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jeudi, novembre 17, 2011

293 - Sous le signe d'Averroès - à Port de Bouc



Cette soirée, qui se déroula au sein de la médiathèque de Port-de-Bouc devant une assistance relativement importante (cent cinquante personnes) s’inscrit dans le cadre de la 18° édition des Rencontres d’Averroès. Le riche programme s’étend jusqu’au 03 décembre sur plusieurs villes des Bouches du Rhône.
Elle porte sur l’art gothique occitant et l’art Mudejar. De Toulouse à Zarragoza, ou Les orients de l’occitanie.
La conférence-diaporama de Port de Bouc est animée par Alem Surre Garcia (il est né à Carbonne près de Toulouse en 1944. C’est un écrivain français de langue occitane. Il fut chargé de mission pour la langue et la culture occitanes au Conseil régional des Midi-Pyrénées de 1990 à 2006.)

L’intervenant a commencé sa conférence-diaporamas par une citation : « Un art n’est pas fait seulement de traditions internes et d’influences extérieures, mais aussi de recherches qui lui donnent ses règles propres, son originalité. » (Henri Focillon)

L’Art Modejar est une enclave entre l’art islamique et l’art chrétien. C’est un art qui appartient aux deux arts, chrétien et islamique.

L’art gothique occitant dit-il est un système d’architechture radicalement différent du nord. Il faut regarder au-delà des Pyrénnées pour comprendre Toulouse et une grande partie de l’art gothique dit méridionnal, sans lequel on ne comprend pas vraiment.
L’art Modéjar et l’art gothique sont contemporains et interférents. Ils ont connu tous deux leur apogée au 14° siècle, le siècle des papes d’Avignon, mais ils continueront jusqu’à la période baroque. Ces arts ont couvert la période qui va du 13° au 16° siècle.





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L’art modejar a une double oriigine. Une origine orientale (jusqu’en Perse) et Berbère. Il est nourri de l’art andalousien (au sens large) et grenadien. Il est une esthétique musulmane au service des rois chrétiens d’Aragon. Focillon dit-il parle d’une sorte d’islamisme chrétien. Cetb art va rencontrer « par delà les Pyrénées » l’art gothique toulousin et occitan qui se détache du gothique français. Les Pyrénées se révèlent de nouveau comme un lieu de passage par excellence. Cela est aussi vrai de l’autre côté, du côté alpin. Et Alem Surre Garcia nous propose de « un voyage complètement inédit et inouï » depuis la Perse,du Maroc berbère, et de Séville jusqu’à Toulouse et Avignon. Cet intervenant, comme nombre d’intellectuels doit avoir une épine dans la main ou dans la gorge. Il dit en effet « Berbère » en ne citant (à plusieurs reprises) que le Maroc alors même que ses diapositives foisonnent de clichés d'Algérie (Tlemcen…) C’est d’une tristesse que le terme ALGERIE, bloque l’inconscient d’une certaine élite jusqu’à falsifier les faits, dont l’exemple de cette soirée. Pour le reste, bravo.

S’ensuit une quantité énorme (overdose) de photos commentées chacune, représentant l’architecture Modejar et occitane objet de la conférence.

_______ Photos in: internet ________________
andalousie-art-mudejar- cityzeum

art mudejar - mezquitadecordoba.org

art mudejar - museumwnf.org

art mudejar - ostaldoccitania.net

art mudejar - ostaldoccitania.net

carte-andalousie -  bdeiesa.com






_____________________Wikipedia________________


Articles sur Averroès, Les empires Almohade et Almoravide, l'art Mudejar.
 

