C'est fortuitement, lors d'une promenade sur le quai de Jemmapes à Paris, alors que je rêvais d’un monde meilleur, d’une jeunesse ordinaire, comme on peut à vingt-deux ans l’espérer, que je la croisai, non loin de l'hôtel du nord. C’était un mercredi. Flash. Cent ou mille watts. Elle a fait cent mètres puis se retourna au moment même où je me retournais. Je revins sur mes pas et la rattrapai. Qu'ai-je hasardé pour qu'elle rît de bon cœur? Je n’e m’en souviens plus. Peut-être fredonnais-je, I want to live, / I want to give… J'ai ajouté quelques mots ou fait quelques gestes mais j'ai dû les dire ou les faire autrement que je ne le souhaitais car elle rit de nouveau. Ce n'était pas des choses ou des mots risibles que je voulais qu'elle entendît ou vît. Néanmoins la situation ne me déplaisait pas pour autant. Alors, banalement, bêtement je lui dis : "Wh're you from ?" Elle susurra : "Norrköping" en roulant l’r comme nous le faisons avec le feu arabe. Elle dit autre chose. Elle parlait encore, elle s'agitait aussi, gesticulait. Elle parlait mais je n'entendais plus que quelques mots. Neil Young m’envahissait: I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold … Je la regardais mais ne la voyais pas. Secoué. J’ai compris : "Norrköping. Near Stockholm", puis elle attendit ma réaction. J'eus alors chaud. Les jambes fuirent sous moi. Sciées. Ma langue s'alourdit. Sciée. Je pensai : "C'est pas possible, mon Dieu, c'est pas possible !" Scié. Même dans mes pensées mes émotions lâchèrent prise. Une joie intense inonda mon esprit. Ma pensée patina dans sa propre obscurité. Et l’autre qui n’arrêtait pas : I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold. / It's these expressions / I never give… Ma pensée patina puis fit le lien entre ces paroles, cette fille et le billet d'avion que j'avais dans la poche intérieure de mon veston. J’ai trouvé cette rencontre étrange, "pourquoi faut-il que cela m’arrive maintenant. Pourquoi cet ange qui traversait Paris, décida-t-il de passer par ce quai, décida-t-il de s'arrêter, décida-t-il de me parler à moi, alors même que je découvrais le monde, que je découvrais Paris". C’était la première fois que je quittais mon bled, là-bas à deux mille kilomètres, au sud du sud. Du haut de mes vingt-deux ans je n'avais jamais vu avant ce jour-là quelque chose ou quelqu'un d'aussi beau.
La beauté se matérialisait là devant moi, moi ahuri. Vers quelles latitudes allais-je m'embarquer? Le sourire soyeux de l'ange naviguait dans le bleu intense de ses yeux. Bleus. Ce ne sont pas des yeux mais des coupoles de quelque mosquée de Samarkand. Samarkand oui, Samarkand ! Un sourire bleu, glissant, sous une toison naturelle flavescente. Deux corolles de pervenches, posées sur un bouquet d'épis de blé à couper le souffle - aussi. Cet échange provoqua un trouble lumineux et parfumé qui s'installa entre l’ange et moi. Elle me proposa un drink. Je répète, l’ange suédois me proposa à moi un drink. Le zénith. Et le Canadien, mon ami, m’étouffait I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold. / It's these expressions / I never give / That keep me searching / for a heart of gold… Nous entrâmes dans "Le pont tournant" qui se trouvait juste là, devant nous. Les onze mètres carrés avec le juke-box n'étaient pas peu fiers. Les clients du bistro feignirent l'indifférence. Elle commanda
- A cola please.Je demandai un verre d'eau. La serveuse qui nous dévisagea dès l’entrée s'énervait :
- Vittel? Perrier? Bad…
- C'est comme vous voulez madame.
- Mai quoi jeune homme ?J’arrivais du Bled, et certaines complications dans les relations entre les gens en France - que j’ai apprises et domptées depuis – posaient problème à mes interlocuteurs. Ainsi, ici de mon point de vue la serveuse s’énervait pour rien. Je voulais de l’eau, et la serveuse me compliquait la vie. Ma suédoise suivit le manège, mais sans rien y comprendre. Elle éclata de rire. Franchement. Elle éclata d'un rire unique, tonitruant, vrai. Afin d'en atténuer la portée elle l'accompagna de ses mains qu'elle posa délicatement sur ses lèvres. Mais le rire prit une longueur d'avance. Il enveloppa tout l'espace du café, chatouillant chacune des oreilles attentives et même les autres, différemment. Et la serveuse revint.
