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vendredi, février 22, 2008

67- Paris 21-25 février 2008- Salon du livre Maghrébin

Jeudi 21 février 2008Je suis arrivé à 11h30 à la gare de Lyon. Un tout aux consignes pour y faire garder ma grande et encombrante valise puis me dirige à l’université de Jussieu. En face je m’attèle à photocopier un document de 405 pages en 7 exemplaires. Cela prend beaucoup de temps. C’est éreintant de faire soi même les copies et c’est cher lorsqu’il faut ajouter les reliures les papiers cartonnés… Je fais un tour dans le quartier puis m’en vais récupérer ma valise. J’y mets les huit docs et rentre chez M. à Saint Denis. Je propose à mes amis M. et El H. de les rencontrer demain.
Vendredi 22 février 20088 h 30. Thé et compagnie. Je prépare les docs que j’empaquette dans du papier kraft, c’est moins cher que d’acheter les colis à La poste. A La poste justement, dans Saint Denis même j’expédie un colis aux eds de l’Aube. Puis me dirige dans le 8°, à Alma Marceau. Au 24 je dépose un courrier au eds Laffont. « il y a toutes vos coordonnées ? » Oui madame. Très avenante et charmante dame. Direction Saint Michel. Il est 12 h 30. Rue Saint André des Arts. Je prends un « Taouk » (je découvre). C’est un sandwich libanais fait de blanc de poulet, tomate, cornichons, ail et crème fraîche. C’est très bon. Je continue mon chemin. Je traverse dauphine, Mazarine, rue de Seine à droite puis à gauche la rue Jacob. Au numéro 27 j’allais sonner lorsque la porte s’ouvre. Une petite cour étouffée sous un immense arbre. « Ah c’est pour l’Olivier » Oui madame, et je ressors. Je reviens sur mes pas. Place Mabillon pui deux rues derrière la belle place Saint Sulpice. Mille et une rues. Une véritable souricière ce quartier, un gruyère grouillant de monde, piétons taxis vélos et autres touristes aussi pressés que les Parisiens qui bondent les lieux. Je me trompe, reviens à droite puis à gauche, enfin Mabillon place et rue. Le marché Saint Germain, il fait gris et sincèrement pas chaud, moi qui vient de la bouse du Sud. Rue Saint Sulpice et place du même nom. Je rentre au numéro 6. Non me dit le concierge (j’ai décidé que l’homme qui m’a répondu est le concierge) il ajoute « c’est pour ? » Eds Rocher. « Ressortez, la dernière porte à gauche. J’applique les consigne. Il est 13 h. J’arrive à un moment qui ne me semble pas trop indiqué. « Oui » me dit l’une des trois filles qui sortent, elle est sur le point de fermer à clé, « c’est juste… » elle prend le colis. Ni bonjour ni bonsoir ni « envoir » ni encore moins un sourire de circonstances. Rien. Tant pis. Elles sont pressées de souffler, surtout de manger. Bien moi aussi je décide de souffler quelques minutes sur le banc public posté juste devant l’entrée. Je continue mon chemin, direction Fayard. Toujours à pied. Rue Bonaparte, rue Guynemer, je longe le jardin du Luxembourg, passe devant des parcs Vélib. La moitié des vélos est louée. « Une location de 2 h = 7 € » Pas donnée le vélo. Br Raspail, rue du Montparnasse, le 13 est ouvert mais il n’y a personne à la réception des eds Fayard et C°. Je m’assois et attend un moment. Un homme passe, me répond que la réception est fermée jusqu’à 14 heures. Qu’à cela ne tienne. Je remonte la rue jusqu’au boulevard. Je prend une verre au « Brazza », une « 16 » s’il vous plaît ». Le garçon me pose le verre sans dire un mot. Pas très aimable lui non plus. Décidément. Ni bonjour, ni que voulez-vous (il a considéré qu’un hochement de menton suffisait) ni au-revoir. S’il ouvre la bouche c’est pour offrir ses mots ordinaires à la patronne (je suppose) qui tient l’espace-tabac et la caisse. Mon ami El H. m’appelle pour confirmer le rendez-vous. D’accord pour 19h30 rue d’Amsterdam à son hôtel. Je redescends la rue d Montparnasse. Au 21 se trouvent les eds Armand Colin, je passe. Cette fois le 13 est ouvert. Une belle femme est au téléphone, la cinquantaine bien entretenue, lèvres pourpres et vêtements assortis. Son visage est neutre, parfais. « Bonjour monsieur » « Heu… »« Merci monsieur, au revoir ». De quoi remettre la bonne humeur en surface. 14 h 10. Je suis libre cette fois. Mon ami M. a mis son portable sur messagerie. Rue de Vaugirard, au 48 cette plaque entre deux fenêtres fermées, face au Musée du Luxembourg qui présente une exposition « Vlaminck, un instinct fauve » : « Le compositeur J. Massenet membre de l’institut né à Montaud (Loire) le 12 mai 1848. Décédé à Paris dans cette maison le 13 août 1912 ». La 1° à gauche est la rue Servandoni et son « Hôtel Luxembourg Parc », 4 étoiles qui fait angle, au 26. Au premier étage cette plaque : « Ici a vécu à l’automne 1925 William Faulkner 1897-1962. Ecrivain américain. Prix Nobel de littérature 1949 » Devant l’entrée principale du jardin du Luxembourg je pense à ces samedis des années 1997-1998, années de l’ignominie en Algérie, je pense à ces mobilisations devant cette même entrée lorsque nous criions avec les mères de Mai Algériennes, mères de disparus forcés « Rendez-nous nos enfants ». On ne les a jamais revus emportés pour nombre d’entre eux par Les agents du DRS entre autres. Devant la bouche du RER, ou en face, une grande affiche est accrochée aux grilles du jardin : « Le Sénat s’associe à la mobilisation de l’opinion française pour obtenir la libération d’Ingrid Betancourt et de toutes les personnes retenues contre leur gré dans des circonstances analogues à travers le monde ». Une autre disparus de force, plus célèbre celle-ci, alors peut-être aura-t-elle plus de chance, peut-être. Je remonte le boulevard Saint Michel. Une plaque indique au n° 64 : « En cette maison de 1872 à sa mort » a habité Le Conte de Lisle. Un peu plus haut, je tiens à y aller, au 68 je m’arrête (n'était-ce pas au 74? je ne suis plus sûr). J’ai une pensée pour notre ami Ali Mécili assassiné ici même dans son cabinet d’avocat par l’innommable Sécurité militaire algérienne le 26 avril 1987. Je redescends le boulevard jusqu’à ce Cyber d’où je viens de relater mes journées. Celle d’aujourd’hui n’est pas finie. J’ai rendez-vous à 17 heures avec mon ami M., justement il était un des amis les plus proches de Ali. A plus tard.Il est 16 h 15.

