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mercredi, janvier 31, 2024

826_ "LE JOURNALISME FRANÇAIS, UN DANGER PUBLIC"

 "LE JOURNALISME FRANÇAIS, UN DANGER PUBLIC"

Nous le disons avec nos mots. Nous le constatons tous les jours. Mais nous n’avons pas compilé. Nous n’avons pas pris le temps de réunir, d’agglomérer, de coaguler, d’analyser. SERGE HALIMI (journalise, écrivain – « Les nouveaux chiens de garde » (Raisons d’agir), c’est lui !) ET PIERRE RIMBERT (journaliste et sociologue) L’ONT FAIT. Ils sont des spécialistes reconnus des médias. Ils ont à leur actifs de nombreux livres.
Que disent-ils dans le dernier « Monde diplo ? »
Ils disent que "LE JOURNALISME FRANÇAIS, (est) UN DANGER PUBLIC":
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« Depuis le 7 octobre dernier, les grands médias veillent à l'alignement des planètes autoritaires en France. Leur soutien inconditionnel à Israël s'accompagne de leur diffamation des opinions dissidentes, de leur mise en cause des libertés publiques et de leur chasse aux immigrés.
Jusqu'où ira cette guerre idéologique? Au service de qui ? »
PAR SERGE HALIMI ET PIERRE RIMBERT
(LE MONDE DIPLOMATIQUE Février 2024)
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Voici l’article












