Samedi 24 mars 2007
12 heures, Ma. m’a invité chez un restaurateur à la tête et classe de turc. Nous avons commandé un délicieux plat, dont le nom s’est volatilisé aussitôt sortis. Direction le Salon. Algérie bis repetita. Nous sommes arrivés à l’heure pour la rencontre avec des auteurs nouveaux ou confirmés : Anouar Benmalek, Nadia Sebkhi, Djamel Mati, Fatiha Nesrine, Fayçal Ouaret. Nombreux étaient les spectateurs, intéressés ou curieux.
J’ai pris énormément de notes que malheureusement j’ai égarées. De mémoire : Les interventions furent intéressantes, notamment celles de la poétesse Sebkhi « une simple Algérienne qui ose écrire, qui aime l’Islam médiéval. » Islam médiéval dont elle est à la recherche et qu’elle oppose à l’Islam contemporain. « l’écriture est d’abord universelle » dit-elle.
Sebkhi est venue défendre son « Sous le voile de mon âme », un récit hors temps, hors espace et qui n’est pas autobiographique a-t-elle inutilement insisté. La chute légère de son intervention m’a fait sourire : « Tout va bien en Algérie, la preuve, il y a des défilés de mode ». Léger. Très.
Autre intervention assez captivante, celle de Nesrine, venue pour « La baie aux jeunes filles ». Elle y a tenté a dit l’auteure d’y multiplier les sens, de libérer la parole ; Tous les genres y figurent, poésie, chansons… Dans son roman, le personnage principal , une maman, « refuse de reconduire l’ordre social établi, elle veut participer à un changement social. Elle est rationnelle, courageuse, elle travaille chez elle comme couturière. Pour elle, inscrire sa fille à l’école c’est tout simplement lui permettre l’accès au savoir et pour elle l’accès au savoir c’est une porte qui ouvre sur d’autres portes. »
Ainsi que la précédente, Nesrine a tenu à préciser que « si le roman est écrit à la première personne, il n’est nullement autobiographique. » Cela ne me convainc pas. Fayçal Ouaret (Terres noires, journal de Pauline Roland à Sétif) a quant à lui, dérapé. Ses paroles ont bousculé sa pensée : « Pour moi la colonisation a été bénéfique, j’ai découvert Dinet et Pauline Roland ». Il a maladroitement tenté de rectifier à la suite de mon interpellation. Autre parole incompréhensible de ce même Ouaret, « On écrit toujours dans l’urgence ». Djamel Mati nous a expliqué que son roman Aigre-doux, « vogue entre réel et irréel ». Arrive enfin « Anouar Benmalek que je n’ai pas besoin de vous présenter » jubilait l’opportuniste modérateur Lazhari Labter, ancien soutien du Conducator Ceausescu, qui s'est reconverti dans les affaires de l'écrit (presse et livres) et qui omet que le propre des écrits ("Révolution africaine") est de semer des traces !
Benmalek (Vivre pour écrire, O maria), habitué des plateaux, a gesticulé hardiment durant toute son intervention, a plaisanté et engagé une parade séductrice et bien huilée en direction du public attentif et courtois (mais sans plus). « Je dirais que moi personnellement je ne me considère pas comme un écrivain Algérien. Je suis, en un seul mot, écrivain et Algérien. Je veux dire par là que le lieu de naissance n’est pas fondamental, il ne définit pas ce que j’écris. » Généralités. Mais Benmalek n’a quasiment pas répondu à mes interrogations, ni les autres intervenants :
Lorsqu’on dit qu’il y a un contrat scellé entre l’écrivain et le lecteur cela signifierait que l’écrivain écrit pour autrui, ce que personnellement je ne pense pas.
Régis Jauffret (Microfictions, Asiles de fous, Univers univers) dit "Je ne veux pas faire le trottoir pour que les gens me lisent. Si je devais répondre au besoin du lecteur lambda, j'entrerais alors dans l'industrie éditoriale (...) L'art ne va pas vers les gens, c'est à eux de faire le pas vers lui." (in Télérama du 21 courant)
Autre question, celle de la « réalité » ; Se trouve-t-elle incarnée dans l’esthétique ou bien est-elle (banale) que nous renvoie le référent ? (Lire à ce propos ce qu’en disait Sarraute in « L’ère du soupçon »).
Ailleurs (Editions de L’Aube) Maïssa Bey a fait faux bon. Un peu plus loin c’était la cohue autour de Ramadan, flashs et bousculades polies.