Abu'l-Walid Muhammad ibn Rouchd de Cordoue (né en 1126 – année supposée de sa naissance – à Cordoue, en Andalousie, actuelle Espagne - mort le 10 décembre 1198 à Marrakech, au Maroc), dit Ibn Ruchd, plus connu en Occident sous son nom latinisé d'Averroès, et de son nom complet Abū l-Walīd Muhammad ibn Ahmad ibn Muhammad ibn Ahmad ibn Ahmad ibn Rušd أبو الوليد محمد بن احمد بن محمد بن احمد بن احمد بن رشد , est un philosophe, théologien islamique, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou du XIIe siècle.
Son œuvre est reconnue en Europe occidentale, dont il est, d'après certains, comme le spécialiste Alain de Libera, pour ses commentaires sur Aristote, « un des pères spirituels »1. Certains vont jusqu'à le décrire comme l'un des pères fondateurs de la pensée laïque en Europe de l'Ouest2.
Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisent aux autorités musulmanes de l'époque, qui l'exilent comme hérétique, et ordonnent que ses livres soient brûlés. Il est profondément méconnu de son vivant. Il commente abondamment et brillamment les œuvres d'Aristote : aussi les théologiens latins le nommaient-ils Le Commentateur.
Biographie
Il est issu d'une grande famille de cadis (juges) de Cordoue (malékites). Il est petit-fils de Ibn Ruchd al-Gadd, cadi de Cordoue et célèbre écrivain dont on retrouve une œuvre en une vingtaine de volumes sur la jurisprudence islamique à la Bibliothèque royale du Maroc.
Il est formé par des maîtres particuliers. La formation initiale commence par l’étude, par cœur, du Coran, à laquelle s'ajoutent la grammaire, la poésie, des rudiments de calcul et l’apprentissage de l’écriture. Averroès étudie avec son père, le hadith, la Tradition relative aux actes, paroles et attitudes du Prophète et le fiqh, droit au sens musulman, selon lequel le religieux et le juridique ne se dissocient pas.
Les sciences et la philosophie ne sont étudiées qu’après une bonne formation religieuse. Averroès élargit l’activité intellectuelle de son milieu familial en s’intéressant aux sciences profanes : physique, astronomie, médecine. À l’issue de sa formation, c’est un homme de religion féru de savoirs antiques et curieux de connaître la nature.
Averroès cultiva la médecine, qu'il avait étudiée sous Avenzoar, et fut médecin de la cour almohade ; mais il s'attacha plutôt à la théorie qu'à la pratique.
Le calife Abu Yaqub Yusuf lui ayant demandé, en 1166, de présenter de façon pédagogique l’œuvre d’Aristote, Averroès cherche à retrouver l’œuvre authentique. Il utilise plusieurs traductions. En appliquant les principes de la pensée logique dont la non-contradiction, et en utilisant sa connaissance globale de l’œuvre, il retrouve des erreurs de traduction, des lacunes et des rajouts. Il découvre ainsi la critique interne. Il a écrit trois types de commentaires : les Grands, les Moyens et les Abrégés. Il apparaît comme l’aristotélicien le plus fidèle des commentateurs médiévaux.
Vers 1188-1189, on assiste à des rébellions dans le Maghreb central et une guerre sainte contre les chrétiens. Le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur fait alors interdire la philosophie, les études et les livres, comme dans le domaine des mœurs, il interdit la vente du vin et le métier de chanteur et de musicien.
A partir de 1195, Averroès, déjà suspect comme philosophe, est victime d’une campagne d’opinion qui vise à anéantir son prestige de cadi. Al-Mansûr sacrifie alors ses intellectuels à la pression des oulémas. Averroès est exilé en 1197 à Lucena, petite ville andalouse peuplée surtout de Juifs, en déclin depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que l’islam. Après un court exil d’un an et demi, il est rappelé au Maroc où il reçoit le pardon du sultan, mais n’est pas rétabli dans ses fonctions. Il meurt à Marrakech le 10 ou 11 décembre 1198 sans avoir revu l’Andalousie. La mort d’Al-Mansûr peu de temps après marque le début de la décadence de l’empire almohade.
Suspecté d’hérésie, il n’aura pas de postérité en terre d’islam. Une part de son œuvre sera sauvée par les traducteurs juifs. Elle passera par les Juifs de Catalogne et d’Occitanie dans la scolastique latine.
C'est l'un des plus grands penseurs de l'Espagne musulmane. Médecin, mathématicien, il s'intéresse surtout à la théologie et à la philosophie. Il commente les œuvres d'Aristote et cherche à séparer clairement la foi et la science. Ce projet inquiète les musulmans traditionalistes, mais va trouver un écho en Occident.
Philosophie
Métaphysique et épistémologie[]
Dans son épistémologie, Averroès allia aux doctrines d'Aristote celles de l'École d'Alexandrie sur l'émanation, et enseigna qu'il existe une intelligence universelle à laquelle tous les hommes participent, que cette intelligence est immortelle, mais que les âmes particulières sont périssables.
Foi et savoir
La vaste culture d'Averroès va lui permettre de donner un statut et un rôle très précis à la philosophie, aux côtés de la religion. Ses conceptions très élaborées et profondément aristotéliciennes vont constituer un chef-d'œuvre de cohérence.
Philosophe, médecin, astronome, il est aussi cadi, c'est-à-dire homme de loi, juge. Et c'est sur le terrain juridique que le cadi de Séville va porter la première offensive contre les détracteurs de la philosophie. Le chef de file de ces derniers ayant vécu un siècle plus tôt et à l'autre extrémité du monde musulman, c'est à Al-Ghazali qu'Averroès va pourtant répondre. L'ouvrage d'al-Ghazali, le Tahafut al-Falasifa (incohérence des philosophes) est comme une référence pour le mysticisme musulman, et précisément celle des acharites qui sévissent en Andalousie à l'époque d'Averroès.
Avec le Kitab fasl al-maqal (livre du discours décisif), il répond d'une manière totalement nouvelle à un très ancien problème que l'on retrouve dans le sous-titre de l'ouvrage : celui de la « connexion entre la Révélation et la philosophie ». Expérience inédite, la réponse est placée sur le terrain juridique, celui de la science de la Loi musulmane : Averroès ancre la philosophie dans la réalité sociale. Il s'agit de fonder en droit l'existence du philosophe dans la cité musulmane, ce qui aboutit à cet évènement singulier dans l'histoire : la philosophie se trouve ainsi légitimée aussi bien aux yeux du droit de la société, qu'à ceux de la loi religieuse.
Ainsi, Averroès constate que le Coran s'adresse à tous les musulmans : aussi bien de faible que de haute culture. Le caractère universel de la Révélation ne saurait précisément être universel s'il ne s'adressait pas à eux selon leur niveau de culture. Il y a le sens premier, simple et imagé pour le commun des mortels et un discours plus soutenu ; il arrive qu'une contradiction apparaisse entre ces deux types d'énoncés et c'est précisément là que doit intervenir la philosophie : le philosophe, par le raisonnement, doit déceler le sens profond, caché du Texte. Averroès va pouvoir donner à la philosophie, dans une fatwa, son caractère « obligatoire », comme le veut la Loi musulmane. Ne pas éclairer le Texte par une réflexion philosophique serait nuire à la Foi du Fidèle.
Dans le Tahafut al-Tahafut (incohérence de l'incohérence), l'ouvrage d'al-Ghazali est critiqué point par point, les propos sont sanctionnés par une fatwa qui les caractérise comme « blâmables », et la philosophie d'Aristote restaurée dans sa plus pure version. Averroès a toujours mis en avant le fait de comparer le monde où il vivait et la religion qu'il devait respecter pour être en accord avec l'importance de l'islam durant son époque.
Averroès est peut-être le philosophe qui a le mieux saisi cette philosophie, et il est d'ailleurs connu, à son époque et pour la postérité, comme le Grand Commentateur (i.e. des textes aristotéliciens).
Philosophie politique[]
Des divergences d'interprétation
La philosophie politique d'Averroès a suscité des interprétations très différentes, et parfois même contradictoires. Cela est dû notamment aux difficultés d'exégèse d'une œuvre qui nous est parvenue sous des traductions mutilées ou approximatives, mais aussi aux stratégies interprétatives propres aux lecteurs d'Averroès, souvent originales.
Il est intéressant de constater que l'exégèse de l'averroïsme politique suit un chemin similaire à l'exégèse du platonisme politique : Platon fut tour à tour interprété comme un révolutionnaire, un réformateur et un conservateur3.
Averroès réformateur[]
La première grande interprétation de la philosophie politique d'Averroès considère ce dernier comme un réformateur, un réformiste ou un progressiste. Cette tradition interprétative naît avec des auteurs comme Marsile de Padoue et Dante Alighieri, et nous est rendue par le philosophe et théologien Étienne Gilson4. Le projet de « monarchie universelle » exposé dans le traité De Monarchia de Dante réclame la caution d'Averroès5. Or, ce projet a pour but ultime de séparer et d'harmoniser le pouvoir temporel de l'empereur et le pouvoir spirituel du pape. Si ce projet se réclame d'Averroès, c'est à partir de deux idées principales puisées chez ce dernier.
La première, c'est l'idée de la séparation entre la foi et le savoir, qui seraient deux ordres de vérité distincts (sans être opposés néanmoins : la doctrine de la double vérité est une caricature polémique des opinions averroïsantes). Cette séparation dans l'ordre de la connaissance aurait pour corollaire dans l'ordre éthique et politique la séparation entre le temporel et le spirituel.
La deuxième, c'est l'idée d'un intellect commun à tous les hommes. Dante l'interprète non pas comme un monopsychisme (les hommes singuliers n'ont pas d'intellect propre, il n'y a qu'un Intellect unique et séparé d'eux), mais, à la suite des critiques de Thomas d'Aquin contre l'averroïsme6,7, comme une communion intellectuelle de l'humanité, où chaque intellect particulier apporte sa contribution personnelle à la connaissance collective de l'humanité tout entière.
