(Suite et fin)
(-Tack och lov att vi hann ! Dieu soit loué, nous sommes arrivés à temps !
C'est ce que j'ai dit hier en rentrant. Eva-Housia et Katarina s'impatientaient.
- Tu le dis si bien et à propos ! On a failli dîner sans toi, où es-tu passé m'a demandé Eva.
- Je me suis oublié au musée.
- Oublié au musée?
- Oui je me suis rendu au National muséum. Il était temps que je le découvre depuis le temps que je suis là ! Magnifique. J'avoue qu'il est magnifique ! J'ai eu un faible pour le compartiment français. Vous connaissez? Magnifique ! Evidemment les sérénades de Watteau, dans la salle 317 font ombrage à tout autre peinture. On ne voit qu'elles d'ailleurs. Où que l'on soit dans la salle on ne voit qu'elles. Elles saisissent les regards et l'espace exigu, comment vous dire…. Elles nous apostrophent et nous attirent vers elles comme un être l'est par des séquences précises de son passé. Dans le casque une voix m'avertissait : "… Cette Leçon damour est quelque peu abîmée comme vous pouvez le constater. L'œuvre est portée par un support en noyer. Elle est toute de poésie. Le temps semble prendre du repos sous les branchages parmi les visages. La statuette charnue symbolise…"
(Il tuerait cette monstrueuse âme vivante et ainsi, délivré de ses horribles reproches, il serait en paix. Il saisit le couteau et le planta dans la toile.)
- Qu'as-tu sous le bras?
- Attends. J'ai croisé un type étrange. Je l'ai aperçu de profil. Au moment où j'allai lui adresser la parole il disparu emporté par l'ascenseur. Je n'eus que le temps de lever le bras et de tenter un "hé !" sans réponse. A son allure, à sa taille, à son béret, je jurerai l'avoir connu. -J'ai pensé à l'historien que je commençais à apprécier. Au galant homme du train. Que ferait-il ici?- J'ai dévalé le large escalier aussi vite que je pus. Il avait disparu. Rien. Ni dans les couloirs, ni dans la cafétéria. Ah, mais c'est si beau, si magnifique ! Tenez, c'est pour vous. J'ai trouvé ça en sortant de la cafétéria. Pas mal non? La leçon damour a reçu un coup.
Je leur ai montré les deux reproductions. Le temps avait passé. Le temps a donc passé. Jours et semaines. Les mois aussi. L'automne à peine arrivé semble lui aussi vouloir s'éclipser. Le voilà bientôt passé.
- Et si on allait au festival demanda Eva-Housia.
- Et le resto c’est le resto qui était prévu !
- Le festival et le resto, allez chiche, l'un et l'autre?
- Forcément ! Le moment est venu. Je le pressentais. Il était là à deux pas. Je l'entendais. Je le voyais. Il s'approchait insidieux.
- Je vous attendrai au Kebab vers dix-huit heures. Pas plus tard n'est ce pas, mais je vous appellerai. Je ne pourrai pas rester au- delà de vingt heures. Moi aussi mon temps est sévèrement compté!
- Très bien dit Eva-Housia. Mais enfin quand t'arrêteras-tu?
- N'oublie pas mes affaires ! Comme tu seras en voiture…
C'était hier soir.
I was talking to the preacher, said God was on my side. Cet air léger et grave me poursuit jusque dans cette rame de métro. Je me suis réveillé avec. Cet air me poursuit et me harcèle. Ce matin il neige. Cela est une banalité. Voilà pourquoi je l'énonce. Je trouve qu'on a souvent tendance à occulter les banalités, ces petits riens qui font la vie. Il neige. Il neige tous les jours, toutes les nuits. En cette saison blanche les nuits déteignent sur les jours. Il sont noirs. Il neige. C'est sa saison. Chaque nouveau pas sur la chaussée est immédiatement recouvert d'une poudre argentée. Le dernier mot ne peut que lui revenir. Nous arrivons de la maison par le tunnelbana comme souvent lorsque nous venons à Stockholm pour flâner ou faire quelques achats. Généralement, c'est Katarina qui utilise la voiture. Nous descendons à la station Slussen. Nyar habite depuis les premiers jours de cette année chez Kat, son amie, dit-il. A Alvsjö. Il l'a connue à la fête de la SACO. A Farsta il est resté moins d'un trimestre. Peut-être deux mois ou un peu plus. Peu après les fêtes il nous a quittés. Les enfants de Kat vivent l'une à Stockholm, l'autre au sud, à Malmö. Qu'est-il devenu? -on l'appelle Nyar depuis notre arrivée. Quelques jours seulement après notre arrivée à Stockholm il était baptisé. Sans sacrement. Excédé qu'elle l'appelle Roi-yen', un jour il lui livra l'étymologie :
- Mon nom signifie nouvel an.
Katarina éclata de rire.
- Ainsi, dit-elle sans se retenir, Rian signifie Ny-ar!
- Oui, en berbère cela veut dire nouvel an" répondit-il fièrement en tirant sur la barbe.
Il a laissé pousser la barbe dès notre arrivée. Il n'en eut jamais auparavant jure-t-il. Depuis, elle l'appelle "nouvel an" en suédois, Ny ar ! Nous aussi. Lui, n'a jamais protesté. Il n'a pas dit non plus qu'il acceptait- Je ne l'ai plus revu depuis plusieurs mois et je le regrette. Qu'est-il devenu? Katarina s'active plus, depuis qu'elle est à la retraite. Elle est devenue une forcenée du volontariat. Elle ne changera plus.
Nyar et moi sommes venus au Nord pour quelques semaines. Plusieurs mois passèrent et nous y sommes encore. La vie est ici entièrement portée par la froideur de l'indifférence. Dans mon esprit le terme "ici" renvoie aussi et infailliblement à tous les espaces. On ne peut réduire l'indifférence des hommes à une région, un pays. L'homme est de partout comme l'ici l'est aussi ; forcément. On se promène, on travaille, on vit des heures et des heures dans le silence de l'isolement. Les hommes ne se connaissent pas. Les hommes s'ignorent. Pour certains d'entre nous la nécessité éclos comme un bouquet de bourraches sur la honte d'être et devient la réponse, la solution : la nécessité, la vraie nécessité, celle qui n'est pas dévoyée, celle dans laquelle ne se tapit pas la contrainte. Celle qui ne renonce pas à la volonté. (Toute réflexion autour de l'opposition -ou de la conjonction- entre l'explication des phénomènes et des comportements par les causes et leur explication par les raisons est bien évidemment nulle et non avenue. Mon idée est ailleurs et les vaches des fermiers suédois du milieu du siècle dernier ne sont pas concernées. Boudon non plus) Il s'agit de cette nécessité qui est l'alternative face au monde d'illusions, qui de surcroît autour de soi s'écroule. Cette nécessité qui m'autorise à dire non. A partir. Celle qui est faite d'obligation. Celle qui enfante le conflit. Certes comme dans les plus beaux romans il y a dans cette vie ici des îlots de fraternité, de vie, des îlots d'incertitudes. Ils sont inscrits dans des lieux mais aussi dans des moments. Certes. Dans des espaces et des instants. Certes. Mais combien insignifiants sont- ils et combien éphémères. Illusoires. Cela ne rime à rien. Le temps non plus. Plusieurs mois coulèrent sous les ponts de l'insondable.)
