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lundi, juillet 16, 2018

615_ LA FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE DE FOOTBALL







 

















 
Vidéo de Yang Edwin

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Dans un petit village du sud-est de la France, comme dans toute la France...











     Coup d'envoi...


 
    But !



                   La joie, la bonne humeur...

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mercredi, juillet 11, 2018

614_ Le dernier Mosteghanemi: Le noir te va si bien



J’attendais cette nouvelle traduction avec impatience. Chaque fois que je pénétrais dans une librairie d’Oran (ou d’Alger ou d’ailleurs) je me posais cette même question « vais-je enfin trouver un nouveau livre de Mosteghanemi ? » je veux dire un nouveau titre en version française de cette auteure majeure dont la presse francophone ignore le grand talent (hormis quelques lignes insignifiantes, une fois l’an, au moment du SILA). Aujourd’hui je peux dire « ouf ». Le nouveau bijou attend tranquillement dans la librairie du Front de mer d’Oran (baptisée « El Mamoune » et qui appartient à Dar el Izza – un nouveau monstre commercial ? – comme lui appartient la grande librairie « Ibn Badis Bookshop » ( ?))





À l’intérieur de la librairie, à deux mètres de l’entrée, mon regard est saisi par une pile d’une trentaine de livres. Une femme semble danser en une du premier. Je me penche. Il s’agit d’un livre de cette écrivaine. La première de couverture me sauta aux yeux comme une cerise au milieu d’un gâteau. Une jeune femme aux pieds nus, les bras tendus vers le ciel, marche sur une plage accompagnée de son ombre moins gracieuse, qui elle aussi ouvre grand les bras. La jeune femme porte une robe rouge à encolure dégagée sur laquelle est parsemée une multitude de gros pois blancs (je ne sais pourquoi – enfin si, coupe oblige – j’ai pensé à l’emblème croate). Entre les deux extrémités de ses pouces et index gauche et droit auxquels elle est coincée, flotte une imposante étoffe blanche immaculée. Ou vierge. 

Les femmes ne meurent plus d’amour en est le titre  (El Aswad Yalikou bikiLe noir te va si bien. 345 pages- 1250 DA) Le rouge et le blanc de la version française remplace le beau noir des tulipes de la version arabe. L’édition est de Hachette A. Antoine, mars 2018. La traduction est de  Fadia Farah Karlitch. « Nous l’avons reçu il y a trois jours » me dit la caissière qui semble intriguée par mon achat. Elle désavoue ouvertement « les valeurs » contenues dans ce roman (et les précédents) même si « le style de Ahlem Mosteghanemi est beau ».



« Tel un piano élégant qui s’est refermé sur ses notes, il s’est refermé sur son mystère. Il ne s’avouera pas l’avoir perdue.  Il prétendra qu’elle l’a perdu, et que c’est lui qui a voulu une séparation aussi tranchante qu’un coup d’épée. Car il préfère à sa présence passagère une absence durable, aux petits plaisirs une grande douleur et aux séparations fréquentes une rupture décisive. Tenaillé par son désir, il a décidé de l’effacer de sa pensée pour se reconquérir, mais le voilà qui se meurt en même temps qu’elle. L’épée de la passion, tout comme l’épée du samouraï, répartit le coup fatal entre le bourreau et la victime… »



Sautez sur ce livre, je suis persuadé qu'il ne vous décevra pas. Il n’y a aucune raison que son style diffère de celui, majestueux, des deux précédents livres traduits en français : Le chaos des sens (Albin Michel 2006, Fawdha el hawas, 1997) et Mémoires de la chair (Albin Michel 2002, Dakiret el jassad, 1993).



J’y reviendrai, très certainement.

Lire aussi :

 




  
 
 
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vendredi, juillet 06, 2018

613_ Concert à l'Institut français d'ORAN: FAFAPUNK






L’Institut français d’Oran avait programmé un concert pour sa soirée du mercredi 4 juillet. Je m’y suis rendu…   Assez tôt pour reprendre mes esprits à la suite de la virée sur la côte ouest et assister à un autre spectacle, un double spectacle en amont dans la cour pas ombragée de l’Institut. Il est vrai que sa superficie est très réduite lorsque l’on songe à celle de l’Institut français d’Istanbul (photo).
Institut français dIstanbul
 




Le premier spectacle est animé par une maman chat et ses cinq ou sept nains toujours affamés. 

 
 








Le second par un groupe de jeunes artistes plasticiens, armés de bombes de peinture et grandes feuilles cartonnées, très actifs dans la cour et probablement ailleurs. « Vous pouvez avancer » dit le directeur du centre, Monsieur Alain Ramette. La petite salle des spectacles contient près de quatre vingt places. Tous ne sont pas occupés. Près de la moitié ou un peu plus, allez, 55 personnes.



