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dimanche, février 15, 2015

479_ La petite mosquée des Inuits: Extrait n° 09 et dernier.

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  (Suite et fin)

 
A la sortie de Whitehorse ils s’aperçoivent que le niveau de la jauge est assez bas, « on a les jerrycans » pense Omar. Il se dit aussi que les types de l’agence de location ne sont pas sympathiques. La température n’est pas élevée : 17°C. Une pluie fine et continue tombe, comme hier. Elle cesse peu après Carmacks où ils prennent un grand café américain dans la station-service et font le plein de carburant. « Gazoline, diésel ? » « yes diésel » « diésel that’s it ? » « Yes thank you ». Omar a bien vérifié. Sur la carte grise, il est bien spécifié « gazoline ». De temps à autre ils sont attirés par des amas de grosses pierres ayant une forme humaine, les bras tirés de part et d’autre du corps, des espèces de cairns. Ce sont des Inukshuks, qui ont, dit-on dans les traditions indiennes, des capacités d’homme et de femme certaines. Tout au long de la route, ce sont des milliers d’hectares d’arbres.  Une succession de forêts et de lacs, de lacs et de forêts de bouleaux ou de sapins. Certains endroits portent des traces d’incendies anciens, dont les dates sont indiquées sur des panneaux dressés sur le bord de la Highway. Nombre de ces feux sont délibérés et officiels, ainsi de grandes plaques informent et rassurent en même temps : « Les incendies sont allumés soit par les éclairs, soit par le personnel du parc, et le contrôle en est planifié (…) Pour brûler sans danger et atteindre les objectifs d’ordre écologique, les spécialistes fondent leurs décisions sur les conditions atmosphériques, le type de végétation, le comportement du feu et la composition du terrain… » Toutefois, la végétation est peu abondante ici aussi comme dans toute la région de Bechchokǫ̀. Sa croissance est lente et réduite à cause du pergélisol. Les aulnes, bouleaux et autres sapins sont peu développés, rabougris.
La route – goudronnée – est globalement correctement entretenue même si de temps à autre des chantiers de réfection obligent à une vigilance accrue. Des panneaux ‘bumps’ attirent l’attention sur des dos d’âne ou des nids de poule quelquefois imposants. La circulation est faible. 
Omar et Véro mettent un peu plus de huit heures pour parcourir les cinq cent trente kilomètres qui relient Whitehorse et Dawson City où ils arrivent en fin de journée. ‘La journée décline’ est une expression, et tous deux trouvent que le soleil est anormalement haut. Leur sérénité en est un temps troublée quoiqu’ils n’en sont pas à leur première soirée dans le Grand Nord, mais la luminosité est telle à 20 h qu’ils en sont tout remués. Du plein de carburant qu’ils ont fait le matin à Carmacks, il ne reste pas grand-chose. Le voyant de la jauge clignote.
Les deux aventuriers passent la nuit dans le Touran, sur un coin de l’étendue de terrain qui fait office de terminal pour ferries. Rien n’indique que c’en est un, sinon deux plaques sur lesquelles il est écrit en noir sur fond blanc « small vehicules only » sur l’une et « large vehicules only » sur la seconde, posées toutes deux à même le sol, retenues par de gros blocs de pierre. Deux couloirs délimités par deux larges bandes jaunes parallèles marquent la zone réservée aux voitures. Omar avance le 4X4 à l’écart de ce périmètre, mais suffisamment près de la Yukon river. Depuis ce terminal les ferries emmènent les passagers au pied du camping situé sur l’autre rive de la Top of the world highway…
L’office de tourisme, appelé ici Visitor réception centre, se trouve à moins de cent mètres, sur la Front Street. C’est le premier lieu où ils se rendent le jeudi matin. On leur donne toutes sortes d’informations utiles ainsi que de nombreux prospectus. Pour l’hébergement ils ont le choix entre des hôtels au cœur de la ville ou à sa périphérie. Ils préfèrent le motel qui se trouve au pied de la Dempster, à une quinzaine de kilomètres au nord de Dawson City et où ils peuvent aussi faire le plein d’essence. Ils passent la journée dans le coeur de la ville. Dawson est une magnifique ville, plutôt village que ville, demeuré figé dans un temps lointain où les rêves de richesse se comptaient par dizaines de milliers. Comme à Skagway tout renvoie à ce passé : les bâtiments, les vieilles voitures, l’accoutrement de certains habitants… Des maisons penchent dangereusement.     
