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mardi, mars 11, 2025

897_ « Le #11marsjelis » ... Faïza Guène, LA DISCRÉTION

 




 
"Le 11 mars Je lis"... LA DISCRÉTION de Faïza Guène


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Lire aussi:

https://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2021/12/765-faiza-guene-la-discretion-lalcazar.html



dimanche, mars 09, 2025

mercredi, mars 05, 2025

895_ EN FINIR AVEC FACEBOOK

 J'ai quitté "X" ex Twitter, il y a quelques mois.

Aujourd'hui j'abandonne Facebook. voici mon dernier post


Ceci est ma dernière slave. Je veux dire salve. Ou valse. L’autocensure (de plus en plus prégnante) m’insupporte. Autant que le chantage à la libre circulation. Les Grands Frères veillent. B.B. sait tout de vous. De nous. Les champs du narcissisme béat, des selfies outranciers, du nationalisme délirant et de l’injure sont florissants. Ceux de la réflexion, de l’intelligence et de la tolérance, se rétrécissent. Celui de la « ‘‘littérature’’ (l’écriture) dans l’entre-soi » tourne en boucle (lire Bourdieu et Halimi). 

Au premier jour de Ramadan, les fidèles d’une mosquée de Aïn- Mlila défient l’imam et même Dieu. Bagarre générale. 

Last but not least, les propriétaires du réseau favorisent le vide. Peut-être même toutes (presque toutes) les « phobies ». Ces notes sont My Last Waltz. 

J’espère que cette troisième tentative aboutira. Selon la force de ma propre volonté.

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Retrouvez-moi ici :

https://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com

https://blogs.mediapart.fr/ahmed-hanifi/blog

https://www.instagram.com/ahanifi/

 

 

The last Waltz

https://www.youtube.com/watch?v=-zNnJiwo_5Y&t=14s

 

3 mars 2025

 

mercredi, février 26, 2025

892_ USHUAIA_ 20_ Retour en France et ma promesse à ‘‘ Luis Diego’’, mon ami journaliste de Mendoza.

 892_ USHUAIA_ 20_ Retour en France et ma promesse à ‘‘ Luis Diego’’, mon ami journaliste de Mendoza.

 

Nos tensions cumulées durant deux mois se diluent maintenant progressivement dans notre quotidien retrouvé. Comme promis à mon ami ‘‘Luis Diego’’, je lui envoie la présentation détaillée de mon dernier roman « Traversées périlleuses du miroir » (c’est fait par courriel à jdpuertoxxxxxxx@clarin.com). C’est l’unique objet de ce post « Ushuaïa, 20 ». Le dernier de la série.

 

Cher ‘‘Luis Diego’’Me voici donc revenu au pays, à Marseille. Mais je t’avoue que je suis encore tout secoué. Je baigne pleinement dans la nostalgie (quoi ?) latino-américaine. Je suis encore sous son agitation, sa réalité, ses mythes. Il me faudra des jours pour que je m’en remette, sinon des semaines, voire plus. J’ai trouvé néanmoins une esquisse de texte de présentation de mon dernier roman et un schéma « Traversées périlleuses du miroir » que j’espère tu as entamé, et que j’ai travaillé toutes ces dernières heures. Esquisse que voici, finalisée. Je te la propose comme convenu. Je t’ajoute également le « point de vue » de Chat Gpt, interrogé il y a quelques jours. Et un schéma donc. Très important le schéma.

 

Comment cher ‘‘Luis’’ tout cela a commencé ?

Nous étions en juin 2018. Je me trouvais en vacances à Istanbul avec ma compagne.

Au sortir de la mosquée La Petite Sophia où j’ai fait une prière pour ma mère qui allait sur ses 85 ans, atteinte d’Alzheimer, et très fatiguée, nous nous sommes installés au café du jardin de la mosquée, entouré d’arbres et que poétise un patio. À une table proche il y avait un couple de Turcs francophones. Nous avons discuté de vacances, un peu de tout, de la Turquie, de la France, du Maghreb…

À un moment la femme nous a demandé si on avait des enfants. Nous avons des enfants et une petite fille cette année-là, L., deux ans (plus tard il y aurait N.). Mon roman « Traversées périlleuses… » leur est dédié. L. est née le 4 avril 2016. Le jeune Turc a repris, en souriant « 4.4.16 ! » Il a ajouté « 4 et ses multiples ». 