Aujourd'hui j'ai un véritable besoin d'espace. Mon être a besoin d'espace. Marcher. Marcher. Peut être pas errer, mais marcher. Fuir. Droit au but. Je suis secoué par une prescience fugitive qui me réconforte et m'inquiète à la fois. Je me sens léger. A mes côtés Eva-Housia traîne. Elle doit certainement vouloir flâner. Pas moi. Elle fait beaucoup de lèche-vitrines. Je la comprends. Ya-Sin la préoccupe. Couches-culottes, chaussettes et compagnie. Elle a été suivie de très près par le médecin de famille et par d'autres spécialistes qui l'ont convaincue malgré son âge. Alors elle leur fait confiance. Cela n'est pas très raisonnable. Pas très sérieux.
- Allez !
A l'entrée de Gamla nous passons devant une vieille et sombre construction dont le rez-de-chaussée abrite une librairie sous les regards attentifs des occupants-lecteurs très sérieux du Den Gyldene Freden, à deux pas. Dans la devanture j'aperçois Ormen : Det låg en orm på bottnen av den och en pojke som studerade zoologi…
- Viens, dis-je en montrant le livre à Eva, tu connais? Elle hoche la tête mi-intriguée mi-ironique.
- Talar du svenska?
- Depuis que je suis ici j'ai fait des efforts, tu ne trouves pas? Je n'ai pas lu Ormen ou plutôt si, j'en ai parcouru quelques lignes. J'y ai vu quelques signes. C'était le premier jour. Le jour de notre arrivée. C'était dans le ttt, train. J'ai essayé, rappelle-toi mon voisin dans le ttt, train, je venais de Copenhague avec Nyar. Mais toi?
- Oui je connais. L'auteur en est Stig Dagerman. J'ai lu plusieurs de ses écrits. Noirs. La vie. Pour ce qui est de celui-ci, je l’ai lu, mais il y a longtemps. Je me souviens vaguement d’une histoire de serpent, un ormen oui, dans une caserne et des gars plus ou moins perdus. Je préfère son dernier cri, profond, son dernier hommage : tu ne peux refaire le monde. Modère l'ardeur de tes vœux et cætera… oui j'aime beaucoup. A propos, qu'est devenu ton Faulkner? cela fait une éternité que tu n'en dis rien.
- C'est un serpent de père ! pardon, un serpent de mer !
- Ja
- Je vais rompre les amarres. Le spécial Faulkner devait être diffusé en début d'année mais il me semble qu'on traîne les pieds. C'est le silence total depuis le printemps. On ne répond plus à mes e-mail. Ils doivent faire la gueule à Lectura ! Je comprends. L'absence est si longue !
- Tu les as pourtant mis au courant de la situation.
- Bien sûr.
- Tu as bien envoyé une pige une fois au minimum d'ici n'est ce pas?
- Plus que cela, j'ai expédié deux écrits vers mars justement et trois autres en été. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus. S'il fallait les attendre pour vivre…
- Appelle-les !
J'ai tenté de la remercier pour son hospitalité mais elle réfréna en deux mots mon intention. Une fois encore. Nous empruntons une ruelle qui nous mène jusqu'à l'église allemande à la tour verte. Nous prenons une rue piétonne qui a la forme d’un Z aux angles droits. Elle débouche timidement sur l'extravagante Stortorget. Gamla est un îlot d'anciennes demeures et de ruelles chétives flottant entre deux quartiers, Södermalm et Norrmalm. Devant nous, la célèbre vieille et imposante bâtisse veille. Bientôt, un nouveau magicien des lettres, un maître des mots qu'elle a couronné y recevra ses titres et les honneurs. L'un de ces grands esprits regretta autrefois ici-même que le cinéma ne s'occupât guère de lui. Le jour de son intronisation il raconta des histoires -parfois de vraies salades sinistres- à dormir debout. Comment peut-on dire et laisser dire des choses pareilles, des histoires calamiteuses, injustes qui ne tiennent pas debout. Enfin ; si je l'ai bien compris. Aujourd'hui cela est vraiment sans importance.
De grandes affiches inondent ce quartier et les autres. Plusieurs d'entre elles annoncent pour toute la fête du cinéma – justement – requiem pour une nonne au Stockholms Stadsteater.
(Vers la fin de sa vie, seul le théâtre comptait pour lui. Il y était heureux et merveilleux. Il arrivait qu'il pétrisse des scènes et des personnages empruntés jusqu'à ce qu'ils lui ressemblent!
Temple : je ne suis pas servante. Je ne veux pas servir ce maître qui t'oblige à mourir…
Nancy : j'sais pas. Mais, faut avoir confiance en Lui. C'est peut être ça le prix qu'il faut payer pour la souffrance.)
Les saisons passent et imprègnent notre présent de leur responsabilité. Le temps a passé et cela m'est égal, c'est merveilleux. Il neige sans discontinuer. Nos pas sont feutrés, hésitants.
- Quelle heure as-tu? Depuis que j’ai égaré ma fichue montre je suis perdu. Pourquoi souris-tu? J’y tenais beaucoup tu sais… Comment ai-je pu? Elle a appartenu à ton grand-père. Je te l'ai dit non?
Je suis égaré. Nous entamons la journée et déjà elle amorce sobrement son déclin ! Stortorget est donc une belle grande place au milieu de laquelle trône ces temps-ci un gigantesque et majestueux sapin illuminé de mille feux. Il y a aussi un ensemble de fontaines, dirigée chacune vers un angle de la place. L'hiver est déjà las. Une goutte suspendue ne tombera pas, ne coulera pas. Elle glissera difficilement comme une goutte de colle sur d'autres gouttes d'eau ou de colle, elles aussi suspendues et qui ne tomberont pas. L’eau ne coule pas. Ne coule plus. Blanche et glacée elle forme un bouchon et semble nous contempler. Figée. Le froid a raison de sa fluidité. Derrière nous trois ouvriers s'activent autour de canalisations agonisantes. Un quatrième tient une lourde torche électrique dont il promène les faisceaux dans le grand trou béant. Moins douze degrés. Deux gamins emmitouflés s’agrippent à l’une des fontaines. Je devine un à un les gestes qu'ils font. Je suis déjà venu dans cet endroit. Les mêmes scènes à venir et déjà vues. Cela me bouleverse. Ils refont les mêmes gestes. C'est extraordinaire. Ils caressent l’eau qui ne râle plus comme ils caressent l’espoir. Celui de se rendre à Santaworld où les attendent de pieds fermes tous les Pères Noël avec leurs coups fourrés.
- Tu m'as parlé? dis-je à Eva-Housia.
- Ah non, non. Elle me sourit. Je l'embrasse sur le front.
Les sourires sont larges et les yeux dans les yeux s'envolent pour le Paradis. "C'est la fête, la vie est belle !" semblent vouloir nous jeter à la figure les deux gamins insouciants et irrités par ces mines défaites marquées par l'expérience et qui les scrutent, envieuses. A l'un des balcons qui cernent la place, de l’intérieur, une dame voilée par le rideau de la fenêtre les regarde, amusée par leur manège. Il neige. Il neige abondamment depuis au moins une semaine. Je prends mon bloc-notes gelé pour y porter quelques sentiments croisés, enthousiastes et désespérés qui là, en cet instant me secouent. Quelques mots simples, les premiers venus. Ceux qui ne prennent pas le temps –auxquels Je ne donne pas le temps– de se travestir. Je les plaque, dépouillés, vrais. Des mots sur la place, les enfants, le rideau. Des mots sur cette neige abondante et sur cette eau qui n'est plus maîtresse d'elle-même. Qui ne coule plus. Qui est prise dans la nasse.