 Elles ne tiennent debout que par la baraka polaire. Le permafrost fait beaucoup de dégâts. Moins toutefois dans la taïga que dans le Grand Nord. 
Vendredi enfin commencera la partie la plus importante de l’aventure, celle qui les mènera à Eagle Plains un village traversé par le cercle polaire arctique, celle qui leur fera parcourir toute la Dempster Highway jusqu’à Inuvik et sa mosquée, peut-être même, cerise sur le gâteau, jusqu’au bout du monde – par air – celle enfin qui les conduira jusqu’à Tuktoyaktuk et la mer de Beaufort ! Ils en rêvent depuis longtemps. Ils n’oublient pas qu’ils s’engagèrent plus ou moins à aller à la rencontre de Cécile, de Derek et de la mère Ninguiukusuk !
L’après-midi ils visitent la Cabane de Robert William Service, le poète canadien d’origine irlandaise. Véro veut tout stocker dans son boîtier, les édifices, les parages, l’habitation et même les poèmes agrafés contre les parois de bois « A little space on a stony hill / With never another near me, / Sky o’ the North that’s vast and still, / With a single star to cheer me… » Une pancarte lui attribue à tord ces mots : « As-tu souffert, connu la faim et triomphé, rampé et pourtant connu la gloire, grandi dans la grandeur de l’univers ? » La paternité de cette interrogation revient, si l’on ne veut trahir la vérité, à Jack London qui l’écrivit dans le fameux Appel de la forêt –The call of the wild. Véro et Omar visitent le musée et la cabane dédiés à cet auteur. Il fut lui-même – Jack London – chercheur d’or dans le fleuve Klondike. Comme il fut journaliste. Plus bas se trouve un bâtiment qui abrita le « Dawson Daily News » 
fondé pendant la ruée vers l’or qu’il relata fidèlement. Seule la façade – jaune et rouge vifs – est maintenue telle qu’elle était. Les Marseillais prennent une bière à la Westminster Hotel Tavern, bondée. C’est un modèle moderne de ce que furent les saloons pour cowboys et chercheurs d’or… ne manquent que les chevaux et les pétards. La bière et les histoires de toutes sortes y coulent à torrents. La plupart des visages sont émaciés, fins comme des lames, marqués par la rudesse de la vie. Véro et Omar ne s’y attardent pas, mais pensent y revenir. Il fait très bon et le ciel est azur. La luminosité intense qui s’en empara toute la journée, s’adoucit le soir venu alors que l’environnement, tout autour, explose sous l’énergie du silence et de l’émerveillement général. Des reflets teintés de rose, comme ceux d’un lac peuplé de flamands, s’approprient un temps toute l’étendue du ciel. Les deux complices se rendent au Drunken Goat Taverna, un sympathique restaurant grec. « Parcourir des milliers de kilomètres vers le Grand Nord pour en arriver à manger du grec ! » plaisante Véro. L’ambiance et le décor leur plaisent c’est pourquoi ils s’installent. Sur le mur, derrière le comptoir, une fresque représente d’anciens crooners américains. Ils prennent chacun une Alexander Keith’s, puis deux, c’est l’heure du Happy Hour, et plus tard le dîner : calmars et salade grecque pour deux. La table mitoyenne est occupée par deux hommes qui engagent aussitôt la discussion avec les Marseillais, d’où viennent-ils, comment sont-ils arrivés jusqu’à Dawson… Leurs voisins ne parlent pas français et leur accent anglais est différent des autres anglophones, il est plus rythmé et les dernières syllabes sont hautes, mais les Véro et Omar réussissent à les comprendre. Ils leur demandent juste de parler « slowly please ». Ce sont des routiers. Ils connaissent bien cette région. Omar leur répète