Nous y sommes revenus à La Plaza de Mayo. Visite du musée Cabildo (anciennement La Mairie) C’est là que s’est déroulée la Révolution de Mai 1810… d’où « La plaza de Mayo » (à gauche ici, la cour de notre appartement)
Le musée abrite des tableaux des bijoux du 18° siècle…
La Cathedrale sans nom juste en face… on prie beaucoup plus en ce pays, qu’en Europe. Dans la rue les gens se signent, s’arrêtent devant les monuments religieux.
Un coup de froid attrapé à Roissy (tiens, tiens, les mêmes symptômes qui m’ont emmené à l’hosto à Liverpool se reproduisent), et je me retrouve le surlendemain à l’hosto Argerich… je m’en sors avec des comprimés Hexaler Cort pour une semaine… À la place Dorrego nous avons fini la soirée atour de danses rock, Tango…
Au nouveau jour la question de « par où commencer ? » ne se pose pas. C’est naturellement que j’ai ouvert Le dernier refuge de Christian Garcin et Eric Faye. Et naturellement que je me suis mis à chercher les lieux de vie du Gros conservateur que fut l’immense Jorge Luis Borges (1899- 1986).
En sortant de notre appartement sis à Montserrat on a commencé par la rue Tucaman où il est né, au 838. La maison « avec deux cours latérales dont l’une était pavée en damier » n’existe plus, elle a été remplacée par des immeubles.
Cinq à dix minutes plus loin, après le « café Richmond » où aimait bien se rendre l’écrivain, sur la rue Maipu, se trouve, le 994, où Borges a habité, au dernier étage. Il a également habité à ses quinze ans dans la rue Serrano, au 2135/2147. Comme c’est très loin, complètement à l’ouest, on a laissé pour plus tard… peut-être.
On a traversé la ville du sud vers l’ouest à travers de jolis parcs où trônent de beaux arbres-bouteilles, mais également des hommes politiques du passé à l’image de Adolfo Alsina (1829 - 1877), qui était aussi un jurisconsulte, fondateur du Parti autonomiste en 1862, « gouverneur de la province de Buenos Aires entre 1866 et 1868, vice-président de la République argentine sous la présidence de Domingo Faustino Sarmiento… »
Non loin des gens se mettent en file indienne zen comme pas possible en attente du bus (j’imagine aussitôt la cohue dans les rue d’Oran à l’approche de ces minicars… déjà bondés… et les coudes-à-coudes nécessaires si on veut sauver sa peau, enfin, je veux dire sa place, assise ou debout, coincé sur le marchepied central)
Je disais, on a traversé la ville du sud vers l’ouest jusqu’à la Bulnes à hauteur du 2216. Là encore la maison où a vécu à 20 ans l’écrivain a été démolie. Ne subsiste aucune plaque. Merci aux auteurs de « Dernier refuge » pour leurs indications.
Non loin du parc Plaza El Gral San Martin le poète argentin Echeverria (Buenos Aires 1805-Montevideo 1851), nous salue. Son poème Rimas (1837) le consacra comme « le premier romantique américain et l'un des créateurs de la poésie nationale argentine ». Il dut s'exiler à Montevideo. Voici les premiers vers du poème « Rimas » qui le consacra : El Desierto/ Le désert
Era la tarde, y la hora / C’était l’après-midi, et l’heure
en que el Sol la cresta dora/ quand le Soleil lui donne une crête dorée
de los Andes. El Desierto / des Andes. Le désert
inconmensurable, abierto, / incommensurable, ouvert,
y misterioso a sus pies / et mystérieux à ses pieds
se estiende; triste el semblante, / il s’étire ; visage triste,
solitario y taciturno/ solitaire et taciturne
como el mar, cuando un instante / comme la mer, quand un instant
al crepúsculo nocturno / au crépuscule
pone rienda a su altivez. / Il laisse libre cours à son orgueil.
Etc.