Sans le massacre de Deir Yassine,
"Israël" n’aurait pas vu le jour
On ne peut
oublier le village de Deir Yassine, à l’est de la ville occupée d’Al-Quds. En
fait, dès qu’on entend son nom, on ne pense qu’à ce massacre perpétré par les
organisations terroristes sionistes, la veille de la construction de l’entité
sioniste sur les terrains palestiniens, il y a de cela quelque soixante-quatre
ans. Les occupants sionistes essaient de le faire oublier ; le garder en
mémoire reste cependant le souci des Palestiniens. Les Palestiniens restent
attachés à leur terre coûte que coûte.
Le 9 avril de
chaque année, les Palestiniens se rappellent ce massacre, ce carnage, ce
nettoyage ethnique contre les Palestiniens. Les Palestiniens se souviennent de
ce massacre et de beaucoup d’autres, sans lesquels l’entité sioniste n’aurait
pas eu la chance d’exister. Et ce n’est pas seulement une confirmation
palestinienne, les Israéliens le pensent également ; l’ancien premier
ministre Menahem Begin envoya un télégramme de félicitations au chef local de
ladite organisation sioniste terroriste Aragon. Il lui
dit : « Toutes mes félicitations pour cette grande victoire. Dis
à tes soldats qu’ils viennent de fabriquer l’Histoire en
"Israël" ».
Et dans son
livre "La révolution", Begin lui-même écrivit : « Le
massacre de Deir Yassine et les autres contribuèrent à vider le pays de 650
mille Arabes ». Il ajoute : « Sans Deir Yassine,
"Israël" n’existerait pas ».
Le massacre en détail
C’était à
minuit du 9 avril 1948 que des membres des organisations terroristes sionistes
attaquèrent le village de Deir Yassine, à l’ouest de la ville sainte d'Al-Quds,
par plusieurs axes. A l’époque, le nombre de ses habitants était d’environ 750
personnes. Ce jour-là, les hommes du village étaient absents, partis combattre
dans la bataille Al-Qistil. Ils étaient partis amener le chef Abdou Al-Qader
Al-Hosseini à sa dernière demeure.
A ce crime
contre l’humanité, deux organisations terroristes sionistes participèrent. La
première était Aragon, présidée par Menahem Begin, devenu plus tard premier
ministre d’"Israël". La deuxième était l’organisation Stern Lehi,
présidée par Isaq Chamir, devenu lui aussi premier ministre après Begin. Ces
deux organisations attaquèrent le village, en accord préalable avec une autre
organisation terroriste, Haganah.
Les terroristes
de ces organisations commencèrent à faire sauter les maisons du village une par
une et à en incendier d’autres. Lorsque les femmes et les enfants se mirent à
fuir le village, les terroristes sionistes leur tirèrent dessus. Ils en tuèrent
trois-cent-soixante, un nombre confirmé par Dr. Jack de Renais, délégué de la
Croix-Rouge.
Mutilation des cadavres
Les rescapés du
massacre ont des souvenirs incroyablement douloureux, incroyablement inhumains,
incroyablement difficiles à raconter. En effet, ils furent témoins de scènes
terribles. Les terroristes sionistes mutilaient les cadavres, coupaient les
membres et les sexes. Pire, ils allèrent jusqu’à tuer une femme enceinte et
parier sur le sexe de l’embryon, avant d’ouvrir son
ventre. Ils allèrent jusqu’à brûler les gens vivants. Ils firent même des
choses inracontables avec les fillettes et les petits garçons, avant de leur
couper la tête. Ils jetèrent trente-cinq enfants vivants derrière le mur du
vieux bourg.
Puis ils mirent
vingt-cinq hommes dans leurs véhicules pour parcourir la ville d'Al-Quds à
l’instar des anciennes armées victorieuses, avant de les exécuter. Leurs
cadavres, ils les jetèrent dans le puits du village ; ils le fermèrent
hermétiquement. Plus tard, les membres de Haganah occupèrent le village de Deir
Yassine et firent exploser les cadavres, dans le dessein de duper les délégués
internationaux.