Je ne sais comment j’ai fait le lien avec ma mère. J’ai dit « ma mère est née le 29.7.33 ». J’ai pensé à la boucle de la vie. Une boucle qui vit, meurt et vit, qui se perpétue, d’une vie à une autre. Une petite fille à peine éclose et une vieille mère en fin de parcours, « sur le rebord du monde ». Tiens, à propos, c’est dans ce même café que j’ai écrit mon poème « Sur le rebord du monde ». Voici les derniers vers : « Ma mère est mon impasse / Que faire alors de tous les trésors / Du reflet de la lune le soir / Seul au monde devant le plan d’eau / Du jardin de Sultanahmet / Ou au cœur de la Küçük Ayasofya camii / Quand ma mère chemine à deux pouces du rebord du monde ». Je revoyais des images de mon enfance. La rue où je suis né, la place Fontanel (aujourd’hui Saïd Gharbaoui) où j’ai grandi. Ma mère est décédée à la fin de la même année.

Mais c’est ce que le voisin Turc a ajouté qui sera peut-être le cœur ou le moteur de l’architecture du roman. Il s’est exclamé « un carré de 4 de cœur ! » Peut-être aussi la vision de la place ex Fontanel rénovée avec ses deux beaux motifs arabo-andalous à huit branches et 8 sommets, 2X4, l’un en surplomb, l’autre au ras du sol (cf. photo). Puis j’ai pensé aux quatre points cardinaux, aux « Quatre saisons » de Vivaldi, au Trèfle aux quatre folioles, aux quatre Mousquetaires, aux quatre vérités, aux quatre éléments d’Empédocle, les FETA (Fer, Eau, Terre, Air ) indispensables à la vie. Etc., etc. C’est ainsi qu’est né le roman, à partir de ce tourbillon complètement imprévu. Roman que je présente sous une forme très accessible, malgré la complexité que je détaille dans cette lettre (cette présentation). J’ai aussitôt décidé d’abandonner un travail que j’avais bien entamé et qui portait sur la question de l’éphémère, l’évanescence (que l’on retrouve d’ailleurs en filigrane ici et là, si ce n’est plus, dans « Traversées ». Tout n’a pas été perdu.)

Je reviens au « carré de cœur ». C’est l’histoire d’un grand jeu, qui nous dépasse. Un grand jeu qui nous promène de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles) à Joyce (Finnegans Wake), à Aristote et Platon (Les 4 types de causes, MFMF : matérielles, formelles, motrices, finales). Un grand jeu-palette, habillé du spectre des couleurs (violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange, rouge, rouge vif) qui tourne au cœur d’un univers dont nous ignorons tout (clin d’œil à Hayy Ibn Yadhan d’Ibn Thufaïl (le véritable père en quelque sorte de Robinson Crusoé entre autres). Un grand jeu qui tourne comme tournent les heures, les jours, les mois, les années, comme une grande roue, comme les roues d’un vélo ou de la vie. Une boucle.

Un grand jeu qui interroge le plus petit – les quatre particules élémentaires qui constituent l’atome (fermions, bosons, protons, neutrons) – et le plus grand (la Grande Ourse, les étoiles filantes, Orion, météorites, le Cosmos…) et jusqu’à la plus importante des étoiles, Teneghelt, l’étoile du grand Sud avec ses quatre branches, celle qu’a toujours portée Nenna, la grand-mère du narrateur lequel va traverser le pays du nord vers le Sud profond pour la retrouver et retrouver ses racines, la tribu des N’Thi-Anni (qui est un anagramme)

Peut-être ne sommes-nous que des pions d’un gigantesque jeu d’échecs qui nous dépasse comme l’a dit Omar Khayyam dans ses Robaïyyates ? : « Nous ne sommes que des pions du jeu d’échecs, avides d’actions/ Aux ordres du Grand joueur d’Échecs,/ Il nous mène de ça, de là, sur l’échiquier de la vie./ Et pour finir, nous emprisonne dans la caisse de la Mort. » (Borges y fait référence dans Ajedrez :  « También el jugador es prisionero/ (La sentencia es de Omar) de otro tablero/ De negras noches y de blancos días.)