mardi, janvier 30, 2024

825 _ POUR NE PAS OUBLIER BENDJELIDA SENOUCI

 POUR NE PAS OUBLIER BENDJELIDA SENOUCI

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Cela fait neuf ans (20 janvier 2015) que notre cher ami Bendjelida Senouci, "La Snouss" disait Larry, est mort. Il est parti dans le froid parisien, la nuit, au pied de son immeuble. Larry suivra quelques années plus tard. Senouci ne vivait que pour l'art. Et se fichait éperdument de la renommée, comme de la peste (pourtant, pourtant on le saluait de partout notre ami). Cela lui valut, hélas, bien des difficultés matérielles entre autres. Poète, chanteur, auteur, troubadour. Il connaissait par cœur le chi'ir bedoui, le raï trab père du raï. Et El Anka évidemment. Nous avons passé de très bons moments ensemble, bien que de tempéraments différents. Nous avons fait les 400 coups ensemble et cela a commencé à l’université d’Oran et en ville à l'époque où il était dangereux de s'aventurer dans les mots. Ils étaient comptés, surveillés, ciselés. Cela nous obligeait à prendre toutes les précautions, les détours et les voies difficiles, pour dire, même dans ce contexte-là de grande fermeture, alors que les libertés démocratiques fondamentales minimales relevaient du blasphème. Un mot au-dessus des autres et le trou était la destination de réjouissance.
Un membre de notre groupe, nous formions une équipe plutôt solide, disposait d'un studio dans la cité Antinéa, derrière le marché Michelet. Là, nous osions nos rêves en liberté entre quatre murs que difficilement nous tentions de partager avec l'extérieur (ciné-club, université...) en rejetant les circuits officiels évidemment. C'étaient les années noires, les années de plomb, les années 70. Les années Boum. Nous finîmes tous (tous le groupe, notre groupe, et d'autres) par quitter notre ville, notre pays dont le propre des maîtres du temps était d’étrangler, de suffoquer. Nous nous sommes retrouvés à Paris. Senouci était un des initiateurs de France-Plus... tandis que je galérais entre plusieurs grandes villes européennes. Que c’est loin ! Plus tard, des années plus tard, bien après Stockholm, bien après les Puces de Saint-Ouen, nouvelles retrouvailles chez Larry (angle square de Clignancourt et rue Joseph Dijon-près du Bd d'Ornano) que nous fréquentions, comme beaucoup d'Oranais, puis de nouveau nous nous sommes éloignés, et encore retrouvés... La dernière fois que j'ai croisé ‘Snouci’, c'était - dans des circonstances très particulières - dans les locaux de la LDH à Paris, rue Marcadet où je présentais mon ouvrage "La Folle d'Alger", le 13 février 2013. Il se trouvait en compagnie de Brahim Hadj-Slimane. Une soirée mouvementée. Non du tout du fait du roman, du débat (en direct avec Alger), non…
Je te salue Snouci mon frère. Allah Yerhmek. Mais écoute-moi un moment s’il te plaît. Je t’ai envoyé ce mot auquel tu n’as pas encore répondu. Je ne comprends pas. Écoute-le de ‘‘vive’’ oreille : « Au commencement, disais-tu souvent, il y eut le chaos engendré par l’impensable big-bang. Et c’est au chaos moderne, émanant de l’originel, que tu opposais le tien, souviens-toi. La vie – ta vie – puisait dans cet univers de désordre la force qu’elle lui renvoyait aussitôt, toujours le sourire aux lèvres. Alors tu comprendras cher ami l’acrobatie que je te propose ci-après que j’ai voulue à ton image, kaléidoscopique. Tu butinais de Schopenhauer à Nietzsche, de Spinoza à Deleuze et Gattari (profs à Vincennes, ah Vincennes !) des idées, des réponses au mal-être, des interrogations dignes de toi. « Nous souffrons disais-tu du vouloir avec un V majuscule. C’est de lui, du vouloir, que naît la privation et le désir et donc notre malheur d’homme ». Tu naviguais de la biologie à la linguistique et à la sociologie, et de celle-ci aux Lettres françaises. D’Oran à Vincennes et de Vincennes à Saint-Denis. De Noam Chomsky à Daniel Defert, compagnon de Foucault, qui nous avait reçus les bras ouverts, tu t’en souviens, au bas du boulevard Saint-Michel, à hauteur de la Fontaine... En homme libre, tu revendiquais