- Allons.
Nous devons continuer. Nous traversons Storkyrkan entre la haute cathédrale et le Palais Royal. Impérial. Nous franchissons Elsegatan ainsi que le pont pour arriver sur la prestigieuse Drottningatan. Chaleureuse et populeuse. Nous contournons kulturhuset par la Beridarbansgatan puis passons devant Sverige-huset sur l'énigmatique Qrollgatan. Devant le 5 Biblioteksgatan la foule est compacte. Dans le cadre du festival international du film qui est cette année presque entièrement consacré à Bergman, le Roda-Kvar comme plusieurs autres cinémas projette de nombreux films de cet autre génie. Des courts-métrages lui sont dédiés ainsi que des écrits et conférences. Nous faisons la queue devant la caisse pour Viskningar och rop. A côté, une autre longue file patiente pour assister à la projection de A travers le miroir. J'ai choisi Cris et chuchotements pour son affiche, mais pas seulement : trois sœurs bien seules artificiellement protégées par des ombrelles ; inondées par le crépuscule immuable du soir -cela pourrait bien être l'aube- et par l'immensité naturelle. Elles iront se bercer paisiblement sur la balancelle de leur enviable candeur retrouvée. Ma fille ne dit rien. Elle m'adresse un simple regard interrogateur accompagné d'un furtif haussement d'épaules. Elle finit par lâcher :
- Tu ne vas rien comprendre".
Mais comprendre quoi? Nous y sommes. Les lumières s'éteignent. Les bruissements se tassent un peu plus. Les images défilent, de plus en plus lourdes et inquiétantes. Ce monde est horrible. Un désir puissant s'impose à moi comme une fatalité. Brusquement j'aimerai que tout se fige. Que rien ne bouge. Que les murmures cessent. Que les spectateurs et les acteurs arrêtent de s'agiter. Quelle froide belle journée blanche et noire aussi. Magnifique journée pour se faire enfin enfermer ou oublier. Les saisons se succèdent. Heureusement ou malheureusement mais je n'y peux rien. Elles forgent la vie puis s'éclipsent et reviennent. Devant moi d'autres lumières et couleurs s'entrelacent, par moment violemment. Victorieusement. Le blanc majestueux s'épanouit, nous éclabousse. Blanc de neige, blanc de blanc, blanc de linceul, blanc du journal d'Agnès. Agnès… Agnès? je crois, oui. Elle se lève, elle vomit, elle disparaît sous la couette. Tout a une fin. Les choses, les plantes. Chaque chose, chaque plante, chaque être porte en soi la vie qui porte elle-même sa propre abolition. Le sage qui récite et répète l'arbre est dans le fruit, l'arbre est dans le fruit, ne voit pas le ver. Il ne voit pas le paradoxe, précisément parce qu'il est sage. Le fruit porte le ver et l'arbre. Comme la disparition et la régénération de l'homme sont en son sein. La volonté, notre fragile et ténue volonté se trouve ici prise dans l'arantèle. Trop occupées les deux sœurs d'Agnès ne la voient pas. Et cette douleur dans la poitrine qui me reprend. Bon sang ! Un profond dégoût irrésistible de mon être et de tous les autres m'envahit insidieusement. Dégoût de tout et de tous. Qu'a-t-elle à se coller contre moi? Je ne la supporte pas. Non je ne la supporte pas. Dans le silence et la solitude. Forcément. Absurdité que tout cela. La douleur qui me tenaille est à la hauteur de cette profonde aversion et de cette profonde humiliation qui lui donnèrent vie. Qu'ai-je donc fait? J'ai froid. J'ai froid. Déréliction. Je pense : "J'ai froid". Je pense seulement : "J'ai froid". Je n'ai manqué de rien. Je n'ai manqué de rien. Mais pourquoi tout cela? J'ai d'ailleurs toujours été entouré, aimé ; mais seul dans ma folle quête de quelque rescrit à mes questionnements. Là, las, pénétré par le mystère je suis bien bas et j'ai froid. Obligé.
Paix à mon âme Housia Eva Kata entre ils sont mon âme les débris de ma conscience la lumière tout autour évanescente s'infiltre délivrée mon âme la lumière irradiante j'arrive entre les débris de ma conscience évanescente s'infiltre la lumière irradiante ils sont mon âme la lumière tout autour délivrée mon âme j'arrive j'arrive royaume autour lumière-amour part alejsk kara ob océan obligé élée ilestun Ya-Sin ob »
(-Tack och lov att vi hann ! Dieu soit loué, nous sommes arrivés à temps !
C'est ce que j'ai dit hier en rentrant. Eva-Housia et Katarina s'impatientaient.
- Tu le dis si bien et à propos ! On a failli dîner sans toi, où es-tu passé m'a demandé Eva.
- Je me suis oublié au musée.
- Oublié au musée?
- Oui je me suis rendu au National muséum. Il était temps que je le découvre depuis le temps que je suis là ! Magnifique. J'avoue qu'il est magnifique ! J'ai eu un faible pour le compartiment français. Vous connaissez? Magnifique ! Evidemment les sérénades de Watteau, dans la salle 317 font ombrage à tout autre peinture. On ne voit qu'elles d'ailleurs. Où que l'on soit dans la salle on ne voit qu'elles. Elles saisissent les regards et l'espace exigu, comment vous dire…. Elles nous apostrophent et nous attirent vers elles comme un être l'est par des séquences précises de son passé. Dans le casque une voix m'avertissait : "… Cette Leçon damour est quelque peu abîmée comme vous pouvez le constater. L'œuvre est portée par un support en noyer. Elle est toute de poésie. Le temps semble prendre du repos sous les branchages parmi les visages. La statuette charnue symbolise…"
(Il tuerait cette monstrueuse âme vivante et ainsi, délivré de ses horribles reproches, il serait en paix. Il saisit le couteau et le planta dans la toile.)
- Qu'as-tu sous le bras?
- Attends. J'ai croisé un type étrange. Je l'ai aperçu de profil. Au moment où j'allai lui adresser la parole il disparu emporté par l'ascenseur. Je n'eus que le temps de lever le bras et de tenter un "hé !" sans réponse. A son allure, à sa taille, à son béret, je jurerai l'avoir connu. -J'ai pensé à l'historien que je commençais à apprécier. Au galant homme du train. Que ferait-il ici?- J'ai dévalé le large escalier aussi vite que je pus. Il avait disparu. Rien. Ni dans les couloirs, ni dans la cafétéria. Ah, mais c'est si beau, si magnifique ! Tenez, c'est pour vous. J'ai trouvé ça en sortant de la cafétéria. Pas mal non? La leçon damour a reçu un coup.
Je leur ai montré les deux reproductions. Le temps avait passé. Le temps a donc passé. Jours et semaines. Les mois aussi. L'automne à peine arrivé semble lui aussi vouloir s'éclipser. Le voilà bientôt passé.
- Et si on allait au festival demanda Eva-Housia.
- Et le resto c’est le resto qui était prévu !
- Le festival et le resto, allez chiche, l'un et l'autre?
- Forcément ! Le moment est venu. Je le pressentais. Il était là à deux pas. Je l'entendais. Je le voyais. Il s'approchait insidieux.
- Je vous attendrai au Kebab vers dix-huit heures. Pas plus tard n'est ce pas, mais je vous appellerai. Je ne pourrai pas rester au- delà de vingt heures. Moi aussi mon temps est sévèrement compté!
