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mercredi, avril 04, 2007

47- Les langues natives sont-elles censurées?


LA VOIX DE L'ORANIE 8 NOVEMBRE 2006

Alger, capitale de la culture arabe
Les œuvres en langues natives sont-elles censurées?

Quelle place sera réservée aux langues natives et au patrimoine oral d’une manière générale dans le programme officiel des manifestations prévues à l’occasion du grand rendez-vous culturel de l’année 2007, «Alger: capitale de la culture arabe»?

C’est la question que l’on est en droit de se poser après le rejet signifié, il y a quelques jours seulement, à un jeune artiste de la ville de Sidi Bel-Abbès qui se proposait de monter spécialement pour ledit événement un plateau de contes pour enfants dans la pure tradition de la halqa.
Président fondateur de la coopérative théâtrale «Machaho», assistant- réalisateur de plusieurs films et téléfilms dont «Femme Taxi» de Belkacem Hadjadj, auteur et traducteur de pièces de théâtre et de contes pour enfants, Mahi Seddik Meslem ne s’attendait nullement à une telle fin de non-recevoir au seul motif que la langue utilisée dans son projet, à savoir l’arabe dialectal ou «ed darija», ne correspondait pas aux canons académiques imposés par les organisateurs. Ne s’avouant pas pour autant vaincu et voulant certainement avoir beaucoup plus de détails sur les critères de sélection retenus, il n’hésitera pas à téléphoner à différents services et organismes concernés de près ou de loin par la préparation de l’événement. Peine perdue: un membre du comité d’organisation lui expliquera, «de manière abrupte», que «le choix se portera exclusivement sur les œuvres écrites et/ou représentées en langue arabe classique». Exit donc tous les travaux qui n’entrent pas dans cette fameuse grille d’analyse et de sélection qui rappelle une époque que l’on croyait révolue à jamais… L’argumentaire développé par les censeurs est d’autant plus révoltant que parmi les œuvres proposées, certaines écrites à l’origine par des auteurs français (Daniel Leduc…) ont été traduites en arabe dialectal par le jeune Mahi Seddik Meslem et publiées en France aux éditions l’Harmattan. Il s’agit entre autres, de Pierre de la lune, Le miroir de l’eau (Collection "Contes des quatre vents") et La clef du bonheur et autres contes (Collection «La légende des mondes»).
Le pire dans l’histoire est que le jeune Mahi n’est pas à sa première malheureuse expérience dans son rapport avec certaines institutions officielles de la culture. Dans le cadre de l’Année de l’Algérie en France, il a essuyé en effet un échec semblable en proposant, en arabe dialectal, une lecture mise en espace des «Nuits de septembre» de Bachir Hadj Ali, «le poète des mémoires clairières», pour retracer «le récit d’un homme en face de l’horreur et de la bêtise humaine». Le mot est lâché. Pour faire face à cette autre grande bêtise de l’inculture, il ne reste plus dès lors qu’à renvoyer ces incorrigibles censeurs de nos langues natives aux travaux de certains de nos éminents sociolinguistes, à l’exemple de Abdou Elimam auteur de «Le maghribi, alias ed-darija», une étude sur le maghribi, langue vernaculaire «à la fois majoritaire dans le corps social et minorée par l’institution étatique» qui, dès le IXe siècle, était déjà dotée d’un système graphique singulier («al-Xatt al-maghribi»), (…) et qui a fait la gloire de Carthage et que le prince numide, Massinissa, pratiquait en toutes circonstances, langue qui a été bien vivace avant l’arrivée de l’Islam en terre du Maghreb…»

Auteur: A. Abbad
http://www.voix-oranie.com/home.php
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LA VOIX DE L'ORANIE 20 MARS 2007

«Le conte est un art oral qui participe à la perpétuation de la mémoire»

L’événement culturel autour du conte, organisé du 12 au 19 mars 2007 pour la première fois à Oran par l’association Le Petit Lecteur, a permis au public oranais d’assister à des spectacles de praticiens du conte venus de différents pays et ayant une grande expérience dans l’art de l’oralité. L’un d’entre eux, Meslem Seddik, dit Mahi, de la Compagnie Machaho de Sidi Bel-Abbès, aura laissé une forte impression chez le public. A chacune de ses prestations, au cours de cette rencontre internationale, il a su captiver et conquérir le public hétérogène par sa présence sur scène et ses aptitudes narratives exceptionnelles. Les étreintes et les épanchements d’estime de ses pairs et du public à son égard, vendredi après-midi lors de son départ d’Oran, à la fin de la représentation du spectacle «Le lion et la bûcheronne», témoignent du capital d’amitié et de considération que le Goual de Sidi Bel-Abbès a su rapidement accumuler. Le prestigieux hakawati, qui a su, par la magie de son verbe, charmer et plonger dans l’enfance le public oranais, a bien voulu nous entretenir de son parcours professionnel, de l’art du conte et de cette nouvelle expérience.

La Voix de l'Oranie: Un mot sur votre parcours professionnel ?

