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lundi, juin 26, 2006

32- Assia Djebar dans la presse algérienne au lendemain de son discours à l’Académie française.

- Le Quotidien d’Oran samedi 24 juin 2006

CEREMONIE DE SON ELECTION A L’ACADEMIE FRANÇAISE
Assia Djebar, désormais «Immortelle»

Figure emblématique de la littérature maghrébine, la romancière algérienne Assia Djebar a assisté jeudi à la cérémonie solennelle célébrée à l’Académie française, à l’occasion de son élection, le 16 juin 2005, au fauteuil du juriste Georges Vedel.
Par son entrée dans cette prestigieuse institution, la romancière compte désormais parmi les 40 Immortels en occupant le fauteuil N° 5 de l’Académie française. Cette consécration honore les écrivains maghrébins et européens et est synonyme de renforcement des liens entre l’Orient et l’Occident. Très émue et honorée par cette distinction à l’âge de 69 ans, Assia Djebar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayane, a déployé ses oeuvres littéraires pour la défense des droits des femmes et l’émancipation des musulmanes.
Un combat qu’elle mène depuis plus de 50 ans en s’exprimant dans ses ouvrages littéraires, ses oeuvres cinématographiques et théâtrales en langue française. Une langue qu’elle considère, a-t-elle déclaré, lors de son discours de réception parmi les Immortels, comme «lieu de creusement de mon travail, espace de ma méditation ou de ma rêverie, tempo de ma respiration au jour le jour». Cependant, le choix du français ne change en rien sa grande admiration aux langues de son pays, l’arabe et le berbère.
Fille d’un instituteur, née à Cherchell, dans la wilaya de Tipaza, Assia Djebar a publié son premier roman, «La soif» en 1955, à l’âge de 19 ans. Elle fut la première femme admise au cours de cette même année à l’école normale supérieure de Paris. En 1958, elle publia son 2ème roman, «Les impatients», en 1962 «Les enfants du nouveau monde» avant de faire une interruption de toute production littéraire et ne revenir à l’écriture qu’en 1980 par la publication de «L’amour, la fantasia» en 1985 ou «Ombre sultane» en 1987. Le sort des femmes et des intellectuels, confrontés à l’intolérance et la violence de la décennie 1990 en Algérie, a été aussi évoqué par la romancière qui parle du colonialisme comme «une immense plaie laissée sur sa terre natale». Ce colonialisme, dit-elle dans son discours, «fut vécu sur ma terre natale, en lourd passif, de vies humaines écrasées, de sacrifices privés et publics innombrables et douloureux». «L’Afrique du Nord, du temps de l’Empire français, comme le reste de l’Afrique, a subi, un siècle et demi durant, dépossession de ses richesses naturelles, destruction de ses assises sociales et pour l’Algérie, exclusion dans l’enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire et l’arabe», a-t-elle souligné.
Intervenant lors de cette cérémonie, l’écrivain Pierre-Jean Rémy a d’abord ironisé sur ceux qui se sont étonnés de l’entrée à l’Académie d’une Algérienne, méconnue du grand public, en déclarant «Assia, c’est la consolation et Djebar, l’intransigeance. Quel beau choix». Quant au président de l’union des écrivains tunisiens, Sallah Eddine Boujah, il considère qu’»honorer un écrivain algérien sert la littérature française, mais aussi la littérature maghrébine en raison du nombre d’écrivains maghrébins qui produisent en français, ce qui représente un phénomène international».
B. Mokhtaria
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- La Tribune du samedi 24 juin 2006, page cultuelle :
L’écrivaine algérienne a fait son entrée à l’Académie française. Assia Djebar «Immortelle»
Par Hassan Gherab
Des monts du Chenoua, précisément à Cherchell où elle est née, à la Coupole où, à 69 ans, elle a fait son entrée jeudi dernier parmi les 40 «immortels» de la prestigieuse Académie française, le chemin d’Assia Djebar, Fatima Zohra Imalayane de son vrai nom, est tapissé de lauriers. Et ces lauriers, l’Algérienne les doit autant à son talent d’écrivaine qu’à sa probité intellectuelle et à son attachement à ce substrat culturel et identitaire dont elle ne s’est jamais coupée et dont elle a nourri sa muse même quand des océans l’en séparaient physiquement.Femme, Algérienne, musulmane, amazighe, libre et combattante, pour qu’elle le reste et que toute les femmes le soient, Assia Djebar l’a toujours été, l’est toujours et le restera, plus que jamais assurément. Elle a publié son premier roman, la Soif, en 1955, à l’âge de 19 ans. Depuis, elle n’a cessé de défendre, par le geste et par le verbe, la femme et le droit à l’émancipation des musulmanes. Ecrivaine engagée, Assia Djebar a milité et combattu pour la liberté, la justice et la vérité. Elle a pris le parti de son Algérie contre le colonisateur. Mais quand son pays s’en est pris aux femmes qui l’ont toujours porté, l’écrivaine a mis à nu ses dérives et pris le parti de la femme contre le machisme et son avatar, l’intolérance. Ces positions et cette combativité qui composent la trame de son œuvre littéraire ont aussi constitué l’essentiel de l’introduction du discours de réception d’Assia Djebar à l’Académie. Citant le grand poète Aimé Césaire qui avait écrit que les guerres en Afrique et en Asie ont «décivilisé» et «ensauvagé l’Europe», la nouvelle «Immortelle» expliquera que les colonisés y ont perdu bien plus : «L’Afrique du Nord, du temps de l’Empire français, comme le reste de l’Afrique a subi, un siècle et demi durant, dépossession de