ce que Véro et lui ont entendu à propos de la mosquée d’Inuvik. Dehgah Lowe est petit, le second, Dave Kisoun, est mince, toujours souriant. Tous les deux ont le teint hâlé, de longs cheveux et des yeux en forme de deux bâtonnets d’allumettes, obliques. Ce sont des autochtones, des Indiens Dénés. Dehgah est originaire de Tuktoyaktuk, Dave est d’Inuvik. Tous deux résident dans cette ville, dans ce gros village. Ils connaissent bien l’histoire de la Mosquée. Ils disent « Little Midnight Sun Mosque ». Les routiers confirment qu’elle a été bâtie à Winnipeg la capitale de la province du Manitoba. Les travaux ont dû être interrompus durant plusieurs semaines à cause de problèmes financiers, mais aussi de non-respect des codes de construction dans les TNO. Ils soutiennent que la mosquée a bien voyagé à bord d’un Trailer Bertrand 4 essieux jusqu’à Hay River sur les bords du Grand lac des Esclaves, où elle fut mise sur barge. Elle parcourut le Mackenzie des abords de Hay River à Inuvik. 
D’ailleurs ils connaissent les routiers qui la transportèrent jusqu’à Hay River. Dehgah et Dave répètent « Little Midnight Sun Mosque ». La mosquée fut réceptionnée le 23 septembre de l’année dernière à Inuvik. Elle peut accueillir jusqu’à cent personnes. La quasi-totalité des musulmans de la ville était présente lors de l’événement. C’est ainsi qu’on apprit ce jour-là, où tous les taxis d’Inuvik s’étaient comme volatilisés, que tous leurs chauffeurs étaient musulmans. La ville avait souffert de cette soudaine et totale absence. Aucun taxi n’était disponible. Le minaret de la “Petite mosquée de la toundra” – autre appellation donnée à la mosquée, celle-là par des journalistes – fut construit localement, c’est-à-dire à Inuvik. L’ouverture au public de la mosquée la plus septentrionale au monde eut lieu le 10 novembre dernier, peu avant l’Aïd el-Kébir, en présence de nombreuses personnalités locales, dont le maire d’Inuvik. On pria, puis un dîner fut offert aux habitants pour célébrer l’inauguration. Il réunit près de trois cents personnes. « Après on a dansé tous ensemble… », dit Dehgah. Il demande « Y’re muslim ? »
 
Les horloges s’apprêtent à basculer alors que le soleil de minuit se prête volontiers à toutes sortes de photos. Véro le mitraille, ainsi que des gobemouches  piaillant de joie sur une branche de mélèze fatigué devant chez Marys Room à l’angle de la Third avenue et de  Harper Street. Il fait à peine sombre. C’est à cet endroit que les Marseillais se séparent des deux Dénés, non sans avoir échangé leurs coordonnées. « See you soon ! » Ils quittent Dawson pour s’installer à la sortie nord de la ville dans le Klondike River Lodge, à une quinzaine de kilomètres. Les lieux abritent bien une station-service. Ils peuvent souffler. Le motel se situe au pied de la mythique Dempster Highway qui mène à Inuvik la ville de destination. Ils récupèrent la clé de la chambre et concèdent qu’il leur faut, après la douche, s’étendre confortablement et rêver d’Inuvik, de sa mosquée, de son église-igloo, des grizzlys, et de Tuktoyaktuk pourquoi pas ? 


TUKTOYAKTUK
La nuit ne dura pas. Il suffit au soleil de tourner sur lui-même au raz de la mer de Beaufort et réapparaître pour égayer un nouveau jour. Véro et Omar ont dormi en utilisant le masque sommeil qu’on leur distribua dans l’avion, au-dessus de l’Atlantique. Ils sont extirpés du lit par une luminosité aveuglante. Omar ronfla une partie de la nuit. Lorsque Véro le lui dit, il feint l’étonnement « ah oui ? » Mais ils se connaissent bien.
