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jeudi, mars 23, 2017

568_ Camus, la fouille au texte par Salah Guemriche

A la suite de la publication du dernier ouvrage de Salah GUEMRICHE " Aujourd'hui Meursault est mort" (Ed: Frantz Fanon- 2017 Alger.)
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mercredi, 22 mars 2017

«Aujourd’hui, Meursault est mort», un livre coup de poing

Écrit par  Farid Ainouche

Les Editions Frantz Fanon que dirige le jeune Amar Ingrachen, qui est aussi journaliste au quotidien l’Expression, vient de publier il y a quelques semaines «Aujourd’hui, Meursault est mort», un essai-fiction de Salah Guemriche. L’auteur y propose à la fois une lecture critique de l’œuvre d’Albert Camus
et un examen profond du rapport qu’avait cet auteur majeur, natif d’Algérie, à la question coloniale. Son observation porte en particulier sur le roman phare de Camus, «L’Etranger», texte-clé et abondamment discuté notamment pour avoir laissé échapper les réalités coloniales qui s’offraient pourtant à lui, comme dirait Edward Said, mais elle s’étend aussi à l’ensemble de la production du prix Nobel 1957 de littérature. 
Romans, essais, pièces de théâtre, articles de presse, entretiens, tout ou presque est passé au crible par Salah Guemriche dans son livre construit sur un dialogue en quatre parties et sur près de 200 pages entre le personnage de son essai-fiction, le «fils de l’Arabe» ou «Tal El moudarab» et «Monsieur Albert», dont on devine bien qu’il s’agit de Camus. Dans l’échange entre les deux personnages, colloque étrange qui s’amorce entre eux après l’exécution sur la place publique au pied de la prison d’Alger Barberousse de Meursault (celui qui a tué l’Arabe dans l’Etranger), le premier accule le second : d’abord en lui assenant une vérité : «Meursault n’a pas tué un homme sans nom et sans visage, il a tué mon père». Puis, chemin faisant, en l’invitant (en l’obligeant plutôt, mais sans violence ni haine) à découvrir et disséquer les raisons de «Monsieur Albert» à néantiser et effacer l’Arabe. Leur déambulation dans un Alger désert et atemporel est un parcours à but précis en vérité. 
Celle-ci est littéraire, historique et politique. Elle ouvre à celui qui la suit des pages entières des grands textes de Camus : «La chute», «La peste», «Caligula», «L’homme révolté»…, que le «fils de l’Arabe» commente et dissèque sous nos yeux avec la virtuosité du lecteur boulimique et surtout actif, auquel rien n’échappe pour boucler une marche dont l’objet est de s’appuyer sur ses textes humanistes pour démasquer l’«inconscient colonial» - la formule est d’Edward Said - dans lequel est enserré «l’Etranger» de Camus, un auteur qui «a du sens sur les mains», dit Salah Guemriche 
Dans son livre, il y a au moins deux raisons essentielles pour le lire : «Aujourd’hui, Meursault est mort» propose en premier lieu à ceux qui ne la connaissent pas une immersion des plus profondes dans l’œuvre camusienne. En second lieu, l’ouvrage fait l’examen clinique du rapport équivoque de Camus à la colonisation.

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