- Très bien dit Eva-Housia. Mais enfin quand t'arrêteras-tu?
- N'oublie pas mes affaires ! Comme tu seras en voiture…
C'était hier soir.
I was talking to the preacher, said God was on my side. Cet air léger et grave me poursuit jusque dans cette rame de métro. Je me suis réveillé avec. Cet air me poursuit et me harcèle. Ce matin il neige. Cela est une banalité. Voilà pourquoi je l'énonce. Je trouve qu'on a souvent tendance à occulter les banalités, ces petits riens qui font la vie. Il neige. Il neige tous les jours, toutes les nuits. En cette saison blanche les nuits déteignent sur les jours. Il sont noirs. Il neige. C'est sa saison. Chaque nouveau pas sur la chaussée est immédiatement recouvert d'une poudre argentée. Le dernier mot ne peut que lui revenir. Nous arrivons de la maison par le tunnelbana comme souvent lorsque nous venons à Stockholm pour flâner ou faire quelques achats. Généralement, c'est Katarina qui utilise la voiture. Nous descendons à la station Slussen. Nyar habite depuis les premiers jours de cette année chez Kat, son amie, dit-il. A Alvsjö. Il l'a connue à la fête de la SACO. A Farsta il est resté moins d'un trimestre. Peut-être deux mois ou un peu plus. Peu après les fêtes il nous a quittés. Les enfants de Kat vivent l'une à Stockholm, l'autre au sud, à Malmö. Qu'est-il devenu? -on l'appelle Nyar depuis notre arrivée. Quelques jours seulement après notre arrivée à Stockholm il était baptisé. Sans sacrement. Excédé qu'elle l'appelle Roi-yen', un jour il lui livra l'étymologie :
- Mon nom signifie nouvel an.
Katarina éclata de rire.
- Ainsi, dit-elle sans se retenir, Rian signifie Ny-ar!
- Oui, en berbère cela veut dire nouvel an" répondit-il fièrement en tirant sur la barbe.
Il a laissé pousser la barbe dès notre arrivée. Il n'en eut jamais auparavant jure-t-il. Depuis, elle l'appelle "nouvel an" en suédois, Ny ar ! Nous aussi. Lui, n'a jamais protesté. Il n'a pas dit non plus qu'il acceptait- Je ne l'ai plus revu depuis plusieurs mois et je le regrette. Qu'est-il devenu? Katarina s'active plus, depuis qu'elle est à la retraite. Elle est devenue une forcenée du volontariat. Elle ne changera plus.
Nyar et moi sommes venus au Nord pour quelques semaines. Plusieurs mois passèrent et nous y sommes encore. La vie est ici entièrement portée par la froideur de l'indifférence. Dans mon esprit le terme "ici" renvoie aussi et infailliblement à tous les espaces. On ne peut réduire l'indifférence des hommes à une région, un pays. L'homme est de partout comme l'ici l'est aussi ; forcément. On se promène, on travaille, on vit des heures et des heures dans le silence de l'isolement. Les hommes ne se connaissent pas. Les hommes s'ignorent. Pour certains d'entre nous la nécessité éclos comme un bouquet de bourraches sur la honte d'être et devient la réponse, la solution : la nécessité, la vraie nécessité, celle qui n'est pas dévoyée, celle dans laquelle ne se tapit pas la contrainte. Celle qui ne renonce pas à la volonté. (Toute réflexion autour de l'opposition -ou de la conjonction- entre l'explication des phénomènes et des comportements par les causes et leur explication par les raisons est bien évidemment nulle et non avenue. Mon idée est ailleurs et les vaches des fermiers suédois du milieu du siècle dernier ne sont pas concernées. Boudon non plus) Il s'agit de cette nécessité qui est l'alternative face au monde d'illusions, qui de surcroît autour de soi s'écroule. Cette nécessité qui m'autorise à dire non. A partir. Celle qui est faite d'obligation. Celle qui enfante le conflit. Certes comme dans les plus beaux romans il y a dans cette vie ici des îlots de fraternité, de vie, des îlots d'incertitudes. Ils sont inscrits dans des lieux mais aussi dans des moments. Certes. Dans des espaces et des instants. Certes. Mais combien insignifiants sont- ils et combien éphémères. Illusoires. Cela ne rime à rien. Le temps non plus. Plusieurs mois coulèrent sous les ponts de l'insondable.)
Aujourd'hui j'ai un véritable besoin d'espace. Mon être a besoin d'espace. Marcher. Marcher. Peut être pas errer, mais marcher. Fuir. Droit au but. Je suis secoué par une prescience fugitive qui me réconforte et m'inquiète à la fois. Je me sens léger. A mes côtés Eva-Housia traîne. Elle doit certainement vouloir flâner. Pas moi. Elle fait beaucoup de lèche-vitrines. Je la comprends. Ya-Sin la préoccupe. Couches-culottes, chaussettes et compagnie. Elle a été suivie de très près par le médecin de famille et par d'autres spécialistes qui l'ont convaincue malgré son âge. Alors elle leur fait confiance. Cela n'est pas très raisonnable. Pas très sérieux.
- Allez !
A l'entrée de Gamla nous passons devant une vieille et sombre construction dont le rez-de-chaussée abrite une librairie sous les regards attentifs des occupants-lecteurs très sérieux du Den Gyldene Freden, à deux pas. Dans la devanture j'aperçois Ormen : Det låg en orm på bottnen av den och en pojke som studerade zoologi…
- Viens, dis-je en montrant le livre à Eva, tu connais? Elle hoche la tête mi-intriguée mi-ironique.
- Talar du svenska?
- Depuis que je suis ici j'ai fait des efforts, tu ne trouves pas? Je n'ai pas lu Ormen ou plutôt si, j'en ai parcouru quelques lignes. J'y ai vu quelques signes. C'était le premier jour. Le jour de notre arrivée. C'était dans le ttt, train. J'ai essayé, rappelle-toi mon voisin dans le ttt, train, je venais de Copenhague avec Nyar. Mais toi?
- Oui je connais. L'auteur en est Stig Dagerman. J'ai lu plusieurs de ses écrits. Noirs. La vie. Pour ce qui est de celui-ci, je l’ai lu, mais il y a longtemps. Je me souviens vaguement d’une histoire de serpent, un ormen oui, dans une caserne et des gars plus ou moins perdus. Je préfère son dernier cri, profond, son dernier hommage : tu ne peux refaire le monde. Modère l'ardeur de tes vœux et cætera… oui j'aime beaucoup. A propos, qu'est devenu ton Faulkner? cela fait une éternité que tu n'en dis rien.
- C'est un serpent de père ! pardon, un serpent de mer !
- Ja
- Je vais rompre les amarres. Le spécial Faulkner devait être diffusé en début d'année mais il me semble qu'on traîne les pieds. C'est le silence total depuis le printemps. On ne répond plus à mes e-mail. Ils doivent faire la gueule à Lectura ! Je comprends. L'absence est si longue !
- Tu les as pourtant mis au courant de la situation.
- Bien sûr.
- Tu as bien envoyé une pige une fois au minimum d'ici n'est ce pas?
- Plus que cela, j'ai expédié deux écrits vers mars justement et trois autres en été. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus. S'il fallait les attendre pour vivre…
- Appelle-les !
