(Suite)
Voici bientôt un mois que je suis immergé dans ce travail. Il me faut absolument le remettre avant le départ. Cela ne va pas être facile. Mon seul souci en ce moment est de pouvoir travailler dans le calme. Et cela est loin d'être le cas depuis quelques jours. C'est l'effervescence des semaines enflammées. Les magasins offrent moins d'espaces, les rayons se vident un peu plus vite car les enfants y sont plus nombreux. Les hommes et les femmes ont des mines neutres le matin, réjouies le soir. Car les jours passent, le temps presse. Les gens sont excités par les fêtes, par l'actualité, par les résolutions et vœux personnels à préparer pour l'année nouvelle qui elle, ne s'impatiente guère. Comme partout. Même si nous sommes dimanche -matin- je débranche les téléphones et reprends mon texte. Je les débranche toujours lorsque j’écris, même les dimanches. Où en étais-je ?
« Octobre 1929. 25 octobre. C’est la date qui figure sur la première page du manuscrit. Le jeune employé de nuit s’inventa une table de fortune en renversant une brouette égarée. Il fit parler la femme longtemps silencieuse jusque là. J’ai appris que les mots ne servent à rien… j’ai compris que le mot maternité avait été inventé par quelqu’un qui avait besoin d’un mot pour ça, parce que ceux qui ont une maternité ne se soucient pas qu’il y ait un mot ou non. Son écriture est un spectacle surpeuplé de personnages, de marionnettes, d'objets. Un spectacle tourbillonnant, exaltant auquel il nous convie à participer. Un spectacle qui secoue notre imagination comme les danseurs Kachinas ensorcellent les esprits. Nous sommes incités à relire autrement, à résoudre des énigmes, à collecter les indices semés tout le long d'un parcours incertain. Puis soudain lorsque après mille efforts nous démontons un à un les pièges et embuscades, nous découvrons au fin fond des mots, une fresque illuminée. Un monde à la lisière des mots. Un monde d'incertitudes. Un monde de vies. »
J'en suis là. Je ne saurai dire le nombre de fois que j'ai repris ce texte. Il ne me paraît pas achevé. Et puis la brouette qui servit de bureau à l'auteur, quelle plaisanterie ! Une farce supplémentaire et tout le monde y crut. Tout le monde y croit. Faut-il jouer le jeu? De toutes les façons, les chefs et les red-chefs ne sont jamais contents. Je commence à les connaître. Se sont des gamins gâteux fils de leur père. En général. Ils veulent -eux aussi- guérir. Nous guérir de notre incompétence. "On a la loi pour nous osent-ils. La loi de la connaissance et de la suffisance ! L'écriture n'est pas un état d'âme !" Je suis persuadé que ce ne sont là que balivernes et présomptions dans lesquelles s'embusquent des quantités de ventes et des points morts. Mais pas Joëlle, ah non, non pas Joëlle ! Je ne me permettrai pas. Non. Joëlle avec quelques rares autres est véritablement désintéressée. Elle est saine. Ses pieds sont noirs mais le cœur est sur la main. J'évacue cette pensée indélicate.
(Joëlle a quitté son pays comme des milliers de gens trompés par des boutefeux. Comme nous ils furent nombreux à être abusés, trahis. On n'est jamais trahis que par les siens. Ils émigrèrent. Nous aussi nous fûmes trahis. Moussa devint blanc puisque Bonnet se disait Hadj. Joëlle quitta sa terre donc. A dix ans. Elle vint comme je vins aussi quelques années plus tard. Un jour alors que je faisais mes courses dans un méga centre commercial du grand-est de la région parisienne, à l'espace librairie je me surpris à lire des pages noires, d'un livre noir, d'un pied-noir, sur le calvaire des uns mais rien sur les autres. (Mon témoignage sur les massacres de 1962 à Oran). On ne pouvait y lire que des pages sur le martyre des uns mais pas un traître paragraphe sur le Golgotha des autres. Je reconnus parmi les noms de la longue liste des disparus en juin 1962 à Oran entre la sebkha de Ptélac