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jeudi, février 18, 2016

529_ Les deux derniers ouvrages des Editions Incipit en W

En décembre dernier les Editions Incipit en W ont fait paraître un recueil de poésie, et en ce mois de février un roman.

Les auteurs sont: pour le premier ouvrage Meriem TERKI, pour le second Martine MARCK.

Voici quelques extraits:

Meriem TERKI, Paroles blessées


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La lune est une femme en souffrance,

Invisible odeur de sa tristesse,

Il y a sur sa peau lointaine,

Le souvenir qui sert à vivre,

Le regret qui sert à l'amour,

Je tombe.



La lune se couche désarmée,

Ses yeux me regardent, et s'effacent,

Reflet sur sa peau,

D’un désir inavoué,

C'est en son creux que je résiste,

Fendue par les cris du jour,

Je tombe.



Et j'oublie ce qui mord,

Tout en espérant ce que j'oublie,

La lune est une femme en souffrance,

Sa vie tremble sous les lames du silence,

A la courbe de son regard,

Les éclats sombres du monde.



Fontaine séchée par les secrets,

La lune s'impose, la lune explose,

Son corps se débat de nos aboiements de désirs.



Et quand je tombe,

Je me soumets.
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J'ai dans le cœur,

L'image brève d'une rencontre,

Le reflet encore chaud des premiers maux.



Les regards vidés de doutes,

Puis les pincements incertains,

Incontrôlables et amis,

D'une réalité susceptible,

Et orageuse.



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Martine MARCK, Aldomond et Elle.


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Les doigts sur le clavier, elle cherchait l’inspiration. Tout d’abord, le personnage.


Il pouvait avoir trente-cinq ans, c‘était un bel homme et il le savait. Il aimait, quand il en avait le temps – et quand il ne l’avait pas, il le prenait – faire le compte de ses conquêtes. Il en avait beaucoup ! Souvent, il perdait le fil de ses calculs. Il n’était pas fat, c’était tout simplement un homme heureux. Il était actif, on pouvait même dire sportif, ce qui expliquait son physique avantageux. Il était libre. Très tôt, il avait compris que pour se réaliser pleinement, réussir à trouver la voie qui mène sinon au bonheur, du moins à un état très satisfaisant qui lui ressemblait, il ne fallait pas s’encombrer de poids morts : amour, enfants, etc. Famille n’était pas un concept pour lui. Il avançait dans sa vie, satisfait de lui-même, confiant, on pouvait donc dire heureux.


Ça y est, je tiens mon personnage ! Il me manque encore pas mal d’éléments, mais dès que j’ai l’idée directrice, je peux avancer.


Il était né dans ce qu’on appelle « une bonne famille », non pas riche, mais « classe moyenne aisée ». Il n’avait jamais connu les privations, mais on lui avait inculqué très tôt la valeur de l’argent. Il ne courait pas après à tout prix, mais il ne le gaspillait pas. Son train de vie était loin d’être modeste, il aimait les belles choses et surtout les bonnes choses, mais il ne jetait pas l’argent par les fenêtres. Jamais sujet à des coups de tête. Il n’était pas charitable, mais essayait, autant qu’il le pouvait, de ne pas faire de mal à autrui.


Là, je crois que je m’égare, ce type n’est pas marrant. Comment faire de la bonne littérature avec un mec aussi tiède. Fantasme de l’auteur ne fait pas toujours l’homme idéal pour un bon roman. Il faudrait creuser du côté des défauts. Le lecteur n’aime pas les gens lisses, il lui faut quelque chose qui aille gratter ses bas instincts pour lui donner le frisson de la transgression par personne interposée. Je me refuse toutefois à tirer vers le « gore », mais je devrais aller au moins vers le « bad boy ». Pas facile, essayons.


Mais, sous cette apparence d’homme tranquille et pas mauvais, se cachait une grande part d’ombre qu’il s’était toujours efforcé de cacher. Il n’était pas celui qui laissait voir. C’était cette hypocrisie, cette volonté de tromper qui occupait une partie de cette ombre. Une habileté certaine à manipuler son entourage complétait son caractère. Celui qui passait pour un honnête homme n’était, en fait, qu’une sombre crapule au sourire enjôleur.


Cette fois je le tiens. Je vais pouvoir me lancer. Reste à savoir dans quoi ! Il pourrait faire un excellent psychopathe, dans un roman policier. Je le vois bien tuer avec raffinement et cruauté.


Il rencontrait une jeune fille depuis un certain temps. Ils s’étaient connus au cours d’une soirée donnée par un de ses amis, peintre qui voulait se faire connaître en invitant un maximum de personnes dans son atelier. Soirée informelle, saucisson, beaujolais, au milieu de ses toiles. Il l’avait trouvée, tapie dans un coin, comme effrayée par tout ce monde qui montait de plus en plus le son pour se faire entendre. La cacophonie était telle que l’oreille la plus endurcie aurait souffert. Il l’avait sortie de son coin, l’avait entraînée dehors et entreprit un travail d’approche. La jeune fille était consentante, elle ne pouvait que craquer devant ses charmes. Ils s’étaient revus, il tissa sa toile et lorsqu’elle fut entièrement conquise, il la tua. Sans aucune raison. Et comme il avait pris soin de tenir cette liaison secrète, il se pouvait même qu’il s’en tire sans être inquiété.

Je ne la sens pas cette histoire, trop connotée « feuilleton américain ». Et toutes les recherches à faire sur les techniques scientifiques de la police ! Le souci du détail, ne rien laisser au hasard pour que l’intrigue tienne debout. Je n’ai jamais écrit de polar, cherchons ailleurs. Il pourrait être le héros pris à son propre piège dans un roman psychologique.


Il avait rencontré cette femme au cours d’une soirée donnée par un de ses amis, peintre pour se faire connaître. Lorsqu’elle était arrivée au bras d’un quinquagénaire aux allures de vieux beau, elle avait été le point de mire de l’assemblée. Jamais vu une telle femme dans la réalité. Elle rayonnait. Il avait été irradié. Il n’avait eu de cesse que de l’approcher. Pas facile, plusieurs couches concentriques de mâles étaient collées à elle. Elle ne faisait rien pour s’en échapper. Elle souriait, c’est tout. La lutte était chaude pour l’accaparer. Il laissait faire, se contentant d’observer. Voyant l’échec de leurs tentatives, plusieurs mâles aimants se décollèrent pour aller chercher une proie moins convoitée, plus facile...



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