La philosophie politique d'Averroès est alors interprétée non pas comme révolutionnaire (il ne s'agit pas de renverser un quelconque pouvoir établi), ni comme conservatrice (il ne s'agit pas d'instaurer ou de perpétuer une théocratie religieuse ou philosophique), mais comme réformatrice : l'intellect exige de séparer le temporel du religieux, et la société humaine a pour but ultime la connaissance et la sagesse. Il s'agit d'une forme primitive de laïcité. Cette interprétation d'Averroès semble « progressiste » à côté de la position politique propre d'Étienne Gilson qui la restitue et la commente. En effet, ce dernier souhaite restaurer l'augustinisme politique, et se sépare par conséquent du projet de Dante inspiré par Averroès : l'augustinisme politique consiste en une forme de théocratie. Gilson la caractérise comme l'union des hommes autour de la foi et du pouvoir de l'Église catholique et de son chef, le pape. Il n'y est donc pas question de laïcité, ni de séparation entre le temporel et le spirituel.
Averroès révolutionnaire[]
La deuxième grande interprétation de la philosophie politique d'Averroès fait de ce dernier un révolutionnaire et un penseur de gauche radicale. Cette tradition interprétative utilise principalement les outils d'exégèse théorisés par le marxisme. En effet, il faudrait dissocier chez Averroès l'aspect idéologique de sa pensée (ses opinions concernant l'ordre social et la théocratie) de l'aspect « politique » ou « matériel ». Ce deuxième aspect concerne les conséquences sociales et politiques de la pensée de l'auteur, parfois indépendamment de ses intentions propres et déclarées.
En ce sens, ce qui serait important dans la philosophie politique d'Averroès, ce ne serait pas ses opinions sur un pouvoir appartenant exclusivement aux théologiens ou aux philosophes, mais les conséquences pratiques de ses thèses métaphysiques. C'est de cette façon que le philosophe allemand Ernst Bloch, tenant du marxisme hétérodoxe (en marge du marxisme traditionnel), lit la philosophie d'Averroès. Pour lui, la principale thèse qui fait d'Averroès un révolutionnaire est l'idée que la matière contient en elle-même tous les possibles8. Cette thèse, héritée d'Aristote, fut reprise selon l'auteur par Avicenne, puis par Averroès lui-même, et aurait influencé ensuite Giordano Bruno et Goethe.
En identifiant la matière et la catégorie de possible, la tradition de « gauche aristotélicienne » proposerait une alternative à la fois au spiritualisme conservateur et féodal et au matérialisme « bourgeois » et « mathématicien » (le matérialisme qui considère la matière comme une entité quantitative et mécanique). La matière doit être considérée, selon Bloch lecteur d'Aristote et d'Averroès, comme une entité qualitative, vivante et pleine de possibles. C'est de l'usage dialectique et qualitatif (dans la lignée de Karl Marx) de la matière et de la production que naîtront les changements économiques et sociaux vers une société plus juste.
La deuxième thèse qui accréditerait l'image d'un Averroès matérialiste et même panthéiste est celle qui conçoit l'homme comme un corps, sans intellect ou esprit qui viendrait de nulle part. L'homme se réduirait à ses facultés corporelles (sensation, imagination, intellection patiente), et n'aurait pas de faculté « spirituelle » (intellect agent d'origine divine). Cette position est proche de celle d'Alexandre d'Aphrodise, et la polémique entre les partisans des deux philosophes portera sur le statut d'un éventuel Intellect unique et séparé (monopsychisme).
La dissidence de l'averroïsme latin au Moyen Âge et de l'averroïsme italien à la Renaissance par rapport aux autorités établies (Universités et Église) serait l'émanation même de cet esprit révolutionnaire intrinsèque à la pensée du maître, Averroès9.
Averroès conservateur[]
La troisième interprétation importante est celle du philosophe français Rémi Brague, qui, contre les interprétations « métaphysiques » ou « épistémologiques » d'Averroès (interprétations qui faisaient appel aux théories de la matière ou de l'intellect), se propose de lire Averroès au nom de la « vérité historique »10. Ici, pas de distinction entre une histoire empirique et une histoire dialectique, entre des opinions idéologiques et une pensée travaillant en profondeur dans les rapports socio-économiques comme dans le marxisme ; pas d'interprétation politique comme celle de Dante. Il s'agit d'une exégèse purement historique de la philosophie politique d'Averroès. Il est également à noter que Rémi Brague ne cherche absolument pas à lire Averroès en le rapportant aux averroïstes s'inspirant du maître, que ce soient les averroïstes latins du Moyen Âge ou italiens de la Renaissance.
Il évoque alors plusieurs faits qui sont pour lui décisifs, à savoir notamment que le Discours décisif (livre à partir duquel serait fabriqué le mythe du bon Averroès, tolérant et progressiste) représente une infime partie de l'œuvre entière d'Averroès, et que le philosophe arabe a commenté la République de Platon. Rémi Brague rappelle alors qu'Averroès n'a pas remis en cause certaines thèses considérées comme eugénistes dans l'ouvrage platonicien11.
De même, il évoque les liens de Martin Heidegger avec le nazisme12, pour signaler que « la philosophie n'est pas tout à fait innocente » (Karl Jaspers) : on ne saurait écarter a priori l'idée d'une collusion entre la philosophie et les pires régimes de l'histoire. Averroès semble bien n'être pas innocent lui non plus : selon l'auteur médiéviste, Averroès, grand cadi de Cordoue, au service des Almohades, serait un « intellectuel organique » au sens d'Antonio Gramsci, par opposition à l'« intellectuel critique »13. Le philosophe arabe serait un soutien du pouvoir en place, non un penseur en marge ; il serait conservateur et non révolutionnaire ou progressiste. Dans ce cas précis, Rémi Brague invoque un auteur marxiste (Gramsci) pour appuyer sa stratégie interprétative sur la notion d'idéologie appliquée à Averroès, idéologie qui serait celle de la classe dominante de son époque. Il fait donc le contraire de ce que faisait Ernst Bloch, quand ce dernier « négligeait » l'idéologie pour se concentrer sur les conséquences pratiques (et parfois inconscientes) de la pensée de l'auteur.
Théologie
Son livre Bidâyat ul-mudjtahid wa nihâyat ul-Muqtasid fait référence en matière de jurisprudence comparée. Il y cite et discute les avis des différents madhhabs (écoles) en matière de fiqh (jurisprudence islamique).
Postérité
Moyen Âge latin[]
Par sa capacité à concilier la philosophie aristotélicienne et la foi musulmane, Averroès est considéré comme un des grands penseurs du monde islamique mais en dehors du monde musulman. Ses commentaires de l'œuvre d'Aristote, traduits en latin vers 1230 (Michael Scot) entre autres, ont par ailleurs eu une influence majeure sur les penseurs du monde chrétien médiéval, auprès duquel il a fortement contribué à la diffusion des cultures grecque et arabe.
La pensée d'Ibn Rushd est bien accueillie en Occident (dès 1225), car elle est fondée sur les idées d'Aristote qui y sont déjà connues, notamment depuis les centres de diffusion culturelle d'Angleterre et de Tolède. Si elle ne crée pas de transfert de connaissances, sa pensée participe à cette diffusion philosophique en Occident.
George Sarton, le père de l'histoire des sciences aux États-Unis, écrit :
« Averroès doit sa grandeur à l'énorme remue-ménage qu'il a provoqué dans l'esprit des hommes pendant des siècles. L'histoire de l'averroïsme s'étale sur une période de quatre siècles jusqu'à la fin du XVIe siècle, cette période mérite peut-être plus que toute autre d'être appelée le Moyen Âge, car elle est la véritable transition entre les méthodes anciennes et modernes14. »
Averroès ne s'accordait pas toujours dans ses commentaires avec Alexandre d'Aphrodise, ce qui divisa toute l'école en deux sectes, celle des averroïstes et celle des alexandristes15. Vers 1250, de façon vague par Albert le Grand, puis en 1252, de façon précise par Robert Kilwardby et saint Bonaventure, Averroès est accusé d'avoir dit qu'il n'existe qu'une seule âme pour tous les hommes : c'est la controverse sur l'intellect agent, le monopsychisme, l'averroïsme latin16.
Renaissance italienne[]
Ses travaux concernant Aristote notamment illustrent parfaitement le phénomène d’hellénisation du monde arabo-islamique, hellénisation d’où sortira directement, aux XIVe-XVIe siècles, le grand mouvement culturel de la Renaissance en Europe, qui se caractérisera par le néo-platonisme. Il influença fortement les humanistes florentin Ange Politien et surtout Pic de la Mirandole. Averroès avait généralement mauvaise presse auprès du clergé et de la papauté en particulier, certains papes ayant voulu souvent le censurer. Léon X de Médicis le déclara hérétique en 1513 et le déconseilla fermement aux fidèles, mais Raphaël montre son admiration envers lui en le plaçant au milieu des plus illustres philosophes grecs dans sa fresque l'École d'Athènes.
Aujourd'hui[]
Le cinéaste Youssef Chahine met en scène Averroès dans son film Le Destin en 1997.
En tant que figure philosophique, il a inspiré à Jorge Luis Borges une de ses nouvelles, La Quête d'Averroes, du recueil El Aleph.
Créées en 1994, les Rencontres d’Averroès se proposent de penser la Méditerranée des deux rives en invitant à Marseille des personnalités autour de tables rondes.
Le premier lycée privé musulman de France métropolitaine, ouvert à Lille en septembre 2003, porte son nom, associé aujourd'hui à une bonne image dans les communautés chrétiennes comme musulmanes.
Bibliographie[]
Publications anciennes[]
On a d'Averroès (voir sur gallica) :
•    des Commentaires sur Aristote, publiés en latin, Venise, 1595, in-folio ;
•    un recueil d'écrits sur la médecine, connu sous le titre de Collyget, corruption du mot arabe "colliyat" (الكليات) qui signifie le livre de tous, Venise, 1482 ;
•    des Commentaires sur les canons d'Avicenne, Venise, 1484 ;
•    l'Incohérence de l'incohérence des philosophes d'al-Ghazali, etc.
Publications modernes[]
•    La béatitude de l'âme, Paris, Vrin, 2002, trad. M. Geoffroy et C. Steel.
•    Discours décisif sur l'accord de la religion et de la philosophie (Fasl al-maqâl fîmâ bain ashsharî'ah wa al-hikmah min al-ittisâl, 1179), trad. M. Geoffroy, Paris, Garnier-Flammarion, 1996.
•    Commentaire moyen à la Rhétorique d'Aristote (Talkhîs al-Khatâbah, 1176), édition critique du texte arabe et traduction française par M. Aouad, 3 vol., Union Académique Internationale, Corpus Philosophorum Medii Aevi, Averrois Opera, Series A : Averroes Arabicus, XVII, coll. « Textes et traditions » 5, Paris, Vrin, 2002.