Le soleil brille haut dans un ciel parfait. Ils ont hâte d’entamer la Dempster qui commence ici même devant ce motel où ils prennent un café et du jus de fruits accompagnés de biscuits canadiens au sirop d’érable et de muffins au chocolat. À la station ils font le plein de diésel. Les trois jerrycans de vingt litres dans le coffre sont remplis. Ils leur seront peut-être utiles à mi-chemin, vers Eagle Plains. Ils sont prêts pour le dernier tronçon du voyage. Omar dit qu’ils peuvent atteindre Inuvik en fin de journée. Ils émettent aussi l’éventualité de bivouaquer à mi-route. Ils rentreront alors dans Inuvik le samedi 23. Omar active le démarreur et enclenche la vitesse automatique. Le Touran fait quelques dizaines de mètres, s’engage dans la Dempster. Il semble pris de soubresauts. Omar recommence la manœuvre. L’engin a des ratés. Il avance encore de quelques mètres et les convulsions reprennent. Il finit par s’immobiliser. Il ne veut plus avancer ni même repartir. Véro se met à l’arrière du véhicule et pousse de toutes ses forces. Omar s’irrite, s’énerve. Il commence à pester, « il faut revenir à la station ! ». Derrière, un 4X4 sorti lui aussi du motel, s’arrête à leur niveau. Les occupants en descendent. Ils se mettent à l’arrière du Touran et poussent à leur tour autant qu’ils peuvent jusqu’à la station. Omar se précipite vers la boutique. Il demande au patron de lui porter secours. Peu après arrive un mécanicien. Il commence par essayer de faire redémarrer le Touran, mais n’y parvient pas. Il s’informe sur ce qui s’est passé. Omar dit qu’il n’en sait rien. Le mécanicien s’acharne à trouver l’origine de la panne. Au bout de longues minutes, il demande à Omar s’il a bien mis du carburant. Omar répond par l’affirmative, « oui j’ai rempli pour 60 $ ». Le mécanicien vérifie la jauge, puis demande à voir le certificat d’immatriculation du véhicule. M. Beauséjour, le patron, arrive à son tour. Le mécanicien demande à Omar le type de carburant qu’il a pris. « Diésel » dit Omar. L’intuition du mécanicien se révèle exacte. La tête qu’il fait est à la hauteur de la gravité de la situation : « You didn’t put the appropriate fuel ! » Puis il s’adresse à son patron en lui montrant le certificat d’immatriculation. M. Beauséjour est bilingue. Il écoute son employé avant de traduire aux Marseillais. Omar avait globalement compris le mécanicien. Il sursaute et répond que sur la carte grise il est bien indiqué « gazoline ». « Précisément, dit le patron, gazoline, mais vous vous êtes servi en diésel. » « Hé bien oui, j’ai mis du diésel, ou gazoline comme vous dites ». Omar était jusque-là persuadé que l’on disait ‘gazoline’ au Canada, comme on dit ‘diésel’ ou même ‘gasoil’ en France. « No » fait M. Beauséjour, « Oh no ! » Omar ne sait plus. Tout se confond maintenant dans son esprit. Le patron voit l’effroi plaqué sur le visage des Marseillais. Il tente de les rassurer, de dédramatiser autant qu’il peut, en demandant à son employé de vider le réservoir du véhicule. Le mécanicien ouvre la trappe puis le bouchon et essaie d’introduire dans le bec de remplissage un tuyau qu’il est allé chercher dans un hangar afin d’aspirer le carburant, mais en vain. Impossible d’ouvrir l’obturateur. Omar et Véro se regardent. Ils sont complètement abattus. Ils prennent conscience à cet instant que le rêve de voir Inuvik et sa mosquée est en train de s’évanouir. En ce moment précis. Leur esprit est confus. Énervement et tristesse se mélangent. Omar pose la paume de sa main sur ses cheveux. Il s’éloigne, revient, il ne sait plus quoi faire, quoi dire. Véro est dans le même état. Sa main, placée sur sa bouche, est immobile. Et ses yeux sont absents, vides de toute expression. M. Beauséjour rejoint son bureau où il entreprend par téléphone les démarches nécessaires. Il revient au bout de quinze minutes. Il lève les bras comme pour invoquer une fatalité. Omar demande à téléphoner à l’agence. La communication qu’il a avec l’employé de Budget est houleuse. « Les frais de remise en état du véhicule reviennent à la charge des clients. » dit l’agent. « Et l’assurance, et l’assurance ! » crie Omar, mais c’est en vain. M. Beauséjour demande à son chauffeur-mécanicien de se préparer à transporter le monospace jusqu’à Whitehorse sur le camion de dépannage et l’autorise à prendre avec lui dans sa cabine les deux Marseillais, si toutefois ils acceptent cette offre qui est aussi celle de l’agence de location. Les gestes qu’effectue Omar suffisent pour expliquer qu’ils n’ont de choix que celui d’abandonner ici la poursuite de leur dessein. 
