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mardi, août 19, 2008

105- Verite et Justice pour ALI

Verite et Justice ne sont parfois pas de vains mots. J ai appris avec une forte emotion et bonheur l arrestation du presume commanditaire de l assassinat 21 ans auparavent de Ali Mecili. Esperons que la justice aille au terme de son mandat.
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AFP - Vendredi 15 août, 22h54

PARIS (AFP) - Un responsable du protocole de l'Etat algérien, commanditaire présumé de l'assassinat de l'avocat opposant algérien Ali Mecili le 7 avril 1987 à Paris et objet d'un mandat d'arrêt international, a été arrêté jeudi à l'aéroport de Marseille-Marignane et déféré vendredi devant la justice à Paris, a-t-on appris de sources judiciaire et policière.
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Mohamed Ziane Hassani est soupçonné d'être le commanditaire de cet assassinat qui aurait été exécuté par Abdelmalek Amellou, un petit truand algérien. Les mandats d'arrêt visant ces deux hommes avaient été signés le 7 décembre 2007 par le juge parisien Baudoin Thouvenot.

Cet Algérien "a été arrêté à Marseille-Marignane à l'arrivée d'un vol en provenance d'Alger", selon une source policière à Marseille.

"Il a été arrêté hier (jeudi) à Marseille-Marignane par la Police aux frontières (PAF), il a été déféré aujourd'hui (vendredi) au parquet de Paris et présenté au juge Thouvenot" en charge de l'instruction de cette affaire, a indiqué à l'AFP une source judiciaire à Paris.

"Le mandat d'arrêt vaut mise en examen", a précisé cette même source, ajoutant que Mohamed Ziane Hassani devait être présenté dans la soirée devant un juge des libertés et de la détention (JLD).

De son côté, le parquet a requis un non-lieu vendredi sur le mandat d'arrêt, auquel il s'était déjà opposé en décembre 2007 estimant que sa délivrance ne "s'imposait pas".

M. Hassani "était porteur d'un passeport diplomatique mais n'est pas inscrit sur la liste des personnes jouissant de l'immunité diplomatique", a-t-on appris de source policière.

"Il a tenté de faire jouer une question d'homonymie avec les policiers de la PAF puis avec le procureur d'Aix-en-Provence sans succès", a-t-on raconté de même source.

M. Hassani, interpellé jeudi après-midi a été brièvement écroué dans le sud de la France avant son transfert à Paris.

"L'instruction avait abouti à un non lieu en 1993, déjà requis à l'époque par le parquet, mais les parties civiles avaient fait appel et la chambre de l'instruction (de la cour d'appel) avait décidé de reprendre l'enquête", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.

Selon cette source, le livre "Un crime d'Etats, l'affaire Mecili" publié en avril 1993 par le journaliste Michel Naudy a mis au jour "deux nouveaux témoins et le nom de Hassani est apparu à cette époque".

En 2007, le juge Thouvenot a délivré des mandats d'arrêt, contre lesquels a requis le parquet, estimant qu'il n'y avait pas assez d'éléments. Ces dernières réquisitions de non lieu ont été prises en juin 2008", selon une source proche du dossier.

L'avocat de Mecili, Me Antoine Comte, n'a pu être joint vendredi soir.

Ali Mecili, exilé en France en 1965, a été assassiné le 7 avril 1987 à l'âge de 47 ans de trois balles dans le hall de son immeuble à Paris.

Dès l'annonce du décès de Me Mecili, Hocine Aït Ahmed, l'un des chefs historiques de l'indépendance algérienne, alors en exil en Suisse, avait accusé "les services spéciaux algériens "d'avoir commandité cet assassinat.

M. Mecili faisait office de porte-parole d'Aït Ahmed, chef de file du Front des Forces socialistes (FFS, opposition) et l'un des principaux opposants au régime d'Alger.

Ali Mecili avait joué un rôle important entre Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne, qui avait fondé en décembre 1985 à Londres un "Front uni des forces opposées" au président Chadli Benjedid.

Pour Ben Bella, il ne faisait pas de doute que le meurtre du défenseur des droits de l'homme avait été "télécommandé par Alger".

