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vendredi, décembre 27, 2024

892_ USHUAIA_2_Buenos Aires


Vous vous êtes dit: « À nous deux Paris ! » et vous avez revu Paris, les amis, les chemins ensorcelés de votre jeunesse.  Puis vous vous êtes dit: « Il me faut traverser les mers comme on traverse les rêves ». Vous êtes passé à la première personne du singulier. Et je respecterai ce choix comme on traverse les rêves ou le miroir d’Alice. Alors j’ai traversé les mers et l’Océan pour retrouver (la retrouverai-je ?) une autre part enfouie en moi. Le Boeing 747 a atterri comme une libellule sur le tarmac de l’aéroport international Ministro-Pistarini d’Eizeiza (EZE) en provenance de Franckfort (après Paris). Plus de 400 passagers s’en éjectent avec plus ou moins d’élégance et de civilité, lissant derrière eux toutes sortes de détritus coussins et couvertures de vols, serviettes, sachets de bonbons, et autres nourritures. La plupart sont des Argentins me semble-t-il de retour de leurs rêves à Paris « Ah le Moulin rouge… la Tour Eiffel… et Nôtre Dame ! ». Je les sens pourtant moins dévergondés que les Américains de la côte ouest, et je les connais ceux-là ! Véro et moi ne sommes pas trop dépaysés. Fatigués oui.


 

 

La première image que j’ai souhaité retrouver à Buenos Aires est celle des familles de disparus qui, par leur combat (avec d’autres, dans d’autres pays contre les dictatures militaires) contre « las Guerras sucias, les sales guerres » en Amérique latine ont encouragé l’éveil de notre conscience, déjà en septembre 1973 avec le renversement armé d’Allende. Je ne peux dissocier nos études universitaires des combats politiques. Aujourd’hui les leaders de ces combats, y compris les « Folles de la Plaza de Mayo » mères et grands-mères, comme les appelaient les militaires tortionnaires sont décédés : Hebe de Bonafini à leur tête. Elle est la plus connue, la présidente, – Hebe de Bonafini (lire in « La folle d’Alger » – morte le 20 novembre 2022 et plus récemment. Ne pas oublier  Nora Cortinas (décédée le 30 mai dernier). Leur combat n’est pas éteint. Comment peut-il l’être ? Borges, Cortazar, Ernesto Sabato et d’autres attendront, c’est évident.

  

Quelques tours symboliques de la place, autour de l’effigie de Ebe et du grand drapeau palestinien toujours côte à côte avec Les mères, photos, discussions avec les « enfants » de ces mères, grands-mères et arrière-grands-mères qui perpétuent autrement le combat. Car l’Argentine, malgré toutes ses faiblesses n’est plus une dictature, les Mères de Mai l’ont signifié il y a longtemps.

 

 

 



 

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