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mardi, décembre 24, 2024

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Ushuaïa est aux antipodes... De votre petite (ehwaia) coquette banlieue (et bien avant de votre coquette Provence), vous vous êtes dit: « À nous deux Paris ! » Vous descendez à la station « François Mitterrand » de la ligne 14 du métro. Vous empruntez l’avenue Chevalet, l’avenue de France… Vous vous remplissez les yeux de salles, de livres, de végétation… De l’immense Bibliothèque Nationale de France vous avancez vers le quai F. Mauriac, le longez. Bifurquez sur votre gauche, bd Auriol…Admirez les rituels préparatifs de fin d’année. Noël et réveillon de nouvel an. On s’affaire… Vous avancez jusqu’à la Place d’Italie. Vos pieds commencent à souffrir. Vous poursuivez, Boulevard des Gobelins et Port Royal sur votre gauche. Vous êtes un marcheur, mais là… Un banc devant la Maternité Port Royal vous accueille bien volontiers. Deux mamies chuchotent. À la Closerie des Lilas  vous respirez un long moment devant l’entrée. Autant que devant La Rotonde. Les souvenirs affluent qui vous drapent de leurs milliers de cotillons, serpentins et confettis de votre jeunesse. Vous poursuivez. Boulevard Montparnasse, rue de Rennes, les amis – ceux qui restent - que vous saluez… Vous offrent de quoi reprendre vos esprits. Et l’amitié se rappelle à vous. Mieux que la boulangerie Secco sur le boulevard. À Saint-Sulpice, Mabillon et Place du Québec devant les Deux Magots votre esprit et vue s’embrument, se voilent. Notre-Dame est requinquée. Tout autour on afflue de toutes les parties du Monde. Communion. Jusqu’à l’Hôtel du Nord, je veux dire drôle d’atmosphère. Son trottoir luit jusqu’au Pont Tournant de Aïcha, à côté qui l’a vendu.
Vous êtes à l’heure au rendez-vous avec votre autre ami. Un verre et c’est tout Paris qui tourne « Au Ville d’Aulnay ». 

Ensemble vous levez un toast à la mémoire de votre ami commun Mahmoud Bessaïh – parisien avant l’heure – disparu il y a deux ans. Mais toujours près de ses proches à La Sénia.


Vous poursuivez votre chemin, à la découverte d’autres mondes. L’avion est là qui vous attend dans son hangar, à quai ou sur le tarmac.
Paris est une belle affaire, plus qu’une affaire, Paris est une fête qui se raconte et s’écrit des nuits, des semaines, des mois durant. Des Bottins entiers ne suffiraient pas. Le jaloux qui se gratte la tête se meurt de vivre d’aveuglement. Écoutons les poètes s’y confondre, la célébrer…
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Les jours s’en vont je demeure
Paris n'a de beauté qu'en son histoire,
Mais cette histoire est belle tellement !
Paris est tout petit
C’est là sa vraie grandeur
Tout le monde s’y rencontre
Les montagnes aussi
Sous le ciel gris souris
La ville est un peu verte
Derrière les grilles des Tuileries
Et vous dansez sans le savoir
Vous dansez en marchant
Sur les trottoirs cirés
Et vous lancez la mode
Sans même vous en douter… »
Et ma nostalgie dans ce lacis, la voici…
« Le son de tes voies coule dans mes veines
Avais-je ou pas suffisamment d’audace
Pour tatouer sur ton corps tout’ mes peines
Retrouverai-je tes artères, tes places
Dis-moi Paname si ma quête est vaine. »

(ahmedhanifi@gmail.com – « Nostalgie », Istres, juillet 2011)
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Paris, le 22 décembre 2024

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