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Moi : « J’arrive, tu es où ? »
Kada : « Chez Krimo derrière l’Alcazar »
Kada : « Chez Krimo derrière l’Alcazar »
Il y avait du monde chez Krimo Gambitta. Son café se trouve derrière l’Alcazar. À la terrasse trois personnes discutaient autour de Kada. Trois gars du Bled dont un, Hamid, que je n’avais pas vu depuis quelques semaines. Sur la table, des verres de thés à la menthe chauds et de tasses de graines d’arachides super salées (une dizaine de pigeons pas du tout intimidés, ils connaissent bien la maison, attendaient qu’on partage avec eux les cacahuètes) Lorsque je suis arrivé à leur auteur, Hamid s’est levé. Je lui ai présenté mon coude en souriant, je voulais lui dire bonjour en faisant un El bow bump, un peu comme on nous le montre souvent à la télé depuis la propagation du Coronavirus. C’est rigolo, (tout comme le check) et ça évite toute éventuelle contamination, à l’heure grave du Covid-19. Que n’ai-je pas fait là ! Hamid riait à gorge déployée et m’embrassa en jetant ses bras autour de mes épaules comme un reptile constricteur.
Moi, en essayant de le repousser, mais c’était peine perdue : « ne prenons pas de risque khoya »
Hamid : « aweddi khallik, koulch mektoub »
Moi : « kifech mektoub, ah non, là ça va pas. Le monde entier essaie de se protéger et toi tu me dis mektoub »
Hamid, qui avait perdu son sourire : « en’âl echittan, kayna aya dgoulek ta destinée est écrite quoi que tu fasses »
Moi : « alors suicide-toi directement si tu es contre la protection contre le danger du virus ! »
Un autre gars est intervenu après avoir insisté en me tendant la main « salam alikoum. Bon, je lui ai tendu la main, idem pour le troisième et également pour Kada.
Le gars : « ma ken walou si Mohamed. Si tu dois avoir peur c’est de Dieu seul, pas du corona. Hada el mard c’est Rabbi qui le veut, on n’y peut rien nous les humains. »
Moi : « tu ne crois pas à la Science, aux hommes de savoir ? »
Le gars : « ces gens sont mieux que Dieu ? »
Moi : « connais-tu ce verset ? “Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? ” Seuls les doués d'intelligence se rappellent. » (S 39)
Le gars : « Dieu est mieux que tout, il faut compter sur Dieu »
Moi : « et celui-ci tu connais ? ‘‘Iqra bismi rabbika elladi khalaqa…’’ » (S96), ya Sahbi, lis ! apprends au lieu de dire des conneries !
Le gars : « Koulch bel mektoub, Hamid te l'a dit. Ne t'immisce pas dans les affaire de Dieu, la cherk bi Allah.» (cherk = s'associer à Dieu...)
Moi: « Quel cherk mon ami? Regarde bien (j'ai pris son verre de thé), si je verse sur la table la moitié du verre, c'est el mektoub? et si je décide de lancer ce même verre sur la tête d'un idiot c'est el mektoub ? Qu'est-ce que tu fais de ma responsabilité intime, de ma conscience ? »
Sur ce, j’ai fait un signe à Kada, je souhaitais lui parler en aparté. Je lui ai dit deux, trois mots et me suis excusé « lorsque tu es avec des types comme ça évite-moi la punition, s’il te plaît, c’est fatigant. »
Aux autres gars, j’ai prétexté un autre rendez-vous pour mieux les fuir. Pas possible quoi. Ça se passe à Marseille, chez Krimo Gambitta, mais cela se passe également ailleurs en l’an de grâce 2020 après Jésus Christ, au temps de la robotique et de l’intelligence artificielle. Je vous jure qu’il y a trente, quarante ans ici en France, cet échange n’aurait même pas pu être imaginé, c’est dire la régression.
Moi, en essayant de le repousser, mais c’était peine perdue : « ne prenons pas de risque khoya »
Hamid : « aweddi khallik, koulch mektoub »
Moi : « kifech mektoub, ah non, là ça va pas. Le monde entier essaie de se protéger et toi tu me dis mektoub »
Hamid, qui avait perdu son sourire : « en’âl echittan, kayna aya dgoulek ta destinée est écrite quoi que tu fasses »
Moi : « alors suicide-toi directement si tu es contre la protection contre le danger du virus ! »
Un autre gars est intervenu après avoir insisté en me tendant la main « salam alikoum. Bon, je lui ai tendu la main, idem pour le troisième et également pour Kada.
Le gars : « ma ken walou si Mohamed. Si tu dois avoir peur c’est de Dieu seul, pas du corona. Hada el mard c’est Rabbi qui le veut, on n’y peut rien nous les humains. »
Moi : « tu ne crois pas à la Science, aux hommes de savoir ? »
Le gars : « ces gens sont mieux que Dieu ? »
Moi : « connais-tu ce verset ? “Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? ” Seuls les doués d'intelligence se rappellent. » (S 39)
Le gars : « Dieu est mieux que tout, il faut compter sur Dieu »
Moi : « et celui-ci tu connais ? ‘‘Iqra bismi rabbika elladi khalaqa…’’ » (S96), ya Sahbi, lis ! apprends au lieu de dire des conneries !
Le gars : « Koulch bel mektoub, Hamid te l'a dit. Ne t'immisce pas dans les affaire de Dieu, la cherk bi Allah.» (cherk = s'associer à Dieu...)
Moi: « Quel cherk mon ami? Regarde bien (j'ai pris son verre de thé), si je verse sur la table la moitié du verre, c'est el mektoub? et si je décide de lancer ce même verre sur la tête d'un idiot c'est el mektoub ? Qu'est-ce que tu fais de ma responsabilité intime, de ma conscience ? »
Sur ce, j’ai fait un signe à Kada, je souhaitais lui parler en aparté. Je lui ai dit deux, trois mots et me suis excusé « lorsque tu es avec des types comme ça évite-moi la punition, s’il te plaît, c’est fatigant. »
Aux autres gars, j’ai prétexté un autre rendez-vous pour mieux les fuir. Pas possible quoi. Ça se passe à Marseille, chez Krimo Gambitta, mais cela se passe également ailleurs en l’an de grâce 2020 après Jésus Christ, au temps de la robotique et de l’intelligence artificielle. Je vous jure qu’il y a trente, quarante ans ici en France, cet échange n’aurait même pas pu être imaginé, c’est dire la régression.
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A.H_ Marseille, le 14 mars 2020.
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