Dédicace - in Vanityfair mars 2018 |
Comme
tous les matins, avant d’entamer la journée – une journée ramadanesque (la 7°
dans les yeux du diable) – j’ouvre boites mails, FB etc. Le post d’une amie,
M.M., me saute le premier à la face. Un post avec ces simples mots et un photo
empruntés à une autre ‘‘Facebookeuse’’ « Philip Roth est mort ».
Autour de moi, je me trouve à Oran depuis une semaine, c’est encore le silence…
La photo du post, en noir et blanc, signée Getty images, représente l’écrivain
assis sur un fauteuil en cuir, la main droite est posée sur le visage, le pouce
sous le menton, le majeur sur la lèvre.
Son regard est sombre, porté au loin. A quoi pense-t-il ? Pas au prochain roman, cela fait près de dix ans qu’il a décidé d’arrêter d’écrire, « Némésis sera mon dernier livre », déclarait-il à Nelly Kaprièlan (Les Inrockuptibles, N° 881 du 7 octobre 2012). A quoi alors ? Peut-être au prix Nobel de littérature de cette année qui a été reporté et qui lui sera attribué l’an prochain à titre posthume ? Peut-être à une île du bout du monde où il compte se rendre pour le reste de ses jours, comme Gauguin, n’est-il pas après tout peintre à sa manière ? Il quitterait alors son très cher Connecticut, plus précisément sa ferme plusieurs fois centenaires du Connecticut. Non certainement pas. Pour rien au monde il ne se prêterait à tel sacrilège. A quoi alors pense-t-il ? A nous ses lecteurs peut-être, tristes aujourd’hui d’apprendre sa disparition. Ce génie est un génie, un vrai. Combien d’hommes et de femmes ont tenté son style ? Combien sont-ils ceux qui l’ont étudié, filmé, interrogé, sans pouvoir aller au bout de l’insaisissable auteur ? Philip Roth est mort hier. Il avait 85 ans. Il nous a laissé une trentaine de romans et toute La Pléiade. Ses personnages, les Alexander Portnoy, Tarnopol, David Kepesh, Nathan Zuckerman et… Philip Roth (!), son autre double, nous font déjà signe de revenir vers eux. Ils nous manquent déjà.
Son regard est sombre, porté au loin. A quoi pense-t-il ? Pas au prochain roman, cela fait près de dix ans qu’il a décidé d’arrêter d’écrire, « Némésis sera mon dernier livre », déclarait-il à Nelly Kaprièlan (Les Inrockuptibles, N° 881 du 7 octobre 2012). A quoi alors ? Peut-être au prix Nobel de littérature de cette année qui a été reporté et qui lui sera attribué l’an prochain à titre posthume ? Peut-être à une île du bout du monde où il compte se rendre pour le reste de ses jours, comme Gauguin, n’est-il pas après tout peintre à sa manière ? Il quitterait alors son très cher Connecticut, plus précisément sa ferme plusieurs fois centenaires du Connecticut. Non certainement pas. Pour rien au monde il ne se prêterait à tel sacrilège. A quoi alors pense-t-il ? A nous ses lecteurs peut-être, tristes aujourd’hui d’apprendre sa disparition. Ce génie est un génie, un vrai. Combien d’hommes et de femmes ont tenté son style ? Combien sont-ils ceux qui l’ont étudié, filmé, interrogé, sans pouvoir aller au bout de l’insaisissable auteur ? Philip Roth est mort hier. Il avait 85 ans. Il nous a laissé une trentaine de romans et toute La Pléiade. Ses personnages, les Alexander Portnoy, Tarnopol, David Kepesh, Nathan Zuckerman et… Philip Roth (!), son autre double, nous font déjà signe de revenir vers eux. Ils nous manquent déjà.
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