AFP - Samedi 16 août, 12h13

PARIS (AFP) - Un responsable du protocole au ministère algérien des Affaires étrangères, Mohamed Ziane Hassani, soupçonné d'avoir commandité l'assassinat à Paris en 1987 de l'opposant Ali Mecili, a été mis en examen vendredi pour "complicité d'assassinat", a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Cet homme, contre lequel avait été délivré en décembre 2007 un mandat d'arrêt international et qui a été arrêté jeudi à l'aéroport de Marseille-Marignane, a été remis en liberté par un juge des libertés et de la détention et placé sous contrôle judiciaire, selon cette même source.

Le parquet, qui avait requis contre une mise en examen, n'a pas été en mesure de préciser si ce contrôle judiciaire imposait à Mohamed Ziane Hassani de rester sur le territoire français avant une prochaine convocation "fin août" chez le juge d'instruction Baudouin Thouvenot.

Mohamed Ziane Hassani est soupçonné d'être le commanditaire de l'assassinat de l'avocat algérien Ali Mecili, exécuté en avril 1987 à Paris par Abdelmalek Amellou, un petit truand algérien.

Ali Mecili, exilé en France en 1965, avait été assassiné le 7 avril 1987 à l'âge de 47 ans de trois balles dans le hall de son immeuble à Paris.

Dès l'annonce du décès de Me Mecili, Hocine Aït Ahmed, l'un des chefs historiques de l'indépendance algérienne, alors en exil en Suisse, avait accusé "les services spéciaux algériens" d'avoir commandité cet assassinat.

L'avocat de la famille Mecili, Me Antoine Comte, a exprimé auprès de l'AFP sa satisfaction. "C'est une bonne nouvelle mais il ne faut pas qu'il se produise ce qu'il s'est déjà produit dans ce dossier, à savoir l'expulsion vers l'Algérie de suspects avant qu'ils puissent être jugés en France. La justice doit passer en France dans cette affaire", a estimé Me Comte.

M. Mecili faisait office de porte-parole d'Aït Ahmed, chef de file du Front des Forces socialistes (FFS, opposition) et l'un des principaux opposants au régime d'Alger.

Ali Mecili avait joué un rôle important entre Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella, premier président de la République algérienne, qui avait fondé en décembre 1985 à Londres un "Front uni des forces opposées" au président Chadli Benjedid.

Pour Ben Bella, il ne faisait pas de doute que le meurtre du défenseur des droits de l'Homme avait été "télécommandé par Alger".

L'instruction menée en France avait abouti à un non-lieu en 1993, déjà requis à l'époque par le parquet, mais les parties civiles avaient fait appel et la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait décidé de reprendre l'enquête.

Le nom de ce chef des cérémonies au service du protocole du ministère des Affaires étrangères algérien était apparu dans le livre "Un crime d'Etats, l'affaire Mecili", publié en avril 1993 par le journaliste Michel Naudy, qui avait mis au jour deux nouveaux témoins.

------------Ajouté samedi 28 02 2009---------------------------------


Affaire Ali Mecili: Mohammed Ziane Hasseni peut quitter la France

AP | 27.02.2009 | 15:58

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a partiellement levé vendredi le contrôle judiciaire de Mohammed Ziane Hasseni et a autorisé ce diplomate algérien soupçonné d'avoir commandité le meurtre de l'opposant Ali Mecili en 1987 dans la capitale française, à quitter la France, a-t-on appris de source judiciaire.

Pour Me Antoine Comte, l'avocat de la famille Mecili, il s'agit d'un "enterrement" de cette affaire, car le diplomate désormais libre de ses mouvements, ne reviendra certainement pas en France de son plein gré, même si le contrôle judiciaire lui impose toujours de se rendre aux convocations du juge d'instruction et lui interdit de se rendre en Allemagne.

Le diplomate Mohammed Ziane Hasseni a été arrêté le 14 août à l'aéroport de Marseille-Provence en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par un juge d'instruction parisien. Sa mise en examen pour "complicité d'assassinat" a été confirmée le 14 octobre dernier par la cour d'appel. Il était placé sous contrôle judiciaire, ne pouvait pas quitter la France et devait se présenter une fois par semaine au commissariat.

L'avocat Ali Mecili, alors âgé de 47 ans, avait été assassiné de trois balles dans le hall de son immeuble à Paris le 7 avril 1987. De nationalité française, il se prénommait en réalité André, mais avait changé de prénom lorsqu'il avait été recruté comme agent de renseignement de la Sécurité militaire algérienne, pays dont il avait aussi adopté la nationalité.