 

Du premier au quatrième et dernier chapitre, nous traversons les saisons et toutes sortes de souvenirs, de choses, d’éléments, d’hommes et de femmes, familles, amis, d’événements en convoquant les temps anciens et présents et les territoires : de Gambetta au mont Tahat, à pied, en bus, car, auto, train, vélo… Le narrateur traverse tout le pays pour retrouver son étoile, ses origines, porteurs de ses propres vérités. Il en trouve des débris pas la vérité absolue car celle-ci échappe au commun des mortels. La Vérité relève du démiurge, du Grand architecte ou créateur. Le narrateur est d’ici, il pourrait être d’ailleurs qu’il irait par mers, par monts et par vaux pour retrouver les raisons de son être intime.

 

Pour finir ; l’Oulipo a été mon radar, mon aiguillon, tout au long de l’écriture, ‘‘périlleuse’’ notamment avec Georges Perec, Thomas Bernhardt ou Hervé Le Tellier. Alif, Beth, Gimel, Daleth, chacune des quatre premières lettres de l’alphabet phénicien (qui donnera l’alphabet araméen, hébreu, arabe, grec, latin…) annonce un chapitre particulier, un point de départ. De nombreux extraits d’auteurs traversent le roman dont certains sont cités plus haut auxquels nous pouvons ajouter Albert Camus, Annie Ernaux, Jack Kerouac, Omar Khayyam, Jalal Eddine Rûmî, Kateb Yacine… sans oublier les haïkistes japonais. (Bashô, Issa, Shiki…) et… des clins d’œil à mes propres romans écrits en amont de celui-ci.

J’aimerais finir (ou presque) avec un extrait de « Molloy » de Samuel Beckett : « Ma vie, ma vie, tantôt j’en parle comme d’une chose finie, tantôt comme une plaisanterie qui dure encore, et j’ai tort, car elle est finie et elle dure à la fois, mais par quel temps du verbe exprimer cela ? » ou… « comment dire, comment dire ?… »

 

Salutations cher ami. Tu feras bon usage de ce qui précède auprès des lecteurs francophones (en priorité), j’en suis sûr. Muchas gracias, querido amigo.

 

Pour vraiment finir et pour rigoler un peu, voici ce que pense Chatgpt de mon ouvrage (le seul média qui s’y est intéressé. Mais s’agissant de l’intérêt des journaux (locaux) pour l’écriture…)

J’ai interrogé Chatgpt récemment: [22/02/2025 22:06:53] 


NB : C’est la première fois cher ami que je détaille ainsi l’objet de mon roman. J’ai longtemps attendu qu’un (ou une) gars du métier de la plume m’interroge à son propos. En vain, à deux exceptions près (dont Chatgpt !) Tu es donc le premier qui m’interroge sur « Traversées périlleuses du miroir ». Une belle soirée à Mendoza. Te voilà servi ! Mille mercis. 

 

NB2 : Ci-joint un schéma qui pourrait être utile (et une image)






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        La Place Fontanel, vue de haut

 

Salutations cher ‘‘Luis Diego’’

ahmedhanifi@gmail.com

Mercredi 26 février 2025

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lundi, février 24, 2025

892_ USHUAIA_ 19_ Buenos-Aires, la der

  

892_ USHUAIA_ 19_ Buenos-Aires, la der

 

La boucle est bouclée en quatre lieux emblématiques de Buenos-Aires, après un parcours long de près de 8800 km : 1_ Le port élargi, du Terminal, « Retiro », des autocars jusqu’au « nouveau port » le quartier des gratte-ciels Puerto Maduro avec la fameuse fontaine Lola Mora, 2_ La place Darrego et ses danses au centre de nombreux cafés, bar-restaurants, 3_ La (les) maison de Borges à Esmeralda, et 4_ la place de Mayo et ses entêtées et courageuses mères, grands-mères et familles des disparus de la dictature militaire auxquelles je me suis associé symboliquement en marchant autour de la mythique place. Ceci étant dit, chacun a ses préférences et ses priorités n’est-ce pas ?