A16 heures 30 nous avons quitté le Salon car on nous attendait à Pigalle. Oui je sais, Pigalle … Bien non, Ha., Mi., Ma. et moi sommes très comme il faut. Nous avons louvoyé puis nous avons attéri à l’hôtel. C’est Ha. qui a décidé d’arroser. La discussion (parfois débat) a enfourché des chemins banals, anodins, difficiles, politiques et la nostalgie aussi bien sûr. Il y a si longtemps que nous n’avons vu notre pédiatre Mi. arrivé du bled il y a quelques jours pour cause de congrès international et point pour notre Salon. A chacun ses vices et vertues.
Dimanche 25 mars 2007
Mi. m’attend sur les quais du métro, direction Chatillon. Je l’emmène découvrir le Salon. Stand Algérie. Dédicaces d’inconnus (Chaalal Omar). Mediène est prévu pour mardi (pour son « Issiakhem »). J’ai acheté son pavé sur Yacine mais je n’ai pas eu le temps de le lire. On tourne au grès du vent si tant est qu’il y en a . Il en faudrait. La chaleur est torride. A l’extérieur il fait bien froid. On tourne donc. Au niveau du stand H91 la cohue est indescriptible. Rien à voir avec celle qui a entouré Ramadan. Là c’est l’hystérie. Nous réussissons tout de même à voir le coq gaulois métissé, notre Bové national, fier et heureux d’ête ainsi sollicité. Il dédicace son dernier ouvrage « Un autre monde est possible ». Un peu plus loin chez Chaulet-Achour, le calme est saisissant. Elle me reconnaît « Stockholm ! » Elle va bien me dit Christiane, toujours à Pontoise. Elle me dédicace un livre de claire de Duras « Ourika » qu’elle a préfacé. Ce livre est paru pour la première fois en 1823. Duras fut une duchesse du 18° qui tenait salon. Elle était proche de Madame de Staël et de Chateaubriand. Mi. et moi ne nous attardons pas.
Il ne me faut pas abuser de la patience et de la politesse de mon ami Mi. Ha. nous a rejoint à Place Clichy. Un pot au Petit Poucet. Je rentre chez Me. Un bon tagine et une discussion familiale.
12 heures, Ma. m’a invité chez un restaurateur à la tête et classe de turc. Nous avons commandé un délicieux plat, dont le nom s’est volatilisé aussitôt sortis. Direction le Salon. Algérie bis repetita. Nous sommes arrivés à l’heure pour la rencontre avec des auteurs nouveaux ou confirmés : Anouar Benmalek, Nadia Sebkhi, Djamel Mati, Fatiha Nesrine, Fayçal Ouaret. Nombreux étaient les spectateurs, intéressés ou curieux.
J’ai pris énormément de notes que malheureusement j’ai égarées. De mémoire : Les interventions furent intéressantes, notamment celles de la poétesse Sebkhi « une simple Algérienne qui ose écrire, qui aime l’Islam médiéval. » Islam médiéval dont elle est à la recherche et qu’elle oppose à l’Islam contemporain. « l’écriture est d’abord universelle » dit-elle.
Sebkhi est venue défendre son « Sous le voile de mon âme », un récit hors temps, hors espace et qui n’est pas autobiographique a-t-elle inutilement insisté. La chute légère de son intervention m’a fait sourire : « Tout va bien en Algérie, la preuve, il y a des défilés de mode ». Léger. Très.
Autre intervention assez captivante, celle de Nesrine, venue pour « La baie aux jeunes filles ». Elle y a tenté a dit l’auteure d’y multiplier les sens, de libérer la parole ; Tous les genres y figurent, poésie, chansons… Dans son roman, le personnage principal , une maman, « refuse de reconduire l’ordre social établi, elle veut participer à un changement social. Elle est rationnelle, courageuse, elle travaille chez elle comme couturière. Pour elle, inscrire sa fille à l’école c’est tout simplement lui permettre l’accès au savoir et pour elle l’accès au savoir c’est une porte qui ouvre sur d’autres portes. »
Ainsi que la précédente, Nesrine a tenu à préciser que « si le roman est écrit à la première personne, il n’est nullement autobiographique. » Cela ne me convainc pas. Fayçal Ouaret (Terres noires, journal de Pauline Roland à Sétif) a quant à lui, dérapé. Ses paroles ont bousculé sa pensée : « Pour moi la colonisation a été bénéfique, j’ai découvert Dinet et Pauline Roland ». Il a maladroitement tenté de rectifier à la suite de mon interpellation. Autre parole incompréhensible de ce même Ouaret, « On écrit toujours dans l’urgence ». Djamel Mati nous a expliqué que son roman Aigre-doux, « vogue entre réel et irréel ». Arrive enfin « Anouar Benmalek que je n’ai pas besoin de vous présenter » jubilait l’opportuniste modérateur Lazhari Labter, ancien soutien du Conducator Ceausescu, qui s'est reconverti dans les affaires de l'écrit (presse et livres) et qui omet que le propre des écrits ("Révolution africaine") est de semer des traces !
