Interdiction de participation des éditeurs égyptiens au SILA
Smaïn Ameziane attise la colère des intellectuels
La bêtise humaine s’est invitée au Salon international du livre d’Alger (SILA). C’est ce que de nombreux intellectuels ont constaté depuis que les déclarations incendiaires et insensées du commissaire du Salon, Smaïn Ameziane, ont fait le tour du monde arabe.
Ma conscience ne me permet pas d’inviter les Egyptiens, aujourd’hui, bien que parmi eux, il y a des amis. C’est par respect pour le peuple algérien et les gens qui ont été maltraités au Caire lors de la rencontre entre l’équipe nationale de football et son homologue égyptienne que cette décision a été prise, le contraire aurait été de la pure provocation.» Cette phrase explosive et hostile sortie de la bouche d’un éditeur, à entendre donc un homme de livres et de culture, a suscité moult émois sur la scène culturelle algérienne. En effet, les dénonciations se sont multipliées ces dernières heures car de nombreux passionnés du livre n’ont pu comprendre comment peut-on mélanger des affects populaires liés au football à une exposition culturelle de l’envergure du SILA ! Cette interdiction de livres égyptiens à la prochaine édition du SILA a choqué plus d’un en Algérie. Pour preuve, une pétition a été lancée sur le web ces dernières 48 heures pour appeler à la levée de cette décision, qualifiée par plus d’un d’«irréfléchie». Les signataires de cette pétition, de plus en plus nombreux, dénoncent la «politisation outrancière» de cet évènement culturel.
Un mépris arrogant vis-à-vis de la culture de nos peuples. «La ministre de tutelle s’est publiquement déchargée du problème sur ce responsable qui affirme fièrement la souveraineté de sa décision. Il affirme défendre la dignité du pays et de son histoire. Comme si nos valeureux martyrs pouvaient être satisfaits d’une telle dérive, qui se traduit par un mépris arrogant vis-à-vis de la culture de nos peuples. Comme si on pouvait unilatéralement punir la littérature égyptienne et le lectorat algérien alors même qu’on continue à jouer des matchs de football, source initiale de tout ce scandale, avec des équipes égyptiennes», relève-t-on dans l’appel de la pétition. Pour les rédacteurs de cet appel, «il s’agit bien là d’une attitude chauvine qui révèle, en fait, le peu d’égard que le livre en particulier et la culture en général ont toujours eu dans notre pays et la propension de certains de nos responsables à dénoncer au lieu d’éduquer».Pour l’heure, cette pétition a drainé une centaine de signataires. Ils sont écrivains, artistes, journalistes, musiciens, etc. Ils viennent d'horizons divers, mais ont tous pour point commun une colère profonde contre cette décision irréfléchie adoptée par un commissaire dont on ne sait pas s’il est réellement soucieux de la culture ou de la politique.
Abderrahmane Semmar
in El watan lundi 23 août 2010
Smaïn Ameziane attise la colère des intellectuels
La bêtise humaine s’est invitée au Salon international du livre d’Alger (SILA). C’est ce que de nombreux intellectuels ont constaté depuis que les déclarations incendiaires et insensées du commissaire du Salon, Smaïn Ameziane, ont fait le tour du monde arabe.
Ma conscience ne me permet pas d’inviter les Egyptiens, aujourd’hui, bien que parmi eux, il y a des amis. C’est par respect pour le peuple algérien et les gens qui ont été maltraités au Caire lors de la rencontre entre l’équipe nationale de football et son homologue égyptienne que cette décision a été prise, le contraire aurait été de la pure provocation.» Cette phrase explosive et hostile sortie de la bouche d’un éditeur, à entendre donc un homme de livres et de culture, a suscité moult émois sur la scène culturelle algérienne. En effet, les dénonciations se sont multipliées ces dernières heures car de nombreux passionnés du livre n’ont pu comprendre comment peut-on mélanger des affects populaires liés au football à une exposition culturelle de l’envergure du SILA ! Cette interdiction de livres égyptiens à la prochaine édition du SILA a choqué plus d’un en Algérie. Pour preuve, une pétition a été lancée sur le web ces dernières 48 heures pour appeler à la levée de cette décision, qualifiée par plus d’un d’«irréfléchie». Les signataires de cette pétition, de plus en plus nombreux, dénoncent la «politisation outrancière» de cet évènement culturel.
Un mépris arrogant vis-à-vis de la culture de nos peuples. «La ministre de tutelle s’est publiquement déchargée du problème sur ce responsable qui affirme fièrement la souveraineté de sa décision. Il affirme défendre la dignité du pays et de son histoire. Comme si nos valeureux martyrs pouvaient être satisfaits d’une telle dérive, qui se traduit par un mépris arrogant vis-à-vis de la culture de nos peuples. Comme si on pouvait unilatéralement punir la littérature égyptienne et le lectorat algérien alors même qu’on continue à jouer des matchs de football, source initiale de tout ce scandale, avec des équipes égyptiennes», relève-t-on dans l’appel de la pétition. Pour les rédacteurs de cet appel, «il s’agit bien là d’une attitude chauvine qui révèle, en fait, le peu d’égard que le livre en particulier et la culture en général ont toujours eu dans notre pays et la propension de certains de nos responsables à dénoncer au lieu d’éduquer».Pour l’heure, cette pétition a drainé une centaine de signataires. Ils sont écrivains, artistes, journalistes, musiciens, etc. Ils viennent d'horizons divers, mais ont tous pour point commun une colère profonde contre cette décision irréfléchie adoptée par un commissaire dont on ne sait pas s’il est réellement soucieux de la culture ou de la politique.
Abderrahmane Semmar
in El watan lundi 23 août 2010