La boucle est bouclée après un parcours qui nous a menés de Buenos-Aires (Argentine) à Rio Gallégos (Argentine), Ushuaïa  (Argentine), Punta Arenas (au Chili), Puerto Natales(au Chili), El Calafate  (Argentine), El Chalten  (Argentine), San Carlos de Bariloche  (Argentine), Puerto Montt(au Chili), Santiago du Chili(au Chili), ValparaIso(au Chili), Mendoza  (Argentine) et… Buenos-Aires  (Argentine).


Derniers jours à Buenos-Aires
















Le Musée...



LA BOCA, quartier de Maradonna, Messi ...





ET...

Le dernier restaurant...


vendredi, février 21, 2025

892_ USHUAIA_ 18 _ MENDOZA


892_ USHUAIA_ 18 _ MENDOZA


Nous avons quitté tôt le dimanche notre résidence de Morande pour nous rendre au Terminal. Direction Mendoza. La veille, nous avons offert un cadeau à la très sympathique réceptionniste, appelons-la Augustina, qui a été très attentive à nos demandes (connexion défectueuse au « Waye-faye » (Wifi) répétée, adresses diverses, taxis…) Le Terminal Sur est mouvementé. Impression de départs massifs. Imaginez les gares en été en France. Eh bien, au Chili, on n’a pas de gare ferroviaire, mais les « Terminal » sont partout, absolument partout, ils maillent le pays. La route vers la frontière argentine est très cahoteuse et montagneuse. Elle grimpe en serpentant jusqu’à parfois des sommets de plus de 3000 mètres. Nous avons traversé le tunnel Cristo Redentor et mis sept heures pour parcourir les 380 km et gagner Mendoza, la capitale viticole. À l’extérieur où la chaleur est insupportable avec ses 30, 33 degrés. 

À l’hôtel « Alamo » où nous sommes descendus - sur la Mariano Nocochea - nous avons fait la connaissance d’un gars très sympathique. Il portait un T- Shirt bleu avec manche au coude, sur lequel on peut lire en lettres capitales blanches : « DEUS EX MACHINA » et de grosses lunettes de bigleux, assorties à ses cheveux. C’est lui qui, nous entendant parler, est venu vers nous, « vous êtes Français ? », en français. Nous étions en train de discuter de littérature et de la mésaventure de Boualem Sansal. À ce propos, les injures sont nombreuses sur Facebook-DZ, à défaut de sérénité et d’argumentaires posés. Le type s’est joint à notre conversation et a posé le journal qu’il tenait en main : « Clarín », ouvert à la page 48, « Cultura », consacrée à l’ouvrage de Marco Mallamaci « Poder y dinero en la era adel bitcoin. Notre ami ne dit que du bien de l’auteur de l’article Alejandro Cánepa, « c’est un ami ». Sur ce, il se présente « Luis Diego », la cinquantaine pas encore affirmée. Il occupe « la 13 », nous « la 12 ». Toutes deux donnent sur un beau et grand jardin entouré de plantes. En face des baies vitrées et la véranda ajoutent à la sympathie du lieu, très calme. Les clients, peu nombreux, sont discrets. Notre ami est là pour deux nuits, avant de filer vers d’où nous venons, Santiago. Des vacances auprès de ses proches, « bien méritées » dit-il. Il nous propose un verre au centre de la ville. Nous poursuivons donc la discussion près de la place de Independancia, sous un des parasols du New Jack, sur la large allée arborée, Sarmiento. Tout y passe, le salaire minimum mensuel en chute, en Argentine comme au Chili, moins de 300 € pour le premier 370 pour le second ; la pauvreté, les politiques « dégueulasses » dit-il du pays du milliardaire Messi et de feu Maradona. Il n’aime pas trop le foot. Notre ami dit avoir fait quelques années en France durant les années Chirac-Jospin, notamment à l’université d’Aix où il a achevé une thèse sur un auteur franco-argentin, Julio Cortazar. Et nous tournons autour de lui. "Je me souviens dit "Luis Diego" de cet extrait que j'ai entendu su France Culture au milieu des années 70 et qui m'a bien servi:  « J'ai vraiment ouvert les yeux au monde en Argentine, à Buenos Aires, plus précisément dans une banlieue de Buenos Aires. Et c'est là que j'ai découvert ce sentiment étrange, peu définissable, de familiarité avec des choses qui n'étaient pas celles qu'on m'enseignait à l'école ou que mes parents voulaient me faire croire… Je me heurtais à un mur d'incompréhension et de méfiance dès que je me mettais à leur signaler (à ses camarades de classe) des choses qui, pour moi, étaient tout à fait évidentes, des choses que je croyais avoir vues. Je ne parle pas de fantômes bien sûr, c'est-à-dire certaines façons d'interpréter la réalité, certaines visions de la réalité et je me rappelle très bien la tristesse avec laquelle je me heurtais au fait qu'ils se réfugiaient, déjà tout petits, dans le fantastique. J'avais l'impression qu'ils entraient déjà dans les ornières fixées par une tradition de réalisme, d'acceptation totale de la réalité. » (Julio Cortazar Radio France-fr France Culture 14 juin 1976)