J'ai tenté de la remercier pour son hospitalité mais elle réfréna en deux mots mon intention. Une fois encore. Nous empruntons une ruelle qui nous mène jusqu'à l'église allemande à la tour verte. Nous prenons une rue piétonne qui a la forme d’un Z aux angles droits. Elle débouche timidement sur l'extravagante Stortorget. Gamla est un îlot d'anciennes demeures et de ruelles chétives flottant entre deux quartiers, Södermalm et Norrmalm. Devant nous, la célèbre vieille et imposante bâtisse veille. Bientôt, un nouveau magicien des lettres, un maître des mots qu'elle a couronné y recevra ses titres et les honneurs. L'un de ces grands esprits regretta autrefois ici-même que le cinéma ne s'occupât guère de lui. Le jour de son intronisation il raconta des histoires -parfois de vraies salades sinistres- à dormir debout. Comment peut-on dire et laisser dire des choses pareilles, des histoires calamiteuses, injustes qui ne tiennent pas debout. Enfin ; si je l'ai bien compris. Aujourd'hui cela est vraiment sans importance.
De grandes affiches inondent ce quartier et les autres. Plusieurs d'entre elles annoncent pour toute la fête du cinéma – justement – requiem pour une nonne au Stockholms Stadsteater.
(Vers la fin de sa vie, seul le théâtre comptait pour lui. Il y était heureux et merveilleux. Il arrivait qu'il pétrisse des scènes et des personnages empruntés jusqu'à ce qu'ils lui ressemblent!
Temple : je ne suis pas servante. Je ne veux pas servir ce maître qui t'oblige à mourir…
Nancy : j'sais pas. Mais, faut avoir confiance en Lui. C'est peut être ça le prix qu'il faut payer pour la souffrance.)
Les saisons passent et imprègnent notre présent de leur responsabilité. Le temps a passé et cela m'est égal, c'est merveilleux. Il neige sans discontinuer. Nos pas sont feutrés, hésitants.
- Quelle heure as-tu? Depuis que j’ai égaré ma fichue montre je suis perdu. Pourquoi souris-tu? J’y tenais beaucoup tu sais… Comment ai-je pu? Elle a appartenu à ton grand-père. Je te l'ai dit non?
Je suis égaré. Nous entamons la journée et déjà elle amorce sobrement son déclin ! Stortorget est donc une belle grande place au milieu de laquelle trône ces temps-ci un gigantesque et majestueux sapin illuminé de mille feux. Il y a aussi un ensemble de fontaines, dirigée chacune vers un angle de la place. L'hiver est déjà las. Une goutte suspendue ne tombera pas, ne coulera pas. Elle glissera difficilement comme une goutte de colle sur d'autres gouttes d'eau ou de colle, elles aussi suspendues et qui ne tomberont pas. L’eau ne coule pas. Ne coule plus. Blanche et glacée elle forme un bouchon et semble nous contempler. Figée. Le froid a raison de sa fluidité. Derrière nous trois ouvriers s'activent autour de canalisations agonisantes. Un quatrième tient une lourde torche électrique dont il promène les faisceaux dans le grand trou béant. Moins douze degrés. Deux gamins emmitouflés s’agrippent à l’une des fontaines. Je devine un à un les gestes qu'ils font. Je suis déjà venu dans cet endroit. Les mêmes scènes à venir et déjà vues. Cela me bouleverse. Ils refont les mêmes gestes. C'est extraordinaire. Ils caressent l’eau qui ne râle plus comme ils caressent l’espoir. Celui de se rendre à Santaworld où les attendent de pieds fermes tous les Pères Noël avec leurs coups fourrés.
- Tu m'as parlé? dis-je à Eva-Housia.
- Ah non, non. Elle me sourit. Je l'embrasse sur le front.
Les sourires sont larges et les yeux dans les yeux s'envolent pour le Paradis. "C'est la fête, la vie est belle !" semblent vouloir nous jeter à la figure les deux gamins insouciants et irrités par ces mines défaites marquées par l'expérience et qui les scrutent, envieuses. A l'un des balcons qui cernent la place, de l’intérieur, une dame voilée par le rideau de la fenêtre les regarde, amusée par leur manège. Il neige. Il neige abondamment depuis au moins une semaine. Je prends mon bloc-notes gelé pour y porter quelques sentiments croisés, enthousiastes et désespérés qui là, en cet instant me secouent. Quelques mots simples, les premiers venus. Ceux qui ne prennent pas le temps –auxquels Je ne donne pas le temps– de se travestir. Je les plaque, dépouillés, vrais. Des mots sur la place, les enfants, le rideau. Des mots sur cette neige abondante et sur cette eau qui n'est plus maîtresse d'elle-même. Qui ne coule plus. Qui est prise dans la nasse.
- Allons.
Nous devons continuer. Nous traversons Storkyrkan entre la haute cathédrale et le Palais Royal. Impérial. Nous franchissons Elsegatan ainsi que le pont pour arriver sur la prestigieuse Drottningatan. Chaleureuse et populeuse. Nous contournons kulturhuset par la Beridarbansgatan puis passons devant Sverige-huset sur l'énigmatique Qrollgatan. Devant le 5 Biblioteksgatan la foule est compacte. Dans le cadre du festival international du film qui est cette année presque entièrement consacré à Bergman, le Roda-Kvar comme plusieurs autres cinémas projette de nombreux films de cet autre génie. Des courts-métrages lui sont dédiés ainsi que des écrits et conférences. Nous faisons la queue devant la caisse pour Viskningar och rop. A côté, une autre longue file patiente pour assister à la projection de A travers le miroir. J'ai choisi Cris et chuchotements pour son affiche, mais pas seulement : trois sœurs bien seules artificiellement protégées par des ombrelles ; inondées par le crépuscule immuable du soir -cela pourrait bien être l'aube- et par l'immensité naturelle. Elles iront se bercer paisiblement sur la balancelle de leur enviable candeur retrouvée. Ma fille ne dit rien. Elle m'adresse un simple regard interrogateur accompagné d'un furtif haussement d'épaules. Elle finit par lâcher :
- Tu ne vas rien comprendre".
Mais comprendre quoi? Nous y sommes. Les lumières s'éteignent. Les bruissements se tassent un peu plus. Les images défilent, de plus en plus lourdes et inquiétantes. Ce monde est horrible. Un désir puissant s'impose à moi comme une fatalité. Brusquement j'aimerai que tout se fige. Que rien ne bouge. Que les murmures cessent. Que les spectateurs et les acteurs arrêtent de s'agiter. Quelle froide belle journée blanche et noire aussi. Magnifique journée pour se faire enfin enfermer ou oublier. Les saisons se succèdent. Heureusement ou malheureusement mais je n'y peux rien. Elles forgent la vie puis s'éclipsent et reviennent. Devant moi d'autres lumières et couleurs s'entrelacent, par moment violemment. Victorieusement. Le blanc majestueux s'épanouit, nous éclabousse. Blanc de neige, blanc de blanc, blanc de linceul, blanc du journal d'Agnès. Agnès… Agnès? je crois, oui. Elle se lève, elle vomit, elle disparaît sous la couette. Tout a une fin. Les choses, les plantes. Chaque chose, chaque plante, chaque être porte en soi la vie qui porte elle-même sa propre abolition. Le sage qui récite et répète l'arbre est dans le fruit, l'arbre est dans le fruit, ne voit pas le ver. Il ne voit pas le paradoxe, précisément parce qu'il est sage. Le fruit porte le ver et l'arbre. Comme la disparition et la régénération de l'homme sont en son sein. La volonté, notre fragile et ténue volonté se trouve ici prise dans l'arantèle. Trop occupées les deux sœurs d'Agnès ne la voient pas. Et cette douleur dans la poitrine qui me reprend. Bon sang ! Un profond dégoût irrésistible de mon être et de tous les autres m'envahit insidieusement. Dégoût de tout et de tous. Qu'a-t-elle à se coller contre moi? Je ne la supporte pas. Non je ne la supporte pas. Dans le silence et la solitude. Forcément. Absurdité que tout cela. La douleur qui me tenaille est à la hauteur de cette profonde aversion et de cette profonde humiliation qui lui donnèrent vie. Qu'ai-je donc fait? J'ai froid. J'ai froid. Déréliction. Je pense : "J'ai froid". Je pense seulement : "J'ai froid". Je n'ai manqué de rien. Je n'ai manqué de rien. Mais pourquoi tout cela? J'ai d'ailleurs toujours été entouré, aimé ; mais seul dans ma folle quête de quelque rescrit à mes questionnements. Là, las, pénétré par le mystère je suis bien bas et j'ai froid. Obligé.