Les sionistes
ne montrent aucune honte à construire leur entité sur la terre des autres, sur
la terre des Palestiniens. Ils ne montrent aucune honte non plus devant tous
ces affreux crimes. Trente-deux ans plus tard, l’Etat d’occupation a donné les
noms de ces organisations sionistes qui avaient perpétré ces crimes aux rues
des colonies installées sur les ruines du village martyr de Deir Yassine.
12/04/2013
On : www.palestine-info.cc/fr
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Le mois suivant l’Etat d’Israël naissait
sur les cendres de milliers de Palestiniens
sous le silence et la complicité des grandes puissances. Les Palestiniens fuirent
leur pays. C’est la Grande Naqba.
A.H.
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La politique de colonisation de l'Etat d'ISRAELThanks to: Yimss Sindhu Anggabrata
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La Nakba palestinienne : la détermination de la mémoire
Beaucoup de Palestiniens se souviennent de la Nakba - la Catastrophe - et s’y réfèrent chaque année le 15 mai. L’événement marque l’expulsion de près d’un million de Palestiniens penLes anciennes générations transmettent le souvenir implacable et oppressant de leur expérience collective aux jeunes Palestiniens, dont beaucoup vivent leur propre Nakba aujourd’hui.
Pour couvrir la Nakba, les médias arabes et autres sympathisants jouent une musique triste et montrent des clichés en noir et blanc de réfugiés effrayés dans l’exode. Ils soulignent à juste titre le concept de sumud**, la loyauté indéfectible, quand ils montrent des Palestiniens de tous âges attachés aux clés rouillées de leurs maisons et insistant sur leur droit au retour. D’autres médias moins empathiques commentent la Nakba comme une fausse note gênante dans l’épopée de la naissance prétendument miraculeuse d’une nation avec sa progression vers une oasis idyllique de démocratie. Ce que ces représentations réductionnistes échouent souvent à montrer, c’est que la Nakba dont ils évoquent le début, ne s’est jamais réellement achevée.
Ceux qui ont subi la souffrance, les dommages et la perte qu’est la Nakba doivent encore obtenir la justice qui leur a été promise par la communauté internationale. Aux termes de la Résolution 194 de l’ONU « ... qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible ... » (article 11). Ceux qui ont apporté cette injustice vont aussi atteindre leurs objectifs ultimes en Palestine Après tout, ce n’est pas par hasard qu’Israël a défini des frontières.
David Ben Gourion, le premier à devenir Premier Ministre d’Israël a un jour prophétisé que "les anciens (réfugiés) vont mourir et les jeunes vont oublier ». Il parlait avec toute la dureté du conquérant. Ben Gourion a exécuté ses plans de guerre jusqu’à leur dernière extrémité. Chaque région de Palestine destinée à être prise a été capturée, ses habitants expulsés ou massacrés dans leurs maisons et leurs villages. Ben Gourion a « nettoyé » le pays mais il a échoué à nettoyer le passé d’Israël. La mémoire persiste.
Ben Gourion a fait allusion au village de ma propre famille - Beit Daras - qui a connu trois batailles et un massacre. Dans une entrée de son Journal le 12 mai 1948, il écrit : "Beit Daras a été pilonné au mortier. Cinquante arabes (tués). Les (villages de) Bashit et Sawafi ont été occupés. Il y a un exode de masse des zones proches (voisins à Majdal). Nous avons eu 5 morts et 15 blessés ». (Journaux de Guerre, 1947-1949).
Plus de cinquante personnes ont été tuées à Beit Daras ce jour-là. Une vieille femme de Gaza, Oum Mohammed, dont je parle dans mon dernier livre « Mon Père fut un combattant pour la Liberté », fait allusion à un événement qui paraît être le même.