la liberté totale de voyager, de polémiquer, de se rencontrer, de se mélanger, de et de (je censure). Que de chemin parcouru cher ami, depuis la cave de la place du Ché à Oran. Et puis de là à l’Antinéa. Missoum le gardien nous empêchait de réveillonner dans notre studio et nous dûmes déménager nos cartons de nuit, à pied jusqu’à l’appartement dans l’Académie rue Mouloud Ferraoun où nous attendaient les légères et névrosées Dahbia, Louisette et Suzanne l’effrontée. Ah Suzanne, Suzanne ! (Tu te souviens de Khaled, l’ami de Missoum de l’Antinéa ? Nous les soupçonnions de bosser pour les frères et nos soupçons ne partaient pas de rien…) Nous allions, Tejdine, Bachir, Omar et d’autres (les filles), rendre visite à Moumen au Pavillon 35 et perturber un peu les séances du Ciné-club à la cinémathèque : « La vérité sur l’imaginaire passion d’un inconnu » (Roger Hanoun), « Le péché suédois » (Bo Widerberg), « Il pleut toujours où c’est mouillé » (Daniel Jean de Simon)… propagande, propagande et cela nous faisait rire jaune. Nous n’étions de nulle chapelle. Contre le Système et contre les Stals. L’ami Moumen libéré du 35 s’était levé brusquement, brandissant au milieu de la salle bondée une feuille et s’exclamant « Plus on avance et moins on recule », puis « La Méditerranée a traversé la France comme la Seine traverse Paris », puis n’a plus dit un mot. Tu t’en souviens j’en suis sûr. Tu étais plié de rire. Le CCF et Galilée le fou de théâtre (on dit qu’il a posé définitivement ses valises sur la côte ouest des States comme plus tard Guefaïti, il me souvient qu’il était ton meilleur pote), on voguait de Dien Bien Phu à Honolulu. On perturbait Kheïra Ezziraïa à Aïn Nehala, on patinait la poésie de nos vieux mots face aux mensonges, On louait Djamel Amrani « Psaumes dans la rafale ! » (« Je suis Leïla Boutaleb ! ») et Leïla Boutaleb « Le chant du coq » . On avançait poussés dans le dos, vers la PJ de Sidi el Houari, ou vers le Palais de justice réprimés pour « outrage à magistrat ». Au diable la GSE ! (« Gestion socialiste » des entreprises ) et à bas Tito !
Le Manifeste de l’autre Grucho associé au H marocain nous faisait plier de rire, mais moins que les Stals. Ah oui, bien sûr, De la PM (Police militaire, deux lettres gravées sur le casque - Deutscher Helmimitat) et d’Israël à Ba’alat et de Canaan à Mohammed. Et tu étais toujours aux avant-postes tu te souviens ?
Nous allions de la guinguette et du Macumba sur la côte ouest oranaise au Kiss-Club et au Golf-Drouot à Paris. Du café Najah au bar Chez Larry. Voilà que tout se mélange maintenant dans ma tête. J’ai le tournis emprisonné dans la nostalgie. Tu nous embarquais du Raï-trab et de Saïm el Hadj à Sabah Essaghira. De Turkish Blend « tu vas, tu viens » au « Take a walk on the wild side », au Lou Reed, de Soûl Makossa de Dibango. Des Student’s à Ness el Ghiwan, de Jil Jilala au King assassiné à Marseille. Et de Léo le grand, à Léo Ferré toujours « avec le temps », Léo notre plus grand pote. Et Iron Butterfly « In a gadda da vida » le crâne surdosé de shite. Nous dansions comme des pieds Nickelés, mais nous étions les rois. Nous voyagions de Abdelhalim Hafez à Farid et Om Keltoum. Et les filles de la fac, les névrosées, « comme nous ! » criais-tu…
Et puis, une fois de plus, nos routes bifurquaient. Sur le tard, tu nous conterais ton amie de dix ans, Cheikha Remitti (8.05.1923 à 15.05.2006) : « Ya Rabbi el aziz/ chhel nebghi el m’iz (censure) _ Wi ijini sidna âzrin/ Ghir beïta mâa ezzine » te chuchotait- elle. « Une femme unique » qui aimait se trémousser parmi les fidèles de la Merdja de Sidi Abed qui lui attribuèrent son nom de guerre. Elle t’aimait, avoue !
« On est venu ici (en France) comme des orphelins, disais-tu, sans personne pour nous accueillir. Alors chacun a souffert dans son coin. Les anciens ne nous ont pas laissé grand-chose, préoccupés qu’ils étaient. C’est pourquoi nous sommes devenus des paranos, toujours aux aguets. » Et tu es parti. Sans crier gare. Brusquement. Mais seul. Ciao mec. À bientôt. Pardonne-moi ce désordre.