Paix à mon âme Housia Eva Kata entre ils sont mon âme les débris de ma conscience la lumière tout autour évanescente s'infiltre délivrée mon âme la lumière irradiante j'arrive entre les débris de ma conscience évanescente s'infiltre la lumière irradiante ils sont mon âme la lumière tout autour délivrée mon âme j'arrive j'arrive royaume autour lumière-amour part alejsk kara ob océan obligé élée ilestun Ya-Sin ob »
***
Sur son visage les larmes inondent la commissure des lèvres. On s'agite autour d'elle. Elle est terrorisée. Elle se laisse emporter par ses propres paroles : "snälla, snälla, kala på en ambulans !" Les passants pressés passent. Une voiture et le temps s'immobilisent. Les ambulanciers se bousculent mais leurs gestes sous les gyrophares affolés sont coordonnés. " Snälla, snälla,…!" Toutes les nuances de l'arc en ciel se donnent présentement rendez-vous. Elle accompagne son père jusqu'à la dernière marche. Machinalement elle lève le bras droit, fait un dernier geste qu'elle assiste d'un murmure promis. Elle entend : Tant de temps passant est-il venu sur l'homme... Elle gémit et court : Là ils auront des fruits, et ils auront ce qu'ils réclameront. Les portières claquent. Eva-Housia trébuche et tombe. Autour d'elle tout est blancheur immaculée. Eva-Housia se tient le ventre, s'y agrippe. Ils vivent…
FIN du livre "Le temps d'un aller simple" Ed: Marsa - Paris 2001.
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Notes
Watteau Jean-Antoine: « Ses œuvres qui reflètent le caractère et le goût de ses contemporains ont, en même temps, des racines profondes dans le passé ».[Encyclopaedia Universalis]:
Voir aussi Les 2 sérénades de Watteau : Le 1° tableau s’appelle La sérénade italienne », le 2° = La Leçon damour.
A propos de La Leçon damour on peut lire dans : « Tout l’œuvre peint de Watteau » ed Flammarion 1968 : « La Leçon d’amour, Stockholm, Nationalmuséum : gravé par C. Dupuis (1734). Nirimonde [GBA..(?) 1961 ] pense qu’il s’agit d’une sérénade… » et In : « Watteau -Ministère de la Culture. Ed De la réunion des Musées nationaux-1984 : « En tout cas, l’œuvre telle qu’elle se présente à nous a gardé toute sa poésie. Son titre qui remonte au Recueil Julienne, Leçon d’amour (ou du moins « damour »), lui convient parfaitement. Mirimonde (1961 et 1962) lui a donné une interprétation convaincante… »
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Les Sérénades nous apostrophent … son passé : a) « Le roman entretient avec le temps un rapport primordial comme la peinture avec l’espace ». [In : « Le roman » de M. Raimond]
b) à propos de nous « apostrophent » : au début Watteau ne mettait pas d’apostrophe au titre « Leçon damour ».
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Je commençais à l’apprécer : Car il est le 3° temps. Le temps historique. Le temps qui réconcilie les temps objectif et subjectif.
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La nécessité éclos comme un bouquet de bourraches sur la honte d'être :
Sur la nécessité : (voir aussi plus bas « cette nécessité qui est l'alternative »)
- « L’être » n’est pas un choix (On naît sans rien avoir demandé)
- Lorsque je prends conscience de mon » MOI » : - J’ai honte d’être= C’est l’angoisse. Alors je choisis d’AGIR = C’est LA NECESSITE
Cette Nécessité est née sur cette prise de conscience et sur cette Honte (angoisse)
L’angoisse tue comme le venin. Donc, angoisse = venin = serpent.
La conscience = serpent : Alec : « Je suis trop conscient pour être heureux. »
Ainsi Alec, volontairement ‘choisit’ de partir (suicide?) ; quoi qu’il en soit. Au Kebab il avale des barbituriques, mais lorsqu’il a l’accident, on ne sait si celui-ci est « naturel » ou s’il est l’effet des barbituriques, ou…
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« …qui éclos sur la honte d’être » : In Encyclopaedia Universalis: « …Au début des années 90, les 2 premiers [ Deleuze et Gattari ] avaient livré leur testament intellectuel (« qu’est-ce que la philosophie » – Ed: minuit- 1991) en confiant que : « …la honte d’être un homme nous ne l’éprouvons pas seulement dans les situations extrêmes décrites par Primo Lévi, mais dans des conditions insignifiantes, devant la bassesse et la vulgarité d’existence qui hantent les démocraties devant la propagation de ces modes d’existence et de pensée-pour-le-marché, devant les valeurs les idéaux et les opinions de notre époque… »
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« Cette nécessité qui est l'alternative…celle qui ne renonce pas à la volonté : Alec parle de la nécessité qui est née de la prise de conscience du MOI et de cette honte d'être
Cela dit Alec n'a rien à voir avec Boudon et sa théorie sur les causes et les raisons des comportements qu'il explique par le biais de plusieurs exemples dont celui de ces paysans suédois qui dans les années 30, refusent de clôturer leur champ comme le leur demande l'administration (clôturer un champ = les vaches n'abîment plus les sous-bois, et en plus leur rendement serait meilleur). Selon Boudon il n'y a que des raisons (de bonnes raisons) et pas de causes. Alec dit qu'il n'y a pas de lien à faire entre cette théorie… et la question de la nécessité qui est née de la conscience de soi.
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Temple : « je ne suis pas servante … », Nancy : « j'sais pas… » : In « Albert Camus, théâtre, récits, nouvelles », Ed Gallimar/La Pléiade, Roger Quillot note : « Comme Camus a profondément modifié la dernière scène et que de nombreux critiques s’étaient fondé sur cette dernière scène pour conclure à une évolution de la pensée religieuse de Camus, il m’a paru nécessaire de reproduire ici, le texte de W. Faulkner (doct écrit de R. Quillot) (…)
a- Ce que dit Temple (dans mon texte) : est un extrait de la pièce de Camus (c’est donc une scène modifiée) [p 918 in : La Pléiade/Camus]
b- Ce que dit Nancy (dans mon texte) : est un extrait du roman (Requiem…) de Faulkner, in Gallimard/NRF. Cet extrait est repris tel quel in Camus/La Pléiade.