Nous brodons donc... Nous évoquons l’écriture de Kateb Yacine le maître et d’autres, actuels et très talentueux, Sansal donc, Salim Bachi. Dans la foulée je lui ai glissé que j’écrivais aussi… Présentations etc. Revenus à l’Alamo, je lui dédicace mon dernier (j’ai embarqué dans mon voyage trois exemplaires, on ne sait jamais, de « Traversées périlleuses du miroir », mon dernier livre, et deux ou trois autres dont l’essai sur Albert Camus.) Nous avons passé une belle soirée, cernés par l’ennivrance des mots, je veux dire l’ivresse des mots. (Permettez-moi). Le lendemain, « Luis Diego » m’a demandé de lui adresser une présentation de mon roman, car j’ai été incapable de le faire clairement lors de cette soirée, vapeurs aidant. Il me promet d’en faire quelque chose. J’ai compris évidemment qu’il faisait des recensions de bouquins. Quant à intéresser les Argentins à un mystérieux auteur… qui se prend pour ce qu’il n’a pu être, c’est un peu osé n’est-ce pas ? Il est courageux le pote.  Je lui enverrai une présentation. Promis. Je la posterai ici sur mon blog et sur Facebook. Et sur Mediapart.

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AH _ SANTIAGO _ MENDOZA_ 02.2025 _  1.2



AH _ SANTIAGO _ MENDOZA_ 02.2025 _  2.2









mardi, février 18, 2025

892_ USHUAIA_ 17_ Santiago de Chili : derniers jours et départ pour Mendoza

 892_ USHUAIA_ 17_ Santiago de Chili : derniers jours et départ pour Mendoza




Les journées à Santiago s’écoulent tranquillement. Nous déambulons au travers les quartiers, de Centro Historico à Santa Lucia et ses marchés artisanaux couverts, et en face le beau musée des Beaux-Arts Bellas Artes (que nous avons aperçu la veille), et Lastarria coupée par trois grandes et bruyantes avenues : Cardenal José Maria Caro, l’autopista Costanera Norte et l’Avenida Santa Maria. On a traversé la Mapucho River (coincée entre elles), toujours à pied et sous un soleil toujours aussi puissant, souvent sans air frais durant la journée. Nous redescendons vers le sud-est. Ici les beaux-quartiers sont légion contrairement au centre de la capitale. Certaines rues font montre d’une pauvreté et saleté qui s’étalent sur toute la journée. Mendicité, « petits métiers », prostitution devant le métro Punte Cal y Cante. À hauteur de Baquedano on prend le métro en direction de Alcantara. Nous recherchons une ScotiaBank (qui ne prend pas de commissions abusives). Par un curieux hasard, nous nous retrouvons entre Las Lilas et San Pascual, dans la Malaga. Au 370 on s’arrête net. Nous sommes devant la Embajada de la República Argelina Democratica etc. Fenêtres fermées. Un agent de sécurité fait les cent pas, un œil sur les passants. Il nous répond « Buenos dia ! » Mais nulle banque. Retour au Cento Historico, ses commerces, ses banques…

Nous visitons l’important Musée précolombien « Museo chileno de arte precolombino ». Trois étages pleins de poteries, de bijoux, de stèles et statuettes, de forges, d’habits, de momies, de tapisseries, d’instruments ménagers et d’utilisations quotidiennes des mapuches, incas, mayas et autres peuples premiers.

