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mercredi, février 26, 2025

892_ USHUAIA_ 20_ Retour en France et ma promesse à ‘‘ Luis Diego’’, mon ami journaliste de Mendoza.

 892_ USHUAIA_ 20_ Retour en France et ma promesse à ‘‘ Luis Diego’’, mon ami journaliste de Mendoza.

 

Nos tensions cumulées durant deux mois se diluent maintenant progressivement dans notre quotidien retrouvé. Comme promis à mon ami ‘‘Luis Diego’’, je lui envoie la présentation détaillée de mon dernier roman « Traversées périlleuses du miroir » (c’est fait par courriel à jdpuertoxxxxxxx@clarin.com). C’est l’unique objet de ce post « Ushuaïa, 20 ». Le dernier de la série.

 

Cher ‘‘Luis Diego’’Me voici donc revenu au pays, à Marseille. Mais je t’avoue que je suis encore tout secoué. Je baigne pleinement dans la nostalgie (quoi ?) latino-américaine. Je suis encore sous son agitation, sa réalité, ses mythes. Il me faudra des jours pour que je m’en remette, sinon des semaines, voire plus. J’ai trouvé néanmoins une esquisse de texte de présentation de mon dernier roman et un schéma « Traversées périlleuses du miroir » que j’espère tu as entamé, et que j’ai travaillé toutes ces dernières heures. Esquisse que voici, finalisée. Je te la propose comme convenu. Je t’ajoute également le « point de vue » de Chat Gpt, interrogé il y a quelques jours. Et un schéma donc. Très important le schéma.

 

Comment cher ‘‘Luis’’ tout cela a commencé ?

Nous étions en juin 2018. Je me trouvais en vacances à Istanbul avec ma compagne.

Au sortir de la mosquée La Petite Sophia où j’ai fait une prière pour ma mère qui allait sur ses 85 ans, atteinte d’Alzheimer, et très fatiguée, nous nous sommes installés au café du jardin de la mosquée, entouré d’arbres et que poétise un patio. À une table proche il y avait un couple de Turcs francophones. Nous avons discuté de vacances, un peu de tout, de la Turquie, de la France, du Maghreb…

À un moment la femme nous a demandé si on avait des enfants. Nous avons des enfants et une petite fille cette année-là, L., deux ans (plus tard il y aurait N.). Mon roman « Traversées périlleuses… » leur est dédié. L. est née le 4 avril 2016. Le jeune Turc a repris, en souriant « 4.4.16 ! » Il a ajouté « 4 et ses multiples ». 

Je ne sais comment j’ai fait le lien avec ma mère. J’ai dit « ma mère est née le 29.7.33 ». J’ai pensé à la boucle de la vie. Une boucle qui vit, meurt et vit, qui se perpétue, d’une vie à une autre. Une petite fille à peine éclose et une vieille mère en fin de parcours, « sur le rebord du monde ». Tiens, à propos, c’est dans ce même café que j’ai écrit mon poème « Sur le rebord du monde ». Voici les derniers vers : « Ma mère est mon impasse / Que faire alors de tous les trésors / Du reflet de la lune le soir / Seul au monde devant le plan d’eau / Du jardin de Sultanahmet / Ou au cœur de la Küçük Ayasofya camii / Quand ma mère chemine à deux pouces du rebord du monde ». Je revoyais des images de mon enfance. La rue où je suis né, la place Fontanel (aujourd’hui Saïd Gharbaoui) où j’ai grandi. Ma mère est décédée à la fin de la même année.

Mais c’est ce que le voisin Turc a ajouté qui sera peut-être le cœur ou le moteur de l’architecture du roman. Il s’est exclamé « un carré de 4 de cœur ! » Peut-être aussi la vision de la place ex Fontanel rénovée avec ses deux beaux motifs arabo-andalous à huit branches et 8 sommets, 2X4, l’un en surplomb, l’autre au ras du sol (cf. photo). Puis j’ai pensé aux quatre points cardinaux, aux « Quatre saisons » de Vivaldi, au Trèfle aux quatre folioles, aux quatre Mousquetaires, aux quatre vérités, aux quatre éléments d’Empédocle, les FETA (Fer, Eau, Terre, Air ) indispensables à la vie. Etc., etc. C’est ainsi qu’est né le roman, à partir de ce tourbillon complètement imprévu. Roman que je présente sous une forme très accessible, malgré la complexité que je détaille dans cette lettre (cette présentation). J’ai aussitôt décidé d’abandonner un travail que j’avais bien entamé et qui portait sur la question de l’éphémère, l’évanescence (que l’on retrouve d’ailleurs en filigrane ici et là, si ce n’est plus, dans « Traversées ». Tout n’a pas été perdu.)