D’où ma phrase : « Il arrivait qu'il pétrisse des scènes et des personnages empruntés jusqu'à ce qu'ils lui ressemblent ! »
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- Quelle heure as-tu?…: Lorsque in chapitre 2 Alec dit : « Encore une fois je demande l’heure », le « encore » fait suite à la question de Alec ci-dessus : « Qu’elle heure as-tu? »
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L'hiver est déjà las : extrait du proverbe de la Saint Nicolas (décembre) : « L’hiver est déjà las A la saint Nicolas.
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Je devine un à un les gestes qu'ils font. : La question du déjà vu ; je devine les gestes qu’ils font.
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Santaworld…fourrés : « …Le père Noël accueille grands et petits dans sa maison à Santaworld…royaume du Père Noël… »
Coups fourrés : En suédois, les cadeaux de Noël se disent Julklappar, ce qui signifie : « coups de Noël »
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L'énigmatique Qrollgatan : Allusion à Qroll. Qroll est le pseudonyme de Stig Dagerman selon Roger Boyer in « Le texte et l’idée », centre de recherches germaniques de l’université de Nancy 2 [Un fascicule qui commence à la page 137 pour finir à 151, lu in Bibliothèque Nordique à Paris : « Stig Dagerman a écrit sous le pseudo de Qroll,
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Chaque chose, chaque plante, chaque être porte en soi la vie qui porte elle-même sa propre abolition. : J’ai eu cette idée en lisant M. Grawitz [Méthodes des sciences]. Elle cite Hegel : « Il n’est rien sur la terre et dans le ciel qui ne contienne en soi l’être et le néant….L’être d’une chose finie est d’avoir en son être interne comme tel le germe de sa disparition ; l’heure de sa naissance est aussi l’heure de sa mort » [In : « grande logique II – ; cité par Henry Lefebvre dans « Le matérialisme dialectique », PUF- Nouvelle encyclopédie Philosophique. 1971.]
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Un profond dégoût irrésistible de mon être et de tous les autres m'envahit insidieusement. Dégoût de tout et de tous.: lectures de Cioran (Le livre des leurres / De l’inconvénient d’être né). Pour : « Spontanément… » : Voir Cioran « Le livre des leurres » p 38 et plus.
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"J'ai froid". Je n'ai manqué de rien. Je n'ai manqué de rien. : Sénèque écrit [In : Lettres à Lucilius Ed Les belles Lettres- 1964 – Livre 1à 4] : « Je veux faire intervenir Chrysippe et te citer une de ses analyses. « ’Le sage dit-il ne manque de rien, et cependant il a besoin de bien de choses. L’insensé au contraire, n’éprouve le besoin de rien, vu qu’il n’est rien dont il sache faire emploi ; en réalité, il manque de tout’ ». Le sage a besoin de mains et d’yeux, de beaucoup de choses indispensables pour l’usage journalier; il ne manque de rien. Manquer comporte nécessité. La nécessité n’existe pas pour le sage… » - Chrysippe = philosophe et logicien grec – 281 – 205 av JC.
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Là, las, pénétré par le mystère je suis bien bas et j'ai froid. Obligé. : Idée à partir de A. Malraux cité par La croix du 27novembre 1996, dans une chronique de Patricia Marie : Malraux a dit : « Tout homme devient mystère quand il est interrogé par la douleur ».
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« La lumière irradiante j'arrive entre les débris de ma conscience évanescente s'infiltre la lumière irradiante ils sont mon âme la lumière tout autour délivrée mon âme j'arrive j'arrive royaume autour lumière-amour part alejsk kara ob océan obligé élée ilestun Ya-Sin ob » : Pour « Ilestun » = de "Il est Un", citation de Xénophane qui fait référence à Dieu. Parménide (6° à 5° av JC) l'a dit aussi, mais pour lui, au contraire "Il" n'était pas Dieu, mais une "provocation" [lire E.U vol: 17].
Mais Alec à que pense-t-il ?
a- Pour "Lumière-amour": C'est une des principales composantes de l'EMI – Expérience de Mort Imminente (ainsi que: la sortie du corps, le passage dans un long tunnel, panorama de sa vie…)
b- Part = partout
c- Alejsk = C'est une ville de Russie proche de la source de l'AltaIe où est né l'Ob.
d- Pour « Ob » : Ob est un fleuve de Russie né dans l’Altaï [ massif montagneux] qui draine la Sibérie occidentale. Il reçoit l’Irtych et se jette dans l’océan arctique. Pas loin de sa source se trouve la ville de Alejsk
e- Kara = Mer de Kara, juste avant l'Océan atlantique
f- Pour la lumière irradiante : Lire « l’au delà ». Ed Nôesis- Septembre 99 – sous la d° de Bertrand Vergaly.
ENCHASSEMENT:
Par ailleurs : Il y a enchâssement d'un texte [ci-après en gras] dans un autre : entre ils sont mon âme les débris de ma conscience la lumière tout autour évanescente s'infiltre délivrée mon âme la lumière irradiante j'arrive….
Raymond Roussel est l'inventeur de l'enchâssement, in: "l'atelier d'écriture": Anne Roche et alii Bordas 1989.
"L'enchâssement (que l'on appelle encore "récit encadré"), "inclusion d'une histoire à l'intérieur d'une autre". Ce type de composition est fréquemment employé par Maupassant dans ses nouvelles, par ex. dans "Le Bonheur"…". In: L'univers du roman. Roland Bourneuf et Réal Ouellet. Puf, 1981.
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Sur son visage les larmes inondent la commissure des lèvres. On s'agite autour d'elle. Elle est terrorisée…. : Cette partie n’est pas le 10° chapitre. Elle fait partie du 9° (et dernier) chap. Il ne doit y avoir que 9 chapitres, cela renvoie aux 09 mois pour l’accouchement = la vie qui continue.
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Là ils auront des fruits, et ils auront ce qu'ils réclameront. : Sourat 36 verset 57 [Coran – Traduction : Hamidoullah.]
A propos de ce « murmure promis » lire en page 32 cette note: « N’oublie pas Ya-Sin …. ».
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- « L’être » n’est pas un choix (On naît sans rien avoir demandé)
- Lorsque je prends conscience de mon » MOI » : - J’ai honte d’être= C’est l’angoisse. Alors je choisis d’AGIR = C’est LA NECESSITE
Cette Nécessité est née sur cette prise de conscience et sur cette Honte (angoisse)
L’angoisse tue comme le venin. Donc, angoisse = venin = serpent.
La conscience = serpent : Alec : « Je suis trop conscient pour être heureux. »
Ainsi Alec, volontairement ‘choisit’ de partir (suicide?) ; quoi qu’il en soit. Au Kebab il avale des barbituriques, mais lorsqu’il a l’accident, on ne sait si celui-ci est « naturel » ou s’il est l’effet des barbituriques, ou…
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« …qui éclos sur la honte d’être » : In Encyclopaedia Universalis: « …Au début des années 90, les 2 premiers [ Deleuze et Gattari ] avaient livré leur testament intellectuel (« qu’est-ce que la philosophie » – Ed: minuit- 1991) en confiant que : « …la honte d’être un homme nous ne l’éprouvons pas seulement dans les situations extrêmes décrites par Primo Lévi, mais dans des conditions insignifiantes, devant la bassesse et la vulgarité d’existence qui hantent les démocraties devant la propagation de ces modes d’existence et de pensée-pour-le-marché, devant les valeurs les idéaux et les opinions de notre époque… »
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« Cette nécessité qui est l'alternative…celle qui ne renonce pas à la volonté : Alec parle de la nécessité qui est née de la prise de conscience du MOI et de cette honte d'être
Cela dit Alec n'a rien à voir avec Boudon et sa théorie sur les causes et les raisons des comportements qu'il explique par le biais de plusieurs exemples dont celui de ces paysans suédois qui dans les années 30, refusent de clôturer leur champ comme le leur demande l'administration (clôturer un champ = les vaches n'abîment plus les sous-bois, et en plus leur rendement serait meilleur). Selon Boudon il n'y a que des raisons (de bonnes raisons) et pas de causes. Alec dit qu'il n'y a pas de lien à faire entre cette théorie… et la question de la nécessité qui est née de la conscience de soi.