Nous rentrons assez tôt à la résidence en passant devant le Palais de justice sur lequel veillent, côte à côte, le président Manuel Montt (1809-1880) et Antonio Varas (1817-1886) qui fut ministre et président du Sénat). Préparer nos bardas pour Mendoza.

Hier nous avons visité la maison de Pablo Neruda, « La Chascona ». Elle se situe dans le quartier Bellavista, au pied du Parque Metropolitano de Santiago. Comme celle de Valparaiso, elle est construite sur cinq étages. Mais contrairement à la maison de Valparaiso, « La Sebastiana », il nous a été interdit de prendre des photos, sauf dans le jardin. Pablo Neruda y vécut avec Mathilde Urritia jusqu’à sa mort une dizaine de jours après le coup d’État de Pinochet, le 23 septembre 1973. Ses sbires ont d’ailleurs fait inonder la maison et l’ont saccagée. 

On peut admirer la bibliothèque du poète ainsi que nombre d’objets personnels. Elle est le siège de La Fondation Neruda.

Après la Chascona nous avons pris le funiculaire qui nous donne à voir une vue assez large de la capitale. Sur le chemin du retour, nous traversons le quartier Bellavista dont certains murs des rues Pio Nono et Dominica sont dédiés à la résistance palestinienne. Ce qui n’est pas du tout rare au Chili. Et maintenant place à nos bardas.

 

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ODE À LA MER

Ici dans l'île
la mer
et quelle étendue!
sort hors de soi
à chaque instant,
en disant oui, en disant non,
non et non et non,
en disant oui, en bleu,
en écume, en galop,
en disant non, et non.
Elle ne peut rester tranquille,
je me nomme la mer, répète-t-elle
en frappant une pierre
sans arriver à la convaincre,
alors
avec sept langues vertes
de sept chiens verts,
de sept tigres verts,
de sept mers vertes,
elle la parcourt, l'embrasse,
l'humidifie
et elle se frappe la poitrine
en répétant son nom

ô mer, ainsi te nommes-tu.
ô camarade océan,
ne perds ni temps ni eau,
ne t'agite pas autant,
aide-nous,
nous sommes
les petits pêcheurs,
les hommes du bord,
nous avons froid et faim
tu es notre ennemie,
ne frappe pas aussi fort,
ne crie pas de la sorte,
ouvre ta caisse verte
et laisse dans toutes nos mains
ton cadeau d'argent:
le poisson de chaque jour.

Ici dans chaque maison
on le veut
et même s'il est en argent,
en cristal ou en lune,
il est né pour les pauvres
cuisines de la terre.
Ne le garde pas,
avare,
roulant le froid comme
un éclair mouillé
sous tes vagues.
Viens, maintenant,
ouvre-toi
et laisse-le
près de nos mains,
aide-nous, océan,
père vert et profond,
à finir un jour
la pauvreté terrestre.
Laisse-nous
récolter l'infinie
plantation de tes vies,
tes blés et tes raisins,
tes bœufs, tes métaux,
la splendeur mouillée
et le fruit submergé.