et Tirigou -encore une fois, que tous les pardons soient sur nous- celui qui a mis dans ma bouche hésitante l'alpha et l'oméga; celui qui m'en donna goût -certes modérément- Gaston Favre. Il nous emmenait des journées entières à l'est de la ville, derrière Monto-cinqo, au bout de la rue du docteur Strauss, au bas des falaises de notre quartier. Un de ses parents possédait un cabanon à Cova lawwa, à l'écart, perdu entre eaux roseaux et toutes sortes de plantes déferlantes. Ses proches, familiarisés aux sonorités bigarrées comme aux choses sérieuses, prononçaient Cueva d'el-agua, en surfant sur la dernière syllabe. Ces jours là étaient toujours -je le prévoyais, je l'appréhendais- plus courts que tous les autres. Nos jeux étaient invariablement suspendus. Bien sûr. Cerceaux et marelles pour elles : Lydia, Taos, Joëlle, Fatna, Marguerite ; pitchacs et platicos pour nous : Bernard, Larbi, Sadek, Camille, et moi. Colin-maillard pour tous : sans oublier Moustic, Tchitchica, Lamonico , et gare à ceux qui s'égarent ! "Gaston Favre, maître d'école : disparu". Ma langue sécha dans un voile d'amertume de tristesse et d'incompréhension renouvelées. Je fis part à l'éditeur de mes interrogations et souhaits sincères. Quelques semaines passèrent lorsque je reçu une lettre de Joëlle. Les ruisseaux les fleuves et la vie charrient beaucoup d'eau lourde de larmes de haine de tristesse et d'interrogations. Ils charrient aussi beaucoup de joie. Joëlle, Joëlle Favre sa fille unique me contacta ! Un courrier, quelques coups de fils, enfin la rencontre. Depuis les retrouvailles nous ne nous quittons plus. Plus tard elle me raconta dans le détail sa seconde vie : le grand padré qui rejoint sa compagne au Ciel la même année, ses études littéraires… Le reste de la famille s'est installé à Calvi. Elle précisa : face à la mer et à la citadelle, rue Belkhayr.
Joëlle est saine. Alors, évidemment lorsqu'elle apprit que j'étais sans emploi elle me tendit immédiatement la perche. J'étais moins enthousiaste qu'elle. Renouveler la tentative d'écriture fut pour moi un cap difficile à surmonter depuis une malheureuse expérience dans une revue vite oubliée. Joëlle insista. Un jour elle m'invita au Colibri, le bar du rez-de-chaussée de l'immeuble qui abrite le périodique. Nous bavardâmes autour d'un verre. Les choses devinrent sérieuses au quatrième étage. En entrant dans la salle de rédaction elle me présenta à ses collègues puis une fois dans son bureau elle me dit, Razi écoute ; si d'une part tu ne fais pas grand chose comme tu me l'as répété et si d'autre part tu as produit des papiers, tu pourrais aussi en faire pour moi. Elle ne m'appelle que Razi.
- Trois articles, voilà ce qqq que j’ai fait. Je n'aime pas jouer avec les mots. Ca… ne sort pas
Je lui dis en travestissant un peu ma réalité, que les mots m'angoissent ; que leur impudence me jette dans des chemins escarpés où je n'ai de choix que celui de la perdition. Je lui dis aussi que la précédente tentative fut un échec indigeste. Elle insista pour que je m’essaie à nouveau.
- Zen khouya, zen ! Essaie Razi, essaie, tu verras. Je ne te demande pas de dire mais d'écrire. Tu as déjà écrit. Alors tu écriras !
- J'ai écrit, j'ai écrit, oui… comme cela. Pour le besoin, par nécessité alimentaire. Quelques articles sur des moteurs, des entrevues de croque-morts…
- Oui mais là Razi, c'est quand même un domaine sympa non? Et puis tu peux en faire pour longtemps ta profession. Tu es libre de toute façon. Mais sache que tu as mon soutien.
- Oui je suis libre, et peut-être même zen comme tu dis.)
Voilà ce que je lui répondis en éclatant de rire. Mon aventure chez Lectura débuta donc par cet éclat de rire puis par un article à l'occasion du centenaire de la naissance de William Faulkner organisé -ce qui me parut saugrenu- au Palais du Luxembourg sous le haut patronage du président….