Un mandat d'arrêt international a aussi été lancé en décembre 2007 contre l'assassin présumé, Abdelmalek Amellou. "Interpellé dès le mois de juin 1987, (Abdelmalek Amellou), trouvé porteur d'un ordre de mission de la Sécurité militaire algérienne, a été expulsé en urgence absolue en Algérie et ainsi soustrait à la justice française", a rappelé la veuve de l'opposant, Anne Mecili en octobre dernier.

Le juge d'instruction Baudoin Thouvenot avait clôturé en 2008 son instruction après avoir délivré le 7 décembre 2007 deux mandats d'arrêt internationaux, visant M. Hasseni et l'assassin présumé Abdelmalek Amellou. Le parquet s'était opposé à cette démarche.

Un premier non-lieu avait été prononcé en 1993 par un autre juge d'instruction en charge du dossier. Ce non-lieu avait été infirmé par la suite après un appel formé par la partie civile, relançant ainsi l'enquête qui a provoqué des tensions entre la France et l'Algérie. AP
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http://www.rue89.com/2009/03/02/affaire-mecili-alger-recupere-un-agent-la-raison-detat-triomphe

Affaire Mécili : Alger récupère un agent, la raison d'Etat triomphe
Par José Garçon | Journaliste | 02/03/2009 | 14H34

Six mois auront finalement suffi à l’Algérie pour récupérer l’un de ses agents Mohamed Ziane Hasseni, organisateur présumé de l’assassinat en avril 1987 à Paris d'Ali Mécili, porte-parole de l’opposition algérienne.

Vendredi, la chambre d’instruction de la cour d'appel de Paris a en effet autorisé ce diplomate algérien, pourtant mis en examen pour "complicité d’assassinat", à quitter la France en levant partiellement le contrôle judiciaire auquel il était soumis depuis son arrestation le 14 août dernier à l'aéroport de Marseille.



Ainsi, à vingt-deux ans d’écart, la justice et l’Etat français bégayent littéralement. En 1987 en effet, Paris avait renvoyé en procédure "d’urgence absolue" à Alger l’assassin de Mécili Abdelmalek Amellou sans même qu’il ait été présenté devant un juge d’instruction. Antoine Comte, avocat de la famille Mécili, s'indigne:

"C’est une page sombre, une de plus, de la justice française. C’est la deuxième fois qu’on renvoie des responsables de ce meurtre à Alger. Autant dire qu’on tue Ali Mécili pour la troisième fois."

Deux décennies plus tard, le "traitement politique" de cette affaire est tout aussi cynique et transparaît dans un double et incroyable réquisitoire du ministère public dont Rue89 a eu connaissance.
"Paris enterre l'affaire Mécili"

A cinq jours d’intervalle en effet, deux réquisitoires identiques au mot et à la virgule près, portant la même signature, ont abouti à une décision radicalement différente! Le premier, daté du 12 février 2009, conclut que la levée du contrôle judiciaire réclamée par les avocats de Ziane Hasseni n’a pas lieu d’être. Le second, daté du 17 février, autorise cette levée...

Un tour de passe passe dénoncé par Antoine Comte:

"Les mêmes causes et les mêmes motifs font que, dans un cas, Ziane Hasseni doit rester en France et que, dans l’autre, il peut quitter le territoire et rentrer en Algérie. En réalité, Paris enterre cette affaire car l’organisateur présumé du meurtre de Ali Mécili ne reviendra certainement pas en France de son plein gré, même si le contrôle judiciaire lui impose toujours de se rendre aux convocations du juge d'instruction."

Cet épisode pourrait prêter à rire s’il ne s’agissait du meurtre en France, sur ordre des services secrets algériens, d’un avocat français, véritable cheville ouvrière de l’opposition algérienne démocratique. Il prouve que face aux pressions des autorités algériennes, Paris finit toujours par céder. Or celles-ci se sont fortement accélérées ces dernières semaines, signe qu’Alger, habitué à jouir d’une totale impunité de la part de son partenaire français, s’impatientait de voir un processus judiciaire suivre trop longtemps son cours.

Les notes verbales au Quai d’Orsay se sont ainsi succédées. Le chef de la diplomatie algérienne a rencontré "en urgence" à Paris son homologue français Bernard Kouchner, tandis que se multipliaient dans la presse algérienne les menaces que cette "prise d’otage d’un diplomate ait des conséquences graves sur les relations algéro-françaises", comprendre notamment sur la participation de l’Algérie à l’Union pour la Méditerranée.
Le chantage de l'Algérie

Pire: Abdelaziz Bouteflika, qui devait se rendre à Paris avant l’élection présidentielle algérienne d’avril prochain, renvoyait sans explication cette visite à plus tard!