•    Dévoilement des méthodes de démonstration des dogmes de la religion musulmane (Al Kashf 'an manâhij al-adilla, 1180), trad. partielle Marc Geoffroy, in Alain de Libera, Averroès. L'Islam et la raison, Paris, Garnier-Flammarion, 2000, p. 97-160.
•    Grand commentaire du De anima d'Aristote, livre III (429a10 – 435b25) (Sharh kitâb al-nafs, 1186), traduction, introduction et notes par Alain de Libera, Paris, Flammarion, G.F. 974, 1998.
•    Incohérence de l'incohérence, trad. partielle Marc Geoffroy, in Alain de Libera, Averroès. L'Islam et la raison, Paris, Garnier-Flammarion, 2000, p. 167-204. Réfutation du fameux Incohérence des philosophes (Tahâfut al-falâsifa) de Al-Ghazâlî (1095). Trad. anglaise par S. Van Den Berg, Averroes' Tahafut al-tahafut, Londres, 1954, 2 t.
•    L'Islam et la raison, précédé de Pour Averroès (Alain de Libera), Paris, GF-Flammarion, trad. Marc Geoffroy, 2000.
•    Grand commentaire sur la Métaphysique d'Aristote (Tafsîr mâ ba'd al-tabî'ah, entre 1182-1193) : Grand commentaire sur la Métaphysique (libre II, c.à.d. B), trad. L. Bauloye, Paris, Vrin, 2003 ; Grand commentaire sur la Métaphysique (livres XI et XII), trad. M. Aubert, Paris, Les Belles-Lettres, 1984.
•    Moyen commentaire du De interpretatione d'Aristote (Talkhîs kitâb al-'ibârah), trad. A. Benmakhlouf et S. Diebler, Commentaire moyen sur le 'De interpretatione', Paris, Vrin, 2000.
Anciennes éditions en ligne[]
•    Accord de la religion et de la philosophie, traité d'Ibn Rochd (Averroès), trad. par Léon Gauthier, Alger, 1905 (en ligne).
Études sur Averroès[]
(par ordre alphabétique)
•    R. Arnaldez, Averroès. Un rationaliste en Islam, Balland, 1998.
•    Averroès et l'averroïsme, XIIe-XVe siècle : un itinéraire historique du Haut Atlas à Paris et à Padoue : actes du colloque international organisé à Lyon, les 4 et 5 octobre 1999 dans le cadre du "Temps du Maroc", par l'Unité mixte de recherche 5648, CNRS, Université Lumière Lyon 2, EHESS ; avec la collaboration des associations Regard Sud et les Amis de la maison de l'Orient ainsi que de l'Institut universitaire de formation des maîtres du Rhône ; actes réunis et édités par André Bazzana, Nicole Bériou et Pierre Guichard. - Lyon : Presses universitaires de Lyon, coll. « Histoire et archéologie médiévales » n° 16, 2005. 348 p., 24 cm. ISBN 2-7297-0769-7.
•    Ali Benmakhlouf, Averroès, Les Belles Lettres, 2000.
•    Ernst Bloch, Avicenne et la gauche Aristotélicienne, éd. Premières Pierres, 2008, (ISBN 2913534082). Interprétation marxiste hétérodoxe d'Avicenne, Averroès et Avicebron.
•    Rémi Brague, Au moyen du Moyen Âge : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, éd. Champs-Flammarion, 2008, (ISBN 2081217856). Pour une vision contextualisée et critique d'Averroès.
•    Kurt Flasch, Introduction à la philosophie médiévale, Champs-Flammarion, 1998, (ISBN 2080814192). Voir les deux chapitres sur Averroès.
•    Kurt Flasch, D'Averroès à Maître Eckhart. Les sources arabes de la mystique allemande, Vrin, 2008, (ISBN 2711619419). Sur la réception eckhartienne de la philosophie d'Averroès, qui va déterminer la mystique rhénane et la philosophie allemande ultérieure jusqu'à l'idéalisme allemand et Heidegger.
•    Alain de Libera et M.-R. Hayoun, Averroès et l'averroïsme, PUF, coll. "Que sais-je ?", 1991. (ISBN 2-13-044203-X)
•    Alain de Libera, « Pour Averroès ». Introduction à Averroès. L'Islam et la Raison, Paris, Garnier-Flammarion, 2000, p. 9-76. (ISBN 2-08-071132-6).
•    Carlos Fraenkel, "Philosophy and Exegesis in al-Fârâbî, Averroes, and Maimonides", dans M. Achard et F. Renaud (éds.), Le commentaire philosophique (I), Laval théologique et philosophique, 64.1, 2008, p. 105-125.
•    Paul Mazliak, Avicenne & Averroès : Médecine et biologie dans la civilisation de l'Islam, Vuibert/Adapt, 2004, (ISBN 2711753263)
•    Ernest Renan, Averroès et l'Averroïsme, 1852, remanié en 1860. Trois éditions disponibles : éd. Ennoïa, 2004. (ISBN 2914894058), éd. Le Serpent à plumes 2009 (présentée par Ali Benmakhlouf) (ISBN 2753804060), éd. BiblioBazaar, 2009. (ISBN 1103373501).
•    Colette Sirat et Marc Geoffroy, L'original arabe du grand commentaire d'Averroès au "De anima" d'Aristote, Paris, Vrin, 2005.
•    Dominique Urvoy, Averroès – Les ambitions d'un intellectuel musulman, Flammarion – Champs/Biographies, 1998, (ISBN 978-2-0812-1799-7).
Biographie romancée[]
•    Le destin, film de Youssef Chahine, met en scène la vie d'Averroès.
•    Jacques Attali, La Confrérie des Éveillés, (ISBN 2-213-61901-8). Ce roman de Jacques Attali est une biographie romancée, partielle et croisée d'Averroès et de Maïmonide, unis par Aristote et son héritage.
Notes et références[]
1.    ↑ Alain de Libera, Averroès et l'averroïsme, PUF, 1991, p. 121
2.    ↑ Majid Fakhry (2001). Averroes: His Life, Works and Influence. Oneworld Publications. (ISBN 1851682694)
3.    ↑ Les socialistes et utopistes font de Platon un révolutionnaire, souhaitant renverser l'ordre établi et le remplacer par une société fondée sur la raison. Cf. par exemple Tommaso Campanella et sa Cité du Soleil. Le philosophe Hegel, quant à lui, fait de Platon un progressiste qui exprime les idées de son temps dans les Principes de la philosophie du droit. Enfin, les libéraux contemporains, comme Karl Popper (La Société ouverte et ses ennemis) ou Friedrich Hayek (La Route de la servitude), font de Platon un conservateur et un précurseur des totalitarismes nazi et stalinien.
4.    ↑ Étienne Gilson, Les métamorphoses de la Cité de Dieu, Vrin, 1952.
5.    ↑ Dante Alighieri, De Monarchia, Livre I, ch. 3.
6.    ↑ Thomas d'Aquin, De l'unité de l'intellect contre les averroïstes.
7.    ↑ Pourquoi l’islam n’a pas détruit les statues de Bouddha durant quatorze siècles ? [archive] Averroès… n’a fait que s’insurger contre le libre arbitre comme l’a démontré Thomas d’Aquin dans son "Contre Averroès" (traduction de Libéra, Garnier-Flammarion). En effet, pour Averroès, "l’homme ne pense pas, il est pensé"…
8.    ↑ Ernst Bloch, Avicenne et la gauche aristotélicienne.
9.    ↑ Ernst Bloch, La philosophie de la Renaissance, ch. 1-2.
10.    ↑ Rémi Brague, Au moyen du Moyen Âge, éd. Champs-Flammarion, 2006, p. 412. Le chapitre considéré, « Averroès est-il un gentil ? », est court et virulent : il consiste en une accumulation rapide de sources historiques et philologiques, invoquées contre le mythe Averroès fabriqué par la « République française » (p. 398).
11.    ↑ Ibid., p. 407.
12.    ↑ Ibid., p. 409.
13.    ↑ Ibid., pp. 410-411. Pour l'intellectuel organique chez Gramsci, voir L'intellectuel organique selon Gramsci [archive].
14.    ↑ George Sarton, Introduction to the History of Science
(cf. Prof. Hamed A. Ead, Averroes As A Physician [archive])
15.    ↑ Cf. Ernst Bloch, La philosophie de la Renaissance, éd. Payot, Rivages Poche, 2007, pp. 28-29 ; et Averroès, L'intelligence et la pensée, Introduction d'Alain de Libera, éd. GF-Flammarion, 1998, pp. 40-41.
16.    ↑ Saint Bonaventure, vers 1260 : l'erreur averroïste consiste à dire qu'"il n'y a qu'une seule âme intellectuelle pour tous les hommes, et cela tant pour l'intellect agent que pour l'intellect potentiel" (Commentaire aux 'Sentences' de Pierre Lombard, II, d. 18 a 2, qu. 1, in Opera, t. II, p. 446-447). Thomas d'Aquin attaque violemment Averroès : De l'unité de l'intellect (1270), trad. Alain de Libera, Vrin. L'évêque de Paris, Étienne Tempier, condamne en déc. 1270 puis en mars 1277, ce que Renan appellera l'averroïsme latin, avec ces thèses : éternité du monde, négation de la providence universelle de Dieu, unicité de l'âme intellective pour tous les hommes, déterminisme : La condamnation parisienne de 1277, édition du texte latin et trad. David Piché, Vrin, 2002.
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LES ALMOHADES
Les Almohades (en arabe الموَحدون (al-Muwaḥḥidun), en berbère ⵉⵎⵡⴻⵃⵃⴷⴻⵏ (Imweḥḥden)) « qui proclame l’unité divine », ou Banu Abd al-Mumin2 (en arabe : بنو عبد المؤمن), sont une dynastie musulmane berbère qui fut fondée au début du XIIe siècle à Tinmel, dans l'anti-Atlas marocain, et qui domina, à partir du Maroc, le Maghreb et une partie de la péninsule Ibérique de 1147 à 1269.
Muhammad ibn Tûmart, issu d'un mouvement religieux appuyé par un groupe de tribus berbères du Haut Atlas marocain3,4 (en majorité masmouda), organise le renversement des Almoravides. Par la suite, Abd al-Mumin et sa famille, issus des Zénètes, prennent la relève en éliminant les Zirides et les Hammadides et en conquérant leurs territoires, ainsi que l'ensemble de l'Andalousie.
Suite à leur affaiblissement et la perte des territoires de l'est de l'empire au profit des Zianides et des Hafsides, les Almohades sont finalement renversés par les Mérinides en 1269 quand ces derniers s'emparent de Marrakech.
Le fondateur[]
Article détaillé : Ibn Tûmart.
Le mouvement almohade est fondé, au début du XIIe siècle, par Muhammad ibn Tûmart, un réformateur berbère de l’Anti-Atlas. S’opposant au rite malikite pratiqué par les Almoravides, Ibn Tûmart prêche le retour aux sources religieuses de l’islam ; formé en Orient et influencé par le chiisme, il reproche à ceux-ci d’avoir délaissé l’étude du Coran pour un juridisme excessif ; il dénonce également leur conception anthropomorphe de Dieu, contraire au principe fondamental de l’unité divine (ou tawhid, « unité divine »).
Depuis les montagnes du Haut-Atlas, il organise une communauté militaire et religieuse autour d’un islam austère et rigide et, en 1121, se proclame mahdi (le Messie, l’imam caché dont la venue est attendue par les chiites)3.
Le « Maître du Sous » reconnut en Abd al-Mumin l'homme prédestiné : « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades. » Ibn Tûmart, « l'Impeccable », enseignera à son disciple préféré le dogme de l'« unicité » divine et l'entraînera vers le Maroc jusqu'à son village natal d'Igli5.
Avant son décès, le fondateur avait été rejoint par différentes tribus berbères de l'actuel Maroc; il avait organisé et structuré son armée afin de la préparer à un conflit ouvert et déclaré avec les Almoravides.
Le conquérant[]
Article détaillé : Abd al-Mumin.