AH 03.2015 (retravaillé)

Un bar dans la rue Stephensson- Paris 18


jeudi, janvier 18, 2024

824_ Tu vaux bien une chanson Ô PALESTINE

Je vous propose deux très belles chansons POUR LA PALESTINE

A_ "OH PALESTINE" DE SETH STATON WATKINS

B_ EN BAS DE PAGE, " TELK QADIYA/ C'EST UNE CAUSE (ou PROBLÈME) de CAIROKEE

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A_ OH PALESTINE







 





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B_ " TELK QADIYA/ C'EST UNE CAUSE (ou PROBLÈME) de CAIROKEE



Lire ce bel article in www.orientXXI.info




"C’est l’hymne d’une rupture avec le monde occidental écrit très justement Sarra Grira dans  (orientXXI.info) et je le confirme me concernant, depuis l'accueil délirant des Ukrainiens en 2022/23 par les occidentaux (officiels, médias et populations) et le rejet par les mêmes des gueux arrivés des pays du Sud après (pour la plupart) avoir échappé à plusieurs morts (désert, Méditerranée, mafias...)

« Telk Qadeya », l’hymne d’une rupture avec le monde occidental 

La chanson « Telk Qadeya » (« Ceci est une cause ») du groupe égyptien Cairokee connaît un succès exceptionnel depuis sa sortie fin novembre 2023. En dénonçant l’indignation sélective du discours occidental qui se prétend à la pointe des combats progressistes mais n’a aucune considération pour le génocide en cours à Gaza, le titre traduit un ressentiment largement partagé dans le monde arabe.

CULTURE > SARRA GRIRA > 18 JANVIER 2024

C’est l’histoire d’une valse à trois temps qui est en train de devenir l’hymne d’une jeunesse arabe. « Telk Qadeya » (« Ceci est une cause ») est le dernier single de Cairokee, groupe de rock égyptien « avec une touche de fantaisie » (« with a twist »), selon leur propre expression. La chanson est sortie le 30 novembre 2023, presque deux mois après le début de la guerre génocidaire sur Gaza. L’annonce en a été faite sur les comptes officiels du groupe sans fioriture ni discours grandiloquent. Mais la chanson a fait plus d’un million de vues sur la seule chaîne YouTube du groupe, et a été reprise fin décembre par la chaîne libanaise Al-Mayadeen, illustrée par des vidéos de bombardements à Gaza. Si les mots « Gaza » ou « Palestine » ne figurent nulle part dans le texte, tout le monde sait bien de quoi il est question, et quel ordre mondial — mis à nu par la situation dans les territoires occupés — cette chanson vient pointer du doigt.

Largement partagé depuis sa sortie, le titre se retrouve sur les comptes des réseaux sociaux des Palestiniens de Gaza, adopté par ceux-là même dont il souhaitait porter la voix. Le groupe a d’ailleurs été invité à l’interpréter sur scène durant la cérémonie de clôture du festival égyptien du film d’El-Gouna, le 21 décembre 2023, où, contrairement au Red Sea Film Festival de Djeddah programmé quelques jours plus tôt, l’actualité palestinienne était fortement présente.

DE LA RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE À LA PALESTINE

À travers son nouveau titre « Telk Qadeya », Cairokee renoue ainsi avec sa tradition de chanson politique. Formé en 2003 au Caire, le groupe a commencé à connaître un large succès en 2011, en signant la chanson qui deviendra la bande originale de la révolution du 25 janvier 2011, « Sout Al Horeya » (« La voix de la liberté »), en collaboration avec l’acteur et chanteur Hany Adel, à l’époque membre du groupe Wust El Balad. Le clip a été filmé sur la place Tahrir au lendemain du départ de Hosni Moubarak.

Depuis, Cairokee a connu de nombreux succès sans cependant échapper à la censure, notamment pour son album No’ta Beeda Point blanc ») en 2017 qui n’a pas été commercialisé en Égypte. Car contrairement à d’autres, le groupe a refusé toute compromission avec le régime du président Abdel Fattah Al-Sissi. Et c’est dans la fidélité à ses premiers engagements que sort aujourd’hui la chanson « Telk Qadeya », dont les paroles sont signées Mostafa Ibrahim, le « poète mélancolique de la révolution égyptienne ».

EXCLUS DE L’ESPÈCE HUMAINE

Au fil des vers, la chanson dresse un état des lieux cru de la situation politique pour souligner l’étendue du fossé qui s’est creusé depuis le 7 octobre :

« Être un ange de blanc vêtu 
Avec une moitié de conscience
Faire cas du mouvement des libertés
Faire fi des mouvements de libération
Aux morts prodiguer son affection 
Selon leur nationalité
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre »

 

Les paroles ne se contentent pas de relever l’indignation sélective et les doubles standards d’un monde occidental qui a exclu les Palestiniens de l’espèce humaine, « comme si la terre qui les revêt/Ne venait pas de la planète terre ». Elles pointent également la logique inhérente à cette partie du monde qui se gargarise de combats sociétaux devenus les marqueurs d’une évolution morale dont l’Occident aurait l’exclusivité, tout en restant insensible au sort d’êtres humains en dehors de sa sphère culturelle. « Ça c’est une chose/Et ça c’en est une autre », martèle la chanson face à celui qui va « secourir des tortues marines/Et tuer des animaux humains »1, ou à cet autre qui appelle « son concierge "gardien" Aux côtés d’une armée qui abat des écoles »2.