Ces pressions ont fini par porter puisque la levée du contrôle judiciaire de Ziane Hasseni aura eu lieu sans même attendre que soient connus les résultats d’une analyse graphologique ou que Hasseni soit confronté par vidéo-conférence à un témoin capital et dissident militaire algérien, Mohamed Samraoui. Réfugié en Allemagne, ce dernier avait formellement reconnu en Mohamed Ziane Hasseni un certain "capitaine Hassani" qui, en sa présence, avait versé à Amellou, le tueur de Mécili, une partie de l’argent de son "contrat" dans un hôtel algérien à l’été 1987.

Ce sont cette homonymie supposée et une sombre histoire de lieu de naissance qui ont été le leitmotiv d’Alger et de Ziane Hasseni pour nier tout rapport entre lui même et l’organisateur du meurtre de Mécili.

L’autorisation de quitter la France qui lui a été accordée anéantit quoi qu’il en soit vingt ans d’efforts de la défense de la famille de l’opposant algérien et du juge français Baudoin Thouvenot dont la ténacité et l’intégrité ont permis l’arrestation de l’agent d’Alger.

Le 7 décembre 2007 en effet, ce juge avait émis, déjà contre l’avis du parquet, un mandat d’arrêt international contre le tueur Amellou -qui coule des jours heureux en Algérie-, et contre son officier traitant, le "capitaine Hassani" devenu au début des années 1990 le diplomate Mohamed Ziane Hasseni.

Le 20 février dernier, au cours de l’audience où Hasseni réclamait l’autorisation de quitter le territoire, le représentant du ministère public n’a pas fait mystère du caractère politique de toute cette affaire. Arguant qu’"au vu du dossier", il avait estimé que Hasseni devait rester en France pour y être confronté à Mohamed Samraoui, il expliquait son revirement par le fait que s’agissant d’un "dossier suivi", il l’avait "transmis" à sa hiérarchie.

Ce joli euphémisme explique comment l’affaire Mécili a été, une fois de plus, renvoyée dans le trou noir où deux raisons d’Etat s’évertuent à la maintenir depuis deux décennies.

http://www.rue89.com/2009/03/02/affaire-mecili-alger-recupere-un-agent-la-raison-detat-triomphe

A lire aussi sur Rue89

► Affaire Mécili: vingt ans après, la fin de l'impunité?
► Affaire Mecili : la France couvre l'officiel algérien mis en cause
► Lettre ouverte à Sarkozy : l'affaire Mécili contre la raison d'Etat, par Annie Mecili

Ailleurs sur le Web
► Le dossier de l'affaire Mécili, sur Algéria-Watch
► Affaire Mecili : Alger menacerait Paris de représailles, sur RFI.fr
► Affaire Mécili : réaction officielle à Alger, sur lematin.dz
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Affaire Mécili : Bouteflika manœuvre en sous-main

Bakchich, 10 mars 2009 | par La princesse enchantée

http://www.bakchich.info/Affaire-Mecili-Bouteflika.html

La diplomatie algérienne a étrangement peu couiné lors de l’arrestation à Marseille d’un diplomate algérien dans le cadre de l’affaire Mécili, en août dernier… Des manœuvres politiques étaient en cours à Alger.

Encore un rebondissement dans l’affaire Mécili, du nom de cet opposant algérien assassiné devant son domicile parisien le 7 avril 1987. Le 27 février dernier, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a partiellement levé le contrôle judiciaire qui frappe un diplomate algérien mis en examen pour « complicité d’assassinat » dans le cadre de l’affaire Mécili, l’autorisant ainsi à rentrer dans son pays s’il le désire.

