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Samedi
matin 31 octobre
Nous
avons quitté Oran par sa gare, tôt le matin, hier vendredi. Il était 8 heures.
Le train est un Rapide. Départ à l’heure prévue moins trois minutes. Arrêt à
Chlef. La voiture où nous nous trouvons est pleine. Des voyageuses s’énervent à
propos de rideaux à tirer ou non. Les passagers restent cois, mais pas le
contrôleur « Sallou ala ennbi… » Il réussi à les calmer, mais entre
temps des injures avaient fusé… Il fait chaud lorsque nous arrivons à 10 heures
à Chlef et que les esprits sont sur le qui-vive, on ne sait jamais. Cinq
minutes d’arrêt. On a eu droit à un thé (gratuit) et à des biscuits, sandwichs
(payants)… distribués à partir d’un chariot sans âge, conduit par une jeune et
charmante employée en tenue SNTF, bleu-nuit sur lequel est porté bien en vue le
nom de l’employeur. Blida, Boufarik… Nous atteignons Alger gare Agha à 12
heures 55. Recherche d’un hôtel ni trop cher, ni inconfortable… A cette heure-ci,
un jour sain, tout est ou presque tout est closed. Débrouillez-vous. Face au
fameux hôtel Aletti une gargote propose des sandwichs. Une étrangère,
(européenne ?) entre avec ses deux enfants. Le serveur lui dit
instantanément « pas maintenant madame ». J’ai comme l’impression
qu’il s’agit là d’un refus de servir parce qu’elle est femme, puisque moi-même
suis servi, « un sandwich steack haché-frites ». La pauvre femme
reprend « pas maintenant ? » et sort. Elle ne semble pas avoir
saisi, et j’en suis presque honteusement content. Content qu’elle n’ait pas saisi
la saloperie du gars, un sexisme doublé de xénophobie. Alors que je quitte la sandwicherie,
à l’extérieur trois hommes sortis, je ne sais comment, d’un imposant 4X4
sautent sur un homme qui semble avoir picolé un peu. On ne lui pardonne pas
d’avoir bu un jour sain (au nom de quelle loi ? la leur). En trois temps,
trois mouvements, le malheureux, un tas désarticulé, est brutalement jeté dans
le véhicule qui part en trombe vers une destination trouble.
Taxi,
direction le Palais des expositions. 500 dinars demande le premier, 700 le
deuxième, 300 le troisième. Arrivé à hauteur du Palais, le chauffeur du taxi ne
sait pas trop si l’impressionnante queue devant nous est formée par des
admirateurs de tel ou tel écrivain ou bien par des mordus du super Centre
commercial R 10 ( ? histoire de pirate… ne cherchez pas à comprendre…)
appartenant dit-il à Saïd Bouteflika… Je ne peux l’aider.
Le
Palais des expositions déborde de clientèles. L’Institut français est archi
bondé. Autour de Salim Bachi qui répond patiemment à toutes les questions, les
spectateurs sont très attentifs. Benjamin Stora qui lui succède répond aux
cinq questions de l’animateur puis
s’empresse d’aller vendre ses livres…
Trois
allées plus loin je rencontre Nadia Sekhi et Hassina Hadj Sahraoui, les
courageuses animatrices des revues Livresq et Salama. Echanges et perspectives…
Je
reviendrai. 17 heures, la foule se fait plus compacte - impressionnante - et cela me perturbe
quelque peu. Je prends le tram jusqu’à Ruisseau puis le Métro jusqu’à Tifoura,
la Grande poste. Je continue à pied jusqu’à l’Institut français. Maïssa Bey et Laure
Adler (magnifique) évoquent le dernier roman de Maïssa « Hizya ». Une
collation est offerte par les responsables. Monsieur l’ambassadeur est parmi
nous, ainsi que du directeur du lieu et d’autres collaborateurs… Nous avons
passé un long moment à échanger avec l’auteure de Hizya ainsi qu’avec Laure
Adler. Je lui dis toute mon admiration. Et lui offre mon « Arabe dans les
écrits d’Albert Camus ». Elle parle de son métier, de ses expériences
diverses au milieu du monde médiatico-politique… de son ancien poste auprès de
Mitterrand… Une collation dans les jardins de l'Institut a lieu.....
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