Le spectacle commence avec un jeune oranais. Il se présente « je m’appelle Reda, poète clochard, je suis gardien de parking… » et il déclame un texte sur sa condition et celle de tout jeune en définitive, l’oisiveté, l’absence d’horizon... Je vous suggère cette page pour mieux le connaître : https://www.youtube.com/watch?v=s7SRN2p8sRc



elle chante Fatma


Succède à Réda une autre jeune, musicienne dont je n’ai, hélas, pas retenu le nom et qui chante « Fatma » c’est sympathique et le talent ne demande qu’à éclore.



Puis arrive l’attendu FAFAPUNK. L’assistance (une cinquantaine de personnes), à entendre ses « Ouais ! » « Waouh ! »… semble le connaître.Fafapunk

L’affiche du centre le présente ainsi :

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J'y suis resté plus d'une demi-heure. Vraiment sympa.


Lire pour plus d'informations, cette page:


et celle-ci :

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jeudi, juillet 05, 2018

612_ Navette maritime Oran -Les Dunes (entre Aïn el Turk et Cap Falcon)





1.3



Me voilà de nouveau en Algérie. Je m’y trouve pour des raisons familiales que j’effleure dans Sur le rebord du monde (http://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2018/06/sur-le-rebord-du-monde.html), un poème écrit récemment, plus ou moins spontanément, à Istanbul
où je passais en juin quelques jours de vacances. Je suis ici donc, souvent à l’hôpital – en visite. Ceux-là, les hôpitaux, je vous les épargnerai. Je vous promets de ne pas en dire un mot de plus que ce qui suit, cela incendierait Facebook, et toute la toile de l’Internet tant leur réalité est inacceptable pour le dernier des animaux honnis, pensants ou non. Les malades y sont (objectivement et au final) maltraités et le terme est doux (avec toutefois mon respect sincère dû aux quelques employés médecins, infirmiers ou autres agents de sécurité qui font au mieux de leur possible et des moyens indignes de cet hôpital d’Oran qui se veut grand, moderne).


2.3



Bref. En feuilletant un quotidien national, j’appris que, comme à la même période de l’année écoulée, une navette marine quotidienne a été mise en place ce lundi 2 juillet, reliant le port d’Oran au lieu dit « Les Dunes », une plage située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Oran, entre Aïn-el-Turck et Cap Falcon. Je me suis mis en tête de l’emprunter. Il nous faut bien parfois ruser avec les épreuves que nous impose parfois la vie pour, simplement, continuer de vivre aussi ordinairement que possible.



Renseignement pris, je me présente à l’entrée principale du port d’Oran. « C’est à la pêcherie me dit le préposé, deux cents mètres plus loin ». J’y suis. À la pêcherie, les marins pêcheurs vaquent à leurs occupations de marins-pêcheurs, vérifier l’état de leurs embarcations ou des impressionnants filets de pêche... La chaleur s’annonce de saison.

3.3


À droite du ministère de la pêche etc., l’espace dédié à l’ENTMV (Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs) est sympathique, les murs peints en bleu et blanc font ressortir le bel ocre des pavés. Plantés sur le mur d’enceinte, entre les lampadaires à bi-boules opalines tout neufs, les fanions tricolores agrémentent l’enceinte. Nous sommes à quelques heures de la commémoration de la « journée de l’indépendance et de la jeunesse » et Moulay Abdelkader el Djilani comme notre dame de Santa Cruz, du haut du Murdjadjo, protègent tout cet ensemble, comme le reste.
Il y a cinq chats trois pelés et un tondus et moi. Un employé de l’agence, assis sous un grand panneau « Ne pas fumer », fume. Les autres employés et agents de sécurité le regardent fumer. On retrouve ces mêmes interdictions (un grand cercle rouge sur fond blanc barré d’une oblique rouge elle aussi, étreint une cigarette à l’agonie) dans les beaux espaces réservés aux toilettes (une pièce pour les hommes, une autre pour les femmes. Une propreté que salueraient des Suédois ou des Slovènes. Je gage que la durée de vie de celle-ci – la propreté – n’excèdera pas la fin de la prière de vendredi prochain). Non je ne dénigre pas. Regardez les lieux publics autour de vous.