Le retour jusqu’à Whitehorse se fait dans un silence de désolation. Le chauffeur, embarrassé, tente de temps à autre de détendre l’atmosphère, notamment lorsqu’il s’approche d’une aire de repos ou d’un Tim Horton. Il parle du temps qu’il fait, propose un café à emporter, mais manifestement, le cœur de ses passagers n’y est pas. Véro et Omar le remercient, mais ne descendent du camion qu’une fois arrivés à Whitehorse en fin de journée. L’agence de location a fermé. Ils prennent une chambre dans le même hôtel que le conducteur, le Yukon Inn, dans le centre-ville. Le lendemain, juste avant de restituer le véhicule endommagé, et récupérer leurs effets chez Budget, Omar propose à l’homme les jerrycans de carburant dont ils n’ont plus besoin, non sans préciser « diésel », sans rire et sans faire de l’esprit, ce serait malvenu. Le chauffeur-mécanicien accepte et les remercie chaleureusement. L’employé de l’agence leur rappelle ce qu’il leur avait signifié la veille au téléphone, à savoir que « les frais de remise en état du véhicule ne sont pas pris en charge par l’assureur, car manifestement la faute vous incombe à vous, pas à notre agence. » Carte bleue : 1600 dollars.
Le temps ne permet pas à Omar et Véro d’envisager un nouveau départ en direction d’Inuvik. Il n’y a plus de véhicule de rechange et la réparation prendrait plusieurs jours. Les Marseillais décident alors d’abandonner définitivement leur projet et de se rendre à l’évidence. Ils récupèrent leurs affaires et le Westfalia. Il leur faut maintenant revenir à Yellowknife. Ils sont frustrés, mais contents, autant qu’ils le peuvent, de traverser de nouveau les immensités colorées et riches de l’Alaska Highway et de la Mackenzie Highway, jusqu’à Yellowknife, d’où ils prendront un vol pour Montréal, puis un autre pour rentrer chez eux.  
Dans l’esprit de Omar, deux visions opposées se côtoient, se croisent. La première est celle d’une barge transportant une petite mosquée sur le Mackenzie de Hay River au sud à Inuvik au nord où elle est fortement attendue. La seconde est celle d’un camion acheminant sur la Klondike Highway un monospace en panne de Dawson City au nord vers Whitehorse au sud.
« Un jour viendra, je foulerai le plancher tapissé de la mosquée d’Inuvik et les sous-sols gelés de Tuktoyaktuk » promet-il. Le regard qu’il adresse à Véro est chargé tout à la fois de peine, de malice, de détermination et de profonde complicité. Il lui prend la main et dit « tu m’accompagneras ? »

* * *
Fin.

Ahmed Hanifi
La petite mosquée des Inuits et autres confettis.
Ed Incipit en W.
Nov 2014.

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