(La salle Médicis du Sénat entièrement transformée est un beau bijou dissimulé dans les sous-sols de l'édifice. Un magnifique temple. Il était quinze heures. La très officielle institution s'offrait au génie. Nous étions très nombreux. Il y avait parmi nous plusieurs personnalités. Beaucoup d’américains, d'écrivains, d'admirateurs célèbres. Il y avait aussi l’ambassadeur et le premier des maires du Mississipi. La first-lady du même Etat était dans tous ses éclats . Foudroyante de beauté et d'élégance dans une grande et flamboyante robe aux ampleurs circonstancielles et raides. Après quelques interventions nous eûmes droit à de longues minutes arrosées qui prennent leur aise. Champagne et whiskey -J.D, Old Tennessee- à volonté évidemment. Chacun se désaltéra selon son goût sans chauvinisme. Quelques-uns ne se relevèrent pas. Je pris sans offenser quiconque un kir royal et voyant l'homme avancer -que je souhaitai pour la circonstance, rencontrer- je pensai, tiens, lui c'est le moment de lui tirer un mot. C'était Glissant. Il se délassait seul, traîné par ses lourdes chaussures démesurées vers une semelle de la colonne jaspée, derrière le buffet pris d'assaut. Il s’approcha de la buvette. Bonjour monsieur Glissant fis-je en lui tendant la main ; Alec de Lectura. Bonjour répondit-il de ses hauteurs discrètes et avenantes, le corps en arqué. Il se dit ravi par cette journée et me demanda si j'étais nouveau. L'atmosphère détendue s'y prêtant je me permis quelques digressions hasardeuses sur le cinéma et le cinquantenaire de Cannes. Je ne le savais pas cinéphile. Il fit l’éloge de Bergman qui reçût cette année là la palme des palmes d'or mais regretta que le Suédois ne pût se déplacer. Il était content qu'on songeât à couronner l'œuvre de Bergman bien que tardivement. "Il n'est jamais trop tard monsieur".
Le retour à Médicis fut bruyant et désordonné. L'hommage épousa le climat ambiant. Plusieurs écrivains saluèrent par de longues interventions l'homme du Sud comme Glissant qui fut le plus sincère. Le plus ému. D'autres, éméchés, s'excusèrent du fond de leur siège. Bientôt les ronflements de l'un d'eux, plongé dans des expéditions oniriques, suscitèrent des rires gênés. Plus tard lorsque nos stylos déversèrent suffisamment d'encre sur nos feuilles blanches on nous pria de nous diriger vers ce qui fut l'entrée du 26 de la rue Servandoni. Elle se trouve à vingt mètres de l’entrée du Sénat. Je dus accélérer le pas. Lorsque j'arrivai, fichue montre, le maire d’Oxford chuchotait des mots sous les crépitements des flashs à l’adresse des spectateurs qui venaient pour la plupart du Sud cher à l'écrivain : "Here, surely lived poorly on the top floor young Falkner". Quelques badauds se mêlèrent au groupe.
- Servandoni lui-même, l’architecte, résida à la fin de sa vie dans cette rue, à "l’autre bout" dit Phil à la foule, raide comme un fil à plomb. La foule interloquée ne lui en tint pas rigueur. Nous entendîmes seulement une voix qui se voulait peu cordiale : Qui est-ce?. Phil fit le sourd. Le 26 n’existe plus mais le bâtiment où logea l’écrivain, si. Une bâtisse peu convaincante. Petite et quelconque.
Il habita probablement sous les toits, près du ciel répétait le maire de Jackson plus côté et plus écouté que celui d’Oxford en dévoilant la plaque. Son nez suivit son regard rivé sur les nuages :
ICI A VECU
A L'AUTOMNE 1925
WILLIAM FAULKNER
1897 – 1962
ECRIVAIN AMERICAIN
PRIX NOBEL DE LITTERATURE 1949
Il ajouta : En 1925 à quelques enjambées d’ici, euphorique le jeune William écrit, je le cite : Une si belle chose que je suis sur le point d’éclater. Deux mille mots sur les jardins du Luxembourg et la mort."
Nous partîmes ensuite à la suite des maires et des autres, humer les allées fleuries des jardins anglais puis français débordant de couleurs. Les joueurs de boules et les tricoteuses ont depuis longtemps disparu
Devant le bassin nous fîmes une halte. Un homme assis sur son muret lisait. Je le regardais et je le voyais qui gesticulait comme un personnage de monsieur Lebourg dans un café maure des environs d'Alger, ou devant le même bassin prêt à glisser dans les eaux noyées de poissons rouges et de carpes ou bien prêt à bondir, insoumis au pinceau et à l'habileté du peintre. L'homme portait un béret vert. Des enfants couraient autour de la pièce d'eau. L'homme cessa de lire pour nous regarder. Il semblait un instant tenté de saisir au vol des bribes de conversation puis se leva et cria à l'endroit d'un grand brun du groupe.
- Vous, je vous connais !
