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jeudi, juin 05, 2025

922_ MARCHE POUR GAZA_ LE CAIRE+ 04

 

« Depuis des mois, un sentiment n’a cessé de grandir en moi en voyant chaque jour les images tournées à Gaza par des reporters au péril de leur vie : écoles, immeubles et hôpitaux éventrés, enfants morts ou mutilés, toute une population fuyant en vain les bombes. Sentiment de quelque chose à faire que je ne fais pas et qui rend dérisoire et même lâche l’acte d’écrire » 

dit Annie Ernaux dans « La grande librairie (hier mercredi 4 juin 2025) _ cf vidéo en bas de page)


C’est exactement cela. Parfaitement. Ce sentiment que je ne pouvais rester ainsi les bras croisés. Et faire comme si ces massacres n’existaient pas. Comme si rien ne se passait. Annie Ernaux et 300 autres écrivains, "écrivains francophones, dont deux prix Nobel de littérature, Annie Ernaux et Jean-Marie Gustave Le Clézio, dénoncent, dans une tribune parue mardi, le “génocide” de la population à Gaza et demandent “un cessez-le-feu immédiat”. (cf le texte en bas de page)


Mais la force des mots de Martin Niemöller (Quand ils sont venus me chercher...) m’empêchaient de dormir. De continuer à croiser les bras. Comment cette horreur m’a enchaîné, paralysé ? Cela ne pouvait durer. C’est pourquoi j’ai passé des heures entières, des journées, à noircir les pages de mon carnet (lire « Seize mille » et "Indignation" en bas de ce mot) et celles de Facebook. Mais je constatais hélas que cela était complètement insuffisant. Les 'fous' des réseaux sociaux ne s’intéressent le plus souvent qu’à leur égo, qu'au nombre de "j'aime" attribués. C’est d’une tristesse. À leur décharge la lourde pesanteur de l’autocensure que je mesure pèse et comprends parfaitement.

Mais que faire d'autre bon sang ? J’ai appelé des amis. Et c’est ainsi que j’ai croisé le chemin de centaines de personnes qui, comme Ernaux, comme moi, comme beaucoup d'autres, se posaient les mêmes questions. Sauf que eux ont apporté une idée fort intéressante. Marcher. Marcher pour Gaza. Alerter le monde des puissants autant que faire se peut. L’autre initiative qui était alors sur le point de prendre forme (« une flottille pour gaza ») m’a conforté dans ma décision. Il me fallait plonger. J’ai contacté l’ambassade d’Égypte. Cela n’a pris que deux jours. Et le onze sera un autre jour. Des milliers d'autres personnes s'apprêtent à marcher en soutien au peuple palestinien martyrisé. 

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Seize mille

Le vent tourne, contre vents et marées

Les vestes souillées cherchent leurs revers

Et les Crif se lamentent

Ils ont tous, désormais, 

Jusqu’au pleutre Baddou

Un Palestinien sous le bras.

Les chiens de garde se couchent

Nous n’oublierons jamais

Seize mille enfants génocidés.

Vendredi 30 mai 2025

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Annie Ernaux- GAZA_ La Grande librairie, Mer 4 juin 2025


La Tribune signée par 300 auteurs, dans Libération du 27 mai. Lire ici (en bas de page): https://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2025/05/918-le-genocide-des-palestiniens.html


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MER 4 JUIN 2025


Rima Hassan- Jean-Luc Mélenchon

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Voici (LECTURE ICI en N° 919 sur mon blog)

Dimanche 1° juin. 

J'ai écrit ce court texte pour dire mon impuissance devant la barbarie.

Je l'ai intitulé "Indignation"

Par quels mots, quel regard accueillir la rosée du matin, le coquelicot, le sourire d’un enfant ? Les vrais mots, les beaux, se raréfient, se cloitrent. Nous n’avons rien à leur offrir au-delà de l’impuissance ou de la honte. Alentours on fait comme si. On vit ses journées ‘ordinaires’ et on n’a ni honte ni je ne sais quoi. On vaque à ses occupations, on chante, on danse. Paris danse sur le toit d’un monde chimérique, aujourd’hui plus qu’hier. 5 à 0 et c’est la déferlante. Les Champs après les télés sont en fête dit-on aux informations formatées. Puis on passe à la météo. Impasse répétée sur l’impensable. Mais que faire, que faire ? Je me tais et cesse toute gesticulation. Amère désillusion. Je tente de m’extraire, fais semblant de lire ou d’écrire pour évacuer. Mais aussitôt l’encre noire s’épand dans mes pensées. Salit mes doigts, mes pupilles. Les lettres constituées en mots rocks rugissent dans ma gorge, mais la ‘paroi’ les empêche. Ils hurlent ‘ouvrez !’ mais elle ne veut pas les entendre. Elle-même prise au piège de l’environnement et des contrevérités des babillards.

Chaque matin, le dérailleur de mon VTT ouvre des perspectives à mes muscles, à mes jambes, à mes bras mais pas à mon esprit épuisé, désarmé. La gourde me tombe des mains, le verre s’écrase sur le carrelage. Je lis la presse, et une fois sur deux c’est le dégoût qui dégouline. Les commentaires sur les réseaux sont souvent fangeux. Et mes posts donquichottesques, ridicules. Que ce soit ici, à Oued el Halouf, à Saligos ou à Sainte Barbe aux Meadows, c’est une fourmilière de nombrils et d’égo creux. Et d’irresponsabilité. Jamais timorés. Avides de néant. Mais s’en défendent.

Que faire, que faire ? protestent les honorables. Au pire, se taire. Mais taisez-vous ! par pitié à l’égard des enfants traumatisés de Gaza. Des enfants morts d’avoir été abandonnés. Morts de désespoir. Des enfants assassinés. Des coquelicots exécutés dans le silence de toutes les lâchetés. Au pire. Brisez vos miroirs ! Couchez-vous et oubliez la rosée du matin, le coquelicot, le sourire d’un enfant.

Rima et Greta ont pris le large ce matin. Honneur à elles.

Marseille, le 1° juin 2025

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                            RADIO CANADA



4 juin 2025





















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5 JUIN 2025 _ 15 h



 

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