- Voilà dit la névrosée agacée, en faisant crisser le cul des bouteilles sur la table de verre. Cela fait treize francs cinquante. S'il vous plaît !
Au vu du comportement de la serveuse, mon ange compris qu’il y avait un lézard entre la névrosée et moi. Alors, de nouveau elle éclata du même rire unique, tonitruant, vrai. "What's that?" Ses mains virevoltèrent quelques instants puis renoncèrent à se poser sur la bouche. Deux clients quinquagénaires, je veux dire vieux, chauves et bedonnants, se retournèrent au moment même où l'irrésistible rire vrai de la Suédoise retentit. Ils étaient hargneux et jaloux comme des insectes qui cherchent querelle dans la tête des braves gens. Je me mis aussitôt à rire de bon cœur. Franchement. Je dit une bêtise quelconque dont je ne me souviens guère sinon que c’était une idiotie sympathique. Puis un moment j’ai pensé "c'est maintenant ou jamais". Je me suis répété "maintenant ou jamais". Je glissai ma main gauche dans la poche intérieure droite de mon veston pour y retirer le billet d'avion au départ du Bourget que j'avais acheté deux semaines auparavant et le lui tendis. Lorsqu'elle déplia le billet je ne vis plus ses yeux. Elle s'écria : - Kobenhavn !
Elle ajouta :
- Shall I see you there?
- Super ! Of-course on se voit là-bas et comment !
Les deux clients reprirent leurs marques. Debout, flan contre flan ils murmuraient quelques ragots à leur image en fixant leur quart de gros rouge ou la serveuse fort occupée, fort agitée, fort malade, fort jalouse.
Lorsque nous eûmes fini nos boissons, je posai quinze francs sur la table, puis nous nous levâmes, saluâmes les clients aux yeux de caméléons et la serveuse enragée. Au loin plusieurs cloches carillonnaient en l'honneur du temps ou d'un événement.
I want to live. N. YOUNG in Harvest. 197
I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold. / It's these expressions / I never give / That keep me searching / for a heart of gold / And I'm getting old… Katarina, elle s’appelle Katarina ! Katarina donc accepta aussitôt que je lui fasse découvrir le peu que je connaissais de Paris. Je dus rectifier mon plan initial, car j’avais en effet un plan initial. Je le reconsidérai par conséquent de bout en bout. Je lui fis donc visiter la tour Eiffel, découvrir le Golf Drouot, fouiller dans le célèbre bazar du mufti de l’île Saint Louis. Le bazar était une véritable caverne faite de bric et de broc. On y trouvait pêle-mêle des répliques de jarres et d'amphores de la période Hammadite, des almanachs illustrés surchargés, des flacons de parfums de Chine et des cerfs-volants impuissants. Des écrits-cris, lambeaux de vie d'Artaud. Des livres de Genet et même des sulfureux Céline et Drieu La Rochelle. On y trouvait aussi le Coran -assurément revisité- et à ses côtés une pâle statuette de la puissante Sakti, des guides Baedeker de voyages aussi précieux que le reste, comportant des cartes, des plans de villes et des panoramas. On y trouvait aussi des brochures dédiées à Rosa Luxembourg et aux kolkhoz et tout ce qu'il faut savoir sur Mammeri, Yacine et tous les hommes libres et maudits. Et toujours beaucoup de monde. Des touristes et des initiés. Et bien sûr celui qu’on surnommait le mufti de l’île Saint Louis, Lakhdar Kateb en personne, en maître des lieux toujours affairé. Des bouteilles vides désespérément vides de vin cuit, au su et au vu de tous, jonchaient parfois le sol. Plus tard j’emmenai ma blonde à Barbès même où, dans la rue Dejean nous prîmes deux chambres dans un hôtel sans étoile. Une pour elle, l’autre pour moi. C'était l’exigence du vieux patron du meublé, pestant avec son regard-dard torve, plus qu'avec des mots jaunis par la chique plombée dans sa bouche torturée. "Une chambre si vous êtes mariés, deux si vous ne l’êtes pas. C’est comme ça". Il pensait sa vigilance imparable et il eut tord. Tard dans la nuit, je rejoignis Katarina dans sa chambre. Corps contre corps nous étions alors emportés l’un et l’autre, L’un contre l’autre, corps unique dans un tourbillon de mots de gazouillis de couleurs de paysages inventés, de