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Temple : « je ne suis pas servante … », Nancy : « j'sais pas… » : In « Albert Camus, théâtre, récits, nouvelles », Ed Gallimar/La Pléiade, Roger Quillot note : « Comme Camus a profondément modifié la dernière scène et que de nombreux critiques s’étaient fondé sur cette dernière scène pour conclure à une évolution de la pensée religieuse de Camus, il m’a paru nécessaire de reproduire ici, le texte de W. Faulkner (doct écrit de R. Quillot) (…)
a- Ce que dit Temple (dans mon texte) : est un extrait de la pièce de Camus (c’est donc une scène modifiée) [p 918 in : La Pléiade/Camus]
b- Ce que dit Nancy (dans mon texte) : est un extrait du roman (Requiem…) de Faulkner, in Gallimard/NRF. Cet extrait est repris tel quel in Camus/La Pléiade.
D’où ma phrase : « Il arrivait qu'il pétrisse des scènes et des personnages empruntés jusqu'à ce qu'ils lui ressemblent ! »
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- Quelle heure as-tu?…: Lorsque in chapitre 2 Alec dit : « Encore une fois je demande l’heure », le « encore » fait suite à la question de Alec ci-dessus : « Qu’elle heure as-tu? »
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L'hiver est déjà las : extrait du proverbe de la Saint Nicolas (décembre) : « L’hiver est déjà las A la saint Nicolas.
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Je devine un à un les gestes qu'ils font. : La question du déjà vu ; je devine les gestes qu’ils font.
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Santaworld…fourrés : « …Le père Noël accueille grands et petits dans sa maison à Santaworld…royaume du Père Noël… »
Coups fourrés : En suédois, les cadeaux de Noël se disent Julklappar, ce qui signifie : « coups de Noël »
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L'énigmatique Qrollgatan : Allusion à Qroll. Qroll est le pseudonyme de Stig Dagerman selon Roger Boyer in « Le texte et l’idée », centre de recherches germaniques de l’université de Nancy 2 [Un fascicule qui commence à la page 137 pour finir à 151, lu in Bibliothèque Nordique à Paris : « Stig Dagerman a écrit sous le pseudo de Qroll,
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Chaque chose, chaque plante, chaque être porte en soi la vie qui porte elle-même sa propre abolition. : J’ai eu cette idée en lisant M. Grawitz [Méthodes des sciences]. Elle cite Hegel : « Il n’est rien sur la terre et dans le ciel qui ne contienne en soi l’être et le néant….L’être d’une chose finie est d’avoir en son être interne comme tel le germe de sa disparition ; l’heure de sa naissance est aussi l’heure de sa mort » [In : « grande logique II – ; cité par Henry Lefebvre dans « Le matérialisme dialectique », PUF- Nouvelle encyclopédie Philosophique. 1971.]
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Un profond dégoût irrésistible de mon être et de tous les autres m'envahit insidieusement. Dégoût de tout et de tous.: lectures de Cioran (Le livre des leurres / De l’inconvénient d’être né). Pour : « Spontanément… » : Voir Cioran « Le livre des leurres » p 38 et plus.
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"J'ai froid". Je n'ai manqué de rien. Je n'ai manqué de rien. : Sénèque écrit [In : Lettres à Lucilius Ed Les belles Lettres- 1964 – Livre 1à 4] : « Je veux faire intervenir Chrysippe et te citer une de ses analyses. « ’Le sage dit-il ne manque de rien, et cependant il a besoin de bien de choses. L’insensé au contraire, n’éprouve le besoin de rien, vu qu’il n’est rien dont il sache faire emploi ; en réalité, il manque de tout’ ». Le sage a besoin de mains et d’yeux, de beaucoup de choses indispensables pour l’usage journalier; il ne manque de rien. Manquer comporte nécessité. La nécessité n’existe pas pour le sage… » - Chrysippe = philosophe et logicien grec – 281 – 205 av JC.
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Là, las, pénétré par le mystère je suis bien bas et j'ai froid. Obligé. : Idée à partir de A. Malraux cité par La croix du 27novembre 1996, dans une chronique de Patricia Marie : Malraux a dit : « Tout homme devient mystère quand il est interrogé par la douleur ».
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« La lumière irradiante j'arrive entre les débris de ma conscience évanescente s'infiltre la lumière irradiante ils sont mon âme la lumière tout autour délivrée mon âme j'arrive j'arrive royaume autour lumière-amour part alejsk kara ob océan obligé élée ilestun Ya-Sin ob » : Pour « Ilestun » = de "Il est Un", citation de Xénophane qui fait référence à Dieu. Parménide (6° à 5° av JC) l'a dit aussi, mais pour lui, au contraire "Il" n'était pas Dieu, mais une "provocation" [lire E.U vol: 17].
Mais Alec à que pense-t-il ?
a- Pour "Lumière-amour": C'est une des principales composantes de l'EMI – Expérience de Mort Imminente (ainsi que: la sortie du corps, le passage dans un long tunnel, panorama de sa vie…)
b- Part = partout
c- Alejsk = C'est une ville de Russie proche de la source de l'AltaIe où est né l'Ob.
d- Pour « Ob » : Ob est un fleuve de Russie né dans l’Altaï [ massif montagneux] qui draine la Sibérie occidentale. Il reçoit l’Irtych et se jette dans l’océan arctique. Pas loin de sa source se trouve la ville de Alejsk
e- Kara = Mer de Kara, juste avant l'Océan atlantique
f- Pour la lumière irradiante : Lire « l’au delà ». Ed Nôesis- Septembre 99 – sous la d° de Bertrand Vergaly.
ENCHASSEMENT:
Par ailleurs : Il y a enchâssement d'un texte [ci-après en gras] dans un autre : entre ils sont mon âme les débris de ma conscience la lumière tout autour évanescente s'infiltre délivrée mon âme la lumière irradiante j'arrive….
Raymond Roussel est l'inventeur de l'enchâssement, in: "l'atelier d'écriture": Anne Roche et alii Bordas 1989.
"L'enchâssement (que l'on appelle encore "récit encadré"), "inclusion d'une histoire à l'intérieur d'une autre". Ce type de composition est fréquemment employé par Maupassant dans ses nouvelles, par ex. dans "Le Bonheur"…". In: L'univers du roman. Roland Bourneuf et Réal Ouellet. Puf, 1981.
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Sur son visage les larmes inondent la commissure des lèvres. On s'agite autour d'elle. Elle est terrorisée…. : Cette partie n’est pas le 10° chapitre. Elle fait partie du 9° (et dernier) chap. Il ne doit y avoir que 9 chapitres, cela renvoie aux 09 mois pour l’accouchement = la vie qui continue.
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Là ils auront des fruits, et ils auront ce qu'ils réclameront. : Sourat 36 verset 57 [Coran – Traduction : Hamidoullah.]
A propos de ce « murmure promis » lire en page 32 cette note: « N’oublie pas Ya-Sin …. ».
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