Empire des Almoravides
Pour éviter que les Almohades, au lendemain d'une défaite, ne voulussent écarter Abd al-Mumin, qui demeurait malgré tout un étranger, on cacha longtemps la mort d'Ibn Tûmart - plus de deux ans, assure Ibn Khaldoun6 - le temps de préparer sa montée au pouvoir au sein des Almohades7, prit la tête d'une armée de Masmoudas organisée par Ibn Tûmart et lança depuis l'actuel Maroc la guerre sainte, ou jihad, contre le Maghreb almoravide. Tlemcen, Oran, Fès puis Marrakech tombèrent en 1147. Après avoir conquis le Sud puis le Nord de l'empire almoravide, il se dirigea avec son armée vers Tlemcen. Abd al-Mumin, après avoir ruiné Tlemcen et avoir fait massacrer ses habitants, releva les murs et invita d'autres populations à s'y fixer8 puis se dirigea plus en avant vers l'est jusqu'à la Tripolitaine.
Le mouvement almohade doté d'une puissante armée formée de plusieurs tribus berbères masmoudiennes du Haut Atlas marocain9 propulse Abdul-Mu'min (1130-1163) à la tête d’un empire englobant l'ensemble du Maghreb jusqu’à la Tripolitaine et l'Andalousie occidentale (prise de Cordoue en 1148 et de Grenade en 1154).
Il se proclame calife, rejetant ainsi la souveraineté des Abbassides, et impose le principe d'hérédité dynastique peu avant sa mort3.
En 1158 invasion du Djerba et Tripoli du royaume de Sicile.
Son fils, Abu Yaqub Yusuf (1163–1184) issu de son union avec la fille d'une lignée de Masmouda de Tinmel10 lui succède. Ce dernier et son propre fils, Abu Yusuf Yaqub al-Mansur surnommé « le Victorieux » (1184–1199) et troisième calife, poursuivent son œuvre et étendent leur autorité à l'ensemble d'Andalousie en infligeant une défaite à Alphonse VIII de Castille à la bataille d'Alarcos en 1195. En Afrique ils réussirent à chasser les garnisons placées dans des villes côtières par les rois normands de Sicile.
Quand les Almohades eurent occupé Cadix, ils eurent à leur disposition la puissante flotte des Beni Maimoun. Le Berbère Yousof, qui avait servi sur les bateaux du roi de Sicile Roger II, puis avait été nommé amiral par Abou Yaâqoub, avait fait de l'escadre du calife la première de la Méditerranée. Aussi Saladin demanda-t-il, en 1190, son concours pour arrêter les rois chrétiens sur la route de Syrie, mais sans doute ne l'obtint-il pas, car sa complicité avec Qaraqouch n'était pas faite pour lui tirer la bienveillance d'Abou Yaâqoub11.
Mohammed Ibn Tûmart, fondateur du mouvement Almohade, était un berbère né vers 1080 à Igilliz dans la tribu des Hargas, au versant septentrional de l'Anti-Atlas. Il était le fils du chef de ce village amghar. Quant à Abd al-Mumin Ibn Ali, son disciple, c'est un Zénète, fils d'un potier du village de Tadjra, localité située au nord-est de Tlemcen, près de la ville de Nedroma. Ibn Toumert fut chassé par la population de Béjaïa en raison des troubles qu'il y engendrait, et se réfugia à proximité dans la Zaouia de Mellala, rassemblant autour de lui des disciples dont Abd al-Mumin, qui étudiait alors à Béjaïa, capitale hammadide, où il était parti chercher la science. Depuis le Maroc, l'empire almohade va s'étendre de la Libye actuelle au nord de l'Espagne et eut pour capitale Marrakech, où les Almoravides (Mourabitoun ou Moulethemin - « voilés ») étaient au pouvoir. Les Almohades prirent Marrakech des mains des Almoravides en 1147, et ses défenseurs massacrés ainsi que tous les représentants de la lignée almoravide, notamment le jeune émir Ishak. Rendu maître de la ville de Marrakech, Abd al-Mumin décida d'élever sur les ruines de Dar al Hajar, la mosquée Koutoubya.
Culture[]
L'architecture produit de nombreux chefs d'œuvres dont trois mosquées assez remarquables par la similitude de leur minaret (base carrée et décoration) au point qu'elles aient été surnommées les trois sœurs : la Giralda de Séville, la Koutoubia de Marrakech et le minaret inachevé de la mosquée Hassan à Rabat, plus connu sous le nom de Tour Hassan. Les universités maintiennent un contact avec les connaissances de la Grèce et la Rome antique ainsi que l'enseignement de philosophes comme Averroès. Plusieurs grands philosophes juifs et musulmans vécurent sous cette dynastie. Averroès et Maïmonide sont les plus connus. Pour ne pas être contraint d'abjurer sa religion, Maïmonide émigre en Égypte.
Commerce[]
À l'époque des Almohades, les musulmans, qui avaient été les premiers à organiser les formes de leur commerce selon les nécessités du trafic international, avaient perfectionné leurs méthodes, dont les chrétiens s'inspiraient. Malgré les différences de religion, malgré même le développement de la course, dont le contrôle échappait aux souverains africains, les rapports et les échanges entre chrétiens et musulmans ne cessèrent de se développer. Le Maghreb ne trafiqua pas seulement avec l'Espagne. Tunis, Bougie, Constantine, Tlemcen, Ceuta (il existait un foundouk marseillais [fundicium marcilliense] à Ceuta en 1236) échangèrent des marchandises avec Pise, Gênes, Venise, Marseille12.
Déclin[]