« La ville était bombardée et encerclée de tous côtés. Il n’y avait aucune issue. Les hommes armés (les combattants de Beit Daras) ont dit qu’ils allaient contrôler la route vers Isdoud [Ashdod] pour voir si elle était ouverte. Ils se sont avancés et ont tiré quelques coups de feu pour voir si on tirait en retour. Personne ne tira. Mais ils (les forces sionistes) se cachaient et attendaient en embuscade. Les hommes armés sont revenus et ont dit aux gens d’évacuer femmes et enfants. Les gens sont sortis (y compris) ceux qui étaient réunis dans ma grande maison, la maison familiale. Il y avait surtout des femmes des enfants dans cette maison. Les (soldats) juifs ont laissé sortir les gens puis ils les ont fauchés avec des bombes et des mitrailleuses. Il est tombé davantage de gens que ceux qui étaient capables de courir. Ma s ?ur et moi ... nous avons couru à travers champs, nous sommes tombées et nous nous sommes relevées. Ma s ?ur et moi nous avons fui ensemble en nous tenant par la main. Les gens qui ont pris la grand-route ont été tués ou blessés. Le feu tombait sur les gens comme du sable. Les bombes d’un côté et les mitrailleuses de l’autre ».
Ben Gourion ne mettrait pas nécessairement en doute le témoignage d’Oum. Il a déclaré candidement : « N’ignorons pas la vérité sur nous-mêmes ... politiquement nous sommes les agresseurs et ils se défendent ... Le pays est à eux, parce qu’ils l’habitent, alors que nous voulons venir ici et nous installer, et de leur point de vue nous voulons prendre de leur pays » (cité par Chomsky dans ’Le triangle fatidique’).
C’est précisément pour cette raison que ni les anciens ni les jeunes n’ont oublié. Chaque jour est une autre manifestation de cette même nakba prolongée qui dure depuis 64 ans maintenant. Les galères des jeunes d’aujourd’hui sont inextricablement liées au déracinement horrible et violent survenu il y a des décennies.
La Nakba est aussi restée un projet continu au fil des générations de sionistes israéliens. A la mort de Ben Gourion en 1973, l’actuel Premier Ministre Benjamin Netanyahou avait 24 ans. Il faisait alors sa dernière année de service dans l’armée israélienne et aujourd’hui il dirige Israël avec une coalition qui inclut presque trois quarts du Parlement israélien. Comme la plupart des dirigeants israéliens il continue de contribuer à tout le discours qui a permis de conquérir la Palestine. Il parle de paix, pendant que ses soldats et ses colons en armes s’emparent de maisons et de fermes palestiniennes. Il fait aux Palestiniens des offres réitérées de pourparlers « inconditionnels », tout en répétant son rejet violent de toute aspiration palestinienne. Son lobby à Washington est plus fort que jamais. Il règne absolument, en continuant à réaliser la « vision » des premiers sionistes.
D’anciennes clés et d’anciens actes relatifs aux terres volées témoignent de l’expérience intergénérationnelle qu’est la Nakba. Aujourd’hui les Palestiniens sont toujours parqués derrières des postes de contrôle militaires. On leur dénie le droit à des soins médicaux adéquats, et leurs antiques oliviers sont implacablement arrachés par les bulldozers. Toutefois, ce qu’Israël n’a pas été capable de contrôler, c’est la détermination des Palestiniens. La prison, le poste de contrôle et le fusil demeurent dans notre mémoire collective d’une manière qui ne peut être capturée contrôlée ou abattue.
En fait, la Nakba n’est pas une date spécifique ou une évaluation temporelle, mais bien la totalité de ces 64 années qui se poursuit. L’événement ne doit pas être relégué dans les placards de l’histoire, pas tant que les réfugiés sont toujours des réfugiés et que les colons continuent de voler la terre palestinienne. Aussi longtemps que Netanyahou parle le langage de Ben Gourion, d’autres épisodes « catastrophiques » suivront. Et aussi longtemps que les Palestiniens tiennent à leurs clés et à leurs actes, les anciens peuvent mourir mais les jeunes n’oublieront jamais.
**sumud : voir : L’âme du peuple palestinien
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Ramzy Baroud
Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un
journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son
dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire
vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com.The Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à : http://palestinechronicle.com/view
Traduction : Info-Palestine.net - Marie Meert
vendredi 18 mai 2012
On: www.info-palestine.eu
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