Le grand brun le toisa de haut en bas, plus intrigué que hautain, ce qui rendit le lecteur au béret, vert. Il hurla : "Moi Malmoth et mes semblables avons à peine droit à l'air et au soleil" Il s'étrangla, toussa. Il respira bruyamment puis : "Nous ne sommes pas les bienvenus."
Apparemment il perdit le fil de ses idées mais résista. Ses yeux suppliaient notre aide : "Revoir les lueurs de la lune ne nous est pas permis !" Il hésita, feuilleta un instant le livre, s’arrêta sur une page puis le posa sur sa poitrine. L'index gauche coincé à l’intérieur du livre se figea, enfermé entre voyelles consonnes et autres caractères. Trois autres de ses doigts dissimulaient une partie du plat, mais pas entièrement. Je lus ce début de titre ou de nom : Sha, et plus bas : Ham. Il reprit : "Non ! Nous ne rendons pas la nuit hideuse !" Puis, religieusement il replongea dans son livre, froissé. L’Américain balbutia : "I’m sorry". Le groupe poursuivit sa visite en contournant des badauds perdus et méfiants. Quelques-uns crachèrent, d'autres firent mine de fixer les ondulations provoquées par un souffle léger sur lesquelles voguaient des mini-galères de terribles gamins emportés par leurs rêves innocents sans escales jusqu'à l'heure imposée du goûter. Quelques jours plus tard je commettais mon premier papier pour Lectura : "Le magicien de Yoknapatawpha". Lorsque je découvris mon texte, bien que revu corrigé remodelé coupé en pièces, j'étais heureux. Ecrire dans cette revue n'est quand même pas rien. Ecrire n'est quand même pas rien. Grisé par la lecture de mon propre nom, l’envie me prenait de demander au vendeur de chaque kiosque : "avez-vous le dernier Lectura ?" puis : "qu'en pensez-vous?" ou encore : "avez-vous lu l’article : Le magicien de Yoknapatawpha?". Parfois je glissais "Yoknatahualpa". Je suivais et épiais des lecteurs pas loin des bureaux de notre revue, le long de la rue madame de Staël ou Allais. Les jours suivants je répétai la scène le long des avenues de Clichy et de saint Ouen dans mon quartier. La fièvre commença à tomber vers le douzième article. Quelques années se sont écoulées depuis et mon écriture au terme de longs efforts se fait plus confiante. Il m'est plus difficile de dire que d'écrire, merci Joëlle).
Mais là je n'en peux plus. Le texte me paraît imparfait et mon esprit refuse ce matin de s'y consacrer davantage. Il est ailleurs. Il est amarré sur les berges de Farsta en Suède que j'aperçois au travers de cette lettre épinglée devant moi que je lis et relis.
Par train Farsta n'est qu'à quelques heures de Paris. L'endurance est une qualité que l'on apprécie beaucoup lorsqu'elle est portée par autrui. Ces temps-ci je ne suis pas patient. Je ne peux pas l'être. Nous sommes le trois. Dimanche trois. Mon texte n'a pas évolué. Joëlle sera indulgente. Que puis-je faire lorsque ma réalité de ce matin est prise au piège de celle de ma mémoire? Le présent est-il ancré dans cette journée qui s'annonce ou bien dans les fantaisies ravivées ou bien encore chez Housia que j'entends rire et que je n'ai jamais vue? Chez Housia et Katarina réunies. Je tressaille. Nous étions emportés l’un et l’autre. L’un contre l’autre, corps unique dans un tourbillon de mots de gazouillis de couleurs de paysages et de parfums ; de bonheur et de silence. D'émotions.
Lorsque j'ouvre les volets de la porte-fenêtre de la pièce je suis agressé par un ciel encombré. Les bruits du quartier s'invitent aussitôt dans la salle. Il est déjà dix heures et trente minutes. J'éteins la lumière. Je connecte les téléphones, ajuste la ceinture du pantalon, chausse les tennis du dimanche sur lesquelles, aidé des lacets je figure deux pétales de fleurs de pervenche d'inégale élégance et sors. Demain je reprendrai mon texte. Je m'engage dans la rue des Moines jusqu'à son autre extrémité. A hauteur du square je suis happé par l'entrée. Je descends l'allée principale pour m'installer sur un banc. A quelques pas de là un enfant qui s'ennuie me plante dans les yeux un regard peu amène .»