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ALAIN ROBBE-GRILLET

Alain Robbe-Grillet

PAR Christophe Kantcheff
POLITIS jeudi 21 février 2008


Le cliché est sous toutes les plumes : le « pape » du Nouveau Roman est mort. Le pape ? Non, le diable ! Le diable, tant il fut détesté en France, sans doute à cause de l’assurance hautaine, ponctuée souvent de son rire sardonique, avec laquelle Alain Robbe-Grillet renvoyait par-dessus tête tous les poncifs, toutes les idées reçues, tous les conforts de la littérature. Robbe-Grillet, mort à 85 ans dans la nuit du 17 au 18 février, était un organisateur, un chef de meute, un combattant.

Dans les années 1950, avec l’appui de son éditeur, Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit, la complicité de ses confrères nouveaux romanciers (Claude Simon, Nathalie Sarraute, Claude Ollier, Michel Butor, Robert Pinget...) et le renfort de quelques universitaires, il a déclaré la guerre aux vieilles habitudes et aux recettes rentables. Publiant des chefs-d’oeuvre, les Gommes (1953) et le Voyeur (1955), avant de jeter à la face des esprits sclérosés le manifeste théorique Pour un nouveau roman, en 1963. Robbe-Grillet a fait des livres, des films, et la révolution en littérature. Une grande figure vient de s’éteindre. CK


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