Je reviens au « carré de cœur ». C’est l’histoire d’un grand jeu, qui nous dépasse. Un grand jeu qui nous promène de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles) à Joyce (Finnegans Wake), à Aristote et Platon (Les 4 types de causes, MFMF : matérielles, formelles, motrices, finales). Un grand jeu-palette, habillé du spectre des couleurs (violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange, rouge, rouge vif) qui tourne au cœur d’un univers dont nous ignorons tout (clin d’œil à Hayy Ibn Yadhan d’Ibn Thufaïl (le véritable père en quelque sorte de Robinson Crusoé entre autres). Un grand jeu qui tourne comme tournent les heures, les jours, les mois, les années, comme une grande roue, comme les roues d’un vélo ou de la vie. Une boucle.

Un grand jeu qui interroge le plus petit – les quatre particules élémentaires qui constituent l’atome (fermions, bosons, protons, neutrons) – et le plus grand (la Grande Ourse, les étoiles filantes, Orion, météorites, le Cosmos…) et jusqu’à la plus importante des étoiles, Teneghelt, l’étoile du grand Sud avec ses quatre branches, celle qu’a toujours portée Nenna, la grand-mère du narrateur lequel va traverser le pays du nord vers le Sud profond pour la retrouver et retrouver ses racines, la tribu des N’Thi-Anni (qui est un anagramme)

Peut-être ne sommes-nous que des pions d’un gigantesque jeu d’échecs qui nous dépasse comme l’a dit Omar Khayyam dans ses Robaïyyates ? : « Nous ne sommes que des pions du jeu d’échecs, avides d’actions/ Aux ordres du Grand joueur d’Échecs,/ Il nous mène de ça, de là, sur l’échiquier de la vie./ Et pour finir, nous emprisonne dans la caisse de la Mort. » (Borges y fait référence dans Ajedrez :  « También el jugador es prisionero/ (La sentencia es de Omar) de otro tablero/ De negras noches y de blancos días.)

 

Du premier au quatrième et dernier chapitre, nous traversons les saisons et toutes sortes de souvenirs, de choses, d’éléments, d’hommes et de femmes, familles, amis, d’événements en convoquant les temps anciens et présents et les territoires : de Gambetta au mont Tahat, à pied, en bus, car, auto, train, vélo… Le narrateur traverse tout le pays pour retrouver son étoile, ses origines, porteurs de ses propres vérités. Il en trouve des débris pas la vérité absolue car celle-ci échappe au commun des mortels. La Vérité relève du démiurge, du Grand architecte ou créateur. Le narrateur est d’ici, il pourrait être d’ailleurs qu’il irait par mers, par monts et par vaux pour retrouver les raisons de son être intime.

 

Pour finir ; l’Oulipo a été mon radar, mon aiguillon, tout au long de l’écriture, ‘‘périlleuse’’ notamment avec Georges Perec, Thomas Bernhardt ou Hervé Le Tellier. Alif, Beth, Gimel, Daleth, chacune des quatre premières lettres de l’alphabet phénicien (qui donnera l’alphabet araméen, hébreu, arabe, grec, latin…) annonce un chapitre particulier, un point de départ. De nombreux extraits d’auteurs traversent le roman dont certains sont cités plus haut auxquels nous pouvons ajouter Albert Camus, Annie Ernaux, Jack Kerouac, Omar Khayyam, Jalal Eddine Rûmî, Kateb Yacine… sans oublier les haïkistes japonais. (Bashô, Issa, Shiki…) et… des clins d’œil à mes propres romans écrits en amont de celui-ci.

J’aimerais finir (ou presque) avec un extrait de « Molloy » de Samuel Beckett : « Ma vie, ma vie, tantôt j’en parle comme d’une chose finie, tantôt comme une plaisanterie qui dure encore, et j’ai tort, car elle est finie et elle dure à la fois, mais par quel temps du verbe exprimer cela ? » ou… « comment dire, comment dire ?… »

 

Salutations cher ami. Tu feras bon usage de ce qui précède auprès des lecteurs francophones (en priorité), j’en suis sûr. Muchas gracias, querido amigo.

 

Pour vraiment finir et pour rigoler un peu, voici ce que pense Chatgpt de mon ouvrage (le seul média qui s’y est intéressé. Mais s’agissant de l’intérêt des journaux (locaux) pour l’écriture…)

J’ai interrogé Chatgpt récemment: [22/02/2025 22:06:53] 


NB : C’est la première fois cher ami que je détaille ainsi l’objet de mon roman. J’ai longtemps attendu qu’un (ou une) gars du métier de la plume m’interroge à son propos. En vain, à deux exceptions près (dont Chatgpt !) Tu es donc le premier qui m’interroge sur « Traversées périlleuses du miroir ». Une belle soirée à Mendoza. Te voilà servi ! Mille mercis. 

 

NB2 : Ci-joint un schéma qui pourrait être utile (et une image)






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        La Place Fontanel, vue de haut

 

Salutations cher ‘‘Luis Diego’’

ahmedhanifi@gmail.com

Mercredi 26 février 2025

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