RUPTURE CONSOMMÉE

La bande originale de ce constat est servie par la voix grave et posée du leader du groupe Amir Eid qui, pendant la première partie du morceau, interpelle l’Autre. Mais à mesure que la musique va crescendo, qu’un rythme oriental vient se mêler à celui de la valse et que les violons entrent en scène, la voix du chanteur monte dans les aigus. Son interlocuteur change d’identité : il ne s’adresse plus à celui qui « renvoie dos à dos/La victime et le bourreau/En tout honneur, intégrité/Et en toute neutralité » — référence sarcastique au discours médiatique qui se drape d’objectivité pour justifier l’invisibilisation des massacres en cours —, il parle avec celui qui « surgit des décombres » et lui dit :

 

« Tu rassembles tes restes et tu te bats 
Et tu montres à ce monde hypocrite
Comment fonctionne la loi de la jungle 
Par où passe le chemin de la liberté 
Et par où on attaque un char »

En faisant explicitement référence à la lutte armée, la chanson interroge les normes légales que l’Occident a lui-même mises en place, et qu’il est le premier à contester. Elle entérine le refus de dépendre des détenteurs d’un discours creux n’ayant que de piètres condamnations à présenter « pour arrêter le carnage ».

Il n’est nullement question ici d’appeler à la démission. Juste ne plus rien attendre du camp d’en face : « Qu’importe que le monde se taise/Tu mourras libre et sans te rendre ». Deux paradigmes s’opposent, « Car ça c’est une chose/Et là c’est un combat », conclut la voix du chanteur, avant de s’évanouir dans un solo à la guitare électrique empreint de notes de blues.

Dès la sortie de « Telk Qadeya », la traduction anglaise du poème a été diffusée par Cairokee avec la chanson. L’image illustrant le single montre un buste de la statue de la Liberté à deux têtes, dénotant le double discours, au milieu d’un tableau rouge sang. Un message on ne peut plus limpide pour qui veut bien l’entendre.

Traduction du texte de la chanson par Nada Yafi.

Secourir des tortues de mer
Tuer des animaux humains
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre

Être un ange de blanc vêtu 
Avec une moitié de conscience
Faire cas du mouvement des libertés
Faire fi des mouvements de libération
Aux morts prodiguer son affection 
Selon leur nationalité
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre

Comment être civilisé 
Satisfaire à tous les critères
Avoir un langage mesuré
Se plaire à embrasser les arbres
Appeler son concierge «
 gardien »
Aux côtés d’une armée qui abat des écoles
Se voir éclaboussé de sang 
Et dire que tout le monde est victime
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre

Comment puis-je croire en ce monde
Qui vous parle d’humanité
Quand une mère pleure son enfant 
Mort de faim 
Ou sous les bombes
Un monde qui renvoie dos à dos
La victime et le bourreau
En tout honneur, intégrité
Et en toute neutralité
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre

Comment pourrais-je dormir en paix
Comment me boucher les oreilles
Lorsqu’une famille entière 
Est enterrée dans sa maison
Et qu’on empêche les secours
Comme si la terre qui les revêt
Ne venait pas de la planète terre
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre

Habiter une vaste prison
Aux cellules de feu et de cendres
Et pouvoir surgir des décombres
En s’arrachant à ses blessures
Pour rendre gorge à l’assaillant
Pour dire à ce monde hypocrite
C’est là votre loi de la jungle
Trouver la voie de la liberté
Savoir pulvériser un char 
Ça c’est une chose
Et ça c’en est une autre

Qu’importe que le monde se taise
Tu mourras libre et sans te rendre
Pour que des générations à venir 
Apprennent à défendre une cause

À quoi bon adjurer le monde
Pour qu’il dénonce et qu’il condamne
Il peut condamner à sa guise
Mais pour arrêter le carnage
Réduire la poudre et le fracas
Ramener la lumière du matin
Condamner ne suffira pas

Car ça c’est une chose
Et là c’est un combat

SARRA GRIRA

Journaliste, rédactrice en chef d’Orient XXI.