Père océan, nous savons
comment tu t'appelles,
toutes les mouettes distribuent
ton nom dans les sables:
mais sois sage,
n'agite pas ta crinière,
ne menace personne,
ne brise pas contre le ciel
ta belle denture,
oublie pour un moment
les glorieuses histoires,
donne à chaque homme,
à chaque femme
et à chaque enfant,
un poisson grand ou petit
chaque jour.
Sors dans toutes les rues
du monde
distribuer le poisson
et alors
crie,
crie
pour que tous les pauvres
qui travaillent t'entendent
et disent
en regardant au fond
de la mine:
«Voilà la vieille mer
qui distribue du poisson».
Et ils retourneront en bas,
aux ténèbres,
en souriant, et dans les rues
et les bois
les hommes souriront
et la terre
avec un sourire marin.
Mais
si tu ne le veux pas,
si tu n'en as pas envie,
attends,
attends-nous,
nous réfléchirons,
nous allons en premier lieu
arranger les affaires
humaines,
les plus grandes d'abord,
et les autres après,
et alors,
en entrera en toi,
nous couperons les vagues
avec un couteau de feu,
sur un cheval électrique
nous sauterons sur l'écume,
en chantant
nous nous enfoncerons
jusqu'à atteindre le fond
de tes entrailles,
un fil atomique
conservera ta ceinture,
nous planterons
dans ton jardin profond
des plantes
de ciment et d'acier,
nous te ligoterons
les pieds et les mains,
les hommes sur ta peau
se promèneront en crachant
en prenant tes bouquets,
en construisant des harnais,
en te montant et en te domptant,
en te dominant l'âme.
Mais cela arrivera lorsque
nous les hommes
réglerons
notre problème,
le grand,
le grand problème.
Nous résoudrons tout
petit à petit:
nous t'obligerons, mer,
nous t'obligerons, terre,
à faire des miracles,
parce qu'en nous,
dans la lutte,
il y a le poisson, il y a le pain,
il y a le miracle. 


Pablo Neruda

(in Blog : Lézardes et murmures)

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La maison de Pablo Néruda (à Santiago), le Musée précolombien, le funiculaire...



 

 

lundi, février 17, 2025

892_ USHUAIA_ 16_ Santiago de Chili : Relève de la garde, Londres 38 et Le Stade National

 892_ USHUAIA_ 16_ Santiago de Chili : Relève de la garde, Londres 38 et Le Stade National

 



Relève de la garde au Palais présidentiel de la Moneda à Santiago du Chili, ce matin, Jeudi 13 février 2025. ( Ch vidéo, ici: https://leblogdeahmedhanifi.blogspot.com/2025/02/892-ushuaia-15-santiago-de-chili-la.html  )

 

Le lendemain nous avions rendez-vous au quartier « Paris-Londres » au siège de Londres 38. Accueillis par des jeunes en charge de l’association mémorielle (qui se situe au 38 rue de Londres donc.) Cette adresse est tristement célèbre. Elle fut durant les années Pinochet un centre de torture et d'extermination mis en place par la dictature militaro-civil qu’il dirigeait. Les témoignages recueillis par la Commission sur l’emprisonnement et la torture durant la période de la dictature (Commission Valech) ont dévoilé qu’en 1973, certains responsables du gouvernement du président Salvador Allende ont été emmenés au ministère de la Défense en tant que détenus puis ont été emmenés et soumis à des interrogatoires, les yeux bandés, « certains étaient attachés et devaient rester toute la journée, allongés sur le sol… Ils étaient forcés de rester debout, les mains contre le mur, sans bouger, et recevaient des coups. » Des simulacres d’exécution ont été organisés avec coups, et les femmes humiliées.

 

Nous avions pris rendez-vous quelques jours auparavant au stade national… lequel, a servi de lieu de regroupement et de torture des opposants à la dictature militaire installée en septembre 1973.

« Le lendemain du coup d’État militaire de septembre 1973, il devint pour quelques semaines le principal centre de détention, de tortures et d’exécutions du pays. Les images des centaines de prisonniers politiques assis dans les gradins, sous la menace des mitraillettes de leurs geôliers en uniforme, sont gravées dans la mémoire collective et sont devenues emblématiques d’une des périodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de l’Amérique du sud… (…) L’entrée des prisonniers dans le stade se faisait dans la violence: mains derrière la tête, sous les cris, les menaces, les coups de pied ou de crosse. Il s’agissait, dès l’arrestation, d’affaiblir la capacité de résistance physique et morale de «l’ennemi», réduire ses défenses intérieures, selon les techniques éprouvées de la guerre psychologique fondée essentiellement sur la torture »  (www-clionautes-org) 

Nous nous arrêtons là et vous proposons les photos et vidéos que nous avons prises aujourd’hui-même.

AH _ LONDRES 38 ET LE STADE NATIONAL_ 1.2





AH _ LONDRES 38 ET LE STADE NATIONAL_ 2.2




__________________________ PHOTOS "LONDRES 38" ________________________
































__________________________ PHOTOS "STADE NACIONAL" ________________________