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Notes :
Les danseurs Kachinas…: E.T. Hall écrit « …L'année hopi est divisée en 2 moitiés séparée par les solstices. Les Kachinas, personnages masqués sont en quelque sorte des dieux ou des esprits de la nature, ou même l'incarnation de thèmes dominants de la vie des Hopi [indiens]. Ils vivent avec les gens pendant une moitié de l'année, et passent les 6 autres mois chez eux dans les montagnes de San Francisco. Tout le monde est initié au culte kachina et participe aux cérémonies kachinas »
Zen khouya, zen : Pour les adeptes du Zen, les mots sont maudits car ils déforment.
Servandoni (G.N) : Architecte Franco-Italien (1695-1766), il résida dans la rue même qui porte son nom.
Les joueurs de boule et les tricoteuses ont disparu.. : Clin d’œil à « sanctuaire » de WF. Il y écrit ceci : ‘‘Au jardin du Luxembourg, où passait temple et son père, les femmes étaient assises à tricoter un châle sur les épaules ; même les hommes qui jouaient au croquet portaient capes ou manteaux et, dans la morne pénombre des marronniers, le claquement des boules qui s’entrechoquaient et les cris d’enfants fusant ça et là disaient la vaillance, l’évanescence, la détresse de l’automne…’’
Un personnage de monsieur Lebourg : (Albert Charles ; 1849-1928) : Il a peint le Sénat avec en premier plan le bassin du jardin du Luxembourg = « Palais et dépendances ». …« A Alger il exécute ses ‘’séries de paysages…’’, ‘’amirauté’’, ‘’café maure’’… » cette dernière est exposée au musée d’Oran.
Sha, et plus bas : Ham : L’auteur et la pièce, Hamlet.
Moi Malmoth…pas permis ! : Le lecteur/historien d’O Wilde, l’homme au jardin du Luxembourg, fait ici une confusion entre 2 textes:
a- Celui d’O Wilde: « Les pauvres sont plus sages, plus charitables, plus généreux, plus sensibles que nous ne le sommes. A leurs yeux la prison est une tragédie dans la vie d’un homme, un malheur, un accident, quelque chose qui requiert la sympathie d’autrui. Ils parlent de quelqu’un qui est en prison simplement comme de quelqu’un qui a « des ennuis ». C’est l’expression qu’ils emploient constamment, et cette expression renferme la parfaite sagesse de l’amour. Avec les gens de notre rang, les choses sont différentes. Chez nous la prison crée des parias. Moi et mes semblables avons à peine droit à l’air et au soleil. Notre présence pollue les plaisirs des autres. Quand nous réapparaissons, nous ne sommes pas les bienvenus. Revoir les lueurs de la lune ne nous est pas permis (Hamlet emploie cette formule lorsque lui apparaît le fantôme de son père (I-IV-V-53)]) ». [extrait de « De Profundis »
b- Celui de « Hamlet » de Shakespeare, texte original et version française par A. Lorant « Entre le Spectre: Horacio : Regardez, monsieur, il vient / Hamlet : Anges et ministres de la grâce (…) pourquoi le sépulcre, où nous t’avons vu enseveli en paix ouvrit, pour te rejeter ici bas, ses pesantes mâchoires de marbre ! Que signifie ceci? Pourquoi, toi, corps mort, à nouveau en complète armure, reviens-tu voir ainsi la lueur scintillante de la lune, rendant la nuit hideuse, et nous dupes de la nature, nous ébranler si affreusement dans notre disposition mentale par des pensées hors de la portée de nos âmes? Dis, pourquoi cela? Dans quel dessein? Et pour toi, que devons-nous faire? »
A propos de l’atmosphère du Jardin du Luxembourg et de l’intérêt de celui-ci auprès d’écrivains (dont W. Faulkner, lire plus haut) : N.Sarraute écrit dans « Enfance » : « Passé les grilles du Grand Luxembourg…Je ne sais pas lire sur la grande horloge pour savoir si c’est l’heure du goûter, mais j’observe les autres enfants… ». Elle écrit dans « Le Planétarium » : « Gisèle se souvient de son enfance auprès de sa mère dans le jardin du Luxembourg… »
Madame de Stael ou Allais… : « …Dans la même rue Royale le Weber fut dans les années 1900-1905 le rendez-vous des écrivains fortunés…[Proust le fréquente] (…) Au 06 de la rue Royale demeura madame de Staël…au 24, Alphonse Allais (…) l’enfance de Proust se passa autour de la Madeleine…et chez ses parents au 09 boulevard Malesherbes, au fond de la cour intérieure au 1° étage…les fenêtres donnent dans la rue de Surenne… » , La littérature à Paris, J-P. Clébert.
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(A suivre...)
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