Mohamed Ziane Hasseni est le directeur du protocole du ministère algérien des Affaires étrangères en charge du cérémonial. Il a été arrêté le 14 août 2008 à l’aéroport de Marseille alors qu’il se rendait en France pour un voyage privé. En effet, en décembre 2007, le juge alors en charge de cet épineux dossier, Baudouin Thouvenot, avait délivré un mandat d’arrêt contre un certain capitaine Hassani pouvant également répondre à l’identité de Mohamed Ziane Hassani ou Hasseni. Depuis son arrestation, le diplomate, qui n’a jamais changé de version, affirme ne pas être la personne recherchée et se dit victime d’une homonymie.
La diplomatie algérienne muette

Comme Bakchich l’a déjà raconté, très vite après l’arrestation de Mohamed Ziane Hasseni, plusieurs échanges discrets entre autorités françaises et algériennes ont suivi : coup de fil du Premier ministre Ahmed Ouyahia à Rachida Dati et, suite à des pressions en tous genres, ouverture la nuit du centre de détention français où le diplomate était embastillé pour que le consul général d’Algérie puisse lui rendre visite.

Si la diplomatie algérienne s’active en coulisses dans les heures et les jours qui suivent l’arrestation de Mohamed Ziane Hasseni, elle reste par contre publiquement muette. Or, Alger a pour habitude de méchamment étriller l’ancien pays colonisateur dans le cadre d’affaires sensibles. Et pas seulement.

On se souvient par exemple des déclarations antisémites, en novembre 2007, du ministre des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbès, toujours en poste. A quelques jours de l’arrivée de Nicolas Sarkozy en Algérie pour une visite officielle, il s’en était pris dans la presse aux « origines du président français » avant de déclarer que les « véritables architectes de l’arrivée de Sarkozy au pouvoir » est « le lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France » !

En ce qui concerne l’arrestation de Mohamed Ziane Hasseni, il faudra attendre dix jours — soit le 24 août 2008 — pour que les autorités algériennes réagissent enfin officiellement. D’une manière on ne peut plus modérée : au détour d’une conférence de presse tenue à l’issue d’une réunion du conseil de gouvernement, le ministre de la Communication Abderrachid Boukerzaza a qualifié « d’incident regrettable » l’arrestation du diplomate qui « a été victime d’un traitement humiliant de la part de la police française ».

Manœuvres dans les coulisses d’El Mouradia

Pour ce haut-fonctionnaire algérien qui souhaite garder l’anonymat, ce silence assourdissant n’a rien d’étonnant et relève de la volonté du président Abdelaziz Bouteflika qui a la main haute sur les affaires diplomatiques et notamment celles concernant la France. « Les diplomates du ministère des Affaires étrangères ont vite rédigé un communiqué dénonçant l’arrestation en France de leur collègue mais la présidence en a empêché la diffusion » affirme-t-il. Pour des raisons de politique politicienne qui feraient de Mohamed Ziane Hasseni une victime collatérale de jeux d’influence algéro-algériens au sommet de l’Etat.

A l’été 2008, le président Bouteflika a réussi depuis plusieurs mois déjà à rallier les différents acteurs du pouvoir algérien à l’idée de son troisième mandat qu’il a officiellement obtenu lors de la révision de la Constitution en novembre 2008. Mais, selon plusieurs témoins privilégiés, l’ancien homme fort des années 90, le général Larbi Belkheir, n’est pas de cet avis. Il a été envoyé en exil doré au Maroc en 2005 par Bouteflika qui l’a nommé ambassadeur d’Algérie au royaume chérifien et lui tient rancœur.
Faire taire le général Larbi Belkheir

« Dans ce contexte, le président Bouteflika voulait faire taire Larbi Belkheir » explique un homme d’affaires bien au fait des joutes au sein du sérail algérien. Car, depuis quelque temps, le général, qui souffre d’une maladie rare des poumons, milite en coulisses contre le prolongement du bail de Bouteflika à El Mouradia, le palais présidentiel.

« Alors que c’est lui qui a fait Bouteflika président en 1999, il disait qu’il le déferait et organisait des petites réunions pour rallier les gens à son point de vue » explique un témoin. « Abdelaziz Bouteflika est un tacticien machiavélique. Il ne lui a pas échappé qu’une absence de réaction officielle de l’Algérie suite à l’arrestation du diplomate ne manquerait pas de jeter le trouble et de remettre l’assassinat d’Ali Mécili et ses commanditaires sur le devant de la scène en excitant des journalistes français prompts à montrer du doigt les généraux algériens. En 1987, le général Larbi Belkheir occupait un poste clé puisqu’il était le chef de cabinet du président Chadli… ».