Benmalek (Vivre pour écrire, O maria), habitué des plateaux, a gesticulé hardiment durant toute son intervention, a plaisanté et engagé une parade séductrice et bien huilée en direction du public attentif et courtois (mais sans plus). « Je dirais que moi personnellement je ne me considère pas comme un écrivain Algérien. Je suis, en un seul mot, écrivain et Algérien. Je veux dire par là que le lieu de naissance n’est pas fondamental, il ne définit pas ce que j’écris. » Généralités. Mais Benmalek n’a quasiment pas répondu à mes interrogations, ni les autres intervenants :
Lorsqu’on dit qu’il y a un contrat scellé entre l’écrivain et le lecteur cela signifierait que l’écrivain écrit pour autrui, ce que personnellement je ne pense pas.
Régis Jauffret (Microfictions, Asiles de fous, Univers univers) dit "Je ne veux pas faire le trottoir pour que les gens me lisent. Si je devais répondre au besoin du lecteur lambda, j'entrerais alors dans l'industrie éditoriale (...) L'art ne va pas vers les gens, c'est à eux de faire le pas vers lui." (in Télérama du 21 courant)
Autre question, celle de la « réalité » ; Se trouve-t-elle incarnée dans l’esthétique ou bien est-elle (banale) que nous renvoie le référent ? (Lire à ce propos ce qu’en disait Sarraute in « L’ère du soupçon »).
Ailleurs (Editions de L’Aube) Maïssa Bey a fait faux bon. Un peu plus loin c’était la cohue autour de Ramadan, flashs et bousculades polies.
A16 heures 30 nous avons quitté le Salon car on nous attendait à Pigalle. Oui je sais, Pigalle … Bien non, Ha., Mi., Ma. et moi sommes très comme il faut. Nous avons louvoyé puis nous avons attéri à l’hôtel. C’est Ha. qui a décidé d’arroser. La discussion (parfois débat) a enfourché des chemins banals, anodins, difficiles, politiques et la nostalgie aussi bien sûr. Il y a si longtemps que nous n’avons vu notre pédiatre Mi. arrivé du bled il y a quelques jours pour cause de congrès international et point pour notre Salon. A chacun ses vices et vertues.
Dimanche 25 mars 2007
Mi. m’attend sur les quais du métro, direction Chatillon. Je l’emmène découvrir le Salon. Stand Algérie. Dédicaces d’inconnus (Chaalal Omar). Mediène est prévu pour mardi (pour son « Issiakhem »). J’ai acheté son pavé sur Yacine mais je n’ai pas eu le temps de le lire. On tourne au grès du vent si tant est qu’il y en a . Il en faudrait. La chaleur est torride. A l’extérieur il fait bien froid. On tourne donc. Au niveau du stand H91 la cohue est indescriptible. Rien à voir avec celle qui a entouré Ramadan. Là c’est l’hystérie. Nous réussissons tout de même à voir le coq gaulois métissé, notre Bové national, fier et heureux d’ête ainsi sollicité. Il dédicace son dernier ouvrage « Un autre monde est possible ». Un peu plus loin chez Chaulet-Achour, le calme est saisissant. Elle me reconnaît « Stockholm ! » Elle va bien me dit Christiane, toujours à Pontoise. Elle me dédicace un livre de claire de Duras « Ourika » qu’elle a préfacé. Ce livre est paru pour la première fois en 1823. Duras fut une duchesse du 18° qui tenait salon. Elle était proche de Madame de Staël et de Chateaubriand. Mi. et moi ne nous attardons pas.
Il ne me faut pas abuser de la patience et de la politesse de mon ami Mi. Ha. nous a rejoint à Place Clichy. Un pot au Petit Poucet. Je rentre chez Me. Un bon tagine et une discussion familiale.