En décembre dernier les Editions Incipit en W ont fait paraître un recueil de poésie, et en ce mois de février un roman.
Les auteurs sont: pour le premier ouvrage Meriem TERKI, pour le second Martine MARCK.
Voici quelques extraits:
Meriem TERKI, Paroles blessées
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Les auteurs sont: pour le premier ouvrage Meriem TERKI, pour le second Martine MARCK.
Voici quelques extraits:
Meriem TERKI, Paroles blessées
La lune est une femme en souffrance,
Invisible odeur de sa tristesse,
Il y a sur sa peau lointaine,
Le souvenir qui sert à vivre,
Le regret qui sert à l'amour,
Je tombe.
La lune se couche désarmée,
Ses yeux me regardent, et s'effacent,
Reflet sur sa peau,
D’un désir inavoué,
C'est en son creux que je résiste,
Fendue par les cris du jour,
Je tombe.
Et j'oublie ce qui mord,
Tout en espérant ce que j'oublie,
La lune est une femme en souffrance,
Sa vie tremble sous les lames du
silence,
A la courbe de son regard,
Les éclats sombres du monde.
Fontaine séchée par les secrets,
La lune s'impose, la lune explose,
Son corps se débat de nos aboiements
de désirs.
Et quand je tombe,
Je me soumets.
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J'ai dans le cœur,
L'image brève d'une rencontre,
Le reflet encore chaud des premiers
maux.
Les regards vidés de doutes,
Puis les pincements incertains,
Incontrôlables et amis,
D'une réalité susceptible,
Et orageuse.
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Martine MARCK, Aldomond et Elle.
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Les doigts sur le clavier, elle cherchait l’inspiration. Tout d’abord, le
personnage.
Il pouvait avoir trente-cinq ans, c‘était un bel homme et il le savait. Il
aimait, quand il en avait le temps – et quand il ne l’avait pas, il le prenait
– faire le compte de ses conquêtes. Il en avait beaucoup ! Souvent, il
perdait le fil de ses calculs. Il n’était pas fat, c’était tout simplement un
homme heureux. Il était actif, on pouvait même dire sportif, ce qui expliquait
son physique avantageux. Il était libre. Très tôt, il avait compris que pour se
réaliser pleinement, réussir à trouver la voie qui mène sinon au bonheur, du
moins à un état très satisfaisant qui lui ressemblait, il ne fallait pas
s’encombrer de poids morts : amour, enfants, etc. Famille n’était pas un
concept pour lui. Il avançait dans sa vie, satisfait de lui-même, confiant, on
pouvait donc dire heureux.
Ça y est, je tiens mon personnage ! Il me manque encore pas mal
d’éléments, mais dès que j’ai l’idée directrice, je peux avancer.
Il était né dans ce qu’on appelle « une bonne famille », non pas
riche, mais « classe moyenne aisée ». Il n’avait jamais connu les
privations, mais on lui avait inculqué très tôt la valeur de l’argent. Il ne
courait pas après à tout prix, mais il ne le gaspillait pas. Son train de vie
était loin d’être modeste, il aimait les belles choses et surtout les bonnes
choses, mais il ne jetait pas l’argent par les fenêtres. Jamais sujet à des
coups de tête. Il n’était pas charitable, mais essayait, autant qu’il le
pouvait, de ne pas faire de mal à autrui.
Là, je crois que je m’égare, ce type n’est pas marrant. Comment faire de
la bonne littérature avec un mec aussi tiède. Fantasme de l’auteur ne fait pas
toujours l’homme idéal pour un bon roman. Il faudrait creuser du côté des
défauts. Le lecteur n’aime pas les gens lisses, il lui faut quelque chose qui
aille gratter ses bas instincts pour lui donner le frisson de la transgression
par personne interposée. Je me refuse toutefois à tirer vers le
« gore », mais je devrais aller au moins vers le « bad
boy ». Pas facile, essayons.
Mais, sous cette apparence d’homme tranquille et pas mauvais, se cachait
une grande part d’ombre qu’il s’était toujours efforcé de cacher. Il n’était
pas celui qui laissait voir. C’était cette hypocrisie, cette volonté de tromper
qui occupait une partie de cette ombre. Une habileté certaine à manipuler son
entourage complétait son caractère. Celui qui passait pour un honnête homme
n’était, en fait, qu’une sombre crapule au sourire enjôleur.
Cette fois je le tiens. Je vais pouvoir me lancer. Reste à savoir dans
quoi ! Il pourrait faire un excellent psychopathe, dans un roman policier.
Je le vois bien tuer avec raffinement et cruauté.
Il rencontrait une jeune fille depuis un certain temps. Ils s’étaient
connus au cours d’une soirée donnée par un de ses amis, peintre qui voulait se
faire connaître en invitant un maximum de personnes dans son atelier. Soirée
informelle, saucisson, beaujolais, au milieu de ses toiles. Il l’avait trouvée,
tapie dans un coin, comme effrayée par tout ce monde qui montait de plus en
plus le son pour se faire entendre. La cacophonie était telle que l’oreille la
plus endurcie aurait souffert. Il l’avait sortie de son coin, l’avait entraînée
dehors et entreprit un travail d’approche. La jeune fille était consentante,
elle ne pouvait que craquer devant ses charmes. Ils s’étaient revus, il tissa
sa toile et lorsqu’elle fut entièrement conquise, il la tua. Sans aucune raison.
Et comme il avait pris soin de tenir cette liaison secrète, il se pouvait même
qu’il s’en tire sans être inquiété.
Je ne la sens pas cette histoire, trop connotée « feuilleton
américain ». Et toutes les recherches à faire sur les techniques
scientifiques de la police ! Le souci du détail, ne rien laisser au hasard
pour que l’intrigue tienne debout. Je n’ai jamais écrit de polar, cherchons
ailleurs. Il pourrait être le héros pris à son propre piège dans un roman
psychologique.
Il avait rencontré cette femme au cours
d’une soirée donnée par un de ses amis, peintre pour se faire connaître.
Lorsqu’elle était arrivée au bras d’un quinquagénaire aux allures de vieux
beau, elle avait été le point de mire de l’assemblée. Jamais vu une telle femme
dans la réalité. Elle rayonnait. Il avait été irradié. Il n’avait eu de cesse
que de l’approcher. Pas facile, plusieurs couches concentriques de mâles
étaient collées à elle. Elle ne faisait rien pour s’en échapper. Elle souriait,
c’est tout. La lutte était chaude pour l’accaparer. Il laissait faire, se
contentant d’observer. Voyant l’échec de leurs tentatives, plusieurs mâles
aimants se décollèrent pour aller chercher une proie moins convoitée, plus
facile...
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