parfums, de bonheur et de silence. D'émotions. I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold… Au matin du vendredi nous abandonnâmes tôt la rue Dejean. Le pieux patron qui nous vit sortir, ne répondit pas à notre "au revoir" mais baissa la tête et tira sur sa moustache. Puis il cracha, contraint par la chique ou bien pour nous maudire. Par je ne sais quelle combinaison sinon celle du hasard, nous tombâmes dans la rue saint Honoré. Un passant qui tuait son temps s'alarma devant mon visage défait. Il devina que nous étions perdus. J'ai naturellement bafouillé quelques mots pour justifier notre égarement. "Prenez sur la Madeleine puis les Mathurins dit le passant, surtout ne vous y arrêtez pas. Continuez sur votre gauche. Plus loin vous aurez Rome sur votre droite et Messine sur votre gauche. Ne prenez ni l'une ni l'autre. Allez tout droit devant vous. A saint Augustin redemandez votre chemin". Nous cherchions la porte de Clichy. L'inconnu n'avait pas tout à fait tort et sa conviction était graniteuse. Il ajouta à Katarina : "Et bonne chance parce qu'avec ce sac à dos…!" Elle sourit et l'homme s'évapora. Nous arrivâmes devant la place, le métro, l'église et le bar-tabac Saint-Augustin. Nous ne vîmes pas le temps passer. A hauteur d'yeux sur la partie gauche du portail de l'église une plaque sans âge se laisse parcourir. Elle brave l'éternité et nous met en garde : Ecce puta uox corporis incipit sonare… Ai-je dit amen ou l'ai-je entendu? Nous arrivâmes à genoux aux portes des entrepôts Calberson, portés par le corps plus que par la volonté. Un routier-sympa accepta de prendre Katarina avec lui jusqu'à Copenhague où elle me donna rendez-vous.
C'est à Use-it, le tout nouveau centre des espoirs de Copenhague, sur la Rådhusstraede, le dimanche avant dix-sept heures trente que nous nous retrouvâmes bien avant l'heure convenue. Quelques heures auparavant j'étais à Paris. Katarina tombait de sommeil et le confirma. Ensemble nous continuâmes jusqu’à Norrköping. I want to live, / I want to give...
La beauté se matérialisait là devant moi, moi ahuri. Vers quelles latitudes allais-je m'embarquer? Le sourire soyeux de l'ange naviguait dans le bleu intense de ses yeux. Bleus. Ce ne sont pas des yeux mais des coupoles de quelque mosquée de Samarkand. Samarkand oui, Samarkand ! Un sourire bleu, glissant, sous une toison naturelle flavescente. Deux corolles de pervenches, posées sur un bouquet d'épis de blé à couper le souffle - aussi. Cet échange provoqua un trouble lumineux et parfumé qui s'installa entre l’ange et moi. Elle me proposa un drink. Je répète, l’ange suédois me proposa à moi un drink. Le zénith. Et le Canadien, mon ami, m’étouffait I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold. / It's these expressions / I never give / That keep me searching / for a heart of gold… Nous entrâmes dans "Le pont tournant" qui se trouvait juste là, devant nous. Les onze mètres carrés avec le juke-box n'étaient pas peu fiers. Les clients du bistro feignirent l'indifférence. Elle commanda
- A cola please.Je demandai un verre d'eau. La serveuse qui nous dévisagea dès l’entrée s'énervait :
- Vittel? Perrier? Bad…
- C'est comme vous voulez madame.
- Mai quoi jeune homme ?J’arrivais du Bled, et certaines complications dans les relations entre les gens en France - que j’ai apprises et domptées depuis – posaient problème à mes interlocuteurs. Ainsi, ici de mon point de vue la serveuse s’énervait pour rien. Je voulais de l’eau, et la serveuse me compliquait la vie. Ma suédoise suivit le manège, mais sans rien y comprendre. Elle éclata de rire. Franchement. Elle éclata d'un rire unique, tonitruant, vrai. Afin d'en atténuer la portée elle l'accompagna de ses mains qu'elle posa délicatement sur ses lèvres. Mais le rire prit une longueur d'avance. Il enveloppa tout l'espace du café, chatouillant chacune des oreilles attentives et même les autres, différemment. Et la serveuse revint.
- Voilà dit la névrosée agacée, en faisant crisser le cul des bouteilles sur la table de verre. Cela fait treize francs cinquante. S'il vous plaît !