 

 

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30 nov. 2023 

كلمات: مصطفى ابراهيم ترجمة: ولاء كمال ارت ورك: محمد مصطفى

 ينقذ في سلاحف بحرية يقتل حيوانات بشرية تلك قضية وتلك قضية كيف تكون ملاكا أبيض؟ يبقى ضميرك نص ضمير تنصف حركات الحرية وتنسف حركات التحرير وتوزع عطفك وحنانك ع المقتول حسب الجنسية وتلك قضية وتلك قضية كيف تكون إنساناً راقي؟ ومطابق للإشتراطات كل كلامك لابس واقي وبتحضن كل الشجرات بتقول ع البواب الحارس وجنبك جيش بيهد مدارس واما بتقفش نفسك لابس دم.. تقول الكل ضحية وتلك قضية وتلك قضية كيف أصدق هذا العالم لما بيحكي عن الإنسان؟ شايف أم بتبكي ضناها علشان مات في الغارة جعان ويساوي المقتول بالقاتل بشرف ونزاهة وحيادية وتلك قضية وتلك قضية كيف أنامَ قريرَ العينِ؟ وأضع سدادة أذنين والعيلة المدفونة ف بيتها ممنوع حد يخش يغيتها وكأن الارض اللي فوقيهم مش تبع الكورة الأرضية وتلك قضية وتلك قضية كيف تعيش في سجنٍ واسع؟ زنازينه من نار ورماد وتقوم من تحت الأنقاض تتشعلق ف رقاب القاتل تجمع اشلائك وتقاتل وتوري الدنيا الكدابة كيف يسير قانون الغابة من اين طريق الحرية ومن أين تؤتى الدبابة مش فارقة العالم يتكلم موت حر وما تعيشٌ مسلّم تلهم جيل ورا جيل يتعلم كيف يعيش ويموت لقضية بننادي على عالم مين علشان يستنكر ويدين دن كما شئت فأي إدانة لما يجري جوا السلخانة مش هتخف بارود الدانة ولا قادرة ترجع له صباح تلك قضية وهذا كفاح 

 

Lyrics: Mostafa Ibrahim Translation: Walaa Kamal Artwork: Muhammad Mustafa 

They save sea turtles They kill human animals But this’s one issue, and that’s another  How to become a white angel?  Bear half a conscience Fight for freedom movements  Annihilate liberation movements Distribute your compassion and tenderness  Over the killed according to nationality  But this’s one issue, and that’s another  How to become civilized Abiding by all terms and conditions Make all your words righteous Take trees into your arms Sugarcoat titles and names While an army demolishes a nearby school And when caught red-handed… with blood Say everyone’s a victim But this’s one issue, and that’s another How can I believe this world When it talks about humanity? Seeing a mother lamenting her child Who died in a raid… hungry Making a killer on par with their victim With all honesty and fairness But this’s one issue, and that’s another How can I sleep peacefully Plugging my ears While a family is buried under the rubbles of its home Forsaken... denied rescue As if the earth in which they’re buried Is not of this earth But this’s one issue, and that’s another How to live in an open prison With bars of fire and ashes Raise from the rubble Grab your killer by the neck Gather your remains and fight And show the deceiving world How the law of the jungle is forced Where’s the route to freedom How to take on a tank barehanded It doesn’t matter if the world speaks out Die free… don’t live in submission Inspire generation after generation How to live and die for a cause What world are we calling for To denounce and condemn? Condemn all you want For any condemnation of crimes in the slaughterhouse Won’t soften the powder’s charge And won’t bring back daylight But this’s one issue… And that’s an honorable struggle…

 

 

 

 

 

 

Cairokee - Telk Qadeya كايروكي - تلك قضية

C’est un problème/ Une cause

They save sea turtles 

They kill human animals 

But this’s one issue, and that’s another 

 

How to become a white angel? 