Tous (chats, pelés, tondus, employés) s’amusent de rien. Ils sourient, blaguent. Un couple avec deux enfants est assis non loin. Ensemble ils occupent trois des 150 sièges tout neufs. Un jeune ado passe sous le tourniquet qui nous sépare du ponton, il se fait sermonner par un adulte qui porte d’imposantes lunettes noires type Ray-Ban avec sacoche en cuir marron en bandoulière délicatement posée sur une chemisette kaki. Est-ce un chef ? (chef de quoi ?) Un enfant s’amuse, inhale l’air qu’un adulte empoisonne. Un homme passe lui aussi par-delà la zone réservée au passagers. Il observe le Capitan Morgan maintenant arrimé devant nous, et peut être plus loin, la mer, la digue, ou son avenir. Il est habillé d’une chemise courte blanche avec des rayures minces parallèles, couleur or. Deux lignes ténues à gauche, deux à droite et d’un pantalon bleu-nuit impeccablement repassé. Lui aussi a des lunettes noires de type Ray-Ban et un sac en bandoulière. Noir, plus petit et bien usé. Il porte à ses lèvres une cigarette qu’il allume aussitôt. Je n’ai pas réussi à saisir la marque. Il rêve d’un monde autre, c’est sûr.






Autour de moi, sur les nombreux sièges métalliques, les nouveaux arrivés s’installent. Sur mon petit carnet à spirales rouge (il me suit partout celui-là, absolument partout, comme les 25 autres qui l’ont, année après année, précédé.) j’écris ce que je vois, entends, ressens. C’est une chose ordinaire avouez ! Eh bien, manifestement pas en Algérie. Ce n’est pas la première fois qu’alors que je suis plongé dans mon cahier, on vienne à m’apostropher, du simple citoyen qui n’a rien à faire de son temps au policier zélé, « vous écrivez ? » (parce que ce n’est pas évident ?) « vous êtes journaliste ? » (parce que j’écris ?) « vous êtes étranger ? » (et alors ?) A l’extérieur de l’enceinte d’embarquement, je suis adossé au grillage, le stylo entre le pouce et l’index droits, le cahier dans l’autre main. Je dois avoir l’air songeur, cela n’a pas raté. Un policier avance vers moi. Il est jeune, 35 ans environ, sourire aux lèvres, uniforme impeccable, avec un Talkie-Walkie en évidence avec ses bips et bruitages de fritures particuliers pour impressionner. Sa parole est posée et son interrogation précise « vous écrivez à propos de la navette ? », puis  « vous écrivez vos impressions ? » puis enfin « vous êtes journaliste ? » Ma réponse négative le déçoit presque, « parce que si vous êtes journaliste, il vous faut une autorisation » etc. vous connaissez la musique j’en suis sûr. Puis la discussion s’enlise sur les travers de la société : l’éducation, la corruption, la politique… Ses interventions sont ponctuées de temps à autre par des références religieuses (le nouveau sésame de nombreux Algériens, Abou-Barkr Essediq étant en position privilégiée). Dans le Bled les gens qui n’ont que de bonnes intentions vous abreuvent de paroles censées vous honorer (ou vous enterrer), mais elles vous donnent envie de gerber, vous qui vous éreintez au pays de Hinault et d’Anquetil à avaler quotidiennement en VTT vingt bornes de bitumes pour freiner le temps : « ya si el haj, ya chikh, ya ammo. Non, pas le dernier, je trouve « ya ammo » hautement plus sympa. Faut pas exagérer.

 

Bref. Ce charmant homme de l’ordre, reviendra plus tard (car je suis très en avance et j’attendrai plus de deux heures à regarder, entendre, ressentir et écrire) avec des commentaires, cette fois déplacés comme « n’écrivez pas sur l’entreprise ». Je l’envoie aussi poliment que possible paître sur le plancher ferme des grasses vaches limousines. Lui dis que cela ne le regarde pas. Nous nous quittons toutefois sur une sincère et chaleureuse poignée de main sèche ou ferme. Je suis tombé sur un homme de bonne famille je vous le promets. « Avancez s’il vous plaît avec votre billet pour embarquer » lance un jeune employé portant un gilet fluorescent orange. Il est 13h 15, le trajet durera une heure. Sur le mien il est indiqué « Algérie-ferries- Carte d’Accès. Agence 9999. ISCHIAMAR III. Oran-Aïn El Türck. Carte d’embarquement 04/07/18 - 09 :45 :10 (il est en réalité au moment où je l’achète 13h 05)- N° Billet : 243, type : Adultes (suit un code barres sans numéro). Prix Billet : 250 DA. Billet voyagé ! Non remboursable Non échangeable. Bonne traversée…et… à bientôt ! »

Les amarres sont larguées et le Capitan Morgan s’élance pour une heure de traversée avec à son bord une trentaine de passagers manifestement heureux d’éviter sous un soleil de plomb (évidemment) l’horrible route de la corniche et ses embouteillages !

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Capture du journal ajoutée ce jour dimanche 31 janvier 2021