Le principe d'hérédité dynastique déplaît aux chefs de tribus, les cheikhs. Après une sévère défaite près de Tunis en 1187, l'émir doit s'allier avec Saladin.
Les États chrétiens d'Espagne (Castille, León, Aragon et Navarre) et du Portugal s'organisent pour la Reconquista, notamment en faisant taire leurs disputes, et infligent à El-Nasir la défaite de Las Navas de Tolosa (16 juillet 1212).
Au Maghreb, des dynasties locales s'imposent, comme les Hafsides en Tunisie en 1229, les Abdalwadides dans le Maghreb central en 1239 ou encore les Mérinides qui s'emparent en 1244 de Meknès dans le Maghreb occidental. En Andalousie, les Nasrides de Grenade créent un royaume indépendant qui survit jusqu'en 1492.
Dans le même temps, la Reconquista progresse à grands pas. Cordoue, la ville symbole de l'islam espagnol, tombe en 1236, Valence en 1238, Séville en 1248. Ces reculs successifs et cet émiettement de l'empire sonnent le glas de la dynastie almohade qui prend fin avec Abû al-`Ula al-Wâthiq Idrîs, après la prise de Marrakech par les Beni Mérine (Mérinides) en 1269.
La fin des Almohades[]
Suite à l'irruption en Berbérie Orientale des frères Ali et Yahia Ben Ghania, descendants des Almoravides que Abdl Mounim avait dépossédés après avoir traversé l'Algérie en vainqueurs. Les deux frères s'avaient taillé une principauté dans le Djerid, Ali fut tué, mais son frère Yahia entreprit la conquête du centre et du nord de l'Ifriqiya. Il réussit à s'emparer de Mahdia, de Kairouan et de Tunis en 1202, faisant prisonniers le gouverneur almohade et ses enfants. Ben Ghania pilla les villes, ses jardins et ses animaux.
Devant cette situation pleine de périls, le calife Al Nacir, qui régnait à Marrakech partit à la reconquête de l'Ifriqya. Il entra, en février 1206, à Tunis abandonnée par l'ennemi et y resta un an pour rétablir l'autorité almohade sur l'ensemble du territoire. Après quoi, avant de repartir pour le Maroc, il confia le gouvernement de la province à un de ses fidèles lieutenants, Abdel Ouhaid Abou Hafs el Hentati (forme arabisée du nom berbère Faska u-Mzal Inti).
Le nouveau gouvernement avait été investi des pouvoirs les plus étendus : il recrutait des troupes qui lui étaient nécessaires pour la paix et pour la guerre, nommait les fonctionnaires de l'État, les cadis. Il fut un chef intelligent et énergique. Après sa mort, son fils Abou Zakariya lui succéda en 1228, un an après sa nomination, il se proclamait indépendant du calife de Marrakech sous prétexte que celui-ci avait embrassé le sunnisme.
Prince de grande envergure, Abou Zakaria devait fonder la dynastie hafside qui règne sur l'Ifriqiya pendant trois siècles.
Chronologie de l'empire almohade[]
•    1121 : Ibn Tûmart s'installe à Tinmel dans le Haut Atlas au sud de Marrakech, avec ses fidèles « Almohades », Al-Mowahidoun, tenants de l’unicité de Dieu.
•    1129 : `Abdul-Mu'min bat devant Aghmat les troupes almoravides qui tentaient de réduire Tinmel et les repousse jusqu’à Marrakech.
•    1130 : Ibn Tûmart meurt, et 3 ans plus tard son disciple `Abdul-Mu'min se proclame « calife » et imam des Almohades.
•    1140 : Les Almohades s’emparent des oasis du sud puis de Taza, échouent devant Ceuta mais prennent peu après Melilla et Alhucemas. La dynastie fondamentaliste de l’islam des Almohades ne laissera aux Juifs que le choix entre la conversion et la mort.
•    1145 : Victorieux devant Tlemcen, seconde capitale des Almoravides, les Almohades poursuivent l’Almoravide Tachfin Ben Ali jusqu’à Oran où il est tué. Oran, Tlemcen, Oujda et Meknès tombent ensuite, de même que Fès dont la garnison almoravide est massacrée. Salé et Ceuta se soumettent. Les Almohades détruisent les principales communautés juives d’Andalousie. Les Juifs sont contraints d’adopter l’islam et ne peuvent pratiquer le judaïsme qu’en cachette, on les appellera ensuite les Anoussim.
•    1147 : `Abdul-Mu'min s’empare de Marrakech, et reprend al-Andalus, la dynastie des Almohades succède à celle des Almoravides. Construction de la mosquée Koutoubia.
•    1152 : `Abdul-Mu'min entame la conquête du Maghreb oriental où il entend écarter la menace des nomades arabes hilaliens. Béjaïa, est également conquise.
•    1157 : Les Almohades reprennent Almeria aux chrétiens.
•    1159 : Nouvelle campagne d’`Abdul-Mu'min dans l’est du Maghreb. Tunis, Sfax et Tripoli sont prises et la garnison normande de Mehdiya se replie sur la Sicile et conquête de l'Ifriqya, les Almohades unissent le Maghreb.
•    1160 : `Abdul-Mu'min franchit le détroit de Gibraltar et le fait fortifier. L’un de ses lieutenants bat les Castillans près de Badajoz.
•    1163 : `Abdul-Mu'min meurt à Salé, son fils Abû Ya'qûb Yûsuf est proclamé émir.
•    1163 : Les Almohades unifient le Maghreb; Séville devient la capitale d’al-Andalus.
•    1177 : Alphonse VIII de Castille prend Cuenca. L’année suivante, le roi de Portugal pousse une incursion jusqu’à Séville. La permanence de la menace chrétienne conduit les Almohades à reprendre l’offensive.
•    1181 : Victoire almohade sur la flotte chrétienne (Lisbonne), Évora (petite ville citadelle portugaise) est reprise par les Almohades.
•    1184 : Abû Ya'qûb Yûsuf est mortellement blessé au combat devant la ville portugaise de Santarém. Son fils Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr lui succède comme calife Almohade.

