je suis… et je serai.

Une question toujours posée,
Tâche toujours inachevée,
Une averse jamais tombée.

Je suis ici et aujourd’hui,
Un jour d’hiver en Algérie,
Je suis.


Frédérique Leroy
Septembre 2005.





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