Bear half a conscience 

Fight for freedom movements 

Annihilate liberation movements 

Distribute your compassion and tenderness 

Over the killed according to nationality 

But this’s one issue, and that’s another 

 

How to become civilized 

Abiding by all terms and conditions 

Make all your words righteous 

Take trees into your arms 

Sugarcoat titles and names 

While an army demolishes a nearby school 

And when caught red-handed… with blood 

Say everyone’s a victim 

But this’s one issue, and that’s another 

 

How can I believe this world 

When it talks about humanity? 

Seeing a mother lamenting her child 

Who died in a raid… hungry 

Making a killer on par with their victim 

With all honesty and fairness 

But this’s one issue, and that’s another 

 

How can I sleep peacefully 

Plugging my ears 

While a family is buried under the rubbles of its home

 

Forsaken... denied rescue 

As if the earth in which they’re buried 

Is not of this earth 

But this’s one issue, and that’s another 

 

How to live in an open prison 

With bars of fire and ashes 

Raise from the rubble 

Grab your killer by the neck 

Gather your remains and fight 

And show the deceiving world 

How the law of the jungle is forced 

Where’s the route to freedom 

How to take on a tank barehanded 

It doesn’t matter if the world speaks out 

Die free… don’t live in submission 

Inspire generation after generation 

 

How to live and die for a cause 

What world are we calling for 

To denounce and condemn? 

Condemn all you want 

For any condemnation of crimes in the slaughterhouse 

Won’t soften the powder’s charge 

And won’t bring back daylight 

But this’s one issue… 

And that’s an honorable struggle…

Ils sauvent les tortues marines
Ils tuent des animaux humains
Mais c'est un problème, et c'en est un autre
 
Comment devenir un ange blanc ?
Ayez une demi-conscience
Lutte pour les mouvements de liberté
Anéantir les mouvements de libération
Distribuez votre compassion et votre tendresse
Plus de tués selon la nationalité
Mais c'est un problème, et c'en est un autre
 
Comment devenir civilisé
Respecter tous les termes et conditions
Rends toutes tes paroles justes
Prends les arbres dans tes bras
Titres et noms de Sugarcoat
Pendant qu'une armée démolit une école voisine
Et quand on est pris en flagrant délit… avec du sang
Dis que tout le monde est une victime
Mais c'est un problème, et c'en est un autre
 
Comment puis-je croire ce monde
Quand on parle d'humanité ?
Voir une mère se lamenter sur son enfant
Qui est mort dans un raid… affamé
Rendre un tueur à égalité avec sa victime
En toute honnêteté et équité
Mais c'est un problème, et c'en est un autre
 
Comment puis-je dormir paisiblement
Me boucher les oreilles
Pendant qu'une famille est enterrée sous les décombres de sa maison
 
Abandonné... refusé de secourir
Comme si la terre dans laquelle ils sont enterrés
N'est pas de cette terre
Mais c'est un problème, et c'en est un autre
 
Comment vivre dans une prison ouverte
Avec des barres de feu et des cendres
Sortir des décombres
Attrape ton tueur par le cou
Rassemblez vos restes et combattez
Et montre le monde trompeur
Comment la loi de la jungle est imposée
Où est le chemin vers la liberté
Comment affronter un tank à mains nues
Peu importe si le monde s'exprime
Mourez libre… ne vivez pas dans la soumission
Inspirer génération après génération
 
Comment vivre et mourir pour une cause
Quel monde réclamons-nous
Dénoncer et condamner ?
Condamne tout ce que tu veux
Pour toute condamnation de crimes à l'abattoir
Ne ramollira pas la charge de la poudre
Et ne ramènera pas la lumière du jour
Mais c’est un problème…
Et c’est une lutte honorable…