ses richesses naturelles, destruction de ses assises sociales et pour l’Algérie, exclusion dans l’enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire et l’arabe.» «La France, sur plus d’un demi-siècle, a affronté le mouvement irréversible et mondial de la décolonisation des peuples. Il fut vécu, sur ma terre natale, en lourd passif de vies humaines écrasées, de sacrifices privés et publics, innombrables et douloureux, sur les deux versants de ce déchirement […]. Le colonialisme vécu au jour le jour par nos ancêtres, sur quatre générations au moins, a été une immense plaie !», ajoutera la nouvelle académicienne qui enfonce le clou en mettant dos à dos les politiciens de tous bords qui ont retourné le couteau dans cette plaie dont ils ont «rouvert récemment la mémoire, trop légèrement et par dérisoire calcul électoraliste». Fatima Zohra Imalayane a ainsi porté le combat de toute une vie jusqu’à sous la Coupole, là où les mots prennent tout leur poids et le verbe son plein sens, là où elle a désormais sa place, bien méritée, n’en déplaise aux détracteurs et détractrices. L’écrivain Pierre-Jean Rémy l’a d’ailleurs bien signifié dans son discours de réponse en disant que «Assia, c’est "la consolation", et Djebar, "l’intransigeance". Quel beau choix !».
H. G.
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El Moudjahid samedi 24 juin 2006
Ne dit mot sur Assia Djebar. Voici le contenu des pages culturelles de ce jour 24/06:
- Décès du poète et parolier Zerrouk Dakfali : L'auteur d'Echam'a s'est éteint- Le 30 juin à 14h 30 au TNA : Alif et les handicapés- Mardi 27 juin à 16h à la BN - André Mandouze, 1916-2006 : Hommage et témoignages- Festival culturel national de la musique actuelle : Conférence de presse, ce matin, à El Mouggar- 6e centenaire de la mort du savant Ibn Khaldoun : 5e conférence mensuelle à la BN d'El Hamma- Musique andalouse : Beihdja Rahal enregistre la 2e série des 12 noubas- Traditions : S'hab El baroud du Touat sont de toutes les fêtes dans la région d'Adrar- 20e anniversaire de la disparition du grand poète, écrivain, politicien, théoricien Jorge Luis Borges
-----------------------Liberté samedi 24 juin 2006
Actualité
Discours d'Assia Djebbar à l'Académie française "L'immense plaie de la colonisation"
Par : SAMIR BENMALEK/ AFp
L'écrivaine algérienne Assia Djebbar, élue à l'Académie française en juin 2005, a été reçue, jeudi passé, à la coupole de cette institution où elle a prononcé un discours dans lequel elle a rappelé le passé colonialiste de la France et ses prolongements électoralistes actuels.Profitant de son entrée dans cette institution créée en 1635, l'une des plus prestigieuses de France, Assia Djebbar, 69 ans, a notamment évoqué "l'immense plaie" laissée par 130 années de colonisation en Algérie, son pays natal, ainsi que son attachement à la langue française, "lieu de creusement de mon travail, espace de ma méditation ou de ma rêverie (…) Tempo de ma respiration au jour le jour", a déclaré la désormais "Immortelle".L'émotion qui se laissait deviner, lors de son intervention, due à cette nouvelle prestigieuse élection ne lui est manifestement pas montée à la tête : "La France, sur plus d'un demi-siècle, a affronté le mouvement irréversible et mondial de la décolonisation des peuples. Il fut vécu, sur ma terre natale, un lourd passif de vies humaines écrasées, de sacrifices privés et publics innombrables, et douloureux, sur les deux versants de ce déchirement. Le colonialisme vécu au jour le jour par nos ancêtres, sur quatre générations au moins, a été une immense plaie !" Et c'est avec cette blessure qu'Assia Djebbar a fait le lien avec la politique française marquée par la fameuse loi du 23 février 2005 qui prévoyait, notamment, que les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer. S'exprimant sur ce sujet, l'écrivaine algérienne, qui enseigne la littérature française aux USA, a évoqué la "plaie dont certains ont rouvert récemment la mémoire, trop légèrement et par dérisoire calcul électoraliste", a déclaré la nouvelle académicienne dont la tâche au sein de cette institution sera de veiller au respect de la langue française, d'en composer le dictionnaire. Dans son discours, l'écrivain Pierre-Jean Rémy a ironisé sur ceux qui se sont étonnés de l'entrée à l'Académie d'une Algérienne méconnue du grand public, avant d'évoquer le nom de plume de l'académicienne : "Assia, c'est la consolation, et Djebbar, l'intransigeance. Quel beau choix !" De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, Assia Djebbar est la première personnalité nord-africaine à faire son entrée à l'Académie française. Son premier roman, la Soif, écrit à l'âge de 19 ans, est paru en 1955.Depuis, son œuvre romanesque se veut un moyen de défendre le droit des femmes à l'émancipation. Elle a également écrit les Impatients (1958), les Enfants du nouveau monde (1962). Son roman le plus connu reste, cependant, l'Amour, la Fantasia, paru en 1985. Assia Djebbar est également lauréate de plusieurs distinctions internationales.

SAMIR BENMALEK/ AFp
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- El Watan samedi 24 juin 2006
Seuls articles en page Culture : « Watcua Clan ». Les « Nomades » intègrent le « bastion » à Oran » et : Djamel Allam : Concert à la radio nationale, Le barde de la chanson moderne. Dans son édition du lendemain dimanche 25 juin 2006 : « Bibliothèque N.A : Hommage à Tahar Djaout »

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