Meslem Seddik, dit Mahi
: Il faut dire d’abord que je suis venu à la scène par le théâtre avec les formations bélabésienne des «4 saisons», de 1975 à 1980, et algéroise «Debza» de 1981 à 1983. Je suis retourné ensuite à Sidi Bel-Abbès où j’ai assumé la fonction d’animateur de cinéclub de 1984 à 1991. J’ai rencontré et assisté le cinéaste Belkacem Hadjadj pour la réalisation de son documentaire «Une femme taxi à Sidi Bel_Abbès». J’ai fait l’adaptation et la traduction de 8 contes berbères et l’œuvre poétique de Bachir Hadj Ali en arabe. J’ai décidé alors de faire du conte un métier et j’ai créé la coopérative Machaho en hommage à l’écrivain Mouloud Mammeri. Je sillonne alors l’Algérie pour donner des spectacles, toujours accompagné du violoniste Hamid Djillali et de Ghania Benabdellah pour la régie. J’ai également à mon actif la publication d’un conte «Pierre de lune», adapté d’après un texte de Bernard Leduc, aux éditions L’Harmattan et d’autres contes en voie de publication.

- Vous venez de participer à l’événement culturel autour du conte organisé par l’association Le Petit Lecteur. Quelle est votre appréciation générale sur cette rencontre?

- Cette rencontre internationale a été bénéfique pour moi à plus d’un titre. Elle m’a d’abord permis de me faire connaître et aimer par le public oranais et a permis aux praticiens des différents horizons qui ont participé à ce festival d’échanger leurs expériences. Ce fut un grand bonheur pour moi de rencontrer des conteurs rompus à ce métier, de la trempe du Sénégalais Abou Fall, la Française Catherine Gendrin ou encore Saïd Ramdane. Je tiens, en cette occasion, à saluer la louable initiative des organisateurs de cette rencontre qui a ouvert des espaces aux conteurs, leur offrant ainsi la possibilité d’avoir des contacts avec le public. Par ailleurs, le séminaire qui était inscrit au programme de cet événement aura constitué une aubaine pour les praticiens du conte d’avoir le point de vue des chercheurs sur le conte.

-Combien de fois avez-vous affronté le public au cours de cette rencontre?

-D’abord une participation à la représentation collective de tous les conteurs, le mardi 13 mars en soirée au TRO, ensuite deux spectacles dans un établissement scolaire à Mdina Djedida et au CCF où j’ai pu présenter deux contes: «Le poisson d’or» et «Hattou Benhattou Elli Ma Der Raï Emratou» et enfin une exhibition à Santa Cruz, lors de la visite guidée, le vendredi 16.

-Que représente le conte pour vous et quel est le statut du conteur aujourd’hui en Algérie?

-Le conte, à mon humble avis, est un art oral qui participe à la perpétuation de la mémoire. Le conte véhicule des repères culturels importants. Le conte, moi, je le tiens de ma mère. Le conte agit en médiateur entre les générations et entre l’écrit et l’oralité. Aujourd’hui, en Algérie, le conte est considéré comme un art mineur, c’est pourquoi il existe très peu de conteurs chez nous. Je dois avouer que mes débuts à Sidi Bel-Abbès ont été très difficiles, mais j’ai réussi toutefois à surmonter les écueils et toucher des milliers de personnes par mes spectacles. Le conteur aujourd’hui souffre de préjugés.
Le statut du conteur est encore flou : tantôt assimilé au clown, tantôt au comédien. Mon objectif est de contribuer à faire du conte un art majeur et puis il y a une demande du public que l’on n’a pas le droit de négliger.

-D’où puisez-vous votre répertoire?

-Du patrimoine algérien ou maghrébin. Je puise dans notre mémoire collective, je déterre de l’oubli les contes qui ont bercé notre enfance. Car qui ne connaît pas les histoires de «Hattou Benhattou», «La vache des orphelins» ou «Daouia». J’adapte également des contes tirés du patrimoine universel comme «Le poisson d’or» que j’utilise comme préambule dans tous mes spectacles pour donner le ton.

-Des projets pour l’avenir?

-Pour l’immédiat, je viens de conclure une convention avec la Direction de la culture de Sidi Bel-Abbès pour une série de spectacles qui interviendront durant le mois du patrimoine. Au courant de l’année, ce sera la publication de deux contes «L’homme qui regardait la nuit» et «Le miroir de l’eau», en version bilingue, aux éditions L’Harmattan. Pour plus tard, je compte concrétiser un projet qui me tient particulièrement à cœur: la création d’un cercle de conteuses, car la femme constitue un gisement inépuisable de contes. Au risque de me répéter, c’est de ma mère que je tiens cet amour pour le conte.

Auteur: G. Morad
http://www.voix-oranie.com/home.php

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1 commentaire:

  1. bonjour monsieur, c'etai juste por vous dire que votre blog est merveilleux, et aussi, juste pour savoir, vous ne serait pas prof au licee francais charles de gaule par hasard?

    une eleve

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