Comme dans de
nombreux pays, des structures officielles du pouvoir en Algérie ont eu à
procéder – particulièrement durant les années 1991-2000 – à des enlèvements,
dans l’indifférence quasi générale. Des ONG comme la Ligue algérienne de
défense des Droits de l’Homme estiment qu’il y eut plusieurs milliers de
disparitions forcées (entre 8000 et 20000) en Algérie. NE LES OUBLIONS PAS.
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Voici un document des Nations Unies :
Les disparitions forcées: une violation des droits de l'homme
Des individus arrivent.
Ils pénètrent de force chez quelqu'un, riche ou pauvre, dans une maison, un
taudis ou une cabane, dans une ville ou un village, n’importe où. Ils arrivent
à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, généralement en civil, parfois
en uniforme, et toujours armés. Sans donner d’explications, sans produire de
mandat d’arrêt, souvent même sans dire qui ils sont ou qui les envoie, ils
traînent de force un ou plusieurs membres de la famille vers une voiture, usant
éventuellement de la violence.
C’est souvent de
cette manière que commence le drame qui débouchera sur la disparition forcée ou
involontaire d’une personne, une violation particulièrement ignoble des droits
de l’homme et un crime en droit international.
Qui sont les victimes ?
Définition
Selon la Déclaration
sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées,
proclamée par l’Assemblée générale dans sa résolution 47/133 du 18 décembre
1992, il y a disparition forcée lorsque :
« des personnes sont
arrêtées, détenues ou enlevées contre leur volonté ou privées de toute autre
manière de leur liberté par des agents du gouvernement, de quelque service ou à
quelque niveau que ce soit, par des groupes organisés ou par des particuliers,
qui agissent au nom du gouvernement ou avec son appui direct ou indirect, son
autorisation ou son assentiment, et qui refusent ensuite de révéler le sort
réservé à ces personnes ou l’endroit où elles se trouvent, ou d’admettre
qu’elles sont privées de liberté, les soustrayant ainsi à la protection de la
loi. »
Une stratégie de la
terreur
Les
disparitions forcées font souvent partie d'une stratégie pour faire régner la
terreur. Le sentiment d’insécurité résultant de cette pratique touche non
seulement les proches de la personne disparue mais aussi leur communauté et
l’ensemble de la société.
Alors
qu’elles étaient très répandues au sein des dictatures militaires, les
disparitions forcées sont aujourd'hui perpétrées dans de complexes situations
de conflit interne, en particulier en tant que moyen de répression des
opposants politiques. Certains faits sont particulièrement préoccupants :
· le
harcèlement constant des défenseurs des droits de l'homme, des proches de
victimes, des témoins et des avocats en rapport avec des cas de disparition
forcée;
· l'utilisation
par les États de la lutte contre le terrorisme comme excuse pour enfreindre
leurs obligations; et
· l'impunité
encore très répandue pour les auteurs présumés de ces disparitions forcées.
Une
attention particulière doit également être accordée aux groupes spécifiques de
personnes et particulièrement vulnérables que sont les enfants et les personnes
handicapées.
(...)
L'Assemblée
générale se saisit de cette question et proclame une Journée internationale
Le 21 décembre 2010, l'Assemblée générale, dans sa
résolution 65/209, s’est dite profondément préoccupée par la multiplication des
disparitions forcées ou involontaires dans diverses régions du monde, y compris
des arrestations, détentions et enlèvements lorsque ces actes s’inscrivent dans
le cadre de disparitions forcées ou peuvent y être assimilés. Elle souligne
également le nombre croissant d’informations faisant état de cas de
harcèlement, de mauvais traitements et d’intimidation des témoins de
disparitions ou des familles de personnes disparues.
Dans la même résolution, l’Assemblée a décidé de proclamer
le 30 août Journée internationale des victimes de disparition forcée. Cette
journée est célébrée depuis 2011.
Une
Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les
disparitions forcées
Dans cette même résolution, l'Assemblée générale se félicite
également de l’adoption de la Convention internationale pour la protection
de toutes les personnes contre les disparitions forcées
En 2003, la Commission des droits de l’homme crée un groupe
intersession à composition non limitée chargé d’élaborer un projet d’instrument
normatif juridiquement contraignant pour la protection de toutes les personnes
contre les disparitions forcées. Au cours des trois années de négociations,
plus de 70 États et de nombreuses ONG et associations de familles des
disparus, ainsi que plusieurs experts ont participé aux réunions du groupe de
travail. Le Conseil des droits de l’homme de l'ONU a adopté
cette Convention internationale lors de sa première session en juin
2006. L’Assemblée générale l’a ensuite adoptée en décembre de la même année.
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Lire aussi : http://www.algerie-disparus.org/
et
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