Il faut savoir que dans une interview accordée au Nouvel Observateur en juin 2001, Hichem Aboud, un ancien chef de cabinet du directeur de la Sécurité militaire aujourd’hui réfugié en France, affirmait que l’assassinat d’Ali Mécili avait été commandité par la présidence algérienne de l’époque : « J’étais chargé du dossier du Moyen-Orient au cabinet du général Lakhal Ayat, le directeur central de la Sécurité militaire. (…) Le général Ayat a eu une réunion à la présidence avec Larbi Belkheir, qui était à l’époque directeur de cabinet du président Chadli. Des instructions lui ont alors été données pour monter une opération contre Mécili » a-t-il déclaré.
Encore et toujours de la sobriété

Toujours est-il que le général Belkheir a perdu la partie face au président Bouteflika. Comme Bakchich l’a révélé le 1er novembre 2008, il a dû quitter Paris (où, affaibli par la maladie, il se faisait soigner) pour rentrer à Alger le 30 octobre dernier : il était prévu qu’il soit entendu le lendemain par le juge Thouvenot dans le cadre de l’affaire Mécili…

La diplomatie algérienne tenue d’une main de fer par Abdelaziz Bouteflika et la présidence est-elle pour autant devenue plus virulente publiquement au sujet du maintien sous contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni et des lenteurs de la justice française que dénonce allègrement la presse algérienne ? Que nenni !

Plutôt que de se fendre d’une déclaration solennelle, voire de convoquer l’ambassadeur de France à Alger pour protester en bonne et due forme, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Médelci, a privilégié une communication par dépêches de l’APS, l’agence de presse officielle algérienne, interposées.

Par exemple, le 23 décembre 2008, Médelci s’est sobrement interrogé en ces termes : « nous ne comprenons pas pourquoi la justice française n’a pas pris la décision de non-lieu » avant de déclarer que Mohamed Ziane Hasseni « n’a rien à voir avec l’affaire pour laquelle il est mis en cause ». Faut-il comprendre que cette surprenante mansuétude signifie maintenant qu’un soutien public de Nicolas Sarkozy à la réélection d’Abdelaziz Bouteflika programmée pour avril 2009 serait le bienvenu ?
Justice française : l’avocat de la famille Mécili voit rouge

La famille d’Ali Mécili attend la vérité sur son assassinat depuis maintenant vingt-deux longues années. Pour leur avocat, Antoine Comte, le fait que la justice française accepte que Mohamed Ziane Hasseni puisse rentrer dans son pays est « la troisième fois que l’on tue Mécili ».

En juin 1987, soit deux mois après l’assassinat de l’opposant, le tueur présumé, Abdelmalek Amellou, est arrêté par la police française mais expulsé sans vergogne en « urgence absolue » vers Alger par le duo Charles Pasqua-Robert Pandreau, respectivement ministre de l’Intérieur et responsable de la Sécurité publique. Ils n’attendront même pas la fin de la garde-à-vue du tueur présumé !

Par ailleurs, maître Comte relève que le contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni a été partiellement levé avant même que ne soient communiquées au juge les conclusions d’une analyse graphologique effectuée à partir d’un ordre de mission de la sécurité militaire algérienne trouvée sur l’assassin présumé. Autre bizarrerie dénoncée par l’avocat : à ce jour, la justice n’a pas organisé une confrontation entre le diplomate et son unique accusateur, Mohamed Samraoui, un gradé algérien réfugié politique en Allemagne.

Ce dissident a en effet affirmé en 2003 au juge Thouvenot que le diplomate était le fameux « capitaine Hassani » qui, en sa présence, avait versé à Amellou une partie de l’argent du contrat en Algérie, à l’été 1987.

« Samraoui a dit qu’il ne pouvait pas venir en France car il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par Alger. Pourquoi, alors, ne pas organiser une confrontation par visio-conférence avec Mohamed Ziane Hasseni ? », s’interroge maître Comte.

Enfin, comme l’avocat l’a révélé à Rue89, « à cinq jours d’intervalle, deux réquisitoires identiques au mot et à la virgule près, portant la même signature, ont abouti à une décision radicalement différente ! » Le premier, du 12 février 2009, concluait que la levée du contrôle judiciaire n’était pas d’actualité. Le second, du 17 février, donne son feu vert à cette levée.

Décidément, vingt-deux ans après les faits, les voies de la justice française sur l’affaire Mécili demeurent impénétrables. Quand à Mohamed Ziane Hasseni, selon l’AFP, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a indiqué que depuis la levée partielle de son contrôle judiciaire, il préférait rester en France jusqu’à son acquittement. La justice doit, elle, encore se prononcer sur son sort.

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