Au vu du comportement de la serveuse, mon ange compris qu’il y avait un lézard entre la névrosée et moi. Alors, de nouveau elle éclata du même rire unique, tonitruant, vrai. "What's that?" Ses mains virevoltèrent quelques instants puis renoncèrent à se poser sur la bouche. Deux clients quinquagénaires, je veux dire vieux, chauves et bedonnants, se retournèrent au moment même où l'irrésistible rire vrai de la Suédoise retentit. Ils étaient hargneux et jaloux comme des insectes qui cherchent querelle dans la tête des braves gens. Je me mis aussitôt à rire de bon cœur. Franchement. Je dit une bêtise quelconque dont je ne me souviens guère sinon que c’était une idiotie sympathique. Puis un moment j’ai pensé "c'est maintenant ou jamais". Je me suis répété "maintenant ou jamais". Je glissai ma main gauche dans la poche intérieure droite de mon veston pour y retirer le billet d'avion au départ du Bourget que j'avais acheté deux semaines auparavant et le lui tendis. Lorsqu'elle déplia le billet je ne vis plus ses yeux. Elle s'écria : - Kobenhavn !
Elle ajouta :
- Shall I see you there?
- Super ! Of-course on se voit là-bas et comment !
Les deux clients reprirent leurs marques. Debout, flan contre flan ils murmuraient quelques ragots à leur image en fixant leur quart de gros rouge ou la serveuse fort occupée, fort agitée, fort malade, fort jalouse.
Lorsque nous eûmes fini nos boissons, je posai quinze francs sur la table, puis nous nous levâmes, saluâmes les clients aux yeux de caméléons et la serveuse enragée. Au loin plusieurs cloches carillonnaient en l'honneur du temps ou d'un événement.
I want to live. N. YOUNG in Harvest. 197
I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold. / It's these expressions / I never give / That keep me searching / for a heart of gold / And I'm getting old… Katarina, elle s’appelle Katarina ! Katarina donc accepta aussitôt que je lui fasse découvrir le peu que je connaissais de Paris. Je dus rectifier mon plan initial, car j’avais en effet un plan initial. Je le reconsidérai par conséquent de bout en bout. Je lui fis donc visiter la tour Eiffel, découvrir le Golf Drouot, fouiller dans le célèbre bazar du mufti de l’île Saint Louis. Le bazar était une véritable caverne faite de bric et de broc. On y trouvait pêle-mêle des répliques de jarres et d'amphores de la période Hammadite, des almanachs illustrés surchargés, des flacons de parfums de Chine et des cerfs-volants impuissants. Des écrits-cris, lambeaux de vie d'Artaud. Des livres de Genet et même des sulfureux Céline et Drieu La Rochelle. On y trouvait aussi le Coran -assurément revisité- et à ses côtés une pâle statuette de la puissante Sakti, des guides Baedeker de voyages aussi précieux que le reste, comportant des cartes, des plans de villes et des panoramas. On y trouvait aussi des brochures dédiées à Rosa Luxembourg et aux kolkhoz et tout ce qu'il faut savoir sur Mammeri, Yacine et tous les hommes libres et maudits. Et toujours beaucoup de monde. Des touristes et des initiés. Et bien sûr celui qu’on surnommait le mufti de l’île Saint Louis, Lakhdar Kateb en personne, en maître des lieux toujours affairé. Des bouteilles vides désespérément vides de vin cuit, au su et au vu de tous, jonchaient parfois le sol. Plus tard j’emmenai ma blonde à Barbès même où, dans la rue Dejean nous prîmes deux chambres dans un hôtel sans étoile. Une pour elle, l’autre pour moi. C'était l’exigence du vieux patron du meublé, pestant avec son regard-dard torve, plus qu'avec des mots jaunis par la chique plombée dans sa bouche torturée. "Une chambre si vous êtes mariés, deux si vous ne l’êtes pas. C’est comme ça". Il pensait sa vigilance imparable et il eut tord. Tard dans la nuit, je rejoignis Katarina dans sa chambre. Corps contre corps nous étions alors emportés l’un et l’autre, L’un contre l’autre, corps unique dans un tourbillon de mots de gazouillis de couleurs de paysages inventés, de parfums, de bonheur et de silence. D'émotions. I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold… Au matin du vendredi nous abandonnâmes tôt la rue Dejean. Le pieux patron qui nous vit sortir, ne répondit pas à notre "au revoir" mais baissa la tête et tira sur sa moustache. Puis il cracha, contraint par la chique ou bien pour nous maudire. Par je ne sais quelle combinaison sinon celle du