•    1184 : Construction de la Giralda de Séville.
•    1195 : Les Almohades remportent une grande victoire sur les troupes chrétiennes d’Alphonse VIII de Castille à la bataille d'Alarcos Battle of Alarcos (en) mais Tolède résiste à tous les assauts.

•    1196 : Construction de la Tour Hassan à Rabat.
•    1199 : Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr meurt, son fils Muhammad an-Nâsir lui succède.
•    1202: Victoire des Alhomades contre les Almoravides à Tunis, les Baléares sont également conquises, la « paix almohade » règne de Séville au Sud marocain et de l’Atlantique à Tunis.
•    1212 : La victoire des troupes chrétiennes alliées de Castille, Aragon et Navarre sur les forces almohades à la bataille de Las Navas de Tolosa décide de l’issue de la Reconquista et annonce la fin inéluctable d’al-Andalus.
•    1213 : Muhammad an-Nâsir meurt dans des circonstances obscures, son fils Yûsuf al-Mustansir lui succède à l'âge de 16 ans. Dépourvu d’autorité, Yûsuf al-Mustansir laisse l’Empire almohade très affaibli lorsqu'il meurt en 1223.
•    1223 : Yûsuf al-Mustansir meurt, son fils `Abd al-Wâhid al-Makhlû` lui succède, mais meurt étranglé la même année.
•    1223 : Abû Muhammad al-`Âdil est choisi comme calife almohade suite à l'assassinat d'`Abd al-Wâhid al-Makhlû` .
•    1227 : Abû Muhammad al-`Âdil meurt noyé dans un bassin du palais. Deux prétendants à sa succession lui succèdent, Yahyâ al-Mu`tasim, fils de Muhammad an-Nâsir et soutenu par les cheikhs de Marrakech et son rival, Idrîs al-Ma'mûn, soutenu par le souverain chrétien Ferdinand III de Castille.
•    1229 : Yahyâ al-Mu`tasim, calife almohade à Marrakech meurt.
•    1233 : Son rival, Idrîs al-Ma'mûn meurt sur le chemin de retour vers Marrakech.
•    1233 : Abû Muhammad ar-Rachîd `Abd al-Wâhid succède à son père Idrîs al-Ma'mûn, il reprend Marrakech, chasse de Fès les rebelles Beni Mari (Mérinides, nomades zénètes venus du Sud) mais les révoltes locales se multiplient.
•    1236 : Cordoue, la ville symbole de l'islam espagnol se rend à Ferdinand III de Castille.
•    1236 : Le gouverneur d’Ifriqiya, Abu Zacharia, se déclare indépendant et fonde la dynastie des Hafsides.
•    1238 : Début de la construction de l'Alhambra sous la direction de Mohammed Ier al-'Ahmar (El Rojo) fondateur de la dynastie nasride.
•    1238 : Perte de Valence.
•    1242 : Abû Muhammad ar-Rachîd `Abd al-Wâhid meurt, son frère Abû al-Hasan as-Sa`îd al-Mu'tadid lui succède. Il rétablit l’autorité almohade sur le Maroc, écarte du Maghreb central les Hafsides de Tunis.
•    1245 : Les Mérinides entament la conquête du Maroc septentrional où ils font de Fès leur capitale, sous la conduite de Abû Yahyâ ben `Abd al-Haqq qui, en occupant également les oasis sahariennes, isole Marrakech et rompt ses relations commerciales avec le Sud.
•    1246 : Prise des provinces espagnoles de Jaén et Arjona par le roi Ferdinand III de Castille.
•    1248 : Prise de Séville par le roi Ferdinand III de Castille venant conclure la « Grande Reconquista », déjà entamée lors de la prise de Cordoue en 1236 et de Valence en 1238.
•    1248 : Pris dans une embuscade, Abû al-Hasan as-Sa`îd al-Mu'tadid est tué. Son successeur, Abû Hafs `Umar al-Murtadâ, un arrière-petit-fils de Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr ne règne plus que sur Marrakech et sa région et paie tribut aux Mérinides.
•    1266 : Abû Hafs `Umar al-Murtadâ se fait renverser et tuer par son cousin Abû al-`Ula al-Wâthiq Idrîs, ce dernier se proclame calife.
•    1269 : Prise de Marrakech par le Mérinide Abou Youssef Yacoub et chute de l'Empire almohade.
•    1276 : Prise de la bourgade de Tinmel par le Mérinide Abou Youssef Yacoub, qui massacre les derniers almohades.
Liste des califes almohades 1145–1269[]
•    1145–1163 : `Abdul-Mu'min (premier calife de la dynastie)
•    1163–1184 : Abû Ya'qûb Yûsuf
•    1184–1199 : Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr
•    1199–1213 : Muhammad an-Nâsir
•    1213–1223 : Yûsuf al-Mustansir
•    1223-1223 : `Abd al-Wâhid al-Makhlû'
•    1223–1227 : Abû Muhammad al-`Âdil
•    1227–1229 : Yahyâ al-Mu`tasim (premier prétendant à la succession, fils de Muhammad an-Nâsir et soutenu par les cheikhs de Marrakech)
•    1227–1233 : Abû al-`Alâ' Idrîs al-Ma'mûn (second prétendant à la succession, soutenu par le souverain chrétien Ferdinand III de Castille).
•    1233–1242 : Abu Muhammad `Abd al-Wâhid ar-Rachîd
•    1242–1248 : Abû al-Hasan as-Sa`îd al-Mu'tadid
•    1248–1266 : Abû Hafs `Umar al-Murtadâ
•    1266–1269 : Abû al-`Ula al-Wâthiq Idrîs
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LES ALMORAVIDES
Les Almohades (en arabe الموَحدون (al-Muwaḥḥidun), en berbère ⵉⵎⵡⴻⵃⵃⴷⴻⵏ (Imweḥḥden)) « qui proclame l’unité divine », ou Banu Abd al-Mumin2 (en arabe : بنو عبد المؤمن), sont une dynastie musulmane berbère qui fut fondée au début du XIIe siècle à Tinmel, dans l'anti-Atlas marocain, et qui domina, à partir du Maroc, le Maghreb et une partie de la péninsule Ibérique de 1147 à 1269.
Muhammad ibn Tûmart, issu d'un mouvement religieux appuyé par un groupe de tribus berbères du Haut Atlas marocain3,4 (en majorité masmouda), organise le renversement des Almoravides. Par la suite, Abd al-Mumin et sa famille, issus des Zénètes, prennent la relève en éliminant les Zirides et les Hammadides et en conquérant leurs territoires, ainsi que l'ensemble de l'Andalousie.
Suite à leur affaiblissement et la perte des territoires de l'est de l'empire au profit des Zianides et des Hafsides, les Almohades sont finalement renversés par les Mérinides en 1269 quand ces derniers s'emparent de Marrakech.
Le fondateur[]
Article détaillé : Ibn Tûmart.
Le mouvement almohade est fondé, au début du XIIe siècle, par Muhammad ibn Tûmart, un réformateur berbère de l’Anti-Atlas. S’opposant au rite malikite pratiqué par les Almoravides, Ibn Tûmart prêche le retour aux sources religieuses de l’islam ; formé en Orient et influencé par le chiisme, il reproche à ceux-ci d’avoir délaissé l’étude du Coran pour un juridisme excessif ; il dénonce également leur conception anthropomorphe de Dieu, contraire au principe fondamental de l’unité divine (ou tawhid, « unité divine »).
Depuis les montagnes du Haut-Atlas, il organise une communauté militaire et religieuse autour d’un islam austère et rigide et, en 1121, se proclame mahdi (le Messie, l’imam caché dont la venue est attendue par les chiites)3.
Le « Maître du Sous » reconnut en Abd al-Mumin l'homme prédestiné : « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades. » Ibn Tûmart, « l'Impeccable », enseignera à son disciple préféré le dogme de l'« unicité » divine et l'entraînera vers le Maroc jusqu'à son village natal d'Igli5.
Avant son décès, le fondateur avait été rejoint par différentes tribus berbères de l'actuel Maroc; il avait organisé et structuré son armée afin de la préparer à un conflit ouvert et déclaré avec les Almoravides.
Le conquérant[]
Article détaillé : Abd al-Mumin.