hasard, nous tombâmes dans la rue saint Honoré. Un passant qui tuait son temps s'alarma devant mon visage défait. Il devina que nous étions perdus. J'ai naturellement bafouillé quelques mots pour justifier notre égarement. "Prenez sur la Madeleine puis les Mathurins dit le passant, surtout ne vous y arrêtez pas. Continuez sur votre gauche. Plus loin vous aurez Rome sur votre droite et Messine sur votre gauche. Ne prenez ni l'une ni l'autre. Allez tout droit devant vous. A saint Augustin redemandez votre chemin". Nous cherchions la porte de Clichy. L'inconnu n'avait pas tout à fait tort et sa conviction était graniteuse. Il ajouta à Katarina : "Et bonne chance parce qu'avec ce sac à dos…!" Elle sourit et l'homme s'évapora. Nous arrivâmes devant la place, le métro, l'église et le bar-tabac Saint-Augustin. Nous ne vîmes pas le temps passer. A hauteur d'yeux sur la partie gauche du portail de l'église une plaque sans âge se laisse parcourir. Elle brave l'éternité et nous met en garde : Ecce puta uox corporis incipit sonare… Ai-je dit amen ou l'ai-je entendu? Nous arrivâmes à genoux aux portes des entrepôts Calberson, portés par le corps plus que par la volonté. Un routier-sympa accepta de prendre Katarina avec lui jusqu'à Copenhague où elle me donna rendez-vous.
C'est à Use-it, le tout nouveau centre des espoirs de Copenhague, sur la Rådhusstraede, le dimanche avant dix-sept heures trente que nous nous retrouvâmes bien avant l'heure convenue. Quelques heures auparavant j'étais à Paris. Katarina tombait de sommeil et le confirma. Ensemble nous continuâmes jusqu’à Norrköping. I want to live, / I want to give...
The Needle And The Damage Done:
J’ai vécu avec Katarina une éternité. Dense comme une forêt de rêves. Puis la vie s’imposa à chacun de nous autrement. Aujourd’hui encore, mon ami l’Américain m’accompagne, qu’il fasse mauvais ou beau I want to live, / I want to give / I've been a miner / for a heart of gold. / It's these expressions / I never give / That keep me searching / for a heart of gold / And I'm getting old…
ALEC.H. et K.RUSBJERG - 1972
__________________
Neil YOUNG
Heart Of Gold:
I want to live,
I want to give
I've been a miner
for a heart of gold.
It's these expressions
I never give
That keep me searching
for a heart of gold
And I'm getting old.
Keeps me searching
for a heart of gold
And I'm getting old.
I've been to Hollywood
I've been to Redwood
I crossed the ocean
for a heart of gold
I've been in my mind,
it's such a fine line
That keeps me searching
for a heart of gold
And I'm getting old.
Keeps me searching
for a heart of gold
And I'm getting old.
Keep me searching
for a heart of gold
You keep me searching
for a heart of gold
And I'm getting old.
I've been a miner
for a heart of gold.
------------
Old man
Old Man:
Old man look at my life,
I'm a lot like you were.
Old man look at my life,
I'm a lot like you were.
Old man look at my life,
Twenty four
and there's so much more
Live alone in a paradise
That makes me think of two.
Love lost, such a cost,
Give me things
that don't get lost.
Like a coin that won't get tossed
Rolling home to you.
Old man take a look at my life
I'm a lot like you
I need someone to love me
the whole day through
Ah, one look in my eyes
and you can tell that's true.
Lullabies, look in your eyes,
Run around the same old town.
Doesn't mean that much to me
To mean that much to you.
I've been first and last
Look at how the time goes past.
But I'm all alone at last.
Rolling home to you.
Old man take a look at my life
I'm a lot like you
I need someone to love me
the whole day through
Ah, one look in my eyes
and you can tell that's true.
Old man look at my life,
I'm a lot like you were.
Old man look at my life,
I'm a lot like you were.
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The Needle And The Damage Done:
I caught you knockin'
at my cellar door
I love you, baby,
can I have some more
Ooh, ooh, the damage done.
I hit the city and
I lost my band
I watched the needle
take another man
Gone, gone, the damage done.
I sing the song
because I love the man
I know that some
of you don't understand
Milk-blood
to keep from running out.
I've seen the needle
and the damage done
A little part of it in everyone
But every junkie's
like a settin' sun.
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In:w.parolesmania.com