Empire des Almoravides
Pour éviter que les Almohades, au lendemain d'une défaite, ne voulussent écarter Abd al-Mumin, qui demeurait malgré tout un étranger, on cacha longtemps la mort d'Ibn Tûmart - plus de deux ans, assure Ibn Khaldoun6 - le temps de préparer sa montée au pouvoir au sein des Almohades7, prit la tête d'une armée de Masmoudas organisée par Ibn Tûmart et lança depuis l'actuel Maroc la guerre sainte, ou jihad, contre le Maghreb almoravide. Tlemcen, Oran, Fès puis Marrakech tombèrent en 1147. Après avoir conquis le Sud puis le Nord de l'empire almoravide, il se dirigea avec son armée vers Tlemcen. Abd al-Mumin, après avoir ruiné Tlemcen et avoir fait massacrer ses habitants, releva les murs et invita d'autres populations à s'y fixer8 puis se dirigea plus en avant vers l'est jusqu'à la Tripolitaine.
Le mouvement almohade doté d'une puissante armée formée de plusieurs tribus berbères masmoudiennes du Haut Atlas marocain9 propulse Abdul-Mu'min (1130-1163) à la tête d’un empire englobant l'ensemble du Maghreb jusqu’à la Tripolitaine et l'Andalousie occidentale (prise de Cordoue en 1148 et de Grenade en 1154).
Il se proclame calife, rejetant ainsi la souveraineté des Abbassides, et impose le principe d'hérédité dynastique peu avant sa mort3.
En 1158 invasion du Djerba et Tripoli du royaume de Sicile.
Son fils, Abu Yaqub Yusuf (1163–1184) issu de son union avec la fille d'une lignée de Masmouda de Tinmel10 lui succède. Ce dernier et son propre fils, Abu Yusuf Yaqub al-Mansur surnommé « le Victorieux » (1184–1199) et troisième calife, poursuivent son œuvre et étendent leur autorité à l'ensemble d'Andalousie en infligeant une défaite à Alphonse VIII de Castille à la bataille d'Alarcos en 1195. En Afrique ils réussirent à chasser les garnisons placées dans des villes côtières par les rois normands de Sicile.
Quand les Almohades eurent occupé Cadix, ils eurent à leur disposition la puissante flotte des Beni Maimoun. Le Berbère Yousof, qui avait servi sur les bateaux du roi de Sicile Roger II, puis avait été nommé amiral par Abou Yaâqoub, avait fait de l'escadre du calife la première de la Méditerranée. Aussi Saladin demanda-t-il, en 1190, son concours pour arrêter les rois chrétiens sur la route de Syrie, mais sans doute ne l'obtint-il pas, car sa complicité avec Qaraqouch n'était pas faite pour lui tirer la bienveillance d'Abou Yaâqoub11.
Mohammed Ibn Tûmart, fondateur du mouvement Almohade, était un berbère né vers 1080 à Igilliz dans la tribu des Hargas, au versant septentrional de l'Anti-Atlas. Il était le fils du chef de ce village amghar. Quant à Abd al-Mumin Ibn Ali, son disciple, c'est un Zénète, fils d'un potier du village de Tadjra, localité située au nord-est de Tlemcen, près de la ville de Nedroma. Ibn Toumert fut chassé par la population de Béjaïa en raison des troubles qu'il y engendrait, et se réfugia à proximité dans la Zaouia de Mellala, rassemblant autour de lui des disciples dont Abd al-Mumin, qui étudiait alors à Béjaïa, capitale hammadide, où il était parti chercher la science. Depuis le Maroc, l'empire almohade va s'étendre de la Libye actuelle au nord de l'Espagne et eut pour capitale Marrakech, où les Almoravides (Mourabitoun ou Moulethemin - « voilés ») étaient au pouvoir. Les Almohades prirent Marrakech des mains des Almoravides en 1147, et ses défenseurs massacrés ainsi que tous les représentants de la lignée almoravide, notamment le jeune émir Ishak. Rendu maître de la ville de Marrakech, Abd al-Mumin décida d'élever sur les ruines de Dar al Hajar, la mosquée Koutoubya.
Culture[]
L'architecture produit de nombreux chefs d'œuvres dont trois mosquées assez remarquables par la similitude de leur minaret (base carrée et décoration) au point qu'elles aient été surnommées les trois sœurs : la Giralda de Séville, la Koutoubia de Marrakech et le minaret inachevé de la mosquée Hassan à Rabat, plus connu sous le nom de Tour Hassan. Les universités maintiennent un contact avec les connaissances de la Grèce et la Rome antique ainsi que l'enseignement de philosophes comme Averroès. Plusieurs grands philosophes juifs et musulmans vécurent sous cette dynastie. Averroès et Maïmonide sont les plus connus. Pour ne pas être contraint d'abjurer sa religion, Maïmonide émigre en Égypte.
Commerce[]
À l'époque des Almohades, les musulmans, qui avaient été les premiers à organiser les formes de leur commerce selon les nécessités du trafic international, avaient perfectionné leurs méthodes, dont les chrétiens s'inspiraient. Malgré les différences de religion, malgré même le développement de la course, dont le contrôle échappait aux souverains africains, les rapports et les échanges entre chrétiens et musulmans ne cessèrent de se développer. Le Maghreb ne trafiqua pas seulement avec l'Espagne. Tunis, Bougie, Constantine, Tlemcen, Ceuta (il existait un foundouk marseillais [fundicium marcilliense] à Ceuta en 1236) échangèrent des marchandises avec Pise, Gênes, Venise, Marseille12.
Déclin[]
Le principe d'hérédité dynastique déplaît aux chefs de tribus, les cheikhs. Après une sévère défaite près de Tunis en 1187, l'émir doit s'allier avec Saladin.
Les États chrétiens d'Espagne (Castille, León, Aragon et Navarre) et du Portugal s'organisent pour la Reconquista, notamment en faisant taire leurs disputes, et infligent à El-Nasir la défaite de Las Navas de Tolosa (16 juillet 1212).
Au Maghreb, des dynasties locales s'imposent, comme les Hafsides en Tunisie en 1229, les Abdalwadides dans le Maghreb central en 1239 ou encore les Mérinides qui s'emparent en 1244 de Meknès dans le Maghreb occidental. En Andalousie, les Nasrides de Grenade créent un royaume indépendant qui survit jusqu'en 1492.
Dans le même temps, la Reconquista progresse à grands pas. Cordoue, la ville symbole de l'islam espagnol, tombe en 1236, Valence en 1238, Séville en 1248. Ces reculs successifs et cet émiettement de l'empire sonnent le glas de la dynastie almohade qui prend fin avec Abû al-`Ula al-Wâthiq Idrîs, après la prise de Marrakech par les Beni Mérine (Mérinides) en 1269.
La fin des Almohades[]
Suite à l'irruption en Berbérie Orientale des frères Ali et Yahia Ben Ghania, descendants des Almoravides que Abdl Mounim avait dépossédés après avoir traversé l'Algérie en vainqueurs. Les deux frères s'avaient taillé une principauté dans le Djerid, Ali fut tué, mais son frère Yahia entreprit la conquête du centre et du nord de l'Ifriqiya. Il réussit à s'emparer de Mahdia, de Kairouan et de Tunis en 1202, faisant prisonniers le gouverneur almohade et ses enfants. Ben Ghania pilla les villes, ses jardins et ses animaux.
Devant cette situation pleine de périls, le calife Al Nacir, qui régnait à Marrakech partit à la reconquête de l'Ifriqya. Il entra, en février 1206, à Tunis abandonnée par l'ennemi et y resta un an pour rétablir l'autorité almohade sur l'ensemble du territoire. Après quoi, avant de repartir pour le Maroc, il confia le gouvernement de la province à un de ses fidèles lieutenants, Abdel Ouhaid Abou Hafs el Hentati (forme arabisée du nom berbère Faska u-Mzal Inti).
Le nouveau gouvernement avait été investi des pouvoirs les plus étendus : il recrutait des troupes qui lui étaient nécessaires pour la paix et pour la guerre, nommait les fonctionnaires de l'État, les cadis. Il fut un chef intelligent et énergique. Après sa mort, son fils Abou Zakariya lui succéda en 1228, un an après sa nomination, il se proclamait indépendant du calife de Marrakech sous prétexte que celui-ci avait embrassé le sunnisme.
Prince de grande envergure, Abou Zakaria devait fonder la dynastie hafside qui règne sur l'Ifriqiya pendant trois siècles.
Chronologie de l'empire almohade[]
•    1121 : Ibn Tûmart s'installe à Tinmel dans le Haut Atlas au sud de Marrakech, avec ses fidèles « Almohades », Al-Mowahidoun, tenants de l’unicité de Dieu.
•    1129 : `Abdul-Mu'min bat devant Aghmat les troupes almoravides qui tentaient de réduire Tinmel et les repousse jusqu’à Marrakech.
•    1130 : Ibn Tûmart meurt, et 3 ans plus tard son disciple `Abdul-Mu'min se proclame « calife » et imam des Almohades.
•    1140 : Les Almohades s’emparent des oasis du sud puis de Taza, échouent devant Ceuta mais prennent peu après Melilla et Alhucemas. La dynastie fondamentaliste de l’islam des Almohades ne laissera aux Juifs que le choix entre la conversion et la mort.
•    1145 : Victorieux devant Tlemcen, seconde capitale des Almoravides, les Almohades poursuivent l’Almoravide Tachfin Ben Ali jusqu’à Oran où il est tué. Oran, Tlemcen, Oujda et Meknès tombent ensuite, de même que Fès dont la garnison almoravide est massacrée. Salé et Ceuta se soumettent. Les Almohades détruisent les principales communautés juives d’Andalousie. Les Juifs sont contraints d’adopter l’islam et ne peuvent pratiquer le judaïsme qu’en cachette, on les appellera ensuite les Anoussim.
•    1147 : `Abdul-Mu'min s’empare de Marrakech, et reprend al-Andalus, la dynastie des Almohades succède à celle des Almoravides. Construction de la mosquée Koutoubia.
•    1152 : `Abdul-Mu'min entame la conquête du Maghreb oriental où il entend écarter la menace des nomades arabes hilaliens. Béjaïa, est également conquise.
•    1157 : Les Almohades reprennent Almeria aux chrétiens.
•    1159 : Nouvelle campagne d’`Abdul-Mu'min dans l’est du Maghreb. Tunis, Sfax et Tripoli sont prises et la garnison normande de Mehdiya se replie sur la Sicile et conquête de l'Ifriqya, les Almohades unissent le Maghreb.
•    1160 : `Abdul-Mu'min franchit le détroit de Gibraltar et le fait fortifier. L’un de ses lieutenants bat les Castillans près de Badajoz.
•    1163 : `Abdul-Mu'min meurt à Salé, son fils Abû Ya'qûb Yûsuf est proclamé émir.
•    1163 : Les Almohades unifient le Maghreb; Séville devient la capitale d’al-Andalus.
•    1177 : Alphonse VIII de Castille prend Cuenca. L’année suivante, le roi de Portugal pousse une incursion jusqu’à Séville. La permanence de la menace chrétienne conduit les Almohades à reprendre l’offensive.
•    1181 : Victoire almohade sur la flotte chrétienne (Lisbonne), Évora (petite ville citadelle portugaise) est reprise par les Almohades.
•    1184 : Abû Ya'qûb Yûsuf est mortellement blessé au combat devant la ville portugaise de Santarém. Son fils Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr lui succède comme calife Almohade.
•    1184 : Construction de la Giralda de Séville.
•    1195 : Les Almohades remportent une grande victoire sur les troupes chrétiennes d’Alphonse VIII de Castille à la bataille d'Alarcos Battle of Alarcos (en) mais Tolède résiste à tous les assauts.
•    1196 : Construction de la Tour Hassan à Rabat.
•    1199 : Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr meurt, son fils Muhammad an-Nâsir lui succède.
•    1202: Victoire des Alhomades contre les Almoravides à Tunis, les Baléares sont également conquises, la « paix almohade » règne de Séville au Sud marocain et de l’Atlantique à Tunis.
•    1212 : La victoire des troupes chrétiennes alliées de Castille, Aragon et Navarre sur les forces almohades à la bataille de Las Navas de Tolosa décide de l’issue de la Reconquista et annonce la fin inéluctable d’al-Andalus.
•    1213 : Muhammad an-Nâsir meurt dans des circonstances obscures, son fils Yûsuf al-Mustansir lui succède à l'âge de 16 ans. Dépourvu d’autorité, Yûsuf al-Mustansir laisse l’Empire almohade très affaibli lorsqu'il meurt en 1223.
•    1223 : Yûsuf al-Mustansir meurt, son fils `Abd al-Wâhid al-Makhlû` lui succède, mais meurt étranglé la même année.
•    1223 : Abû Muhammad al-`Âdil est choisi comme calife almohade suite à l'assassinat d'`Abd al-Wâhid al-Makhlû` .
•    1227 : Abû Muhammad al-`Âdil meurt noyé dans un bassin du palais. Deux prétendants à sa succession lui succèdent, Yahyâ al-Mu`tasim, fils de Muhammad an-Nâsir et soutenu par les cheikhs de Marrakech et son rival, Idrîs al-Ma'mûn, soutenu par le souverain chrétien Ferdinand III de Castille.
•    1229 : Yahyâ al-Mu`tasim, calife almohade à Marrakech meurt.
•    1233 : Son rival, Idrîs al-Ma'mûn meurt sur le chemin de retour vers Marrakech.
•    1233 : Abû Muhammad ar-Rachîd `Abd al-Wâhid succède à son père Idrîs al-Ma'mûn, il reprend Marrakech, chasse de Fès les rebelles Beni Mari (Mérinides, nomades zénètes venus du Sud) mais les révoltes locales se multiplient.
•    1236 : Cordoue, la ville symbole de l'islam espagnol se rend à Ferdinand III de Castille.
•    1236 : Le gouverneur d’Ifriqiya, Abu Zacharia, se déclare indépendant et fonde la dynastie des Hafsides.
•    1238 : Début de la construction de l'Alhambra sous la direction de Mohammed Ier al-'Ahmar (El Rojo) fondateur de la dynastie nasride.
•    1238 : Perte de Valence.
•    1242 : Abû Muhammad ar-Rachîd `Abd al-Wâhid meurt, son frère Abû al-Hasan as-Sa`îd al-Mu'tadid lui succède. Il rétablit l’autorité almohade sur le Maroc, écarte du Maghreb central les Hafsides de Tunis.
•    1245 : Les Mérinides entament la conquête du Maroc septentrional où ils font de Fès leur capitale, sous la conduite de Abû Yahyâ ben `Abd al-Haqq qui, en occupant également les oasis sahariennes, isole Marrakech et rompt ses relations commerciales avec le Sud.
•    1246 : Prise des provinces espagnoles de Jaén et Arjona par le roi Ferdinand III de Castille.
•    1248 : Prise de Séville par le roi Ferdinand III de Castille venant conclure la « Grande Reconquista », déjà entamée lors de la prise de Cordoue en 1236 et de Valence en 1238.
•    1248 : Pris dans une embuscade, Abû al-Hasan as-Sa`îd al-Mu'tadid est tué. Son successeur, Abû Hafs `Umar al-Murtadâ, un arrière-petit-fils de Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr ne règne plus que sur Marrakech et sa région et paie tribut aux Mérinides.
•    1266 : Abû Hafs `Umar al-Murtadâ se fait renverser et tuer par son cousin Abû al-`Ula al-Wâthiq Idrîs, ce dernier se proclame calife.
•    1269 : Prise de Marrakech par le Mérinide Abou Youssef Yacoub et chute de l'Empire almohade.
•    1276 : Prise de la bourgade de Tinmel par le Mérinide Abou Youssef Yacoub, qui massacre les derniers almohades.
Liste des califes almohades 1145–1269[]
•    1145–1163 : `Abdul-Mu'min (premier calife de la dynastie)
•    1163–1184 : Abû Ya'qûb Yûsuf
•    1184–1199 : Abû Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr
•    1199–1213 : Muhammad an-Nâsir
•    1213–1223 : Yûsuf al-Mustansir
•    1223-1223 : `Abd al-Wâhid al-Makhlû'
•    1223–1227 : Abû Muhammad al-`Âdil
•    1227–1229 : Yahyâ al-Mu`tasim (premier prétendant à la succession, fils de Muhammad an-Nâsir et soutenu par les cheikhs de Marrakech)
•    1227–1233 : Abû al-`Alâ' Idrîs al-Ma'mûn (second prétendant à la succession, soutenu par le souverain chrétien Ferdinand III de Castille).
•    1233–1242 : Abu Muhammad `Abd al-Wâhid ar-Rachîd
•    1242–1248 : Abû al-Hasan as-Sa`îd al-Mu'tadid
•    1248–1266 : Abû Hafs `Umar al-Murtadâ
•    1266–1269 : Abû al-`Ula al-Wâthiq Idrîs
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L’ART MUDEJAR
Cet article décrit l'art des mudéjars, en terre ibérique durant l'époque d'al-Andalus.
Le style mudéjar constitua son véritable prolongement et succède au style mozarabe[Comment ?] : l'Alcázar de Séville, rebâti entre 1353 et 1364 par Pierre Ier le Cruel, (roi de Castille et de León -1334-1350-1369), lui appartient tout entier.
•    Faïence hispano-mauresque
Du xiie siècle au xvie siècle, l'art de la faïence à reflets métalliques (les azulejos, vases, plats, vasques) ainsi que la fabrication des lustres connurent un développement considérable dans des centres tels que Málaga, Valence, Séville ou Grenade.
•    Damasquinerie
Héritière directe de Damas dans l'art de forger les lames, Tolède ne démérita jamais de l'enseignement syrien originel.
•    Architecture islamique
Article détaillé : Architecture mudéjare.
En architecture, les mudéjars utilisèrent leurs propres techniques (arcs outrepassés, arcatures aveugles, clochers en forme de minarets) et leur propre ornementation (arabesques, plafonds à caissons (artesonados) avec marqueterie). Appliqués à des édifices romans, surtout gothiques et même Renaissance, ces éléments produisirent un style hybride d'un grand intérêt. Ses caractéristiques principales sont l'arc en fer-à-cheval, l'utilisation de briques, la décoration en stuc et en céramique. C'est l'utilisation de techniques de l'art apporté par les musulmans pour des édifices construits par des chrétiens.
Les plus grands centres de l'art mudéjar furent Séville, Tolède et Saragosse.
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